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AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : ddoc-theses-contact@univ-lorraine.fr LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm 1 UNIVERSITE DE LORRAINE ECOLE DOCTORALE « STANISLAS » Laboratoire d’Histoire des Sciences et de Philosophies-Archives Poincaré (UMR 7117) STEPHANE GASPARINI Thèse présentée pour obtenir le grade de docteur en philosophie de l’Université de Lorraine TITRE DE LA THESE : «QU’EST-CE QUE PENSER-EN-MUSIQUE ? » DIRECTEUR DE THESE : ROGER POUIVET -MEMBRES DU JURY : -ALLESSANDRO ARBO,MCF hab, Université de Strasbourg -ESTEBAN BUCH, Directeur d’Etudes, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales -ROGER POUIVET, PR, Université de Lorraine -ANTONIA SOULEZ, PR, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis -KATHLEEN STOCK, PR, Université du Sussex (Royaume-Uni) SOUTENANCE LE 10 DECEMBRE 2013 RESUME DE THESE Sujet: “qu’est-ce que penser-en -musique?” L’hypothèse que nous chercherons à valider dans notre thèse est la suivante : à chaque fois qu’un musicien crée, compose, improvise ou interprète, il pense. Plus précisément, il utilise une forme de pensée très spécifique qui circule « au ras » de l’activité musicale. Une pensée non-réflexive qui ne spécule pas, qui ne théorise pas ni ne raisonne, mais qui agit et expérimente. Le travail que nous entreprenons a pour but, à partir de ce que nous appelons les « pratiques musiciennes », d’appréhender ce mode spécifique de « penser-en-musique ». La méthode employée sera celle d’une longue remontée à partir de ces « pratiques » en vue de pointer la présence de cette « pensée-en-musique » à tous les stades de la mise en œuvre de la musique. Les actions liées à ce « travelling arrière », qui nous amènera au cœur de la création musicale, seront celles de diffuser, jouer, enregistrer, écrire, décider et composer de la musique. La perspective choisie tout au long de notre analyse sera celle de la production (à rebours de la plupart des approches de philosophie de la musique qui sont produites, pour leur part, du point de vue de la réception). Pour finir nous dirons que le but subsidiaire poursuivi dans notre étude est d’apporter une nouvelle contribution à la très ancienne question philosophique du rapport entre la « pensée et l’action ». En art cette question est désormais, et plus que jamais, d’actualité. Mots clefs : Musique, Philosophie, Esprit, Pensée, Penser-en-musique, Production, Création, Pratique musicale. 3 ABSTRACT Subject : « What is thinking-in-music ?» The hypothesis we will try to validate in our PhD thesis will be the following: any time a musician creates, composes, improvises or performs, he thinks. More precisely, he uses a very specific type of thought which circulates, skimming on the musical activity. A non-reflexive thought that doesn’t speculate, doesn’t theorize or argue, but acts and experiments. The work we have undertaken has for goal, on the basis of what we call “musical practices”, the understanding and the description of this specific mode of “thinking-in-music”. The method employed will be a long sailing up from these practices in order to point out the presence of “thinking-in-music” at every step of the work in progress. Actions linked to this “back travelling”, which will bring us to the core of musical creativity, shall be the actions of broadcasting, playing, recording, writing, deciding, and composing music. The perspective we have chosen all along our analysis will be the production one (instead of most philosophical works on music which are generally based on the reception point of view). To conclude this abstract, we will add that the subsidiary goal of this study is to bring a new contribution to the very ancient philosophical question of the link between “thinking and action”. In art, this question is now, and more than ever, a burning one. Key words: Music, Philosophy, Mind, Thinking, Thinking-in-music, Production, Creation, Musical practices. Remerciements : A Pascale et Eve pour leur patience et leur soutien sans faille… A Roger Pouivet, sans qui cette thèse n’aurait pas été possible. Tous mes remerciements, Roger, pour ta grande compétence et ta disponibilité de tous les moments… 5 TABLE DES MATIERES OUVERTURE ......................................................................................................................................... 6 PRELUDE MUSICAL .......................................................................................................................... 42 PRESENTATION DES THEMES .......................................................................................................... 51 ACTIVER .............................................................................................................................................. 52 REALISER ............................................................................................................................................ 75 VARIER .............................................................................................................................................. 119 PENSER-EN-MUSIQUE .................................................................................................................... 164 SECTION I « ACTIVER » ................................................................................................................... 190 DIFFUSER .......................................................................................................................................... 191 JOUER ................................................................................................................................................ 221 ENREGISTRER .................................................................................................................................. 263 CRISTAL SONORE ........................................................................................................................... 318 SECTION II « REALISER » ................................................................................................................ 322 LA NOTATION MUSICALE DANS « LANGAGES DE L’ART » ................................................. 323 CONTREFACON ET ALLOGRAPHIE ............................................................................................. 358 QUE « PEUT » L’ECRITURE MUSICALE ? ................................................................................... 395 MOZART, COMPOSITEUR DU MISERERE D’ALLEGRI ........................................................... 428 SECTION III « COMPOSER » ............................................................................................................ 441 LA DECISION MUSICALE ............................................................................................................... 442 COMPOSER DES FORCES (I) .......................................................................................................... 465 COMPOSER DES FORCES (II) ........................................................................................................ 502 L’IMPROVISATION MUSICALE COMME « SYSTEME COMPLEXE » ................................. 542 CONCLUSION .................................................................................................................................... 555 GRANDE FUGUE .............................................................................................................................. 556 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................... 596 « La musique est l’art de penser avec des sons » Jules Combarieu1 OUVERTURE Jouer… ce terme, qui désigne tant de choses différentes - et, en ce qui nous concerne, le fait de jouer de la musique - , est le plus souvent connoté dans le sens d’une activité « ludique », si bien qu’il est difficile d’associer dans la notion même de « jeu musical » des actes a priori aussi « sérieux », mais également aussi opposés, que « penser » et « faire » en musique. Que ce soit pour les musiciens ou surtout ceux qui commentent leur pratique, « penser n’est pas jouer » et « jouer n’est pas penser »... Telle est, semble-t-il, l’opinion courante sur le sujet. Mais celle-ci reflète-t-elle vraiment l’avis (et surtout les pratiques) des musiciens eux- mêmes ? Par ailleurs et d’une manière plus générale, cette vision communément admise correspond-elle véritablement avec ce que représente réellement l’action de jouer, composer, interpréter ou improviser de la musique ? Rangeons pour quelques heures nos instruments et nos partitions, et prenons le temps d’examiner de près ce qu’il en est de ces questions… « Penser-en-musique » Notre hypothèse est simple : en musique tout commence par la pensée. Il n’y a de musique (et ceci vise toutes les musiques) que parce que, à un moment ou un autre, un (ou des) musicien exerce une certaine activité de pensée, très spécifique, que nous allons nommer « penser-en-musique ». Cette affirmation implique immédiatement une première remarque 1 Jules Combarieu était un musicologue célèbre dans les années 30. Il est depuis cette époque retombé dans un relatif incognito (du moins, à notre connaissance). Cette citation est le sous-titƌe d͛uŶ de ses ouǀƌages pƌiŶĐipaudž : La musique, ses lois, son évolution : la musique est l͛aƌt de peŶseƌ aveĐ des soŶs. Ed E. Flammarion 1926 (aucune réédition connue à ce jour). Pourtant la modernité de son approche (à notre avis, du moins) pourrait permettre de le réétudier –et de le réévaluer- en particulier pour son appréhension de la musique comme rapport entre la « pensée musicale » du Đoŵpositeuƌ et Đe Ƌu͛il Ŷoŵŵe, Đoŵŵe Ŷous le feƌoŶs Ŷous-mêmes, les « matériaux » musicaux. 7 (défensive) : faire reposer la musique sur la pensée ne constitue en aucun cas une démarche visant à l’intellectualisation de la musique (elle a déjà été suffisamment « intellectualisée » -et à outrance – depuis le milieu du siècle dernier pour que nous n’y rajoutions pas notre propre contribution). Nous défendons en réalité une position tout à fait contraire : si nous devions attribuer une propriété saillante à notre thèse, nous dirions qu’elle vise à être plutôt un « manifeste anti-intellectualiste » qu’une nouvelle version actualisée de « Penser la musique aujourd’hui »2. C’est justement dans l’idée que les musiciens devraient être un jour restaurés dans leurs droits de « penseurs » à part entière (particulièrement quand ils « pensent-en-musique ») que nous avons décidé de nous engager dans cette difficile recherche au sujet de ce que nous appelons « penser-en-musique ». Pour être plus précis, cette thématique a réellement pris corps le jour où notre réflexion philosophique sur la création musicale (déjà ancienne car nourrie par de nombreuses années d’expérience en tant que musicien professionnel) a croisé une phrase que Paul Cézanne aurait prononcée au sujet de la pensée et de la peinture : « Le peintre pense en peinture ».3 Cette phrase s’est soudainement fixée dans notre esprit et, du jour où nous l’avons lue, elle n’en est jamais plus ressortie... Et, si nous devions donner une autre raison pour laquelle nous avons souhaité écrire cette thèse, nous dirions sans hésitation qu’il s’agit de nous libérer de l’attrait puissant que cette phrase exerce sur nous, tout en tirant la « substantifique moelle » philosophique qu’à notre sens elle recèle. En rapport avec cette « pensée en uploads/s3/ qu-x27-est-ce-que-penser-la-musique.pdf

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