Capefigue, Baptiste (1801-1872). Agnès Sorel et la chevalerie, par M. Capefigue
Capefigue, Baptiste (1801-1872). Agnès Sorel et la chevalerie, par M. Capefigue. 1860. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. 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Ces livres ne sont pas un recueil d'a- necdotes, une manière de mémoires qui peuvent servir la frivole curiosité des oisifs ; ils ont pour but de rechercher la part qu'il faut faire à quelques femmes d'une célébrité gracieuse dans nos annales publiques. — VI Cette influence est incontestable et presque permanente. Où en est la cause réelle et sérieuse? N'a-t-elle pas sa source dans un fait que je soumets à l'examen des érudits. La nation française s'est toujours dis- tinguée entre toutes par ses moeurs douces et polies. A un mâle et glorieux carac- tère qui la fait courir sur les champs de bataille, elle associe une galanterie par- faite, une foi chevaleresque ; et pourtant, par une singulière anomalie, cette nation est presque la seule qui ait exclu les fem- mes du trône. Il a dû en résulter une lutte entre l'in- fluence de la femme et la puissance de Thomme, une sorte de prise de possession de la royauté par la grâce et le caprice ; l'Hercule antique filait aux pieds d'Om- phale, le choeur des nymphes environnait — VII — le itrône de Jupiter, la massue s'émoussail sur les couronnes de rose. Je crois que la loi salique en France a peut-être contribué à créer cette puissance irrégulière de la femme en lui refusant le droit héréditaire et légitime; il en est résulté, pour nous servir d'un axiome dont on a trop abusé dans le droit parle- mentaire moderne, que le roi régnait et la favorite gouvernait. L'auteur ne veut pas refaire le fade madrigal du Mérite des Femmes ou en- trer dans le panthéisme médical qui place la ménagère entre l'insecte et l'oiseau! L'objet de cette étude est plus simple et tout historique ; il consiste à recueillir les faits et à les grouper autour de chacun de ces portraits que nous voyons briller dans nos musées. Le premier de ces portraits qui se pré- VIII sente à nous est celui d'Agnès Sorel ; il vient escorté d'un doux prestige et d'un sentiment national; les chroniques an- ciennes comme les chants modernes, le roman, le drame, ont célébré à l'envi Agnès Sorel, et il faut bien que cette charmante image porte avec elle-même un caractère de beauté et de grâce parti- culières. Agnès Sorel fut la femme des temps de chevalerie, et c'est le moyen âge qui a créé le respect, l'amour de la femme, et ce mélange de nobles et doux sentiments inconnu à la Grèce avec ses courtisanes, à Ronie avec ses matrones austères et plus tard, dégénérées. Le moyen âge dut son doux respect pour la femme au culte de la Vierge Ma- rie; l'influence de ce saint culte sur les arts et les moeurs fut immense, et la femme en a gardé une profonde reconnaissance ; Elle court au pied de ses autels, l'invoque de ses prières, lui recommande son en- fant au berceau. La renaissance l'idéalisa dans les vierges de Raphaël. Ce travail sur Agnès Sorel, je l'espère, sera nouveau et sérieux ; il fera connaître sous un aspect particulier le règne de Charles VII qui précéda Louis XI; la chevalerie avait perdu ses éperons aux tristes défaites de Créci, Poitiers et Azin- court; le roi Jean et Charles VI virent la puissance des halles et la guerre civile ; sous Charles VII s'élève la domination des grandes compagnies de gens d'armes ; Louis XI régularise par un pouvoir vio- lent la bourgeoisie et les métiers. Dans cette étude s'offrent à la fois deux images: celle de Jeanne d'Arc et celle d'Agnès Sorel. A Dieu ne plaise que je veuille nier ni même affaiblir la sainte lé- gende de la fille de Domrémy! mais il- sera constaté qu'elle ne fut qu'un glorieux incident dans le réveil de la chevalerie ; un épisode qui à peine dura onze mois : elle fut limitée par le temps et les événe- ments. Les véritables causes du triomphe de l'étendard français et de l'expulsion des Anglais, il faut les chercher dans l'é- nergie d'Agnès Sorel et dans les dons en écus d'or de l'argentier Jacques Coeur. Je reviens à mes études chéries dans ce livre sur le moyen âge; elles com- mencèrent avec Philippe-Auguste; j'ai toujours aimé le vieux temps, et on me le reproche bien souvent avec un superbe dédain pour mon enthousiasme ; et qui sait mieux que moi que les vieux temps sont morts et qu'ils ne peuvent plus se re- produire? raison de plus pour leur rendre justice, pour se mirer dans leurs prodi- ges, pour se plaire dans leur candeur. D'ailleurs il y a toujours chez les na- tions modernes, au milieu des merveilles de l'industrie et de la civilisation avan- cée, un noble côté qui tient du moyen âge, c'est la religion de la gloire, c'est ce bel héritage qui fait passer de drapeau en drapeau l'abnégation, le dévouement ; oui, le soldat est une tradition du moyen âge; elle n'est ni la moins belle ni la moins grande. Oh! laissez aux peuples leurs légendes ; elles relèvent les carac- tères, elles amusent quelquefois aussi les générations toujours enfants qui aiment les belles histoires et les féeries d'or de nos bons aïeux. Paris, 15 avril 1860. I Isabeau de Bavière. — La folie de Charles VI. — La gentille Odette. (1390—1400.) Le 13 juillet 1385, dans l'église cathédrale d'Amiens, fut célébré le mariage du roi Char- les VI et de madame Isabelle ou Isabeau de Bavière. Le roi avait alors dix-sept ans ; brave et noble chevalier, il s'était déjà illustré dans les batailles en Flandre et en Normandie; à la mêlée de Rosbecque, on l'avait vu, presque enfant, disperser un corps de brasseurs flamands que conduisait le chef des métiers Arteveld ; il avait réprimé les émeutes des halles de Paris soulevées sous les bouchers Legoys, Sanctyon et Thibert. Ces bons bourgeois et métiers s'é- taient imaginés qu'ils feraient grand'peur à la 1 — 2 — chevalerie de Charles VI en se groupant, au nombre de plus de vingt mille, avec arbalètes, masses d'armes, longues épées, entre la porte Saint-Denis et le clos Saint-Lazare ; le Roi leur fit dire qu'ils eussent au plus tôt à déguer- pir avec leurs armes et leurs bagages, et ils obéirent sans résister (1) ; il avait arraché le pouvoir désordonné aux mains du chirurgien- barbier Capeluche (devenu bourreau depuis) et de l'écorcheur de viandes, Caboche, si aimé de la multitude (2). D'après les miniatures des uploads/S4/ agnes-sorel-et-la-chevalerie-par-m-capefigue.pdf
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- Publié le Jul 13, 2021
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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