Institut E.T.I.C. Mosquée Othman à Villeurbanne L’imam Abdallah Aldjelfi (dliou
Institut E.T.I.C. Mosquée Othman à Villeurbanne L’imam Abdallah Aldjelfi (dliouah@free.fr) 1 Cours d’initiation à la jurisprudence musulmane Introduction au Fiqh Fiqh signifie littéralement « réflexion, compréhension, intelligence, sagesse » Il peut être traduit par « la jurisprudence » ou « la science de la Loi ». Le Fiqh se divise en deux grandes parties : Fiqh Ibadat (Les actes d’adoration et les règles cultuelles), il comporte : La propreté, la Salat, la Zakat, le jeûne et le pèlerinage. Fiqh Mouamalat (Le comportement civil), il comporte : les rapports contractuels de toutes sortes (droit civil, droit commercial, les pénalités, la diplomatie... Les commandements et interdictions sont classés en cinq catégories : Le devoir obligatoire (Wajib) Le recommandé (Moustahab) Le licite (le permit ou le neutre) (Moubah) Le déconseillé ou le blâmable (Makrouh) L’interdit (Haram) Institut E.T.I.C. Mosquée Othman à Villeurbanne L’imam Abdallah Aldjelfi (dliouah@free.fr) 2 Les sources du fiqh Les sources principales Le Coran est la parole authentique d’Allah () révélée à Son prophète Mohamed () au cours de sa mission prophétique qui a duré 23 ans. Pour les musulmans, le Coran en tant que Parole authentique d’Allah () représente la source par excellence des notions de vérité, de droit et de justice. Le Coran contient plus de 500 versets et 228 dispositions juridiques. La Sunna est un terme qui recouvre les paroles, les actions et ses approbations du Prophète (). Elle est la deuxième source de droit. Prenez ce que le messager vous donne ; et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous en Coran 59/7 Ceux qui obéissent au messager obéissent à Dieu Coran 4/80 Les sources secondaires. Al-Ijma’ (consensus) est l’accord des juristes musulmans intervenu à une époque donnée après le décès du prophète () sur un point particulier. Al-Qiyâs ou le jugement selon l’analogie juridique. Al-Istihsân le jugement préférentiel du Faqih (juriste). Al-Istislah ou le jugement sans précédent motivé par l’intérêt général auquel ni le Coran ni la Sunna ne font explicitement référence. Al’Urf la coutume ou l’usage d’une société particulière, tant au niveau de la parole que de l’action ou du rejet d’une pratique. Al’Istishab le principe de continuité jusqu’à qu’un changement explicite est constaté. L’avis des compagnons. Les législations des religions précédentes. L’interdiction de prévention. La pratique des habitants de Médine. Institut E.T.I.C. Mosquée Othman à Villeurbanne L’imam Abdallah Aldjelfi (dliouah@free.fr) 3 L’Idjtihad Une bonne partie des textes ont un caractère équivoque c’est-à-dire que leur compréhension nécessite un effort de réflexion et d’interprétation, ce qui offre à l’Homme la possibilité de contribuer à l’élaboration du droit. Cette interprétation, quelle que soit sa pertinence, n’est jamais définitive, elle est sujette à des changements fréquents en fonction de l’évolution et des besoins des sociétés humaines. Les preuves juridiques sous forme de textes (Coran ou Sunna) contiennent énormément de subtilités qui ne peuvent être appréciées à leur juste valeur que par un savant ayant atteint le plus haut niveau de la science. Le fait de se référer directement aux sources pour prendre une décision constitue un Idjtihad. L’Idjtihad est l’effort intellectuel propre à chaque savant. Il est fortement encouragé par l’islam. L’Idjtihad n’est pas un total libre examen, mais d’une recherche personnelle guidée. On considère généralement que durant les deux ou trois premiers siècles de l’Hégire fut pratiqué l’Idjtihad « absolu » (celui des grands fondateurs du Fiqh). Une fois les écoles juridiques constituées, l’ldjtihad devint relatif et ne s’exerça plus qu’à l’intérieur d’une même école. Plus tard, on se limita à la simple acceptation passive (taqlid) des règles d’école. La recherche personnelle fut alors remplacée par l’élaboration de recueils de décisions, sans aucune indication des preuves utilisées. Institut E.T.I.C. Mosquée Othman à Villeurbanne L’imam Abdallah Aldjelfi (dliouah@free.fr) 4 Les écoles juridiques Du temps du Prophète (), les problèmes de droit étaient réglés directement par lui. Puis, durant la période suivante, les problèmes nouveaux en nombre limité étaient résolus par les compagnons en se référant au Coran et à la Sunna et à ce qu’ils ont appris du Prophète. Mais au fur et à mesure, le besoin d’une science du droit s’est fait ressentir. Les premiers spécialistes vraiment connus en jurisprudence religieuse vivent au 1er siècle de l’Hégire, les premières écoles apparaissant au 2ème siècle. Ces spécialistes et les écoles qu’ils ont fondé ont peu à peu défini, clarifié et précisé les notions et principes qui gouverneront le Fiqh dans une science appelé « Ousoul Fiqh » les fondements de la jurisprudence islamique. Plusieurs écoles juridiques ont vu le jour durant le deuxième et le troisième siècle de l’Hégire dont quatre les plus célèbres: l’école de Abou Hanifa (Hanafite), l’école de Mâlik (Malikite), l’école de As-shafei (shaféite) et l’école de Ibn Hanbal (Hanbalite). Ces écoles s’abreuvent des mêmes sources et visent les mêmes objectifs. Loin d’être des entités sectaires ou schismatiques, elles s’inspirent les unes des autres et se complètent. Le Coran et la Sunna sont les deux sources communes à toutes les écoles. Certains imams tels que Abou Hanifa, n’admettent que le hadith authentique, alors que d’autres comme Ahmad ibn Hanbal privilégient le hadith inauthentique à l’opinion personnelle. Les principales différences entres les écoles juridiques proviennent du fait que les sources secondaires n’ont pas la même importance. Institut E.T.I.C. Mosquée Othman à Villeurbanne L’imam Abdallah Aldjelfi (dliouah@free.fr) 5 Abou Hanifa: 80-150/703-767 Abou Hanifa Noumane ibn Thabit, d’origine persane, est né à Koufa (Irak) en l’an 80. Il faisait le commerce de la soie et réussit parfaitement dans ce domaine. Il abandonna le négoce pour s’occuper des études auprès de grands savants notamment Hammad ibn Soulayman. Après la mort de son maître, il prit sa place avec l’accord unanime des gens de Koufa. Il devint leur jurisconsulte. Il était le premier à avoir inscrit et classifié le Fiqh en chapitres et en sections tel que nous le connaissons aujourd’hui. Il était réputé pour sa piété, sa sincérité et sa générosité. Abou Hanifa était aussi un homme courtois, qui parlait très peu. Il priait beaucoup la nuit et récitait le Coran. On dit qu’il faisait la prière du Fajr avec les ablutions du ‘Isha pendant quarante ans. Quelqu’un l’a insulté pendant qu’il donnait un cours, il continua le cours sans se tourner vers lui ni lui répondre. Après le cours, l’homme le poursuivit en l’insultant jusque chez lui. Avant de rentrer à la maison, l’Imâm lui dit: « Là est ma maison, s’il te reste encore quelque chose à dire, dis-le avant que j’y entre ». Le Calife Marwan ibn Mohammed lui proposa le poste de ministre du Trésor, il refusa de crainte d’être complice des injustices commises par les gouverneurs. Il fut emprisonné pendant quinze jours et tabassé. Quand il sortit de la prison, il s’exila à la Mecque et ne retourna à Koufa qu’après la chute de la dynastie des Omeyyades. Son école juridique (Madhab): Son école se base sur les sources suivantes: Le Coran La Sunna authentique Le consensus des compagnons. S’il y a un désaccord parmi les compagnons, il adopte l’opinion la plus proche des principes généraux du Coran et de la Sunna. Il exige que le hadith soit suffisamment célèbre pour l’admettre. En l’absence de consensus des compagnons, il recourt à sa propre opinion ou son jugement personnel. Le raisonnement par analogie. Institut E.T.I.C. Mosquée Othman à Villeurbanne L’imam Abdallah Aldjelfi (dliouah@free.fr) 6 Basée sur la réflexion et l’opinion, sa méthode consiste à rechercher le but et l’esprit de la norme et non pas l’énoncé ou la lettre. Son école a la réputation d’être l’école de l’opinion. Elle est répandue en Irak, en Syrie, en Afghanistan, au Pakistan, en Iran, en Inde, à l’île de la Réunion, en Turquie et une grande partie de l’Egypte. L’imam Abou Hanifa privilégie l’analogie au Hadith authentique quand il s’oppose à un autre Hadith. C’est pour cette raison qu’il fut l’objet de critiques de la part des gens du Hijaz, les spécialistes du Hadith arguant du fait que si l’on insiste trop sur le motif et la signification de la règle, on devient des législateurs rationalistes au lieu d’adorer Dieu en se conformant strictement au précepte. L’école d’Abou Hanifa est la plus répandue et la plus tolérante du fait qu’elle insiste beaucoup sur l’activité de la raison sans porter atteinte ni à la lettre ni à l’esprit des textes. Abou Hanifa se sert de l’opinion et de l’analogie plus que les autres Imams. Institut E.T.I.C. Mosquée Othman à Villeurbanne L’imam Abdallah Aldjelfi (dliouah@free.fr) 7 Mâlik: 93-179/717-801 Mâlik ibn Anas est un Arabe, né à Médine en l’an 93 et y résida jusqu’à sa mort en l’an 179 H. Son grand-père Abou Ameur fut un fidèle compagnon du prophète et mena plusieurs batailles avec lui. Il a étudié auprès des disciples des compagnons jurisconsultes et Mouhaddithoun (spécialistes du Hadith). Sa qualité d’Imâm jurisconsulte uploads/S4/ fiqh.pdf
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- Publié le Aoû 18, 2022
- Catégorie Law / Droit
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