2 Photo de couverture : © Mylène Valencourt. Le code de la propriété intellectu
2 Photo de couverture : © Mylène Valencourt. Le code de la propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » [article L. 122-5] ; il autorise également les courtes citations effectuées dans un but d’exemple ou d’illustration. En revanche « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » [article L. 122-4]. La loi 95-4 du 3 janvier 1994 a confié au C.F.C. (Centre français de l’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris), l’exclusivité de la gestion du droit de reprographie. Toute photocopie d’œuvres protégées, exécutée sans son accord préalable, constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. © Éditions Belin / Humensis, 2017 170 bis, boulevard du Montparnasse, 75680 Paris cedex 14 ISBN 978-2-410-00786-2 Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. 3 PRÉFACE J’ai rencontré Catherine Senn lors d’un stage de travail aux longues rênes que j’animais au haras de Cluny. Ma manière d’être et de m’adresser aux chevaux lui a plu et c’est tout naturellement qu’elle m’a demandé de préfacer ce livre. Ma longue pratique du travail à pied et plus particulièrement des longues rênes m’a permis de mesurer l’intérêt et la grande efficacité de la voix pour se faire comprendre et établir un lien avec le cheval. De nombreux ouvrages soulignent l’importance de la voix dans le travail avec les chevaux, mais aucun à ma connaissance n’en a fait son sujet principal. Catherine Senn nous propose, grâce à une longue expérience de travail du cheval à pied et à la voix, une progression dans les exercices : comment se positionner, moduler sa voix pour se faire comprendre, mais surtout comment obtenir une complicité réelle, gage d’un plaisir partagé et d’une relation durable. Elle refait le point sur les apprentissages et nous rappelle les « savoir-être » indispensables avant les « savoir-faire ». Cela nous aide à affiner notre capacité d’observation et les ressentis qui nous permettent de nous placer sur la bonne longueur d’onde. Partez à la découverte de la personnalité de votre cheval. Au fil des exercices, peu à peu perçus comme des jeux, vous développerez une coopération qui renforcera vos liens ainsi que la confiance, à la base de toute relation avec les animaux. Joie et spontanéité sont au rendez-vous. Vous deviendrez le guide que le cheval recherche dans l’homme. Olivier Puls, écuyer à l’École nationale d’équitation à Saumur 4 INTRODUCTION Contrairement à d’autres animaux domestiques proches de l’homme comme le chien ou le chat, le cheval est un animal avec lequel on ne parle pas, ou très peu. Autant il est courant de s’adresser aux premiers, autant l’équivalent pour le cheval est plutôt rare. Cela est certainement dû au comportement des chiens et des chats qui, d’une part, partagent la vie et l’habitat de leur maître, et, d’autre part, redoublent de propositions spontanées en matière d’échanges et de contact : joie des retrouvailles, demande de caresses ou de friandises, etc. Il est vrai que le cheval ne s’exprime pas de la même manière et que, s’il lui en venait néanmoins le désir, ses près de 500 kilos présenteraient d’office un caractère nettement dissuasif et provoqueraient chez l’homme une envie immédiate de mettre fin à ces manifestations de sympathie. Ainsi, pour des raisons de sécurité liées à son poids et à sa taille, le cheval est manipulé selon des critères fort différents de ceux qui prévalent pour un chien ou un chat. Ajoutons à cela les pratiques ancestrales qui ont établi depuis très longtemps les usages auxquels il est soumis : la guerre, le travail, les transports et les loisirs. Plutôt qu’un animal de compagnie, le cheval est resté un animal de rente, d’utilité ou de divertissement dont on se sert surtout pour satisfaire des besoins personnels. C’est pourquoi la communication avec lui s’est maintenue à un niveau très sommaire : quelques onomatopées, appels de langue ou ordres limités aux allures ou à la direction. Et pourtant le cheval peut être bien plus qu’un animal utilitaire. Il devient lui aussi un véritable compagnon, au même titre qu’un chien ou un chat, pour peu que les humains acceptent de modifier leur façon de l’appréhender. En effet, il faut accepter de rompre avec les habitudes transmises depuis des générations pour envisager le cheval d’une autre manière. Plutôt que de le regarder seulement comme un corps puissant qui porte, tire, saute ou galope très vite, on doit voir en lui un individu capable de penser, d’écouter, d’observer, d’analyser, de raisonner, de comprendre beaucoup de choses si l’on veut bien se donner la peine de les lui enseigner. Le cheval possède de réelles capacités mentales non exploitées, il est traversé de sentiments et d’émotions parfois intenses mais généralement ignorés, et qu’il est souvent obligé d’intérioriser. 5 Ce sont ces émotions qui, négligées par les humains, suscitent angoisse, stress, résistances et oppositions. Chaque cheval est doté d’une personnalité propre, souvent méconnue et non exprimée, car les débourrages et dressages traditionnels ont pour objectif de conditionner les chevaux afin de les transformer en éléments muets, commodes et simples à utiliser. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y aura jamais de problèmes, le cheval étant tout de même un être bien vivant, qu’il est donc impossible de réduire à une machine : c’est ainsi que de temps à autre certains se révèlent rétifs au dressage ; appelés chevaux « difficiles » ou « caractériels », ils sont souvent malmenés par les humains qui veulent les mater. Ce sont toujours ces individus particuliers qui m’ont attirée : les chevaux dits « à problèmes », les « méchants », les « carnes », ceux qui se rebellent, ceux dont on ne peut rien tirer même s’ils possèdent de réelles capacités sportives, ceux qui dérangent, ceux que l’on n’aime pas parce qu’ils résistent à l’autorité et qui peuvent même se révéler dangereux. Ce sont justement ces chevaux qui expriment leur personnalité, leurs sentiments, leurs émotions, leur caractère, leur mal-être aussi, que je trouve passionnants. Le comportement des humains avec eux est plutôt autoritaire : cris, coups, contraintes, sanctions, brutalités sont le lot quotidien de ces chevaux dénigrés et détestés, avec des résultats pour le moins mitigés. J’ai eu maintes fois l’occasion de travailler de tels chevaux, ce qui m’a permis de faire deux constats : d’une part, ils ne sont pas réellement méchants mais en très grande souffrance et, d’autre part, ils n’ont strictement rien compris à ce que l’on attend d’eux. Ils considèrent les humains comme des êtres nuisibles qui leur font du mal et ils dépensent toute leur énergie à résister pour ne pas souffrir. Ce sont ces chevaux qui m’ont amenée à élaborer une autre approche. Ils ont été mes maîtres et je les en remercie très sincèrement. Pour les atteindre, j’ai expérimenté des moyens différents de ceux auxquels ils étaient habitués : la voix, avec toutes les possibilités qu’elle offre ; le jeu, le plaisir de travailler avec les récompenses et les caresses ; et, enfin, le travail à pied, indispensable, car il permet de résoudre nombre de problèmes qui se posent à cheval. J’ai découvert, grâce à ces nouvelles méthodes, de vraies personnalités, des individus pensants qui réfléchissent, qui analysent et sont capables de propositions originales au travail, d’humour, de complicité et de générosité. Ils m’ont appris que les chevaux sont dotés d’une grande sensibilité et que l’on peut tout obtenir d’eux, à condition de les respecter et de s’exprimer correctement pour bien se faire comprendre. C’est ainsi qu’est née cette approche du cheval, tout à fait singulière, qu’est l’art de la voix. Je me propose, à travers ce livre, de faire découvrir une méthode originale qui fait appel à une aide naturelle que nous possédons tous, la voix, et dont la maîtrise, pour 6 interagir avec le cheval, nécessite de la part de l’humain rigueur et précision. Pour qu’elle ait un réel impact sur le cheval, il faut en user dans certaines circonstances et sous une forme particulière, cela afin d’atteindre des objectifs bien définis que sont la parfaite compréhension du cheval, l’établissement d’une relation complice, la participation volontaire et autonome du cheval dans le travail. Les exercices de travail à pied qui servent de support à la voix visent l’un des trois buts suivants : le développement de l’attention et de la concentration du cheval, son implication et son adhésion totale dans le travail et la maîtrise de son schéma corporel qui l’aide à mieux mobiliser son corps, de manière plus consciente et plus précise. L’art de la voix permet ainsi d’établir une communication optimale entre l’humain et le cheval, fondée sur la confiance mutuelle, sur une entente réciproque et sur un lien affectif qui se construit peu à peu. Non seulement on retrouve, grâce aux nombreux et incontestables bénéfices de cette méthode, le plaisir d’une relation plaisante et performante, mais on découvre le cheval uploads/S4/ lart-de-la-voix-avec-le-cheval-ethologie-equi-french-edition.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 13, 2021
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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