24 heures en ariège 20. LA DÉPÊCHE DU MIDI. Jeudi 4 décembre 2014. L e banc des
24 heures en ariège 20. LA DÉPÊCHE DU MIDI. Jeudi 4 décembre 2014. L e banc des parties civiles s’est vidé. Annie Cautres, la présidente de la cour d’assises d’appel du Lot-et-Ga- ronne, a prévenu : « les photos seront peut-être difficiles à sup- porter pour certains d’entre vous ». Les images dont elle parle s’affichent sur un écran. Elles montrent le corps d’un jeune homme. Julien Fernan- dez, le directeur artistique de la discothèque La Roue, tué et volé avec une arme, en jan- vier 2008. Ce que l’on reproche à Mekki Boughouas-Campa- gne, dont le troisième procès s’est ouvert lundi à Agen - sa condamnation, en appel, à trente ans de réclusion a été cassée par la Cour de cassation pour « insuffisance de motiva- tion ». Hier, comme mardi, il a à nouveau été question des faits. À nouveau, l’ancien por- tier de la discothèque a soutenu qu’il n’était pas seul, ce matin de janvier. Et s’il reconnaît le vol à main armée, il nie le meur- tre. « Faire le coup à La Roue » Les parties civiles sont revenues dans la salle d’audience. Dans son box, Boughouas-Campa- gne poursuit son récit. Selon lui, son comparse ce matin-là, c’est Othman El Houari. Et, dit l’ac- cusé, cet ancien soldat du 1er RCP, déployé au Tchad ou en Côte d’Ivoire, a asséné les qua- r a n t e - d e u x coups de cou- teau à Julien Fer- nandez. Oui mais voila : Oth- man El Houari a bien été mis en examen pour vol à main armée et meurtre, mais renvoyé aux assises pour association de mal- faiteurs. Il a été condamné à quatre ans de prison, dont deux ferme, en 2011. Ce mercredi matin, il apparaît à la barre. Othman El Houari, lunettes à monture sombre et cheveux très courts, est entendu comme témoin. Il raconte qu’effective- ment, Mekki Boughouas- Campagne lui avait parlé de « faire le coup à La Roue ». Le braquage. Il accepte d’abord, puis se ré- tracte. « Je ne voulais pas faire le coup, assure-t-il. Je n’avais jamais volé. Je le sentais de moins en moins. Je me disais : je ne suis pas fait pour ça ». « La cagoule, le couteau et le fusil » Sur ces faits, les avocats de l’ac- cusé questionnent longuement Othman El Houari. « Des inter- rogations demeurent », dé- marre Me Édouard Martial. Il revient notamment sur les pro- pos tenus lors de ses auditions : devant les enquêteurs, El Houari a dit avoir participé au braquage, avant de se rétrac- ter. Me Apollinaire Legros-Gim- bert, lui aussi en défense, évo- que des « précisions qui corres- pondent à ce que dit M. Boughouas-Campagne ». À la fin des questions, l’accusé se lève. Othman El Houari, commence-t-il, « devait s’occu- per de l’arme. Othman tu sais très bien… » Annie Cautres le coupe. « Vous me parlez à moi ». Boughouas-Campagne reprend : « Il a préparé ce vol avec moi. Le 13 janvier au ma- tin, il était avec moi, avec la ca- goule, le couteau et le fusil ». Il s’adresse à nouveau directe- ment au témoin, se fait à nou- veau reprendre, puis finit. « Il devrait être à côté de moi, dans le banc des accusés ». Othman El Houari reprend la parole. « C’est un menteur, Madame la juge. Je n’étais pas là, je le jure ». Puis il tourne les talons, sa déposition finie. Le procès doit s’achever ce vendredi. Compte rendu : Nicolas Hasson cours d’assises Me Apollinaire Legros-Gimbert, en défense, a longuement interrogé Othman El Houari. / Photo DDM, Morad Cherchari Claude Doussiet annonce qu’il quitte la présidence de l’UDI 09. Dans sa prise de po- sition, Claude Doussiet indi- que que la décision de Jean- Louis Borloo de se retirer de la vie politique pèse pour beaucoup. « après le retrait de Jean-Louis Borloo, je ne vois pas le leader centriste qui pourrait, à 68 ans, encore m’enthousiasmer et capable de résister aux traditionnels clivages droite-gauche et aux sirènes sarkozyennes. » «Plus attaché à des convic- tions et à des projets qu’à des étiquettes, ne voulant pas avoir à contrarier ceux qui considèrent que pour accé- der à des responsabilités il faut faire des alliances, y compris avec un parti qui s’éloigne chaque jour davan- tage de nos valeurs et de no- tre projet de société, j’ai dé- cidé d’abandonner la prési- dence de la fédération départementale de l’UDI » in- dique-t-il encore avant de ré- affirmer qu’il gardait son at- tachement au Part radical. Doussiet quitte la présidence UDI 09 La Roue : l’accusé maintient qu’il n’était pas seul Troisième jour du troi- sième procès de Mekki Boughouas-Campa- gne, hier à Agen. Il est accusé du vol avec arme et du meurtre de Julien Fernandez, di- recteur artistique de la discothèque La Roue, en 2008 à Pamiers. Et soutient toujours qu’ils étaient deux. l’essentiel ▼ Dernière ligne droite dans le procès qui, depuis lundi, voit s’asseoir dans le box des accu- sés de la cour d’assises de l’Ariège les trois hommes sus- pectés d’être les auteurs des « violences volontaires en réu- nion » à l’origine de la mort, « sans intention de la donner », de Claude Lacroix (cf. nos pré- cédentes éditions). Une troi- sième, et avant-dernière, jour- née d’audience où les accusés ont dû revenir sur le déroule- ment de cette funeste soirée. Autant dire que David Milan, Jean-Noël Sahli, Ayache Me- louli et, dans une moindre me- sure, Giliola Ottaviani poursui- vie pour « non- assistance à personne en danger », ont dû répondre à un feu nourri de questions. La présidente de la cour, Co- rinne Chassagne, le conseil des parties civiles Me Dedieu, l’avo- cat général Olivier Caracotch, les avocats de la défense… Tous ont tenté d’obtenir, avec plus ou moins de succès, des précisions sur le rôle de chacun des prota- gonistes dans le déroulement de ces tragiques événements. Mais ces derniers ont campé sur leurs positions, quitte à s’enfer- rer dans leurs contradictions ou à lutter contre d’apparentes évi- dences. Ainsi Ayache Melouli, que tous les accusés, y compris Frédéric Amiot(1), décrivent comme étant l’auteur d’un vio- lent coup de pied « à la façon d’un drop » dans la tête de Claude Lacroix, est formel : « Je n’ai donné que deux coups dans les jambes, pas plus. Je le main- tiens et je le maintiendrai jusqu’à la fin de ma vie ». Même chose pour David Milan, au physique imposant : « Je vou- lais appeler les pompiers mais je ne l’ai pas fait car Ayache ne voulait pas. Après, il m’a menacé pen- dant plusieurs semaines pour qu’on ne dise pas ce qui c’était vraiment passé », insiste-t-il. Ce qui ne manque pas d’étonner, mais ne les convainc pas, Mes Dedieu et Nakache, l’avocat d’Ayache, tout « fluet » dans son manteau. L’avocat général Olivier Cara- cotch non plus ne se laisse pas convaincre pas ces dénégations. Son « intime conviction » est toute faite : Ayache Melouli a bel et bien « shooté » dans la tête de Claude Lacroix. Il requiert donc sept ans de réclusion contre lui, ainsi que contre Jean-Noël Sahli. Contre David Milan, qui lui paraît « plus responsable en- core » de toute l’histoire — c’est lui qui est allé chercher la vic- time pour avoir des explications — le magistrat réclame dix ans. Pour le conseil des parties civi- les, en revanche, il n’y a pas de différence entre les accusés. « Ils n’ont rien dit pour pouvoir pas- ser de bonnes fêtes de Noël. Mais pour Fiona (la fille de Claude Lacroix, N.D.L.R.), les fêtes de Noël seront marquées du sceau de la mort de son père, décédé le 18 décembre 2011 », lâche Me Dedieu avant de lire une lettre de l’enfant de 10 ans : « Pour Noël, Monsieur le juge, s’il vous plaît, punissez-les sé- vèrement ». « Elle demande juste un peu de justice », con- clut-il. Le seul paraissant être revenu à de meilleurs sentiments — « Il a fait du chemin », reconnaît d’ailleurs Olivier Caracotch — est Jean-Noël Sahli. Ce que sou- ligne son avocate, Me Dufetel- Cordier, qui invite les jurés à « le juger avec humanité. Vous le condamnerez, mais en père qui a compris et qui met tout en œu- vre pour s’en sortir. Vous le con- damnerez, mais pour ce qu’il a fait, pas pour ce qu’il n’est pas », plaide-t-elle en reconnaissant, comme son client, que « cette histoire est dégueulasse ». Reste, enfin, à savoir si Me Franck, l’avocate de Giliola Ot- taviani, aura réussi à convaincre les jurés. Sur la base d’un argu- mentaire uniquement juridique, elle a plaidé l’acquittement. Oli- vier Caracotch, lui, a requis trois ans avec sursis et la privation de ses droits civiques. Le procès reprend ce matin avec les dernières plaidoiries de la dé- fense, assurées par Mes Naka- che, uploads/S4/ proces-la-roue-jour-trois.pdf
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- Publié le Aoû 25, 2022
- Catégorie Law / Droit
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