TERMINOLOGIE JURIDIQUE S 2 CARACTERISTIQUES ET ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA TERM

TERMINOLOGIE JURIDIQUE S 2 CARACTERISTIQUES ET ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA TERMINOLOGIE JURIDIQUE A. La terminologie comme instrument spécialisé Une langue de spécialiste nait du besoin que ressentent les spécialistes de communiquer entre eux et de façon concise et sans ambiguïté. C’est donc la façon qu’ont de s’exprimer les gens qui travaillent dans un même domaine ou sous- domaine de l’activité humaine. Cette façon de dire est forcément limitée, elle l’est de fait par eux. Elle leur est à l’occasion emprunte ou devrait l’être par les traducteurs et encore plus rarement par des imitateurs. De plus elle est réservée à l’exercice de la profession. Le spécialiste dans sa vie courante s’exprime comme tout le monde, sa langue de spécialiste ne lui est alors d’aucune utilité. Comme les autres spécialistes, les traducteurs et terminologues possèdent une langue propre pour communiquer entre eux sur leur activité, un métalangage pour décrire la traduction. Mais à la différence des autres spécialistes, les traducteurs sont des spécialistes professionnels qui travaillent quotidiennement sur les langues spécialisées existantes, qu’il doit connaître et utiliser à bon escient. Pour que son travail soit bon, le traducteur doit produire un texte idiomatique, c’est à dire produire un texte qui ressemble à s’y méprendre, à celui qu’écrivait un spécialiste. Il doit donc, pour ce faire, utiliser la langue de spécialité de l’autre qui n’est pas scienne que dans l’exercice de sa profession. Autrement dit, il empruntera le temps d’une traduction. Dans le cas qui nous intéresse, à savoir la traduction juridique, le traducteur doit connaître la langue qu’utilise le juriste et, s’il ne la connaît pas, l’apprendre sera sa mission obligatoire. A l’instar des autres langues de spécialité, la langue juridique se caractérise par la présence de termes techniques. Le spécialiste ne trouvant pas toujours dans la langue générale tous les éléments dont il a besoin pour exercer sa profession, il a dû créer de nouveaux termes. Le traducteur doit connaître ou apprendre ce vocabulaire. Mais un cours de langue juridique, ce n’est pas un cours de lexicologie. Le terme est une étiquette qui sert designer une réalité, rien de plus, si l’apprentissage de la langue juridique se limite au vocabulaire, le recours qui est une compilation plus ou moins complète des termes de la discipline, suffirait. Tel n’est pas le cas. Le vocabulaire fait partie du code linguistique, mais il n’en est qu’un élément. Connaitre l’équivalent arabe du terme français ne permet pas de traduire correctement un texte juridique, connaître l’étiquette ne suffit pas, pour que les mots aient un sens, il faut pouvoir comprendre ce que l’étiquette dit de la réalité. Par ailleurs, connaître la notion ne permet pas d’écrire spontanément de façon idiomatique. On peut savoir, par exemple, comment fonctionne le l’organisation judiciaire marocaine et ne pas savoir le dire à la manière du spécialiste. Autrement dit, un cours de terminologie et langue, n’est pas un cours de sciences juridique. Il serait utopique pour les premières années de licence en quelques heures de faire d’un traducteur un juriste et l’inverse est vrai. Pour bien situer le terme dans son contexte, le traducteur a intérêt à consulter un dictionnaire juridique a tendance encyclopédique. Traduire un texte juridique de façon technique, ce n’est pas insérer des termes techniques dans une langue générale, quiconque se limiterait à cette façon de procéder risquerait de se faire répliquer par un spécialiste, comme cela est déjà arrivé : il ne suffit donc pas de connaître les termes, il ne suffit pas de comprendre les notions, il ne suffit pas d’insérer des termes techniques dans une langue générale. Il faut savoir les enchainer dans un discours cohérent qui reflète les usagers du domaine. Vouloir articuler un texte a la manière du spécialiste, le traducteur doit côtoyer assidument les textes de droit. Alors tout comme l’enfant apprend à parler une langue mimétisme, le traducteur s’imprégnera de certaines façons de dire auxquels il pourra recourir spontanément dans ses traductions. Connaître les usages du domaine, c'est connaître les caractéristiques de la langue du juriste. Mais décrire ces caractéristiques n'est pas une mince tâche, et c'est une tâche à laquelle peu de gens se sont intéressés (Hamburger, 1982; Sournia, 1974). Nous présentons quelques particularités du langage juridique. Nous nous attardons d'abord à trois aspects du terme : son évolution, sa création et sa composition. Pour finir, nous abordons quelques aspects de l'articulation du terme en discours. Ces différents aspects seront examinés avec, comme toile de fond, l'utilité des dictionnaires pour leur apprentissage. Le terme Le terme n'est peut-être qu'un des éléments du code, mais il a une très grande importance, car il sert à exprimer de façon concise une réalité qui peut exiger parfois plusieurs lignes. Le traducteur juriste doit donc se familiariser avec les termes juridiques et surtout ne pas se faire piéger, car leur forme est parfois trompeuse. Il arrive que l'étymologie, grecque, latine, ou arabe ne soit pas d'un grand secours à cause de l'évolution du sens de ces termes. Évolution et étymologie La maîtrise du vocabulaire juridique repose sur la connaissance des racines grecques et latines. L'étymologie est donc essentielle à l'apprentissage de ce vocabulaire. Le sens, par exemple, de l’infraction peut facilement être appréhende à partir de ses éléments de formation d'origine : le radical infr), le préfixe action (à l'intérieur). Ce terme désigne une atteinte au trouble social. Il peut arriver, par contre, que l'étymologie soit moins bonne, que le mot soit mal construit. C'est le cas de certains mots existant en droit civil. Les racines grecques correspondant au sens du terme. Les dictionnaires juridiques commencent à rectifier l'entrée des termes. Il peut arriver également que l'étymologie soit douteuse. Il peut même arriver que l'étymologie soit déroutante. S'il est vrai que: "acte et contrat" appartiennent au même domaine et désignent la même réalité, il n'en est pas de même de propriété et titre foncier. Le premier désigne la possession relative, le second désigne, la formule indiquant le mode de possession et de jouissance absolues De toute évidence, un terme, au moment de sa création, répond aux besoins et aux idées du temps. Mais au fur et à mesure que les connaissances évoluent, les besoins changent, et l'utilisateur doit décider s'il garde le terme tout en lui donnant un nouveau sens ou s'il crée un nouveau terme. Le terme, même si, ce faisant, sa motivation disparaissait. Il arrive qu'un terme change de sens avec les ans et que les différentes acceptions qu'il a eues figurent au dictionnaire. Mais tous les dictionnaires ne s'entendent pas sur la nécessité de les y consigner. Si l'information ne figure pas dans un dictionnaire, c'est que les rédacteurs ont jugé que la nouvelle acception était suffisamment bien établie pour ne pas allonger indûment l'entrée avec des considérations historiques. L'évolution de sens dont il est question se situe dans une perspective diachronique et elle est considérée comme normale. Par contre, quand un tel changement de sens est en voie de se produire (perspective diachronique), ce glissement de sens n'est pas toujours bien vu. Les locuteurs créent un terme quand ils cherchent un moyen économique de dire la réalité. C'est ainsi que le spécialiste a créé inhibiteur calcique pour désigner un composé qui inhibe le passage à travers la membrane cellulaire des ions calcium grâce à des unités fonctionnelles, les canaux calciques. L'économie que représente inhibiteur calcique est plus qu’évidente. Il est un terme qui a été créé par le spécialiste et qui suscite beaucoup de réticence de la part des langagiers. Lorsqu’on se pose la question de savoir ce que c’est qu’une langue de spécialité, un premier constat est le fait qu’il est extrêmement difficile de définir ce que c’est qu’une « langue ». « La » langue n’existe pas ; ce que nous appelons communément langue, par exemple « le » français ou « le » néerlandais, est en réalité une abstraction qui passe outre un très grand nombre de différences dans la façon dont les gens communiquent par des moyens linguistiques. Une langue est caractérisée, sur le plan structurel, par un vocabulaire, une grammaire, une phonétique, une phonologie, mais la caractérisation d’une langue comporte aussi une dimension politique, car une langue est traditionnellement liée à une nation, avec toutes les institutions (éducation, littérature, média, académies) que cela présuppose. D’où la boutade connue, attribuée au linguiste Max Weinreich, qui veut qu’une langue n’est, au fond, rien d’autre qu’un « dialecte avec sa propre armée ». Cela n’empêche qu’à l’intérieur de ce qu’on appelle habituellement une langue, par exemple le français, on observe de la variation sur un grand nombre d’axes : géographique (dialectes), sociologique (sociolectes), professionnel (langues de spécialité). Des sources de variation supplémentaires existent, par exemple la variation stylistique, mais il n’est pas généralement admis que celles-ci définissent des sous-langues à part entière. Les domaines dans lesquels les sous-langues se distinguent de la langue générale ne sont pas les mêmes pour toutes. Ainsi un sociolecte ou un dialecte possèdent-ils le plus souvent des caractéristiques phonétiques particulières, mais cela n’est pas généralement le cas pour les langues de spécialité. Certains uploads/S4/ terminologie-2020-2021.pdf

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  • Publié le Oct 29, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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