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Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert du même auteur au cherche midi Demain est un autre jour, traduit de l’anglais (États-Unis) par Laura Derajinski, 2013 Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Lori Nelson SPIELMAN UN DOUX PARDON Traduit de l’anglais par Laura Derajinski Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Vous aimez la littérature étrangère ? Inscrivez-vous à notre newsletter pour suivre en avant-première toutes nos actualités : www.cherche-midi.com Direction éditoriale : Arnaud Hofmarcher et Marie Misandeau © Lori Nelson Spielman, 2015 Titre original : Sweet Forgiveness © le cherche midi, 2015, pour la traduction française 23, rue du Cherche-Midi 75006 Paris ISBN numérique : 9782749143361 Couverture : Alice Saey - Photo : © Irene Lamprakou/Trevillion Images Ce livre a été publié en accord avec The Bent Agency à New York et L’Autre agence à Paris. « Cette oeuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette oeuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. » Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Pour Bill Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert « Pardonner, c’est rendre sa liberté à un prisonnier Et se rendre compte que le prisonnier, c’était vous. » Lewis B. Smedes Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert J ’ai subi cela pendant cent soixante-trois jours. J’ai relu mon journal intime des années plus tard pour compter. Et voilà qu’elle a écrit un livre. Impensable. Cette femme est une étoile montante. Une experte en pardon, quelle ironie. Je contemple sa photo. Elle est encore mignonne avec sa coupe garçonne et son nez retroussé. Mais son sourire est désormais sincère, ses yeux ne sont plus moqueurs. À la simple vue de son visage, pourtant, mon cœur bat la chamade. Je jette le journal sur ma table basse et le reprends aussitôt. REVENDIQUEZ VOTRE HONTE Par Brian Moss pour le Times-Picayune LA NOUVELLE-ORLÉANS – Présenter ses excuses peut-il guérir de vieilles blessures, ou vaut-il mieux taire certains secrets ? D’après Fiona Knowles, une avocate de trente-quatre ans à Royal Oak, dans l’État du Michigan, faire amende honorable pour se racheter de ses fautes est une étape cruciale dans la quête de la paix intérieure. « Il faut du courage pour revendiquer sa honte, affirme Knowles. Chez la plupart d’entre nous, faire preuve de vulnérabilité est source de malaise. Nous préférons dissimuler notre sentiment de culpabilité dans l’espoir que personne ne voie ce qui se terre au plus profond de nous. Exposer sa honte peut s’avérer libérateur. » Et Mme Knowles est bien placée pour le savoir. Elle a mis sa théorie à l’épreuve au printemps 2013 en rédigeant trente-cinq lettres d’excuses. Dans chaque courrier, elle a inclus une pochette contenant deux pierres qu’elle a baptisées « pierres du Pardon ». Le destinataire reçoit ainsi deux requêtes simples : pardonner et demander pardon. « Je me suis rendu compte que les gens cherchaient désespérément un prétexte – une obligation, même – afin de se racheter, explique Knowles. Comme les graines d’un pissenlit, les pierres du Pardon ont été emportées par le vent et se sont disséminées. » Que ce soit grâce au vent, ou grâce à l’utilisation intelligente des réseaux sociaux dont a su faire preuve Mme Knowles, les pierres du Pardon ont rencontré un succès incroyable. À ce jour, on estime le nombre de pierres en circulation à environ 400 000. Mme Knowles sera présente à la librairie Octavia Books jeudi 24 avril pour parler de son nouveau livre, justement intitulé Les Pierres du Pardon. Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Je sursaute quand mon portable vibre et m’annonce qu’il est 4 h 45 – l’heure d’aller au travail. Je fourre le journal dans mon sac. Mes mains tremblent. J’attrape mes clés, mon thermos de café et me dirige vers la porte. Trois heures plus tard, après avoir parcouru le bilan épouvantable de l’audimat de la semaine passée et avoir été briefée sur le sujet captivant du jour – comment appliquer correctement son autobronzant –, je suis assise dans ma loge avec des bigoudis en Velcro dans les cheveux et une cape en plastique qui protège ma robe. C’est le moment de la journée que j’aime le moins. Après dix ans devant la caméra, on pourrait croire que je suis rodée. Mais passer au maquillage implique d’arriver le matin sans m’être apprêtée, ce qui pour moi revient à essayer un maillot de bain en public à la lumière d’un néon. Je m’excuse toujours auprès de Jade, qui doit voir de véritables cratères, qu’on appelle couramment des pores, sur mon nez, ou les demi-lunes noires sous mes yeux, comme si j’allais entrer sur un terrain de foot américain. Un jour, j’ai essayé d’arracher le fond de teint de la poigne de fer de Jade, dans l’espoir de lui épargner la tâche horrible et impossible de camoufler sur mon menton un bouton gros comme le volcan de Mauna Loa. Comme disait toujours mon père, si Dieu voulait que le visage de la femme soit nu, il n’aurait pas créé le maquillage. Tandis que Jade fait ses tours de magie, je parcours ma pile de courrier et me fige dès que je l’aperçois. Mon estomac se noue. Elle est enfouie au milieu, seul le coin supérieur droit est visible. Il me torture, ce large tampon rond des postes de Chicago. Allez, Jack, ça suffit ! Son dernier message remonte à plus d’un an. Combien de fois vais-je devoir lui dire que c’est bon, il est pardonné, que j’ai passé l’éponge ? Je laisse tomber Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert la pile sur la tablette devant moi, je dispose les lettres afin de dissimuler le tampon postal, puis je prends mon ordinateur portable. « Chère Hannah, je lis mes mails à haute voix afin d’écarter les souvenirs de Jack Rousseau. Mon mari et moi regardons votre émission tous les matins. Il vous trouve incroyable, il pense que vous êtes la prochaine Katie Couric 1. — Lève la tête, madame Couric, ordonne Jade qui me tartine les paupières de khôl. — Ah ah. Katie Couric, mais sans les millions de dollars et les milliards de fans. » Et sans les magnifiques enfants et le nouveau mari parfait… « Tu vas finir par y arriver », dit Jade, tellement convaincue que j’y crois presque. Elle est particulièrement jolie, aujourd’hui, avec ses dreadlocks attachées en une queue-de- cheval qui fait ressortir ses yeux sombres et sa peau brune impeccable. Elle porte son legging habituel et un tablier noir dont les poches sont remplies de brosses et de pinceaux de tailles et de formes diverses. Elle atténue l’eye-liner à l’aide d’un pinceau plat et je continue ma lecture. « Personnellement, je trouve que Katie est surfaite. Je préfère de loin Hoda Kotb. Qu’est-ce qu’elle est drôle, elle, au moins. — Ouille, dit Jade. Elle t’a bien cassée, là. » Je ris et poursuis la lecture. « Mon mari dit que vous êtes divorcée. Moi, je dis que vous n’avez jamais été mariée. Qui a raison ? » Je pose mes doigts sur le clavier. « Chère madame Nixon, dis-je tout en pianotant. Je vous remercie de regarder l’Hannah Farr Show. J’espère que vous et votre mari appréciez la nouvelle saison. (Au fait, je suis d’accord avec vous… Hoda est vraiment marrante.) Bien cordialement, Hannah. — Hé, tu n’as pas répondu à sa question. » Facebook : La culture ne s'hérite pas elle se conquiert Je lui jette un regard noir dans le miroir. Jade hoche la tête et attrape une palette de fards à paupières. « Non, évidemment que tu ne lui as pas répondu. — J’ai été sympa. — Tu l’es toujours. Trop sympa, si tu veux mon avis. — Ouais, c’est ça… Est-ce que je suis sympa quand je me plains de ce snob de chef cuistot dans l’émission de la semaine dernière – Mason J’sais-Plus-Qui – qui répondait à mes questions par monosyllabes ? Je suis sympa quand je me laisse obnubiler par les taux d’audimat ? Et maintenant, oh mon Dieu, maintenant, voilà Claudia. » Je me tourne pour observer Jade. « Je t’ai dit que Stuart envisageait de la nommer coprésentatrice à mes côtés ? Ça y est, je suis de l’histoire ancienne ! — Ferme les yeux, me dit-elle en passant le fard sur mes paupières à l’aide du pinceau. — Elle est arrivée en ville depuis moins de six semaines et elle est déjà plus populaire que moi. — Ça m’étonnerait. La ville t’a adoptée, tu es une enfant de La uploads/S4/ un-doux-pardon-lori-nelson-spielman.pdf

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  • Publié le Dec 22, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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