Histoire de la pensée économique Chapitre 1 : introduction La discipline économ
Histoire de la pensée économique Chapitre 1 : introduction La discipline économique est à la fois jeune parce qu’elle est enseignée récemment, et c’est une discipline autonome à partir du 20ème siècle. L’économie c’est les idées économiques qui ont une importance parce qu’elles impactent le réel. Elles ont une influence sur le présent, d’abord par les agents économiques qui font des anticipations, qui ont un comportement économique fondé sur ces idées économiques ou sur des idées économiques qu’ils pensent avoir. A travers l’Etat et sa politique économique, fondée sur une grille de lecture idéologique de la réalité, l’Etat influe sur le réel et la pensée économique influe sur le réel par ce biais là. I. Une discipline balkanisée Selon le niveau d’observation, on n’aura ni la même méthodologie, ni les mêmes objectifs d’analyse, ni les mêmes conclusions ce qui fait qu’il coexiste des groupes d’économistes et des courants d’économistes plus ou moins reliés entre eux, parfois très éloignés, parfois opposés, parfois complémentaires. Chaque groupe d’économistes est persuadé de détenir la vérité et l’un des enjeux de ce cours est d’essayer d’obtenir une certaine humilité méthodologique et se rendre compte que chaque courant fait partie de quelque chose de beaucoup plus vaste. Cela implique que l’économie, la science économique est constituée de sous disciplines. Il va y avoir des économistes spécialisés sur l’économie nationale, mondiale, de l’économie monétaire, de la conjoncture, de la croissance etc. Ce qui fait que chacun a ses outils, ses méthodes, ses propres façons de raisonner. Cette diversité est mal comprise en général par les autres sciences tout simplement parce qu’un même phénomène peut avoir plusieurs explications différentes, ce qui veut dire que plusieurs politiques économiques peuvent trouver leur légitimité. II. La question de la scientificité de l’économie Une science a un sens strict et un sens large. Au sens strict, une science est un ensemble structuré de connaissances qui se rapporte à des faits obéissants à des lois objectives et dont la mise au point exige systématisation et méthode. Est-ce que l’économie répond à des lois objectives ? En économie il y aura toujours 2-3 mécanismes contradictoires et on ne saura jamais lequel sera le plus efficace. Au sens large en revanche, une science c’est un ensemble de connaissances systématisé se rapportant à un même domaine. C’est une science relative, parce qu’il y’a un certain nombre de facteurs de relativités. D’abord l’économie dépend d’un contexte historique. Une idée économique va être liée à un contexte géographique, à un contexte temporel, tout simplement parce que les problèmes économiques sont datés. La pensée de Marx est complètement liée aux structures du 19ème siècle, cela n’a rien à voir avec aujourd’hui. Les doctrines, les pensées sont datées. Ce qui se passait au 19ème, ne va pas pouvoir expliquer des choses au 21ème siècle. Ensuite, chaque école va privilégier un certain nombre d’hypothèses et un mode de raisonnement spécifique. L’économie c’est une science hypothético-déductive. Si je prends des hypothèses fixes, je vais avoir des enseignements. Hélas, il y a de l’idéologie c’est à dire que l’économie est une discipline subjective, alors qu’une véritable science au sens stricte se doit d’être neutre. Dans l’absolu, il faut être capable de dissocier les appartenances 1 politiques et les démarches économiques et même si on s’en défend c’est quelque chose de difficile. Pour toutes ces raisons là (contexte historique, problématique, idéologie), c’est une science relative. Comme dans toutes les sciences il y a cependant du progrès. L’économie c’est un paradigme, c’est un ensemble de concepts, d’habitudes, de croyances, qui dominent à un moment donné l’activité scientifique. III. L’objet de la science économique La science économique a un objet principal c’est d’analyser, d’étudier l’activité économique de l’homme. L’analyse économique étudie la façon dont les individus ou la société emploie les ressources rares à des usages alternatifs en vue de satisfaire leurs besoins. L’économiste là dedans a un double rôle, d’abord une approche positive, l’économiste doit expliquer ce qui est, comment ça marche, comment ça fonctionne, c’est une approche positive. L’économiste a un autre rôle, c’est l’approche normative, c’est à dire proposer ce qui devrait être. Chapitre 2 : L’origine des systèmes de pensées : la problématique sans analyses I. Considérations générales C’est une période très longue qui s’étale sur plusieurs siècles avant JC jusqu’au 15ème siècle avant JC. C’est une période caractérisée par le fait que l’économie n’a pas ou presque pas de contenu analytique. C’est une période préscientifique, avec un vrai questionnement mais qui ne sera jamais autonome sur cette période là. Il relève toujours d’autres sphères, de la philosophie, de la morale, du droit, de la religion, et on n’a pas de pensées économiques autonomes seules. Il faut piocher des pensées économiques dans ces sphères là. Il y en a chez les Romains, les Hébreux, les Chinois, dans l’Islam, en Inde, tous se sont intéressés à l’économie et tous ont eu des idées pertinentes. Nous allons voir ce qui a le plus impacté l’Europe : l’Antiquité avec Aristote et Platon. Mais quelque soit le lieu, on trouve deux traits dominants et communs qui résument cette période. Il n’y a pas d’écrits économiques à proprement parler, et deuxièmement la vie économique est peu développée surtout durant l’Antiquité. Elle est essentiellement familiale, locale, ce qui signifie que les problèmes d’économie nationaux et mondiaux ne se posaient pratiquement pas. II. La pensée grecque et la problématique de la société A. Platon (427-347 av JC) D’une manière générale, Platon a une pensée anti-individualiste, agrarienne, moraliste et hostile à toutes formes de richesses et d’expansion économique parce que cela risquerait de déstabiliser la cité. Cette cité doit être idéale. 1. La cité idéale selon Platon 2 La cité idéale doit être spécialisée, et notamment sur le travail. Cette société doit être divisée en trois classes. Première classe, les gardiens, ce sont des philosophes, des sages qui ont pour rôle de gouverner la cité. Ils ne doivent avoir aucune activité productive, ils ne doivent toucher aucune monnaie, ils seront protégés et nourris par les autres classes et doivent se contenter de gérer la cité et de cultiver la sagesse. Deuxième classe, la classe des guerriers, qui a pour but de défendre le territoire. Troisième classe, les laboureurs au sens large, artisans et agriculteurs. Ceux qui assurent les activités productives et qui nourrissent les autres. Comment cela s’organise ? Toute la population, que ça soit les hommes ou les femmes sont répartis au sein de ces trois classes et la population totale doit faire 5040 habitants pour des raisons mathématiques, c’est divisible par tous les chiffres de 1 à 12 sauf par 11. C’est une société collectiviste. Dans les castes des gardiens et des guerriers, les femmes sont communes, les unions sont sans lendemain, les enfants ne doivent connaître ni leur père ni leur mère, puisque leur éducation est assurée par l’Etat. Les meilleurs guerriers ainsi que les sages pourront se voir récompenser en se voyant attribuer plusieurs femmes mais pour éviter les jalousies cela se fera par tirage au sort, ce tirage doit être suffisamment subtile de façon à ce que l’élite des femmes aillent vers l’élite des hommes. Ces unions sont réglés par les magistrats car il ne faut pas dépasser 5040 habitants et donc le nombre d’unions est régulé et limité. La natalité est encouragée et découragée par des récompenses ou des peines selon les cas. Les excédents sont éliminés par des déportations forcées, l’avortement et l’infanticide étaient également possibles. 2. L’activité économique au sein de la Cité Platon avait une vision pessimiste de l’individu. Il pensait que l’individu était poussé par le luxe, l’accumulation d’or, et le lucre et ça va le pousser à rechercher la croissance, l’expansion. Ceci est condamnable car on s’écarterait de la cité idéale d’où la solution prônée par Platon : tout diriger, tout réglementer. Le prix des marchandises, le lieu des échanges de chaque marchandise, ainsi que les rémunérations (salaires et profits), tout ceci est déterminé par la loi. L’usage de la monnaie est strictement réservé aux échanges marchands et pas n’importe lesquels, ceux nécessaires aux besoins quotidiens. Le prêt à intérêt est prohibé car considéré comme du vol, on peut prêter de l’argent mais on ne peut pas réclamer des intérêts parce que faire de l’argent à partir de l’argent est intrinsèquement mal et tant qu’il y’aura cette condamnation, le commerce ne pourra pas se développer. B. Aristote (384-322 av JC) Aristote est dans la lignée de son maître Platon mais il prend plus d’une fois le contre pied face aux thèses un peu extrémistes de son maître. Il a trois apports principaux : comment organiser l’activité économique. 1. L’activité économique Il va définir deux grands types de tâches : les tâches nobles et les tâches concrètes qui vont permettre l’acquisition de richesses nécessaire au bien être de la cité. Activités concrètes : Les tâches liées à l’activité domestique : elle n’est pas condamnable, il s’agit de formes naturelles et légitimes d’acquisition de richesses, qui permettent à la cité d’atteindre, d’assurer son auto suffisance. On est proche de l’autarcie uploads/Finance/ 1-l-x27-histoire-de-la-pensee-economique.pdf
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- Publié le Aoû 22, 2021
- Catégorie Business / Finance
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