Supplément Économie RELATIONS ÉCONOMIQUES ALGÉRO-FRANÇAISES Encore loin du part

Supplément Économie RELATIONS ÉCONOMIQUES ALGÉRO-FRANÇAISES Encore loin du partenariat stratégique P .7 à 10 QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7203 DIMANCHE 10 AVRIL 2016 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER La ministre dépêche ses conseillers à Boudouaou P .6 ALORS QUE LE CNAPEST ET LE CLA MENACENT D’ADOPTER DES ACTIONS Saisie de 17 milliards de résine de cannabis P .11 LES 4 RÉSEAUX SÉVISSAIENT ENTRE LE MAROC, L’ALGÉRIE, LA LIBYE ET L’EUROPE “Les zaouïas sont libres d’honorer celui qu’elles souhaitent” MOHAMED AÏSSA L’A AFFIRMÉ HIER À TIZI OUZOU Les Crabes compromettent leurs chancesP .13 LIGUE DES CHAMPIONS D’AFRIQUE : ZAMALEK 2 - MOB 0 Ali Yahia Abdenour appelle à l'unité des rangs en Kabylie P .4 IL A ANIMÉ HIER UNE CONFÉRENCE-DÉBAT À SIDI AÏCH Iyad Ag Ghali serait-il mort ? P .15 IL AURAIT SUCCOMBÉ À SES BLESSURES DANS UNE EMBUSCADE Bouchouareb, un justiciable pas comme les autres? P .4 Louiza Ammi Archives/Liberté RÉSULTATS DU TROISIÈME FORUM DE PARTENARIAT ALGÉRO-FRANÇAIS Dix accords seront signés aujourd’hui P .2/3 AFFAIRE BOUCHOUAREB Hanoune : “La justice doit se prononcer” ALORS QUE LA THÉORIE DU COMPLOT S’INVITE DANS LE SCANDALE PANAMA PAPERS Au commencement, était la fraude fiscale IL A DÉCIDÉ DE NE RENDRE COMPTE QU’AU CHEF DE L’ÉTAT P .3 Yahia Archives/Liberté Dimanche 10 avril 2016 2 LIBERTE L’actualité en question IL A DÉCIDÉ DE NE RENDRE COMPTE QU’AU CHEF DE L’ÉTAT Bouchouareb, un justiciable pas comme les autres ? Le ministre omet, au passage, en sa qualité de responsable politique, que gouverner consiste à prévenir et non pas à justifier, a posteriori, les défaillances. C ité dans l’affaire des Panama Papers, Abdeslem Bouchoua- reb peine à convaincre. En dé- cidant de ne s’en remettre qu’au chef de l’État, il se dérobe en réalité à l’obligation de s’expli- quer devant les Algériens qui sont des millions de contribuables en droit de savoir. Aussi, au- delà de ce mépris affiché envers eux, les Algé- riens qui, pour rappel, ont droit à une alloca- tion touristique de 150 € une fois l’an (soit une misère qui n’assure même pas un dîner et une nuit d’hôtel convenables) doivent ravaler leur colère devant les sommes astronomiques et les acquisitions à l’étranger dont on leur fait état. Leur demande-t-on d’abdiquer devant la corruption institutionnalisée ? Quoi qu’il en soit, Bouchouareb ne leur a toujours pas ré- vélé d'où proviennent ses capitaux placés à l'étranger. Quelle en est leur origine ? Faut-il rappeler, une fois encore, que la simple déten- tion de devises à l’étranger est illégale et que l'exportation de capitaux est interdite ? Pas- sons sur l’évasion fiscale souvent accolée à la création de sociétés offshore et surtout les Pan- améennes. Quand bien même cet argent au- rait été gagné le plus légalement, il devait, dans tous les cas, être déclaré au fisc algérien sachant que notre ministre est, jusqu’à preuve du contraire, résident en Algérie. Les faits sont là. Pourtant les réponses à toutes ces questions gênantes, Bouchouareb les réservent exclusi- vement au président de la République, igno- rant la justice de son pays qui, pour l’heure, ignore, elle-même, l’affaire, comme si elle n’était pas concernée. Le ministre qui, décidé- ment, est convaincu qu’il n’est pas un justi- ciable comme les autres, omettra au passage, en sa qualité de responsable politique, que l’ac- te de gouverner consiste précisément à préve- nir et non pas à justifier, a posteriori, les dé- faillances. Sur ce chapitre, il n’est nul besoin d’“instruire l’affaire” : il a bel et bien failli. In- contestablement, M. Bouchouareb, qui a créé sa société offshore au Panama alors qu’il était déjà au gouvernement, est, d’une manière ou d’une autre, en infraction vis-à-vis de la loi. Par ailleurs, l’opacité en Algérie fait que la décla- ration de patrimoine du ministre de l’Indus- trie et des Mines au moment de sa prise de fonction au gouvernement n’a toujours pas été rendue publique et ce, comme le stipule la loi. De plus, l’absence totale, chez Bouchoua- reb, de tout sentiment de culpabilité dénote du caractère autiste du régime. La situation n'étant guère à son avantage, il cherche à la re- tourner en sa faveur. En s’abritant derrière “la main de l’étranger” qu’il agite épisodique- ment, les voix qui volent à son secours ne veu- lent pas moins admettre qu’il a été pris à dé- faut, pour ne pas dire qu’il a été pris la main dans le sac ! Nos dirigeants ne veulent toujours pas reconnaître que la corruption a sabordé les espérances du peuple et qu’elle menace aujour- d’hui la sécurité du pays. En mal de lampistes et autres boucs émissaires, ces véritables py- romanes cherchent à “essuyer le couteau” sur le dos de la presse nationale et internationa- le qui, résolument, ne veut pas courber l’échi- ne. À propos de lobbies dont le ministre se dit victime, ce dernier est plutôt considéré, en France même, comme “le pivot incontour- nable des milieux d’affaires français en Algé- rie”, autant dire des lobbies de l’ancienne puis- sance coloniale. Ce n’est sans doute pas un ha- sard si ces milieux ont, depuis quelque temps et comme jamais auparavant, pignon sur rue dans notre pays. Certaines puissances veulent, en effet, réduire l’Algérie à un débouché na- turel et exclusif pour leurs productions de biens et services. Un tel objectif suppose, au préalable, la disponibilité de supplétifs locaux, de préférence zélés. Tant pis si cela devait pas- ser par la destruction de l’économie nationa- le et l’affaiblissement de l’État algérien, le but étant de cueillir un pays appauvri, déprimé, dé- culturé, ignorant son histoire et sa destinée. MOHAMED-CHÉRIF LACHICHI Liberté ALORS QUE LA THÉORIE DU COMPLOT S’INVITE DANS LE SCANDALE PANAMA PAPERS Au commencement, était la fraude fiscale A u-delà de l’usage fait des ré- vélations du scandale plané- taire Panama Papers, pour que l’on crie, aujourd’hui, à un com- plot orchestré par des lobbies occi- dentaux, n’y a-t-il pas eu, au com- mencement, création de sociétés offshore et, donc, fraude fiscale ? Des scénarios dignes des feuilletons de science-fiction sont, depuis quelques jours, avancés, comme pour noyer le désormais scandale mondial d’éva- sion fiscale dans les eaux pan- améennes. C’est ainsi que les révélations sur la création de sociétés offshore par des proches des présidents russe Vladi- mir Poutine et chinois Xi Jinping, ont été présentées comme un complot dirigé par les Occidentaux contre leurs adversaires. Le gouvernement algérien, dont un membre est cité dans cette affaire scabreuse, en l’oc- currence le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchoua- reb, tente, coûte que coûte, de surfer sur cette vague : l’argument de la “complotite” ! C’est ainsi que l’illus- tration d’un article du quotidien français Le Monde, sur l’implica- tion de personnalités de l’entourage du Président dans le scandale, par l’image d’Abdelaziz Bouteflika, a vite été interprétée comme une conspiration contre la stabilité de l’Algérie. Que Le Monde ait, à tort ou à raison, publié la photo d’Abdelaziz Bouteflika à la Une de son édition et pas seulement, puisque d’autres chefs d’État dont l’entourage est cité, ont eu droit au même traite- ment, en quoi cela absoudrait Abdes- lam Bouchouareb d’avoir effectué des placements offshore ? Que les auto- rités algériennes aient protesté auprès des officiels français contre le traite- ment qu’ont réservé les médias de l’Hexagone au scandale Panama Pa- pers peut s’entendre, mais cela, en- core une fois, devrait-il, pour autant, empêcher la justice algérienne d’en- quêter sur le bien-fondé des révéla- tions concernant le ministre de l’In- dustrie, comme il a été procédé de par le monde ? Au lendemain de l’éclatement du scandale, et quand bien même des politiques de pays comme la France, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Irlande… n’auraient pas encore été cités, leurs justices et leurs fiscs respectifs ont été mis en état d’alerte. Des enquêtes ont été, systématiquement, déclenchées pen- dant que certaines personnalités ci- tées, à l’exemple du Premier ministre islandais Sigmundur David Gunn- laugsson, ont eu la décence de re- mettre leur mandat public. Une cul- ture qui, décidément, prend tout le sens de sa négation dans les pays du tiers-monde. Au Pakistan, par exemple, l’affaire Panama Papers a été qualifiée par le Parlement de “conspiration satanique”. Ce sont donc les enfants du Premier mi- nistre pakistanais, Nawaz Sharif, qui dissimulent des fonds dans des pa- radis fiscaux, mais c’est la faute à Sa- tan. Que le milliardaire et “capitalis- te” hongrois, George Soros, soit l’un des contributeurs financiers du Consortium international des jour- nalistes d’investigation (Icij), ou en- core que la CIA ou le Mossad soient derrière la fuite des documents, n’y a-t-il pas eu, au commencement, la création de sociétés offshore et donc évasion fiscale ? Le comble de la théo- rie du complot réside, justement, dans le fait que des dirigeants de mo- narchies dissimulent de l’argent loin, à l’abri de la misère de leur peuple, et accusent le reste du uploads/Finance/ 6-7203-b4b51d9b-pdf.pdf

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  • Publié le Jui 18, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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