« La taille des PME Algériennes : Une explication par les coûts de transaction

« La taille des PME Algériennes : Une explication par les coûts de transaction » Abdelatif KERZABI Mohamed SAIDANI Université de Tlemcen Résumé L’Etat algérien s’est engagé à se retirer en partie de la sphère économique, en privatisant progressivement les entreprises d'Etat et à encourager l'investissement privé. La petite et moyenne entreprise est sollicitée par les pouvoirs publics pour stimuler la croissance économique. Cette responsabilisation de la PME tient au fait qu’on lui attache une forte contribution à la production de richesse, la création d'emplois, d’une part ainsi que sa flexibilité et sa capacité d'adaptation aux conditions de l'environnement d’autre part. L’entrepreneuriat en Algérie suscite un engouement mais n’arrive cependant pas à enclencher une véritable dynamique dans la sphère économique dans le sens où le poids des PME dans la croissance économique reste peu important. Dans ce cas peut-on expliquer ce constat par les variables institutionnelles telles que formulées par D. North ou existe-t-il un modèle de comportement propre à l’entrepreneur algérien ? Aussi et au vu de la taille des PME algériennes, nous constatons que la majorité de nos entreprises sont constituées de très petites entreprises d’où la question : est-il possible d’expliquer la taille de ces entreprises à partir des travaux de R.Coase et O. Williamson sur les coûts de transactions? Introduction : Il est indéniable que les PME occupent une place singulière dans les économies, elles génèrent un volume important d’investissement, de production et d'emplois et d'autre part, elles ont une grande capacité d'innovation et de création. Elles forment un tissu d'entreprise constituant le support de la croissance économique. En Algérie, l’intérêt pour les PME apparaît au début des années 90 à la suite des réformes économiques libérales. Le principe de la liberté d’investir est consacré par la loi. La promulgation de la loi relative à la monnaie et au crédit de 1990 et la levée progressive du monopole de l’Etat sur le commerce extérieur ont permis de réunir les conditions objectives propices au développement de l’investissement et de la PME privée en Algérie. L’orientation en faveur des PME est apparue comme une alternative à la relance des investissements et à l’essoufflement du modèle d’industrialisation de base en Algérie attesté par l’effondrement du secteur public économique. I/ Caractéristiques des PME algériennes Tableau N° 1 : Population des PME algériennes Nature des PME Nbre des PME en 2004 Nbre des PME en 2007 Evolution % PME privées 225 449 293 946 68497 +30,30 PME publiques 778 666 -112 -14,4 Activités artisanales 86 732 116 347 29615 +34,15 Total 312 959 410 959 98000 +31,31 Sources : à partir des publications du Ministère de la PME et de l’artisanat,(2004, 2007), « Bulletin d’informations économiques » Tableau N°2 : Répartition des PME par Branches d’activité (En 2007) GROUPES DE BRANCHES Nombre des PME- privées TAUX 2004 2007 2004 2007 CONTENU Services 102841 135994 45,62 46,26 -Transport, communication et Commerce -Hôtellerie et restauration -Services fournis aux entreprises -Services fournis aux ménages -Etablissements financiers -Affaires immobilières -Services pour collectivités -Services et travaux pétroliers -Eau et énergie Bâtiment et travaux publics 72 869 100 250 32,32 34,10 -Bâtiment et travaux publics Industries 46991 54 301 20,84 18,48 -Mines, carrières et ISMME -Matériaux de construction -Chimie, plastique -Industrie agroalimentaire -Industrie du textile -Industrie du cuir -Industrie du bois et papier -Industries diverses Agriculture et pêche 2748 3 401 1,22 1,16 -Agriculture et pêche Total 225449 293 946 100 100 Sources : Calculs effectués à partir Ministère de la PME et de l’artisanat,(2007), « Bulletin d’informations économiques » N°12 La consultation des statistiques publiées par le ministère de la PME et l'artisanat, nous permet d'avoir une vision sur la structure globale des PME algériennes privées. À la fin de l'année 2007, cette population était à peu prés de quelque 294 000. Ces PME sont beaucoup plus concentrées dans et autour des grandes agglomérations. Aussi, la répartition de la population des PME selon les secteurs d’activités permet de montrer que les ¨PME Algériennes sont concentrées sur les activités de services et le BTP. La lecture des données du tableau N° montre que sur les 294 000 petites et moyennes entreprises (PME) privées recensées en 2007, 136 000 activent dans le secteur des services soit un taux de 46,26% et 100 250 activent dans le du bâtiment et des travaux publics (BTP), soit un taux de 34,10%. On constate que le secteur du BTP continue à enregistrer une nette augmentation (2%). L’industrie n’occupe que 18,50% des entreprises. Le processus de tertiarisation semble progresser, plus particulièrement, les activités de commerce et de distribution. - le rythme de création d’entreprises demeure faible (10% en moyenne et par an) comparativement à celui en vigueur dans les pays industrialisés. - La très petite entreprise (TPE) ou la micro entreprise d’envergure familiale domine la structure globale des PME en Algérie. L’examen de la structure de la population des PME selon le nombre de salariés déclarés (Voir tableau N°3), met en évidence, la prépondérance de la très petite entreprise (TPE) ou de la micro entreprises en Algérie Tableau N°3 : Nombre d’entreprises par structure de l’emploi en 2007 Tableaux 4 : Valeur ajoutée : TOTAL DES SECTEURS (avec hydrocarbures) Tableaux 5 : Valeur ajoutée : Industrie hors hydrocarbures En Millions de DA 1995 % 2000 % 2007 % Public 142 579,7 81,6% 150 285,3 61,7% 174 667,3 46% Privé 32 025,4 18,4% 93 195,2 38,3% 204 541,5 54% Industrie Total 174 605,1 100 243 480,5 100 379208,8 100 Public 1% 2% Privé 38% 17% Taux de croissance annuel Total 8% 8% Tableaux 6 : Valeur ajoutée : Bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH) En Millions de DA 1995 % 2000 % 2007 % Public 81 079,8 42,4% 93713,2 32% 139 628,90 19% Privé 110 080,9 57,6% 198333,2 68% 593 091,80 81% B.T.P.H Total 191 160,7 100 292046,3 100 732 720,70 100 Public 3,2% 7% Privé 16% 28% Taux de croissance annuel Total 10,6% 21,6% Tableaux 7 : Valeur ajoutée : Services En Millions de DA 1995 % 2000 % 2007 % Public 148042 28,5% 212205,9 22,7% 432 407,2 20,7% Privé 372 156,6 71,5% 720 638,4 77,3% 1 655 107,5 79,3% services Total 520 198,6 100 932 844,3 100 2087514,7 100 Public 8,6% 14,7% Privé 18,8% 18,5% Taux de croissance annuel Total 11,3% 17,7% PME Privées 1995 2000 2007* de 1 à 9 salariés 213.965 257.850 23 015* Plus de 10 salariés 22.333 29.684 1125* Total 236.298 287.534 24140* * Création au cours de 2007 Sources : CNES (2004), « Le secteur informel : illusions et réalités », Ministère de la PME et de l’artisanat,(2007), « Bulletin d’informations économiques » N°12 En Millions de DA 1995 % 2000 % 2007 % Public 857 116,00 54,6% 2 000 638,10 58,3% 4 593 009,30 57,5% Privé 711 671,70 45,4% 1 430 219,10 41,7% 3 399 944,20 42,5% Secteurs Total 1 568 787,70 100 3 430 857,30 100 7 992 953,50 100 Public 27% 18,5% Privé 20% 19,7% Tauxde croissance annuel TOTAL 23,7% 18,5% La contribution des PME privées à la création de la valeur ajoutée a progressé de manière notable depuis le début des années 90 mais leurs activités se caractérisent, dans certains secteurs, par le recul du secteur industriel mais aussi par la prégnance des activités informelles. La régression du secteur industriel est significative du déclin de l’activité productive notamment le secteur manufacturier. Ce repli dont les causes sont institutionnelles est compensé par le bâtiment et les travaux publics suivis par les services. II/ Mesures d’accompagnement des PME Pour la promotion et le développement de la PME en Algérie, les pouvoirs publics ont mis en place un vaste programme de soutien en faveur de ce secteur. Ce programme vise le renforcement du développement du secteur de la PME et de l’artisanat qui doit s’inscrire dans le cadre de l’insertion de l’économie dans la configuration économique internationale. L’Etat s’engage à assurer le renforcement et l’épanouissement de ces entreprises pour améliorer leur compétitivité et la qualité de leurs produits. Les lignes directrices de ce programme telles qu’elles sont annoncées par la loi d’orientation pour la promotion des PME (n° 01-18 du 12 décembre 2001) visent : - La diversification et la densification du tissu économique dans ses différentes composantes (industrielles, de services, artisanales) en privilégiant les activités à forte valeur ajoutée et à fort potentiel d’exportation. - Le renforcement et la préservation du potentiel des PME existantes par des mesures de soutien appropriées. - La mise en place d’une organisation locale du Ministère déconcentrée et adaptée au nouvel environnement économique. - L’émergence de nouvelles entreprises dans une dynamique d’évolution et d’adaptation technologique (promotion de PME de la nouvelle économie par des mesures incitatives). - Le rapprochement et la concertation avec le mouvement associatif et les organisations patronales liées au monde de l’entreprise. - L’enracinement d’une «culture d’entreprise» au sein de la société civile et des institutions éducatives. - La réhabilitation et la sauvegarde du patrimoine artisanale. La mise en œuvre de ce programme s’appuie sur des actions que l’Etat engage par : - La création d’organes constituant uploads/Finance/ abdelatif-kerzabi 1 .pdf

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  • Publié le Aoû 28, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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