RIRL 2000 Les Troisièmes Rencontres Internationales de la Recherche en Logistiq

RIRL 2000 Les Troisièmes Rencontres Internationales de la Recherche en Logistique Trois-Rivières, 9, 10 et 11 mai 2000 SUR L’EVOLUTION DU CONCEPT DE LOGISTIQUE Mohammad Reza AKBARI JOKAR Laboratoire GILCO Institut National Polytechnique de Grenoble Yannick FREIN Laboratoire GILCO Institut National Polytechnique de Grenoble Lionel DUPONT Laboratoire GILCO Institut National Polytechnique de Grenoble IMRL 2000 Third International Meeting for Research in Logistics Trois-Rivières, May 9, 10 and 11 2000 2 SUR L’EVOLUTION DU CONCEPT DE LOGISTIQUE Mohammad Reza AKBARI JOKAR Yannick FREIN Lionel DUPONT Laboratoire GILCO, Ecole Nationale Supérieure de Génie Industriel, Institut National Polytechnique de Grenoble, Grenoble, France. Introduction Le terme «logistique» vient d’un mot grec qui signifie l’art du raisonnement et du calcul. La logistique dans le contexte militaire, c’est tout ce qui est nécessaire (physiquement) pour permettre l’application sur le terrain des décisions stratégiques et tactiques (transports, stocks, fabrication, achats, manutention) [Pons 1996]. La logistique d’entreprise est apparue après la fin de la seconde guerre mondiale, notamment avec la reconversion dans les entreprises, des spécialistes militaires en logistique. Le concept de logistique a évolué depuis, avec les évolutions des marchés et des systèmes industriels. Aujourd’hui le terme «logistique » recouvre des interprétations très diverses. Cela va du simple «transport » jusqu’à une science interdisciplinaire combinant ingénierie, micro économie et théories d’organisation. Il s’avère, en effet, que le concept de la logistique est une problématique en soi [Moller 1995 ]. Dans cet article nous apportons une contribution pour clarifier ce concept. Dans un premier temps nous caractérisons l’évolution du management logistique afin de mieux cerner le contexte de la logistique actuelle. Pour atteindre ce but, nous allons décrire l’évolution du marché et montrer les répercussions de cette évolution sur le management de la logistique. Nous distinguons trois périodes différentes du management de la logistique : la période de la « Logistique Séparée », la période de la « Logistique Intégrée » et la période de la « Logistique Coopérée ». Dans un second temps, nous discutons de l’évolution des frontières de la logistique. Pour cela nous comparerons les définitions existantes du concept de logistique en présentant les définitions les plus importantes de ce concept depuis 1948 et les analysant suivant deux critères 1- « le stade concerné du cycle de vie du produit » et 2- « les activités de bases de l’entreprise ». Ensuite, nous présenterons les décisions qui sont considérées comme 3 des décisions logistiques de l’entreprise. A la fin de cette partie nous dégagerons une synthèse permettant de clarifier le concept de logistique aujourd’hui. Dans un dernier temps nous conclurons et nous montrerons les tendances des futures recherches sur la logistique. L’évolution du management de la logistique Jusqu’à maintenant, plusieurs schémas ont été développés pour expliquer l'évolution du marché. Ces évolutions sont à l’origine des différentes philosophies (Total Quality Management, Computer Integrated Manufacturing, Juste à Temps, etc.). Les caractéristiques de chacune de ces 3 périodes ont été très souvent décrites et elles sont résumées sur la figure1 [Akbari Jokar1998]. Figure 1 : Les caractéristiques des trois périodes du marché. Concernant la logistique, il semble qu’on ait besoin d’un complément d’analyse pour mieux cerner les effets de cette évolution du marché sur la logistique, ce qui est nécessaire pour mieux comprendre le concept de logistique. Cette analyse fait ressortir trois grandes périodes que nous appelons période de « logistique séparée », de « logistique intégrée » et de « logistique coopérée ». les années avant 1975 après 1975 les années 90 rapport offre/ demande > offre demande = offre demande < offre demande connaissance de la quantité à prévisible incertaine la demande produire est avec erreur déterminée acceptable priorité du quantité - qualité vitesse de producteur - flexibilité réponse cycle de vie du long moyen court produit choix du limité diversifié personnalisé client domaine du national continental mondialisé marché relation entre le producteur le client coopération forte producteur et est roi est roi entre client (donneur d’ordre) client et producteur (fournisseur) philosophie de - production de masse - zéro défaut - zéro temps de réponse management - zéro temps - zéro stock - ingénierie simultanée d’inoccupation - chaîne logistique 4 Période de logistique séparée (avant 1975) C’est la période où la demande était supérieure à l’offre. Les clients avaient donc peu d’influence sur les producteurs. Le souci principal du producteur était la production. Les produits étant attendus par les clients, le producteur n’avait pas de motif pour raccourcir ses délais de livraison, améliorer la qualité ou aller au devant des nouveaux besoins. Chaque service (conception, production, distribution, etc.) de l’entreprise travaillait indépendamment des autres. Pour augmenter le profit, le responsable de chaque sous partie de la chaîne logistique (approvisionnement, production, distribution) essayait de diminuer les coûts de son service, sans s’occuper des répercussions de ses décisions sur l’ensemble des activités de l’entreprise. On avait donc une suite d’optimisations locales, et non une recherche d’optimisation globale. Période de logistique intégrée (1975 - 1990) Dans cette période, l’apparition de nombreuses entreprises pour un même segment de marché, accroît l’offre et exacerbe la concurrence et la compétition entre elles. Pour garder les clients, il faut augmenter la qualité des produits (présence de la philosophie T.Q.M.), arriver à produire en petites séries, mais avec une grande diversité (présence de la technologie F.M.S.), tout en gardant des coûts compétitifs. Un des moyens pour diminuer le coût global des produits était de diminuer les coûts de stockage (une des raisons de la philosophie du J.A.T.). Dans cette période, le client devient "roi" pour le producteur. Pour augmenter le niveau de satisfaction du client, tous les services (conception, production, distribution, etc.) doivent collaborer et échanger des données techniques (présence de technologie de C.I.M.). Pour diminuer les coûts logistiques (afin de satisfaire le client), les responsables des services logistiques essayaient de profiter de cet environnement d’intégration des données pour diminuer au maximum les coûts logistiques. Ceci a conduit, par exemple, à développer des modèles mathématiques pour déterminer les quanités à produire, en tenant compte des contraintes à la fois des sites de production et des centres de stockage/distribution. On avait donc une optimisation globale dans le cadre de l'entreprise et non une suite d’optimisations locales. Période de logistique coopérée. (les années 90) Nous entrons dans la période où la capacité globale de production (l'offre potentielle) est supérieure à la demande, d’où une compétition plus forte qu’avant. De leur côté, les clients adoptent des comportements de consommation difficiles à prévoir. En conséquence, 5 l’incertitude sur la demande est une caractéristique importante du marché [Fisher 1997 ; Cleaves 1996]. Pour rester sur le marché il faut que : 1) L’entreprise trouve de nouveaux marchés. 2) La qualité des produits soit plus élevée qu’avant. 3) Le coût des produits soit plus faible qu’avant. 4) Et, ce qui est le plus important pour coller à la demande, il faut que le temps de réponse aux évolutions du marché soit de plus en plus court. A cause de la forte compétition et de la diminution du cycle de vie des produits, les entreprises doivent produire en faible quantité et livrer dans un délai généralement inférieur au cycle de fabrication. En fait les deux zéros, «zéro défaut »et «zéro stock », sont suivis par un autre objectif : « zéro temps de réponse » [Persson 1995]. Comment les entreprises peuvent-elles parvenir à satisfaire ces quatre obligations ? : • Pour entrer dans un nouveau marché, on peut voir se créer des alliances, même entre des entreprises concurrentes. L’une des raisons pour lesquelles "Benz" et "Chrysler" ont récemment fait alliance est de pouvoir utiliser mutuellement leurs réseaux de distribution. De plus pour fidéliser les anciens clients, les entreprises cherchent à avoir une alliance avec eux. Le phénomène d’alliance entre fournisseur et client est entré dans le domaine du service aussi. • Pour augmenter la qualité du produit, il faut notamment augmenter la qualité des matières premières et des produits semi-finis. La coopération entre le producteur et ses fournisseurs peut aider à parvenir à cet objectif. • La coopération entre un fournisseur et son client (qui peut être lui-même un producteur) peut diminuer les coûts pour les deux parties [Kohli 1994]. En outre, pour diminuer leurs coûts, les entreprises recherchent des pays où le coût de la main-d'œuvre, des énergies, des matières premières ou des taxes est plus faible (phénomène de mondialisation). Une autre façon pour diminuer les coûts consiste à diminuer l’incertitude de la demande. Un des moyens pour la diminuer est d’avoir une relation durable avec le client. Cette relation est dans l’intérêt du client aussi. Grâce à cette relation durable le client peut aider son fournisseur à augmenter la qualité de ses produits et à diminuer ses coûts. • Pour augmenter la vitesse de réponse au marché, il y a deux phénomènes importants dans les années 90: 1) L’ingénierie simultanée [Parsaei 1993]. 6 2) Une coopération forte entre les entreprises qui sont dans une même chaîne logistique. Cette coopération forte est nécessaire. En effet, si une partie de cette chaîne n’assure pas correctement sa fonction, le produit final ne uploads/Finance/ akb-fre.pdf

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  • Publié le Fev 02, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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