« Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé. » Et vot
« Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé. » Et votre plaisir alors ? Justement, chez Orgiac, on prend un malin plaisir à désobéir ! Vous vous souvenez des chips de patates OGM, des vins pleins de sulfites, des raviolis en boîte goût ketchup, des crêpes Nutella de votre enfance ? Et la folie du burger et tacos des années 2010 ? Orgiac s’est donné pour mission de reproduire ces goûts fran- chement décadents avec les moyens du bord dans une ambiance totale foutraque. Jules et Ambroise dégottent les dernières patates OGM vendues à prix d’or, repro- duisent à s’y méprendre un Nutella à se damner – malgré la pénurie de chocolat et d’huile de palme –, expérimentent un ketchup méga régressif – malgré l’omni- présence de légumes « oubliés »… On l’aura compris, ils sont contraints de rester un peu bio, un peu écolo, et de revoir certaines recettes version 2050. Décadent, mais avec panache ! NOSTALGIE DE LA GÉNÉRATION MALBOUFFE Envie Foodporn plaisir / décadence / retour vers le futur / mangez gras / sucré / salé Les plus Plaisirs d’enfance inavouables… à prix décadents, doublures orgiaques bienvenues. Prix 40 € – 80 € Horaires Mercredi - dimanche. 11 heures - 23 heures Restaurant Orgiac WWW.MANGERVERSLEFUTUR.ORG En revanche, je profitais passionnément du privilège de l’enfance pour qui la beauté, le luxe, le bonheur sont des choses qui se man- gent ; devant les confitures de la rue Vavin, je me pétrifiais, fascinée par l’éclat lumineux des fruits confits, le sourd chatoiement des pâtes de fruits, la floraison bigarrée des bonbons acidulés ; vert, rouge, orange, violet : je convoitais les couleurs elles-mêmes autant que le plaisir qu’elles me promettaient. J’avais souvent la chance que mon admiration s’achevât en jouissance. Maman concassait des pralines dans un mortier, elle mélangeait à une crème jaune la poudre grenue ; le rose des bonbons se dégradait en nuances exquises : je plongeais ma cuiller dans un coucher de soleil. Les soirs où mes parents recevaient, les glaces du salon multipliaient les feux d’un lustre de cristal. Je faisais craquer entre mes dents la carapace d’un fruit déguisé, une bulle de lumière éclatait contre mon palais avec un goût de cassis ou d’ananas : je possédais toutes les couleurs et toutes les flammes, les écharpes de gaze, les diamants, les dentelles ; je possédais toute la fête. Les paradis où coulent le lait et le miel ne m’ont jamais alléchée, mais j’enviais à Dame Tartine sa chambre à coucher en échaudé : cet univers que nous habitons, s’il était tout entier comestible, quelle prise nous aurions sur lui ! Adulte, j’aurais voulu brouter les amandiers en fleur, mordre dans les pralines du couchant. Contre le ciel de New York, les enseignes au néon semblaient des friandises géantes et je me suis sentie frustrée. Manger n’était pas seulement une exploration et une conquête, mais le plus sérieux de mes devoirs : « Une cuiller pour maman, une pour bonne-maman… Si tu ne manges pas, tu ne grandiras pas. » On m’adossait au mur du vestibule, on traçait au ras de ma tête un trait que l’on confrontait avec un trait plus ancien : j’avais gagné deux ou trois centimètres, on me félicitait et je me rengorgeais. Simone de Beauvoir, Les Mémoires d’une jeune fille rangée, éditions Gallimard, 1958. Virginie Brégeon de Saint-Quentin, Foodingue, Guide 2050, éditions Ferrandi, Paris. DOSSIER2 Alimentation, « un plaisir à ras de terre » ? 1 En petits groupes. a. Lisez le titre de l’article. Que signifie le terme « malbouffe » ? À quels aliments l'associez-vous ? b. Lisez l’article. 1. Quel paradoxe soulève ce document sur notre rapport à l’alimentation ? 2. Comment envisagez- vous l’alimentation du futur ? Échangez. En petits groupes. Lisez l’extrait littéraire. a. Quels sont « les privilèges de l’enfance » selon Simone de Beauvoir ? b. Gardez-vous de votre enfance un souvenir particulier lié à l’alimentation ? Échangez. 2 22 vingt-deux “ La nourriture doit être non seulement bonne à manger mais bonne à penser. ” Claude Lévi-Strauss Rosalie, Nice 2017, Gregg Segal SAVOIR-FAIRE ET SAVOIR AGIR Par deux. Lisez le titre de presse et observez l’image. a. Que représente l’image d’après vous ? b. Imaginez et décrivez la photographie qui serait associée à un enfant de votre pays. 3 Par deux. Lisez la citation. a. À quelle nourriture Claude Lévi-Strauss fait-il référence ? b. L’alimentation n’est-elle qu’« un plaisir à ras de terre » ? Échangez. 4 En petits groupes. À partir de l’ensemble des documents. a. Associez cinq mots à l’alimentation. b. Mettez en commun avec la classe et créez un nuage de mots associé à ce thème. 5 Dans ce dossier, nous allons : ▶ ▶définir une notion à l’oral à partir d’une carte mentale ▶ ▶exprimer des goûts alimentaires et décrire les émotions associées ▶ ▶comprendre l'influence de l'alimentation sur la santé ▶ ▶étudier et restituer des données chiffrées ▶ ▶analyser et commenter un fait de société ▶ ▶donner des conseils pour faire des achats alimentaires ▶ ▶présenter les avantages et les inconvénients des applications nutritionnelles 23 vingt-trois document 1 https://www.migrosmagazine.ch Quand les émotions s’invitent à table Les émotions assurent notre survie, mais elles constituent des entités complexes qui nous échappent fréquemment et que nous comprenons à peine. Le psychologue Michael Macht, de l’université de Würzburg en Allemagne, est d’ac- cord avec cette affirmation, d’un point de vue scientifique : « De nombreux individus comprennent mieux leur déclara- tion d’impôts que leurs émotions… » De fait, ces dernières sont étroitement liées à notre com- portement alimentaire. Par « alimentation émotionnelle », on entend la nourriture que nous ingérons surtout pour combler des besoins émotionnels et non pour satisfaire notre estomac. Ce phénomène explique aussi pourquoi certains régimes alimentaires échouent souvent lamen- tablement. Manifestement, la nécessité de manger dictée par les sentiments n’exprime aucune faim véritable mais résulte plutôt d’un manque psychique, que l’on compense, à court terme, par un apport de calories. La « faim émotionnelle » se traduit par certains signes spécifiques, parmi lesquels le besoin impérieux de nourriture « de confort », de repas irréfléchis, inattentifs et excessifs. Elle se manifeste aussi par le désir de vouloir toujours davan- tage au lieu de se sentir rassasié, par l’absence de réactions de l’estomac ou de sentiments de satiété mais aussi par un sentiment de culpabilité une fois le « méfait » accompli. Quand manger constitue l’acte dominant et la manière de composer avec nos émotions, quand la tristesse, la solitude, l’épuisement, la colère, le stress ou l’ennui nous poussent en direction de la cuisine, c’est que nous sommes déjà pris dans une fâcheuse spirale. Réfréner les impulsions négatives en mangeant ne constitue donc pas une solution étant donné que les vrais sentiments demeurent masqués. En cela, la nourriture émotionnelle présente plusieurs aspects : les personnes tendues ont par exemple tendance à manger davantage, à absorber de la nourriture sans avoir faim ou quand leur estomac ne réclame rien. Il ne s’agit pas d’un manque de discipline personnelle. Le comportement blâmable est dû à d’autres causes. Elles peuvent résulter du contexte dans lequel vivent les indi- vidus : chagrins d’amour, soucis professionnels, perte de confiance, peur de l’échec, problèmes d’enfance non réso- lus, manque d’estime personnelle, sentiment d’infériorité. […] La plupart des « mangeurs émotionnels » ont de la peine à identifier et à reconnaître leurs sensations, même celles relatives à la faim et à la satiété. À long terme, il peut s’en- suivre des maladies et des troubles alimentaires. Ce qui est sournois dans cette situation, c’est que manger de manière malsaine exerce une action apaisante. Les études du psychologue Michael Macht soulignent ce fait : « Nous consommons surtout les aliments gras ou à forte teneur en sucre susceptibles de nous soulager. » Ces études démon- trent en outre que les sentiments négatifs et les comporte- ments alimentaires sont étroitement corrélés. […] Il n’est pas facile de mettre en veilleuse les facteurs de stress externes qui peuvent conduire à manger inconsidérément ou de conserver une attitude équilibrée dans chaque situa- tion de vie. D’où la recommandation d’adopter un « mindful eating » (manger en pleine conscience) afin de renforcer la vigilance sur ses habitudes alimentaires et de bien repérer les éléments déclenchants. 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 Johanna Zielinski, juin 2017 1 En petits groupes. Quel est votre plat préféré ? À quel sens l’associez-vous principalement ? Parlez des émotions qu’il vous procure. Échangez. 2. Lisez l’article (doc. 1) et identifiez-en le thème. 3. En petits groupes. Relisez l’article (doc. 1). a. Vrai ou faux ? Justifiez vos réponses. 1. Manger permet d’éliminer les émotions négatives. 2. La volonté peut aider à réduire la pulsion liée à la nourriture. 3. L’environnement amplifie les troubles de la faim. 4. La faim émotionnelle consiste à consommer n’importe quel aliment. 5. La faim émotionnelle peut avoir des impacts sur la santé. b. Déduisez les caractéristiques de la faim uploads/Finance/ alimentation-un-plaisir-a-ras-de-terre-dossier 1 .pdf
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- Publié le Jul 30, 2021
- Catégorie Business / Finance
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