Université Cadi Ayyad Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales

Université Cadi Ayyad Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Master : Finance Appliquée Séminaire : Etudes spécialisés en technologie de la décision 2 Asymétrie d’information et décision en finance : Travail encadré par : Travail réalisé par : Année universitaire 2010 – 2011 Le plan : Introduction Première partie : l’asymétrie d’information 1. La Sélection adverse 2. Le risque moral Deuxième partie : La théorie d’agence 1. La relation d’agence 2. L’importance de l’agence 3. Les hypothèses de la théorie d’agence A. Divergence d’intérêt B. Asymétrie dans le distribution d’information ; le problème de l’opportunisme 4. Les coûts d’agence Conclusion. Asymétrie d’information et décision en finance : Au sein de l’entreprise Introduction : Les relations au sein de l’entreprise tendent à se complexifier depuis quelques années. L’ouverture internationale multiplie en effet le nombre d’interactions entre les différents agents qui constituent la base relationnelle de l’entreprise. Cette dernière peut donc s’appréhender comme un nœud vers lequel les liaisons convergent et où chaque relation (Entreprise/Actionnaires - Entreprise/Clients– Entreprise/Salariés – Entreprise/Fournisseurs...) peut se caractériser par de l’asymétrie d’information. L’asymétrie d’information définit les relations où un agent détient de l’information qu’un autre n’a pas. Cette situation est souvent décrite par l’intermédiaire des relations d’agence où le principal mandant demande à un agent- mandataire d’effectuer une action en son nom. Dès lors l’agent détenant plus d’information peut être tenté d’agir dans son propre intérêt et non dans celui du principal. L’entreprise se définit comme une entité socio-économique réunissant, dans un espace géographique unique, pour une activité déterminée, et dans le cadre de l’économie marchande, un ensemble d’hommes et de moyens. L’entreprise se présente donc comme une somme de relations imbriquées caractérisées par des asymétries d’informations. On peut alors se demander quels vont être les problèmes générés par cette asymétrie d’information? Dans la première partie nous verrons les deux cas typique de l’asymétrie d’information. Enfin dans une deuxième partie, nous présenterons la théorie d’agence. Première partie : l’asymétrie d’information : L’asymétrie d’information est un nom pompeux donné à un cas particulier de coût de transaction, à savoir l’ensemble des cas où ce coût est trop élevé pour permettre un échange efficace (c’est à dire un échange libre par lequel chaque partie accroît sa richesse: il est dit efficace parce qu’il fonctionne, tout simplement – plus l’accroissement de richesse s’approche de son potentiel maximal, plus cette efficacité est élevée). En clair: l’asymétrie d’information, c’est ce qui arrive quand je ne dispose pas de l’information nécessaire pour faire une transaction valable avec des gens qui, eux, peuvent disposer d’une telle information: si je ne connais pas assez bien la valeur que peut avoir pour moi l’objet à échanger (alors que l’autre sait très précisément quelle valeur aura pour lui l’argent qu’il en demande), si je ne sais pas avec qui échanger ni quand pour que ça m’arrange le mieux, etc. Le cas typique d’asymétrie d’information généralement avancé s’appelle la sélection adverse. 1. LA SELECTION ADVERSE OU ANTI-SELECTION : L’anti-sélection désigne un effet pervers du fonctionnement du marché résultant de problèmes informationnels qui surviennent lorsqu’il y a in observabilité d’une caractéristique inaltérable du bien échangé par l’un des partenaires à l’échange. Cette situation peut traduire les relations qui s’exercent entre l’entreprise -acheteur et le fournisseur- vendeur. Ainsi si l’entreprise observe imparfaitement les caractéristiques du bien qu’elle veut acquérir, le fournisseur aura tout intérêt à sur- estimer son produit afin de le vendre au prix fort. L’entreprise ne peut donc pas avoir confiance dans la déclaration du vendeur qui cherchera à agir dans son intérêt, ni en déduire que le prix pratiqué est effectivement un gage de bonne qualité. Dans ce contexte, les fournisseurs de bonne qualité (dont le produit vaut réellement un prix élevé) peuvent se retrouver dans l’impossibilité de vendre leur produit à ce prix élevé car l’entreprise doutant de la qualité n’acceptera pas de payer ce prix. Dans ce cas, le mécanisme concurrentiel n’est plus efficace et le prix n’est plus un signal de la valeur du bien. Ainsi, l’anti-sélection génère un effet pervers qui élimine des échanges de produits de bonne qualité et peut même parfois empêcher la réalisation de certains échanges et entraîner la disparition de certains produits (et donc fournisseurs) du marché. 2. LE RISQUE MORAL OU LE HASARD MORAL : Le néologisme aléa moral, (ou moral hazard en anglais) désigne une situation de risque dans une relation entre deux agents ou deux parties contractantes : c'est la perspective qu'un agent, isolé d'un risque, se comporte différemment que s'il était totalement exposé au risque. L'aléa moral est d'abord apparu dans le domaine des assurances : c'était la possibilité qu'un assuré augmente sa prise de risque, par rapport à la situation où il supporterait entièrement les conséquences négatives d'un sinistre (comme l'assuré ne paie pas en cas de problème, il augmente sa prise de risque). Les éventuelles fraudes à l'assurance (cas où l'assuré provoque délibérément le sinistre, pour encaisser l'indemnisation prévue) peuvent être considérées comme le cas extrême de l'aléa moral. Plus généralement et par extension, on appelle aussi aléa moral toute modification du comportement d'un cocontractant contraire aux intérêts des autres parties au contrat, par rapport à la situation qui prévalait avant la conclusion du contrat (exemple : dégradation du travail d'un employé après la fin de la période d'essai, modification désagréable du comportement d'un époux après le mariage, ...). L'aléa moral est totalement lié au phénomène d'asymétrie informationnelle. L'aléa moral ne doit pas être confondu avec l'anti-sélection, qui décrit le fait que l'assurance est plus avantageuse pour ceux dont le risque est plus important2, mais les deux phénomènes s'analysent de la même façon (asymétrie d'information, problème principal- agent, ...), et ne sont pas distinguables par un assureur. Le lien de l'aléa moral avec la morale est très réduit : il se résume au fait que celle-ci peut inciter l'agent à ne pas trop augmenter le niveau de risque qu'il prend. Dans une optique de relation principal-agent, l'idée d'aléa moral est de supposer que le principal ne connaît pas le niveau d'effort de l'agent. L'asymétrie d'information apparaît avant la signature du contrat et concerne le niveau d'effort de l'agent et non son type (cas de sélection adverse). Le but pour le principal est donc de proposer un contrat dans lequel sont mentionnés le niveau de salaire proposé et le niveau d'effort demandé tels que l'agent accepte le contrat. Cette contrainte d'incitation doit être respectée. Il contribue à augmenter le niveau de sinistre moyen de référence pour les assureurs : pour exister, ils doivent proposer une indemnisation en rapport avec le niveau de risque pris par les assurés une fois qu'ils sont assurés (plus élevé), et non le niveau de risque (plus faible) qu'ils auraient pris en l'absence d'assurance. Cela augmente les primes ou réduit l'indemnisation, donc réduit l'intérêt de l'assurance par rapport à la prévention prise en charge par l'agent. Surtout, il trace une frontière entre les risques assurables (évènements aléatoires, sur lesquels l'agent n'a que peu de prise, tels qu'un risque météorologique, ou évènements qu'un agent peut provoquer mais qu'il cherchera quand même à éviter, par exemple un accident provoquant une invalidité permanente), et les risques que l'agent peut raisonnablement laisser survenir, voire provoquer lui-même (chômage, baisse de chiffre d'affaire d'une entreprise, ...). Exemple de situation de hasard moral : Il est claire que, la situation de hasard moral n’est pas mise en évidence de façon similaire que l’on se situe en PME ou en SA. a. Les relations d’agence au sein d’entreprises type PME : L’activité d’une PME dépend du travail combiné des individus. Se pose alors le problème pour chaque membre de l’équipe d’adopter un comportement discrétionnaire qui va l’amener à consentir un niveau moindre d’effort que celui prévu par son contrat de travail. Chaque individu est ainsi tenté de jouer le rôle de passager clandestin au sein de l’équipe, d’autant plus que les contributions individuelles sont difficiles à déterminer au niveau global. Le dirigeant est ainsi contraint à mettre en place un mécanisme de surveillance en devenant superviseur qu’il doit cependant concilier à son rôle d’exécutant. Pour cela, il va proposer des rémunérations et des conditions de travail qui compte tenu de celles prévalant sur le marché du travail, le conduise à espérer de la part des travailleurs un niveau d’effort suffisant pour que les coûts de production de l’entreprise soient compétitifs sur le marché des biens et services. b. Les relations actionnaires – dirigeants : Au sein des sociétés anonymes, il y a souvent séparation entre la propriété de l’entreprise qui appartient aux actionnaires et la direction qui est confiée aux dirigeants. Le pouvoir réel de décision est détenu par les dirigeants de par leur accès privilégié aux informations qui leur confère une compétence décisionnelle. Le problème provient alors de la divergence d’intérêt entre les propriétaires et les dirigeants. Les actionnaires recherchent le profit maximum afin d’obtenir une rémunération importante. Les dirigeants quant à eux s’attachent à rechercher un profit minimum capable de contenter les actionnaires, leur rémunération personnelle étant totalement déconnectée des résultats l’entreprise. On constate souvent uploads/Finance/ asymetrie-d-x27-information-et-decision-en-finance.pdf

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  • Publié le Nov 21, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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