Diagnostic de l'attractivité du Maroc pour les Investissements Directs Etranger

Diagnostic de l'attractivité du Maroc pour les Investissements Directs Etrangers Royaume du Maroc Adil Hidane Fatima Bernoussi Mouna Tourkmani Direction de la Politique Economique Générale Document de travail n°82 Novembre 2002 Constituant une sélection mensuelle des travaux menés par les cadres de la Direction de la Politique Economique Générale, les documents de travail engagent cependant la responsabilité des auteurs les ayant initiés. Ils sont diffusés par la Direction pour approfondir le débat sur les sujets en question et susciter des observations. Table des matières Synthèse 1 Introduction 4 1. Diagnostic de l’attractivité des investissements directs étrangers (IDE) au Maroc 4 1.1 Evolution des IDE au Maroc 4 1.2 Répartition sectorielle des IDE 5 1.3 Principales mesures adoptées en faveur des investissements au Maroc 6 1.3.1 les réformes d’ordre législatif 6 1.3.2. Les réformes d’ordre institutionnel 7 1.3.3. Les réformes d’ordre réglementaire et organisationnel 7 1.3.4. Le financement 7 1.3.5. Les mesures fiscales 8 2. Analyse des déterminants de l’attractivité des IDE dans les pays émergents 8 2.1. Evolution des IDE dans les pays émergents 2.2. Déterminants de l’attractivité pour l’IDE dans les pays de l’échantillon 10 2.2.1. Les fondamentaux macroéconomiques 12 2.2.2. Les finances publiques 13 2.2.3. La stratégie d’ouverture 14 2.2.4. La dynamique de la main-d’œ uvre 16 2.2.5. Le système financier 17 2.2.6. Le développement technologique 20 2.2.7. Le développement des infrastructures de télécommunication 21 2.2.8. La stabilité sociale 21 2.2.9. L’environnement institutionnel 22 3. Enseignements tirés de l’analyse comparative de quelques expériences internationales réussies en matière de promotion de l’IDE (Corée du Sud, Chili, Irlande, Pologne) 23 3.1 Les politiques actives de promotion des investissements étrangers 24 3.1.1 Simplification des procédures et mise en place d’un cadre juridique stable avec une définition claire des droits et obligations des investisseurs étrangers 24 3.1.2 Protection des investisseurs 25 3.1.3 Valorisation du capital humain 26 3.1.4 Politique commerciale ouverte et insertion marquée dans une dynamique régionale 27 3.1.5 Incitations fiscales 27 3.2 Des organismes de promotion performants 29 Conclusion 30 Annexe : Présentation des politiques menées par le Maroc pour promouvoir l'investissement 32 1 Synthèse Parmi les objectifs que les accords d’association euro-méditerranéens doivent permettre d’atteindre, l’intensification des entrées d’IDE occupe une place prioritaire. Celles- ci doivent jouer un rôle majeur pour crédibiliser le libre échange et transformer la transition démographique en aubaine grâce à la canalisation d’une partie du supplément de l’épargne européenne, en quête de meilleurs placement, vers les pays tiers-méditerranéens. La montée de la concurrence entre les pays pour l’attraction de l’investissement étranger fait que le choix du site d’implantation d’un projet obéit à des exigences de plus en plus fortes de la part des investisseurs internationaux. Si la taille et le dynamisme du marché intérieur constituent des conditions de base dans ce choix, il existe d’autre facteurs qui commandent la décision finale d’implantation. Il s’agit des fondamentaux macroéconomiques, de l’environnement des affaires, de la qualité de la main-d’œ uvre, du degré d’intégration à l’économie mondiale, de l’efficacité du système financier, du niveau de développement des infrastructures et des télécommunications ainsi que la stabilité sociale et politique. Contrairement aux attentes, l’IDE en direction des pays méditerranéens ne s’est pas intensifié. Les réformes des codes d’investissement visant à rendre ceux-ci plus conformes aux attentes des investisseurs étrangers et celles portant sur l’amélioration du climat des affaires, n’ont pas permis d’accroître l’attractivité de ces pays pour l’IDE. De son côté, le Maroc, avec un montant de 4 milliards de dollars durant la période 1998-2001, se situe dans le standard des pays de la région sud-méditerranéenne. Sa part dans les recettes des IDE dans la zone UMA est de l’ordre de 37% durant la période 1998-2001. Par rapport aux pays du sud est de la méditerranée (PSEM), le Maroc détient en moyenne 17% des IDE durant la même période. C'est dans ce sens que la Direction de la Politique Economique Générale (DPEG) a mené une étude sur la situation du Maroc en matière d'attraction des investissements directs étrangers et à comparer le niveau d'attractivité du Maroc par rapport à un échantillon de pays émergents composé de l'Egypte, la Tunisie, la Turquie, le Chili, la Malaisie, la Corée du Sud et la Pologne. La partie diagnostic qui est publiée de cette étude, a permis par ailleurs de mettre en exergue quelques éléments d'une stratégie visant à faire accéder le Maroc à un groupe de pays plus attractif sur le plan international. Les atouts de notre pays en matière d’attractivité de l’investissement étranger résident dans son ancrage résolument démocratique, son engagement dans une économie de marché viable, la politique de stabilisation du cadre macroéconomique menée depuis le milieu des années 80, les réformes structurelles réalisées, le renforcement de l’ancrage à l’euro suite au réaménagement du panier de cotation du dirham en 2001 et le choix stratégique de l’ouverture. Celui-ci s’est concrétisé par la libéralisation du commerce extérieur, l’adhésion aux accords du GATT en 1987, la simplification et l’harmonisation de la fiscalité douanière et son alignement sur les standards internationaux et la signature de nombreux accords avec ses partenaires dont l’accord d’association avec l’Union Européenne en 1996. 2 Toutefois, malgré ces atouts, un certain nombre d’obstacles se dressent toujours devant la promotion de l’investissement. Il s’agit de la volatilité et l’insuffisance de la croissance économique par rapport aux ambitions du pays, l’étroitesse du marché intérieur, l’importance du déficit budgétaire structurel, la persistance de rigidités sur le marché du travail, la qualification insuffisante de la main-d’œ uvre, la taille limitée du marché boursier marocain et la fragilité de certains établissements financiers dont la restructuration est en cours. De plus, les marchés financiers n’apportent pas suffisamment de soutien à l’investissement productif à risque et le fonctionnement du système bancaire n’est pas encore véritablement concurrentiel. En plus des risques d’érosion qui pèsent sur sa compétitivité salariale du fait du contexte de libéralisation générale des échanges dans le cadre de l’OMC (amorcée avec l’accord multifibres), le Maroc se révèle moins compétitif par rapport à certains pays performants de l’échantillon sur le plan de la technologie et des compétences. Les infrastructures de télécommunications restent insuffisantes et le coût de la communication est relativement élevé malgré la libéralisation du secteur entamé en 1996. Malgré la forte impulsion apportée récemment par les pouvoirs publics, l’effort de recherche et développement n’excède pas encore 0,7% du PIB en 2001 contre 2,7% en Corée du Sud. En matière de stabilité sociale, il apparaît que le Maroc doit faire davantage pour rejoindre les pays les plus performants de l'échantillon (Corée du Sud et Malaisie). L'attractivité de notre pays fait également face à des coûts de transaction élevés (lourdeurs administratives, système judiciaire insuffisamment performant, manque de transparence en termes de gestion des entreprises,…), ce qui affecte la rentabilité des investissements privés, tant locaux qu'étrangers. Enfin, le manque d’une vision prospective et l’absence d’un véritable dialogue entre les agents économiques contribuent à générer un climat d’attentisme peu propice à une relance économique réelle et durable. En conclusion, en plus de la consolidation des atouts du Maroc et de l'atténuation de ses insuffisances, l es expériences internationales réussies en matière d’attraction des IDE montrent la nécessité de mettre en place une stratégie volontariste pour assurer une attractivité permanente du territoire national pour les IDE. Celle-ci doit veiller à la recherche d’opportunités d’investissement en phase avec les atouts réels et potentiels du pays : valoriser l’avantage de proximité pour attirer les délocalisations, favoriser la conclusion d’opérations de partenariat (sous formes de prises de participation, joint-ventures,…) entre entreprises locales et firmes étrangères, impulser les investissements des firmes multinationales à la recherche de nouveaux sites d’implantation dans le cadre de la redistribution et la rationalisation de leurs processus de production et attirer les capitaux des marocains résidant à l’étranger (favoriser le partenariat avec des investisseurs du pays d’accueil,…). Dans ce cadre, l’accélération de la mise en place des centres régionaux d’investissement va permettre de doter notre pays de mécanismes nouveaux et professionnels pour promouvoir l’investissement. Il convient de signaler que leur rôle ne se limite pas à la mission traditionnelle du guichet unique, mais englobe des missions plus larges telle la mise à la disposition des opérateurs économiques de données et informations à caractère économique, l’assistance pour la création d’entreprises, le soutien et la facilitation des investissements, l’exploitation des atouts et potentialités économiques régionales, la mise à niveau et le soutien des entreprises, notamment celles se trouvant en situation difficile. 3 En outre, il importe de réfléchir à la mise en place d’une agence unique en charge de la promotion économique, telles que la KOTRA en Corée du Sud, l’Entreprise Ireland en Irlande ou l a PAIZ en Pologne. Cette structure pourrait coordonner la mise en œ uvre des objectifs définis dans le cadre de la stratégie d’attractivité des investissements directs étrangers, comme la consolidation de l’image de marque du pays et la fourniture de prestations de services aux investisseurs étrangers. En outre, cette démarche permettrait l’adoption d’une vision cohérente unifiée et la coordination nécessaire de la promotion économique du Maroc, tant au niveau global que sectoriel, ainsi que l’a uploads/Finance/ attractivite-pour-ide-maroc-pdf.pdf

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  • Publié le Fev 09, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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