Dissertation de Philosophie Autrui est-il nécessairement source d’ennuis? Le ra

Dissertation de Philosophie Autrui est-il nécessairement source d’ennuis? Le rapport à autrui est un dilemme auquel nous devons tous faire face: par obligation ou par contrainte, nous sommes toujours en contact avec l’autre, que nous le voulions ou pas. Même lorsque nous nous réfugions, seul, au milieu de la nature, nous gardons tous l’influence de nos parents, de nos amis, de toute relation, proche ou distante, que nous avons eu avec l’autre. Le rapport à autrui est donc nécessaire, mais est-ce ce autrui nécessairement source d’ennuis? Regardons de plus près le terme “source d’ennuis”. Un ennui, ici, serait un problème ou un tracas, et donc autrui une source de problèmes ou de tracas, et non l’ennui lui-même. La question ne nous demande pas “Autrui est-il un ennui?” mais “Autrui est-il nécessairement source d’ennuis?”. Cette distinction est essentielle, car un ennui ne peux que être négatif. Notre sujet nous demande si autrui est nécessairement source d’ennuis, et donc laisse toujours la possibilité qu’autrui soit une source de quelque chose de positif. Pourtant, quand nous pensons à nos rapports avec autrui, il semble impossible qu’on puisse avoir une relation avec un ou une autre sans se confronter à des ennuis. Dans notre société, il paraît que chaque individu agit en vue de ses propres intérêts; les conflits d’intérêts semblent inévitable entre deux ou plusieurs personnes. Nous voulons toujours que l’autre se plie à nos habitudes, qu’il adopte nos valeurs, qu’il soit plus conforme à ce que nous sommes en tant qu’individu. Or, en essayant de changer le caractère et la personnalité d’autrui pour qu’il nous ressemble plus, nous sommes justement en train d’éliminer l’altérité qui fait qu’autrui soit autrui. Sans les différences qui nous séparent nous serions identiques; il n’y aurait aucun autre, et par conséquent, aucun concept d’individu. Il semble alors que tant que nous considérons l’altérité comme source d’ennuis, autrui sera nécessairement source d’ennuis. Pour essayer de résoudre ce problème, nous verrons tout d’abord comment l’homme à l’état de nature est constamment dans un rapport de force avec l’autre, à cause de conflits d’intérêts. Dans cet état de nature, nous verrons comment, en effet, autrui n’est que source d’ennuis. Ensuite, nous verrons que quand, au contraire, nous fréquentons autrui pour le seul but d’être avec autrui et non pour augmenter nos intérêts personnels, il n’y a plus de conflits d’intérêts. L’altérité, l’élément fondamental qui fait qu’autrui est tel, n’est plus une source d’ennuis, et ainsi autrui lui-même n’est plus source d’ennuis. Finalement, nous verrons que, quand nous sommes dans cette relation infinie à autrui, l’autre n’est plus une source d’ennuis, mais une source de découverte et de progrès, et permet les avancements d’une société. ˚˚˚ Nous allons tout d’abord observer le cas le plus familier que nous avons avec autrui, le rapport que nous avons avec l’autre dans notre état de nature. Dans son œuvre Léviathan, Thomas Hobbes nous explique cet état dans lequel l’homme se trouve sans loi, sans contrat civil, ainsi cet état de nature. L’homme est un homme fondamentalement gouverné par ses passions, ses pulsions, par ses intérêts personnels plutôt que par une volonté d’aider autrui. L’individu agit conformément à ses propres désirs. Dans un monde ou tout individu est unique, individuel, il est alors normal que quand les intérêts de chacun divergent, ou au contraire se chevauchent, il y ait conflit entre les hommes. Hobbes appelle cet état “l’état de guerre contre tous”, justement car chaque homme se bat pour avoir ce qu’il désire. D’après Hobbes, dans cet état de guerre, “l’homme est un loup pour l’homme”, et autrui n’est qu’un obstacle qui empêche l’individu de réaliser ses désirs. Cet état de guerre est donc un état ou chacun agit pour ses propres intérêts. Mais même lorsque l’homme ne se bat pas avec autrui, sa relation est toujours purement égoïste. En effet, dans son ouvrage De Cive, Hobbes montre que l’homme s’assemble uniquement avec les autres qui peuvent lui être utile. L’homme est alors toujours à la recherche de comment l’autre peut lui être le plus utile, donc le plus conforme à ses propres intérêts. L’individu est dans un rapport à autrui uniquement pour le persuader de l’aider, de convaincre autrui d’être de son point de vue personnel pour que l’autre soit moins menaçant. Quand nous sommes gouvernés par cet instinct naturel, quand nous sommes dans cet état de nature, notre relation à l’autre est finie. Nous sommes en rapport avec autrui simplement avec le but de le changer pour qu’il soit plus comme nous-même. Quand les hommes sont dans cette relation finie à l’autre, autrui est source d’ennuis. Si un individu est constamment en train d’essayer de changer l’autre pour qu’il soit plus conforme à ce que lui veut, il est dans le refus de l’altérité. Or, dans le refus de l’altérité, l’homme nie le fondement de qu’est l’autre: la différence. L’individu essaye de faire en sorte que l’autre soit identique à lui-même, qu’il ne comporte aucune différence. Il est clair que nous ne pouvons pas identifier autrui à nous-même. Ainsi, quand l’homme est toujours dans l’effort de changer l’autre, il sera toujours confronté à des ennuis. L’homme qui refuse l’altérité sera constamment dans la lutte avec autrui, car autrui est fondamentalement différence. Quand l’homme est donc dans cette relation finie avec l’autre, autrui est nécessairement source d’ennuis. ˚˚˚ Nous venons de voir que, à l’état de nature, ou ce qu’appellerait Hobbes l’état de guerre, autrui est nécessairement source d’ennuis. L’homme est dans une bataille constante contre l’altérité de l’autre, et ainsi ne peut pas l’accepter comme différent. C’est le refus de la différence chez un être qui est fondamentalement différent qui est source d’ennuis. Or, l’homme n’est pas nécessairement dans ce rapport fini avec autrui. En effet, nous avons étudié comment l’individu à l’état de nature ou à l’état de guerre est toujours dans une relation finie à autrui. Mais l’homme en soi n’est pas un être fini. L’homme est un “être en devenir”, et peut être relié au dasein que Heidegger décrit dans son œuvre Etre et Temps (Sein und Seit). Dans cet ouvrage, Heidegger explique que l’ipséité, ou la conscience de soi-même, est fondamentalement souci des choix à faire, des choix que nous avons fait, et, finalement, l’angoisse de la mort. Or, la conscience est incapable de saisir la mort, le néant, c’est à dire sa propre fin. Elle ne peut que saisir le retour à soi, et ainsi son infinité. Alors que Heidegger n’assimile pas directement le dasein et l’homme, il nous montre que le dasein est l’étant privilégié qui configure l’Etre selon une contrée et une tournure. L’ipséité du dasein fait donc que cet étant appréhende la totalité des étants à chaque instant, et donc appréhende sa nature infinie. L’homme est capable de cette même chose; de prendre conscience que chacun des choix ouvre un nouvel horizon infini de possibilités. Il est alors capable de saisir sa nature infinie. Or, si l’homme est un être infini, il est aussi capable de rentrer en relation infinie avec autrui. Cette relation infinie serait une relation qui ne se définit autrement que par elle-même. Ce serait donc un rapport dans lequel un individu recherche la compagnie d’autrui car il est différent, et non parce que nous voulons qu’il approprie nos valeurs et croyances. Effectivement, c’est quand nous acceptons autrui pour ce qu’il est, et non pour ce que nous avons envie qu’il soit. Quand il accepte l’altérité d’autrui, l’homme n’est plus en lutte; il reconnaît la différence dans l’autre, et ne cherche plus une projection de lui-même. Et c’est quand nous acceptons autrui pour ce qu’il est qu’il n’est plus source d’ennuis. Nous rencontrons des ennuis quand autrui ne se comporte pas comme nous le voulions. Or, si nous arrêtons d’attendre tel ou tel comportement de l’autre, nous ne pouvons pas être déçu ou tracassé par leurs actes ou attitude. Quand nous sommes donc dans cette relation infinie à autrui, il cesse de devenir source d’ennuis. Nous nous confrontons tout de même à la difficulté suivante. Si je veux être en relation infinie avec autrui, l’autre doit aussi vouloir m’accepter en tant qu’autre et différence. Autrui lui aussi doit tenter de m’accepter en tant que différence, et ainsi la relation infinie n’est que possible lorsque nous avons tous deux la volonté d’accepter l’altérité. Nous avons donc deux conditions pour qu’autrui ne soit pas source d’ennuis: nous devons tout d’abord accepter la différence de l’autre sans rien attendre de plus. Autrui ne peux pas être un moyen à une fin autre que lui-même. De plus, autrui doit lui aussi avoir la volonté de reconnaître la différence et d’être dans une relation infinie avec moi-même. Nous venons de voir en quelles circonstances autrui n’est plus source d’ennuis et donc qu’autrui n’est pas nécessairement source d’ennuis. Non seulement autrui n’est pas source d’ennuis, mais au contraire, source de progrès. ˚˚˚ Autrui n’est donc pas nécessairement source d’ennuis, mais il est nécessaire qu’il soit alors source de quelque chose d’autre. Quand nous entrons dans une relation infinie uploads/Finance/ autrui-est-il-necessairement-source-d-x27-ennuis.pdf

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  • Publié le Jul 30, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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