L’impacte économique du Brexit sur le Royaume Uni et l’Union européenne La chut
L’impacte économique du Brexit sur le Royaume Uni et l’Union européenne La chute du livre Sterling La livre sterling faiblira encore par rapport à l'euro et au dollar une fois le processus de sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne (Brexit) officiellement lancé, montre une enquête de Reuters publiée vendredi qui souligne aussi la prédominance des risques baissiers. La livre a chuté d'environ 17% contre le dollar depuis le vote britannique en faveur du Brexit le 23 juin, se négociant à 1,24 dollar, et sa baisse n'est pas terminée d'après des previsions. Un mois, la livre devrait s'échanger à 1,22 dollar mais à la fin mars, date à laquelle le Première ministre britannique, Theresa May, devrait avoir lancé le processus officiel de négociations en vue de la sortie de l'UE, elle reculerait encore un peu à 1,21 dollar. Impact sur le secteur financier: Les banques, les gérants d’actifs et les assureurs sont inquiets de perdre le libre-accès au marché de l’Union européenne, car si la City est jusqu'à présent aussi attractive, c'est parce qu'elle est située en Europe passeport européen. C'est pour cette raison que les grandes banques américaines, mais aussi les banques suisses ont installé à Londres leur tête de pont en Europe; ce sésame leur donne un accès permettant de réaliser depuis le sol britannique des opérations à travers toute l'Union européenne. En cas de Brexit dur, la City perdrait cet avantage. Pour les acteurs financiers, le Brexit constitue un véritable défi. En effet, la City, première place boursière mondiale interagit principalement avec l’Union Européenne, laquelle concentre 41 % des exportations de services financiers contre 26 % pour les Etats Unis, 2 % pour la Chine et Hong Kong. Cela représentait en 2013 19,4 milliards de livres ; un montant, qui, d’après Capital Economics, pourrait être divisé par deux suite à la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. De plus, le Brexit pourrait obliger les banques britanniques proposant leurs services dans toute l’Union européenne à délocaliser de nombreux emplois sur le continent afin de continuer à y exercer leurs activités puisqu’elles ne pourront plus bénéficier des avantages du passeport européen qui leur assurait jusqu’à présent l’accès direct aux marchés des pays membres . En effet, à l’heure actuelle, une grande partie des institutions financières utilise la City comme base arrière pour accéder au marché européen de la finance, un marché très interconnecté au sein duquel ne subsiste plus de barrières. Le Brexit ôte donc à Londres son rôle de porte d’entrée vers l’Union Européenne. Le chômage en hausse La panne de croissance que devrait enregistrer le Royaume-Uni aura évidemment des conséquences sur l’emploi. Dans son «scénario limité», on anticipe un taux de chômage à 5,3% en 2017, contre 5% aujourd’hui et à 6,5% d'ici deux ans. Selon le cabinet Pwc, le Brexit coûterait environ 129 milliards d’euros de perte d’activité, ce qui se traduirait par 950 000 emplois en moins d’ici à 2020, et une hausse du chômage comprise entre 2 et 3%. Le secteur financier serait parmi les plus touchés. Si les banques de la City de Londres perdent le droit de vendre sans entrave leurs services financiers depuis le Royaume-Uni vers les pays de l'UE, la cure d'amaigrissement pourrait concerner une centaine de milliers d'emplois d'après la société de lobbying TheCityUK. Le commerce intra-Européen La Grande Bretagne sera le premier perdant de sa sortie de l’Union européenne en terme de commerce international. Son économie va être touchée de plein fouet suite à cette décision extraordinaire. Selon le think tank allemand Bertelsman Stiftung, son isolement commercial pourrait lui coûter jusqu’à 14% de son PIB en 2030 soit 313 milliards d’euros. Avec le Brexit, la réouverture des douanes est presque inévitable obligeant les petits et les moyens commerçants britanniques à devoir payer des coûts d’exportations élevés. Quant aux grandes entreprises de l’île, la mise en place de partenariats et de coopérations commerciales s’annonce déjà difficile. Autre sujet d’inquiétude, la dépréciation de la livre sterling qui risque de provoquer un renchérissement des importations et une baisse des marges des entreprises anglaises. Sans oublier que les freins à la libre circulation des travailleurs vont eux aussi nuire au développement économique du pays qui accueille des centaines de milliers d’étrangers sur son territoire. Mais le Brexit risque d’être aussi un coup rude pour le commerce en ligne. Et c’est le consommateur qui va, le premier, en subir les conséquences. Par exemple, dès lors que quelqu’un achètera un produit sur un site britannique pour un montant supérieur à 22 euros il devra payer en plus une taxe sur le chiffre d’affaires de 19%. Et s’il commande un article dont le prix est supérieur à 150 euros, il devra ajouter à cela les frais de douanes. Autant de taxes qui vont freiner les achats sur les sites anglais. Pour les e-commerçants britanniques ils devront s’acquitter des coûts d’exportations de leurs produits. Quant à la législation du Royaume-Uni relative aux boutiques en lignes, celle-ci risque de conduire à des divergences avec les autres pays européens. Pour le Royaume-Uni, sortir de l’Union Européenne, c’est quitter un marché commercial unique et un accès privilégié à ses 450 millions d’habitants. A l’heure actuelle, le Royaume-Uni réalise 45 % de ses exportations au sein de l’Union Européenne ; cette dernière étant son plus important partenaire commercial. Du fait de la mise en place de tarifs douaniers, les exportations pourraient baisser de -8,8 % et les importations de -9,4 % par rapport à une situation dans laquelle le Royaume- Uni resterait membre de l’UE. Renégocier des accords commerciaux prendra du temps et rien ne dit que Bruxelles sera aussi complaisante avec le Royaume-Uni qu’elle a pu l’être par le passé. Or maintenir des relations commerciales préférentielles avec l’Union Européenne, malgré des normes jugées souvent trop contraignantes, est vital. En effet, l’impact sur l’attractivité des entreprises britanniques d’une possible restriction de la circulation de biens, de services (et de personnes) dans l’espace européen, par la remise en place de tarifs douaniers par exemple, peut être important et peut se traduire par une baisse importante des investissements (- £21,1 milliards d’ici à 2030). Le commerce international Le Brexit pourrait impacter le processus d’import-export du fait de délais et de coûts supplémentaire plus élevés, entraînant une diminution de la marge de profit et de rentabilité des entreprises. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée suite à un éventuel changement des lois de travail aura un impact fort dans certains secteurs comme l’aéronautique, le luxe ou encore la grande distribution. Une stratégie Supply Chain plus résiliente ainsi qu’une reconfiguration de certains flux de production et de distribution permettront à l’avenir aux entreprises d’être plus réactives et moins vulnérables. Les investissements étrangers La majorité des investisseurs étrangers présents au Royaume-Uni prévoient d'y rester, en dépit du Brexit un événement qui ne vient pas en tête des inquiétudes pour ceux qui veulent investir en Europe, selon une enquête* réalisée par le cabinet EY. La volatilité des marchés financiers et l'instabilité économique et politique dans l'UE - due à la crise migratoire et aux cycles électoraux dans plusieurs pays européens - inquiètent plus les investisseurs étrangers que le Brexit. Parmi les investisseurs ayant déjà une forte présence au Royaume-Uni, 86% répondent avoir l'intention d'y rester, contre 14% qui envisagent de délocaliser tout ou partie de leur activité sur le continent européen dans les trois prochaines années. Et selon une étude récente, le centre financier européen pourrait perdre jusqu’à 43 milliards d'euros et 75 000 emplois après que plusieurs représentants d'institutions financières ont menacé de relocaliser leurs activités en Europe dès le début de l'année prochaine. L’avenir de la City sera le point clé des négociations entre Londres et Bruxelles. La politique industrielle La stratégie industrielle post Brexit du Le premier ministre Theresa May souhaite lancer sa propre stratégie industrielle en dix principaux points : Le gouvernement britannique entend retrouver un secteur industriel compétitif en investissant dans les sciences, la recherche et l'innovation, développer les formations, améliorer les infrastructures, soutenir les jeunes entreprises, améliorer les passations de marchés publics, encourager le commerce et les investissements extérieurs, garantir une énergie abordable et une croissance verte ou encore cultiver les secteurs de pointe. L'objectif du plan "Bâtir notre stratégie industrielle" vise à améliorer les conditions de vie et favoriser la croissance dans tout le territoire grâce à une productivité accrue. Cette stratégie est "un élément crucial de notre plan pour l'après-Brexit. Il va aider à avoir une économie plus forte et une société plus juste", a lancé Mme May. Le ministre des Entreprises, de l'Energie et de la Stratégie industrielle, a montré que cette nouvelle stratégie industrielle devrait faire du Royaume-Uni l'un des endroits les plus compétitifs au monde pour la création d'entreprises. L’Immigration Le thème de l’immigration a été un sujet central de la campagne du Brexit, et celui qui a probablement fait basculer le vote en faveur du Brexit. En 2015, l’annonce des chiffre de l’immigraiton nette prévue était de 100 000personnes, alors qu’il y eut finalement 300 000 personnes, principalement venues de l'UE, loin du nombre annoncé par uploads/Finance/ brexit-expose.pdf
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- Publié le Dec 20, 2022
- Catégorie Business / Finance
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