25 août 2020 © S. Marchand UNIVERSITE CLERMONT AUVERGNE LICENCE – NIVEAU 1 AES-

25 août 2020 © S. Marchand UNIVERSITE CLERMONT AUVERGNE LICENCE – NIVEAU 1 AES-DROIT-ECONOMIE-GESTION-SPLS Introduction à l’économie Chapitre 1 : Découverte de la science économique Episode 2 - Les grands principes pour comprendre l'économie Enseignant : Sébastien Marchand, Maître de conférences en économie (sebastien.marchand@uca.fr) 25 août 2020 © S. Marchand Plan du chapitre I 1. Episode 1 - L’économie et la science économique 1.1. La science économique : une science humaine 1.2. La science économique et la façon dont elle mène son étude 1.3. La science économique et son domaine d'étude 2. Episode 2 – Les grands principes pour comprendre l'économie 2.1. Comment les individus prennent-ils leurs décisions ? 2.2. Comment les individus interagissent-ils ? 3. Episode 3 – Les facettes de l'économiste, de l'économie et de la pensée économique 3.1. L'économiste : analyse positive et analyse normative 3.2. L'économie : macroéconomie et microéconomie 3.3. La pensée économique : orthodoxes et hétérodoxes 25 août 2020 © S. Marchand 2. Episode 2 – Les grands principes pour comprendre l'économie Nous allons maintenant compléter la façon dont les économistes mènent leur étude. Nous avons vu dans l’épisode 1 que celle-ci repose sur le problème économique mis en avant par Lionel Robbins et qu’elle se définit par 4 temps (1. Acteurs, 2. Objectifs, 3. Ressources, 4. Solution optimale). Cette façon de mener l’étude économique est complétée par quelques principes (idées majeures) qui sont à la base de la façon dont est menée l'analyse économique. Ces principes sont fondamentaux pour comprendre le point de vue de l'économiste, son raisonnement et ainsi proposer une explication de la réalité économique. Nous allons abordés ces principes autour de deux questions : (1) comment les individus prennent-ils leurs décisions (autrement dit comment la formation des choix se déroule-t-elle ?) ; (2) comment les individus interagissent-ils (autrement dit comment la coordination de leurs choix se déroule-t-elle ?) ? Cela renvoie à ce que nous avons vu dans la première section à savoir que la science économique s’intéresse à l’étude de la formation des choix et à leur coordination. Bibliographie Si cet épisode 2 n’est pas clair pour vous, allez lire :  Gregory Mankiw et Mark Taylor, Principes de l'économie, de Boeck, chapitre 1 (1.1 et 1.2) (5ème édition parue en 2019) et disponible à la BU  Yoram Bauman et Grady Klein., L’économie en BD : la microéconomie. Eyrolles, 2013 et disponible à la BU 25 août 2020 © S. Marchand 2.1. Comment les individus prennent-ils leurs décisions ? 2.1.1. Principe 1 : Les individus font face à des arbitrages Ce premier principe ne répond pas à la question « comment » mais la légitime. En effet, cela renvoie à ce que nous avons vu dans la première section : les conditions d’existence définies par Robbins  obligation de faire des choix ou, autrement dit, de faire face à des arbitrages. Autrement dit, avant la question « comment les individus prennent-ils leurs décisions », ce principe 1 précise « pourquoi les individus doivent-ils prendre des décisions ». Exemple : les ressources que vous utilisez en ce moment pour comprendre ce cours (ex. le temps, votre énergie, l’électricité de votre ordinateur, etc.) auraient pu servir à faire autre chose (ex. lire un ebook) de sorte que vous avez arbitré (choisi) entre ces deux activités. 2.1.2. Principe 2 : Le coût d'une chose mesure ce à quoi on renonce pour l'obtenir Le second principe répond lui directement à la question « comment ». Point de départ : Pour faire des arbitrages, il faut comparer les alternatives auxquelles est soumis l’individu (ex. aller à la fac ou travailler, construire un hôpital ou une gare, etc.)  pour faire cette comparaison, il faut connaître les coûts et les bénéfices (analyse coûts-bénéfices) de chaque alternative. Chaque décision prise par un individu repose sur une méthode qui consiste à comparer les coûts et les bénéfices de chaque alternative possible pour prendre la décision qui paraît (au moment de la prise de décision) la plus rationnelle possible au sens où l’alternative choisie est celle pour laquelle les bénéfices l’emportent le plus largement sur les coûts. La question de la rationalité de l’individu est fondamentale en économie. Bien qu’il soit compliqué de définir la rationalité des êtres humains (les économistes ne sont pas tous d’accord à ce sujet), retenez que la rationalité dans le choix effectué par un individu découle d'une capacité de raisonnement de celui-ci (qui fait donc appelle à la raison, à l'intellect humain) qui garantit que le choix effectué par l'individu fait sens pour lui (ex. si j’achète cet objet et que je peux expliquer pourquoi, alors mon achat est rationnel). Dans le calcul coût-bénéfice qui garantit le caractère rationnel de la décision de l’individu, il y a le coût d’opportunité qui est un coût très important à prendre en compte. Définition du coût d’opportunité : Il mesure ce à quoi il faut renoncer pour obtenir quelque chose. Le coût de chaque décision prise doit prendre en compte le fait que les ressources mobilisées pour une décision sont perdues pour une autre. Exemples : Consacrer plusieurs années à étudier, c'est renoncer à autre chose, comme par exemple à une activité professionnelle rémunérée. Ainsi, pour la plupart des étudiants, les salaires sacrifiés représentent le coût le plus élevé des études. Ces salaires sacrifiés, ce manque à gagner, est le coût d'opportunité de la décision d'étudier. Les étudiants supposent que les bénéfices de leurs études sont supérieurs aux coûts de celles-ci (dont le coût d’opportunité). 25 août 2020 © S. Marchand Dans la section 1, nous avons vu que les ressources utilisées pour construire un hôpital ne peuvent plus être utilisées pour construire une gare. Le coût d’opportunité de l’hôpital est donc la gare elle-même à laquelle renonce la société. 2.1.3. Principe 3 : Les individus rationnels raisonnent à la marge Il manque un troisième principe pour améliorer la compréhension de ce processus de décision : le raisonnement à la marge1. Les décisions courantes sont bien souvent nuancées ou, autrement dit, ne sont pas du type « tout ou rien ». Par exemple, un étudiant, au moment de la période de révision, ne va pas arbitrer entre « rien réviser » et « réviser à plein temps » mais plutôt arbitrer entre « réviser une heure de plus » ou « profiter de cette heure pour se détendre ». Il s'agit donc de décisions prises dans un plan d'action donné (ici les révisions dans le but de réussir les examens) et surtout à la marge, c'est-à-dire, qu'elles provoquent de petites variations (une heure de plus). Les décisions prises à la marge sont donc des ajustements aux limites de l'action en cours. Cela est important car l’être humain ne se comporte pas de la même façon en tout point de l’action en cours. Par exemple, un consommateur ne paiera pas la même somme selon la quantité qu’il consommera d’un bien puisque la satisfaction (les économistes parlent d’utilité) qu’il en retire est dépendante de la quantité consommée. Les économistes parlent du principe de la « décroissance de l’utilité marginale » (que nous retrouverons dans le chapitre 2) qui est une « loi économique » (comprendre « une explication théorique ») stipulant la relation négative entre la quantité consommée et l’utilité retirée de la dernière quantité consommée. Ce principe qui peut se résumer par l’adage « on se lasse de tout », signifie qu’à la marge, un individu retire de moins en moins de satisfaction de ce qu’il consomme. Dernière ce raisonnement assez simple, les économistes expliquent comment les individus dépensent leur argent : plus ils consomment un même bien, moins ils sont prêts à dépenser de l’argent pour ce bien car ils s’en lassent. En allant un peu plus loin, nous comprenons une autre « loi économique » importante qui explique la relation négative entre la demande d’un bien et son prix (ce n’est pas vrai pour tous les biens néanmoins) … cette relation négative s’explique par le fait que l’utilité marginale de la consommation de ce bien est moins importante donc le consommateur est prêt à payer un prix plus bas pour en consommer plus (le prix correspond à la satisfaction qu’il retire). La prise de décision à la marge implique selon le second principe vu plus haut de connaitre les avantages et les coûts de chaque alternative mais ici à la marge. Les économistes les appellent les coûts marginaux et les bénéfices marginaux. Les individus selon principe prennent une décision en comparant le coût marginal et le bénéfice marginal de cette décision. Si nous revenons à l’exemple du consommateur, les économistes parlent d’utilité marginale pour le bénéfice marginal et le coût marginal correspond au prix (car le prix du bien est un coût pour le consommateur). Le raisonnement de l’individu quant à sa décision de consommer un bien revient à comparer l’utilité marginale au prix. Tant que le l’utilité marginale est supérieure au prix, l’individu décide d’augmenter sa consommation 1 Cette approche du raisonnement à la marge de la part des individus dans leur prise uploads/Finance/ chapitre-1-episode-2 1 .pdf

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  • Publié le Sep 14, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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