Dossier : da342090_3b2_Finance2017 Document : Sct002_DALLOZ_FINANCE_2013 Date :

Dossier : da342090_3b2_Finance2017 Document : Sct002_DALLOZ_FINANCE_2013 Date : 11/7/2016 11h28 Page 1/318 Chapitre 1 Un premier aperçu de la finance  La bande-annonce ! 1:1 « Le financier d'entreprise est, dans son rôle premier, responsable de l'approvisionnement de l'entreprise en capitaux ! » Il se situe donc à l'intersection de l'économique, l'industrie, les services… (« le monde réel ») et du financier, c'est-à-dire des différents marchés de capitaux et institutions financières (« la sphère financière »). Deux conceptions de son rôle sont alors possibles : ▪le financier d'entreprise est un acheteur de capitaux dont il doit minimiser le coût ; c'est la conception traditionnelle ; ▪le financier d'entreprise est un vendeur de titres dont il doit maximiser la valeur. C'est cette vision que nous avons choisi de développer dans cet ouvrage et qui correspond peu ou prou à l'économie dite « des marchés financiers » par opposition à l'économie d'endettement. 1:2 Au risque de paraître relativement manichéens, nous conviendrons d'appeler, dans cet ouvrage : ▪financier d'entreprise, celui qui est responsable du financement de l'entreprise et qui est donc un intermédiaire entre le système financier (banques et marchés financiers) et l'entreprise ; ▪industriel, celui qui investit en termes réels dans des biens, dans des équipements, dans la recherche…, qui contracte des engagements sociaux, commerciaux…, qu'il appartienne aux sec- teurs de l'industrie, du commerce, des services… ; ▪investisseur financier, celui qui, au contraire, investit dans des titres financiers et plus générale- ment celui qui donne des ressources à l'entreprise, qu'il soit investisseur proprement dit (c'est-à-dire actionnaire le plus souvent) ou prêteur. Dossier : da342090_3b2_Finance2017 Document : Sct002_DALLOZ_FINANCE_2013 Date : 11/7/2016 11h28 Page 2/318 Section 1  Si le financier est d'abord commerçant… 1  Le financier d'entreprise est sans doute un acheteur de capitaux… 1:3 Traditionnellement, le financier est présenté comme un acheteur de capitaux chargé de négocier avec des investisseurs de toute nature (banquiers, actionnaires, prêteurs à long terme) pour obtenir des fonds à moindre coût. Le marché sur lequel se déroule la transaction est le marché des capitaux caractérisé par : ▪une matière première : l'argent ; ▪un prix : soit un taux d'intérêt (dettes), soit un rendement et des plus-values (actions). Le financier est alors le pourvoyeur de fonds de l'entreprise, chargé de réduire le prix de sa matière première, c'est-à-dire le coût des capitaux collectés. 1:4 Nous n'entendons pas contester cette conception. Elle est évidente et se vérifie chaque jour, notamment pour les négociations qui se déroulent : ▪entre trésoriers d'entreprise et banquiers sur les taux d'intérêt, les commissions, les dates de valeurs (voir chapitre 53) ; ▪entre financiers d'entreprise et intermédiaires sur les marchés de capitaux, la négociation concer- nant alors les commissions relatives au montage d'opérations financières, etc. (voir chapitre 29). 2  … mais c'est aussi un vendeur de titres financiers 1:5 Nous demandons cependant au lecteur d'adopter une lecture différente de la fonction du financier d'entreprise : ▪il n'est pas acheteur mais vendeur ; ▪il n'a pas pour but de réduire le coût de sa matière première mais de maximiser un prix de vente ; ▪il ne travaille pas sur les marchés de capitaux mais sur les marchés des titres financiers, que ceux-ci soient des actions, des obligations, ou des emprunts… Comprenons-nous bien. Il ne s'agit là que d'une lecture inverse d'un même marché : ▪l'offre de titres financiers correspond à la demande de capitaux ; ▪la demande de titres financiers correspond à l'offre de capitaux ; ▪le prix, ajustement de l'offre et de la demande de titres financiers, sera donc égal à la valeur du titre ; dans la lecture inverse, ce prix correspond au loyer de l'argent, équilibrant l'offre et la demande de capitaux. 1:6 Ces deux manières de décrire un même marché de capitaux trouvent leur expression dans le tableau suivant : Finance d'entreprise 2 Dossier : da342090_3b2_Finance2017 Document : Sct002_DALLOZ_FINANCE_2013 Date : 11/7/2016 11h28 Page 3/318 Vision financière Vision traditionnelle Marché Marché des titres Marché des capitaux Offre L'émetteur L'investisseur Demande L'investisseur L'émetteur Prix La valeur du titre Le taux de rentabilité 1:7 L'offre et la demande jouant en sens inverse, on constate à l'évidence que sur un marché : ▪lorsque le prix de l'argent (taux d'intérêt par exemple) s'élève, cela signifie que la demande de capitaux est supérieure à l'offre de capitaux. En d'autres termes, l'offre de titres est supérieure à la demande de titres : la valeur des titres baisse ; ▪inversement, lorsque le prix de l'argent baisse, cela signifie que l'offre de capitaux est supérieure à la demande. En d'autres termes, la demande de titres est supérieure à l'offre et la valeur des titres s'élève. Prix de l'argent et valeur des titres varient en sens contraire. Pour celui qui cherche des res- sources, le prix de l'argent est bien sûr un coût. On aboutit alors à la proposition suivante, fondement de tout cet ouvrage : minimiser un coût de financement revient à maximiser la valeur du titre correspondant à ce financement. 1:8 Deux raisons pratiques, l'une mineure, l'autre majeure, nous font préférer la présentation du financier d'entreprise comme un vendeur de titres. D'une part, considérer le financier comme un marchand chargé de vendre des titres financiers au prix le plus élevé possible modifie la perception de son rôle. Un marchand n'a pas, en effet, pour but de vendre un mauvais produit ; il doit s'efforcer de vendre des produits qui correspondent aux besoins de sa clientèle. Nous ne saurions trop insister sur l'importance, pour le financier d'entre- prise, de comprendre ses pourvoyeurs de fonds et de les satisfaire sans pour cela nuire à l'entreprise et aux autres pourvoyeurs de fonds. Il doit vendre cher de bons produits. Mais il peut également « repackager » son produit pour ainsi plaire plus aux investisseurs. Les marchés ne sont pas sans effet de mode et une période pourra être plus propice à la vente d'obligations convertibles (voir chapitre 28), une autre aux crédits syndiqués (voir chapitre 25), etc. 1:9 D'autre part, la raison principale de notre choix est qu'à trop vouloir minimiser le coût, l'attitude classique peut conduire, si elle est appliquée étroitement, à des décisions erronées. Le financier peut ainsi être amené à prendre des décisions qui privilégient le court terme au détriment du long terme. Il est alors atteint de « myopie ». Choisir, par exemple, entre une augmentation de capital, un emprunt bancaire et un emprunt obligataire sur la seule base d'un coût minimisé est un raisonnement erroné. Pourquoi ? Parce que les apporteurs de capitaux (acheteurs des titres financiers correspondants) ne courent pas le même risque. Au coût d'une source de financement doit être associé le risque pris par l'investisseur. 1:10 Il n'est ainsi possible de comparer le coût de deux sources de financement que dans le seul cas où ceux qui les accordent courent le même risque. Un premier aperçu de la finance  Chapitre 1 3 Dossier : da342090_3b2_Finance2017 Document : Sct002_DALLOZ_FINANCE_2013 Date : 11/7/2016 11h28 Page 4/318 1:11 Nous avons trop souvent vu des dirigeants d'entreprise ou des trésoriers prendre un risque excessif en choisissant les sources de financement sur la seule base d'une comparaison des coûts respectifs de ces capitaux. Ainsi : ▪s'endetter à court terme, sous prétexte que les taux à court terme sont inférieurs aux taux à long terme peut se révéler être une grave erreur ; ▪négocier une faible diminution de taux en contrepartie d'une garantie hypothécaire peut être très dommageable pour l'avenir ; ▪s'endetter systématiquement au seul prétexte que la dette coûte moins cher que les capitaux propres met gravement en péril la pérennité de l'entreprise. 1:12 Nous reprendrons ce thème tout au long de la quatrième partie de cet ouvrage mais précisons d'ores et déjà au lecteur que nous le mettons au défi, sous prétexte de bon sens, de n'avoir jamais commis une erreur dans un raisonnement financier. La phrase la plus dangereuse est : « Cela ne coûte rien ! ». Cette phrase doit être bannie et remplacée par la suivante : « Quelle incidence cela a-t-il sur la valeur ? ». Section 2  … de titres financiers… Il s'agit donc de mettre l'accent sur la conception globale du titre financier, produit que crée le financier. 1  L'émission ou sa création 1:13 Il existe une grande diversité de titres financiers qui, tous, répondent à la définition suivante : ▪un titre financier est un contrat… ▪… qui se déroule dans le temps… ▪… et qui ne se traduit que par des flux de trésorerie. Du point de vue mathématique et plus théorique, un titre financier est défini comme une chronique de flux futurs. Posséder un titre financier revient à posséder le droit de percevoir des flux de trésorerie selon des modalités propres au titre. À l'inverse, créer un titre financier revient, pour l'émetteur, à s'enga- ger au versement de flux de trésorerie. En contrepartie de ce droit à des flux de trésorerie ou de cet engagement, le titre financier sera émis par l'entreprise à un certain prix permettant ainsi de collecter des ressources assurant le uploads/Finance/ chapitre-1-pdf.pdf

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  • Publié le Aoû 01, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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