CHAPITRE 2: QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE L’INTERNA
CHAPITRE 2: QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ? Depuis 1945, le commerce mondial est en plein essor. La mondialisation (« globalization » en anglais) désigne l’interconnexion croissante des personnes, des institutions, des sociétés au-delà leurs frontières nationales. Ce processus tend cependant à s'accélérer depuis les années 1980 sous la conjonction de plusieurs événements, notamment l'effondrement des économies socialistes, la libéralisation des échanges internationaux, la montée en puissance des nouveaux pays industrialisés (NPI) du Sud-Est asiatique (les « Quatre Dragons » et la Chine) ou encore l'essor des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC). Dossier 1 : Quels sont les déterminants des échanges internationaux? Préface : Dans notre société, il est rare que les individus consomment directement ce qu'ils produisent. Ils se spécialisent dans un type de production, échangent ensuite leurs biens et les consomment. La spécialisation des fonctions permet aux acteurs économiques de profiter de la diversité de leurs compétences et de leurs ressources. Ils produisent ce qu'ils savent le mieux produire et l'échangent contre des produits dont la production leur coûterait trop cher. Exemple : Un médecin n'a pas intérêt à produire lui-même de quoi se nourrir. Il est plus avantageux pour lui d'échanger le fruit de son activité (son revenu) contre des produits alimentaires. En fait, tout individu échange son travail contre celui des autres. Dans un échange, les partenaires cherchent à augmenter leur profit, leur bien-être. Le libre-échange est une doctrine économique prônant la libre circulation des biens et des services entre les pays. Cette théorie applique, au niveau international, le principe libéral selon lequel il convient de « laisser faire » le marché et donc de supprimer les entraves, c'est-à- dire les interventions extérieures comme la fixation de quotas et de droits de douane par l'État afin d'aboutir à la meilleure situation économique possible. Dans cette perspective, l'échange serait mutuellement avantageux. Ce ne serait pas un jeu à somme nulle. Les origines de l’ouverture : La mondialisation a été facilitée par la diminution des coûts de transport et de communication et le développement de nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) rendu possible grâce au progrès technique. Ainsi, la capacité du porte-conteneurs le plus performant a été multipliée par 7 en 40 ans et a permis de réduire le coût du transport maritime et la durée des temps de transport. La réduction des prix des communications a permis de délocaliser certains services aux entreprises à l’autre bout du monde (tourisme, brevets, assurances...). La libéralisation des échanges commerciaux constitue le deuxième facteur explicatif de l’essor des échanges. Les droits de douane (impôts prélevés sur la valeur d’un bien importé lors de son passage à la frontière) ont été réduits dans de nombreux secteurs économiques par des accords commerciaux négociés : GATT (accord général sur les tarifs douaniers et le commerce 1948), l’OMC (gardien de la liberté des échanges 1995 avec 150 membres). Les accords commerciaux les plus connus : l’UE, l’ALENA (Accord de libre-échange Nord-Américain entre le Canada, les USA et le Mexique, 1992), Le MERCOSUR (Marché commun du Sud, 1991), l’ASEAN (Association des Etats d’Asie du Sud-Est, 1975) ont pour objectif de diffuser le progrès technique internationalement, de diminuer les barrières douanières, de rendre homogène la demande, de dérèglementer les monopoles publics. Pour tenter d’empêcher le retour des crises, le FMI (organisme international) prête aux Etats en cas de crise financière. Depuis la fin du XVIIIe siècle, des économistes ont cherché à justifier le libre-échange. I. Les avantages comparatifs et les dotations factorielles et technologiques : a. Avantages absolus chez Adam Smith et avantages comparatifs chez David Ricardo : Pour David Ricardo (1772-1823), chaque pays doit se spécialiser dans la production pour laquelle il dispose d’un avantage comparatif (ses coûts de production sont comparativement les plus compétitifs par rapport aux autres pays). Ainsi, il convient pour un pays de renoncer à ses avantages absolus les plus faibles pour tirer parti de son avantage le plus important. Pour les pays qui ne disposent d’aucun avantage absolu, ils doivent alors se spécialiser dans la production pour laquelle ils connaissent comparativement le moins de désavantages. En effet, un pays efficace dans plusieurs productions aura intérêt à concentrer ses facteurs de production (capital et travail) dans l'activité pour laquelle il est le plus efficace. En revanche, un pays peu efficace se spécialisera dans la production pour laquelle il est relativement le meilleur, c'est-à-dire le moins mauvais comparativement à ses partenaires commerciaux. David Ricardo conclut qu’il est toujours avantageux, quel que soit le pays, de participer au commerce international. Les gains à l’échange et la spécialisation internationale qui en résultent conduisent à une meilleure allocation des ressources au niveau mondial et à un gain économique (croissance) pour l’ensemble des pays participant aux échanges. b. Dotations factorielles et spécialisation : le théorème HOS (Heckscher, Ohlin, Samuelson) Le théorème HOS explique la spécialisation par les dotations factorielles (Quantité et qualité des facteurs de production : travail et capital) de chaque pays. Selon le théorème HOS, les avantages comparatifs viennent de la dotation factorielle des pays. Selon ces auteurs, en régime de libre-échange, les nations se spécialisent en exportant les produits à forte quantité du facteur dont elles sont le mieux pourvues. Elles importent les produits incorporant une forte quantité du facteur dont elles sont peu dotées. Ainsi, les pays en développement doivent se spécialiser dans les productions qui nécessitent beaucoup de travail ou de matières premières, tandis que les pays développés doivent se spécialiser dans les productions qui nécessitent beaucoup de capital ou une MOD très bien formée. Un rattrapage entre participant intervient, malgré leurs inégales dotations de facteurs (abondance ou rareté du capital et du travail). Samuelson montre que les pays exportent des biens riches en facteur abondant (le travail pour les pays peu avancés). Le prix de ce dernier va s’élever. Les Ets opèreront alors des substitutions capital-travail et à terme les pays atteindront tous le même stade. Le modèle est renouvelé par Krugman, prix Nobel 2008, qui s’interroge sur le commerce Nord-Nord, échange de produits similaires et non plus complémentaires. Sa théorie prend en compte le goût du consommateur pour la diversité et les économies d’échelle pour la firme. En plus de favoriser la croissance, les échanges internationaux présentent de nombreux avantages pour les producteurs comme pour les consommateurs. Pour les entreprises, ils permettent d’étendre les marchés au-delà des frontières nationales pour trouver de nouveaux débouchés, d’augmenter le Chiffre d’affaire, de réaliser des économies d’échelle, de s’approvisionner moins cher, de profiter de transferts de technologies, et finalement d’accroitre le profit. Pour les consommateurs, le libre-échange stimule la concurrence et donc favorise la diversification de l’offre, les transferts de technologie, l’innovation, la baisse des prix, et le pouvoir d’achat. c. La dotation technologique à l’origine des échanges : Les échanges internationaux s’expliquent par l’écart technologique entre nations. Une nation bénéficie d’un écart technologique parce qu’elle dispose d’une avance technologique liée à l’importance de l’investissement en recherche-développement, avance qui la place en situation de monopole temporaire. La spécialisation internationale peut aussi s’expliquer ici par l’existence de dotations technologiques. Il s’agit de concentrer l’analyse moins sur les facteurs de production (capital, travail) et davantage sur la fonction de production (facteurs technologiques). L’étude des dotations technologiques permet d’identifier des pays innovateurs (ou leader) et des pays copieurs (ou suiveurs), qui mettent un certain temps pour réaliser les productions des économies avancées. En effet, il existe des écarts technologiques, soit des différences entre les technologies de production disponibles dans deux économies considérées, qui explique la nature et les flux d’échanges. Les dépenses en recherche et développement (R&D) des firmes et des États ont donc des effets sur le commerce international. Dans le cas d’une firme, l’innovation permet de détenir un monopole temporaire dans la production d’un bien nouveau. Si ce bien est consommé à la fois sur le territoire national et à l’étranger, il y aura des flux d’exportations importants tant que d’autres firmes n’ont pas mis au point un produit concurrent. Les économies avancées exportent les produits innovants puis, progressivement, à mesure que les technologies deviennent plus communes, les économies en développement les imitent et deviennent exportateurs lorsque ces produits peuvent être fabriqués par une main- d’œuvre à faible coût. Pour maintenir leur part de marché à l’exportation, les économies avancées doivent donc innover continuellement. II. L’échange international entre pays comparables : a. Les échanges intra-branches : satisfaire le goût des consommateurs pour la variété Aujourd’hui, le commerce international est essentiellement un commerce intra-branche. Commerce intra-branche : Echange de produits similaires appartenant à une même branche (entreprises qui exercent la même activité de production, par exemple la branche automobile), a une même industrie. Les échanges intra-branche sont donc les importations et exportations d’une même branche entre pays (flux croisés). Par exemple Clio françaises contre Corsa allemandes. La nouvelle division internationale du travail est fondée sur une nouvelle spécialisation des pays en développement qui deviennent exportateurs de produits manufacturés de plus en plus sophistiqués. Les pays développés échangent uploads/Finance/ chapitre-2-synthese-entiere.pdf
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- Publié le Oct 02, 2022
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