République Algérienne Démocratique et Populaire Conseil National Economique e
République Algérienne Démocratique et Populaire Conseil National Economique et Social Publication du Conseil National Economique et Social N°0 3 10ème et 11ème Sessions Plénières Rapport sur la Conjoncture Economique et Sociale de l’Année 1997 Conseil National Economique et Social Septième Session Plénière Conjoncture Economique et Sociale du Premier Semestre 1996 7 1 - VUE D’ENSEMBLE La conjoncture du premier semestre 1996 prolonge dans ses grandes lignes les principales tendances observées durant les périodes de référence précédentes ; elle se caractérise principalement par les évolutions suivantes : - Une confirmation de la reprise de la croissance économique en dépit du recul enregistré par la production industrielle, - Une consolidation des équilibres macro-économiques à la faveur de la bonne tenue des cours du pétrole brut, - La persistance des tensions inflationnistes malgré le recul enregistré en glissement annuel de l’indice des prix, sur fond de niveau général des prix élevé. La croissance reste en ce sens assez fragile : elle n’a pas encore atteint la dimension qualitative voulue et reste de peu d’incidence sur la dynamique des structures économiques. Une analyse plus fine des résultats de croissance enregistrés montre que l’influence des facteurs exogènes a été prépondérante même s’il ne faut pas réduire la portée des dispositifs incitatifs mis en place dans un certain nombre de secteurs (transports, commerce, agriculture...) et la hausse de la productivité du travail, notamment dans l’agriculture. Globalement, l’économie nationale a tiré profit, au cours de ce semestre, d’une conjoncture favorable en matière de recettes d’exportation des hydrocarbures et a bénéficié d’une production agricole remarquable sinon exceptionnelle et dont les incidences sont multiples (réduction de la facture alimentaire, hausse des revenus des agriculteurs, meilleur approvisionnement du marché...). La poursuite de l’évolution à la baisse de la production industrielle publique et privée a des motifs d’inquiéter sérieusement. L’absence de solutions à court Conseil National Economique et Social Septième Session Plénière Conjoncture Economique et Sociale du Premier Semestre 1996 8 terme pour enrayer la lente dérive que connaît le secteur risque même de compromettre les mesures de redressement envisagées ; les contraintes du secteur public industriel sont bien connues dans leur dimension endogène et exogène : elles ne peuvent trouver de solutions que dans un contexte d’activité assaini, de reprise en main de l’outil de production en termes de capacités de management et de relance économique principalement par la demande. La question de la relance économique est aujourd’hui au coeur du débat ; peut - il y avoir de la place pour la relance économique en phase de restructuration et de redéploiement des activités économiques ? quel type de relance pour quels secteurs porteurs de croissance ? sont des questions qui interpellent l’ensemble des décideurs. Les exigences de stabilisation macro-économiques conduisent au rétrécissement de la demande par une réduction drastique du pouvoir d’achat des salaires ce qui créé l’effet récessif constaté ; elle se transforme en cercle vicieux à partir du moment où la compression des salaires rejaillit sur la productivité du travail et où le sevrage en matière de financements se répercute et réduit l’activité économique, production et investissements y compris ; ces contraintes constituent autant de blocages qui tendent à devenir structurels à la relance économique. S’il est établi que la croissance se conçoit d’abord comme création de richesses et que l’emploi reste le principal facteur pourvoyeur de richesses, il devient de plus en nécessaire sinon urgent d’intégrer l’emploi comme une des variables connexes au retour à l’équilibre et à la relance économique. La hausse des prix, plus modérée en comparaison avec les périodes de référence précédentes, constatée durant ce semestre est surtout liée au relèvement des prix des produits subventionnés, des services et de certains produits de consommation dont l’élasticité est trés faible. Les causes de la persistance du phénomène inflationniste sont à rechercher à différents niveaux : Conseil National Economique et Social Septième Session Plénière Conjoncture Economique et Sociale du Premier Semestre 1996 9 -une hausse des coûts de production dans l’industrie en liaison avec le renchérissement des inputs importés, -Une part d’inflation importée même si elle est restée cantonnée dans des marges relativement basses, -Une part d’inflation par la demande qui s’exprime par deux canaux distincts : Le premier par les effets mécaniques de substitution qui traduisent les adaptations des comportements de consommation des ménages en contexte de resserrement du pouvoir d’achat ; un nombre de plus en plus réduit de postes, caractérisés par leur faible élasticité, continue d’alimenter l’inflation, Le second est à rechercher dans le cycle économique et a une origine monétaire. Il s’agit d’abord du décalage entre le financement et la production (écart de type frictionnel). L’inflation par le crédit est aussi en cause à partir du moment où le financement des activités économiques par les crédits à l’économie ne génère pas autant de richesses ; l’absence de performance des entreprises ne crée pas suffisamment de contreparties productives, le crédit nourrissant l’inflation. L’insuffisance des instruments de régularisation du crédit et de façon plus générale l’absence d’instruments monétaires permet à ce phénomène de s’exprimer à l’état brut. Il est bien évident qu’en contexte de niveau général des prix élevés (par rapport au revenu des ménages) et de persistance des tensions inflationnistes, aucun redémarrage solide de l’appareil économique n’est possible pour plusieurs raisons qui apparaissent dans les comportements des agents économiques : Maintien de taux d’intérêts élevés, souvent paralysants, Prédominance des activités spéculatives qui s’inscrivent dans une perspective conjoncturelle, Renoncement aux investissements lourds générateurs d’emplois et de richesse, Mobilité accrue du capital, Conseil National Economique et Social Septième Session Plénière Conjoncture Economique et Sociale du Premier Semestre 1996 10 Crédits à l’économie ne produisant pas de contreparties en termes d’offre. L’évolution, en termes de tendance, des prix permet d’envisager leur tassement assez rapide ; la chute du pouvoir d’achat devra réduire très sensiblement l’inflation par la demande alors que les dépenses de consommation des ménages semblent avoir atteint leurs limites en termes d’effets de substitution si aucune hausse des salaires n’est à envisager à court terme. Cette hypothèse pourrait faire craindre une situation déflationniste qui aggraverait la récession économique. L’offre à l’importation a connu une chute significative durant le premier semestre ce qui permet de mettre en évidence, au delà de la régulation par les stocks, les limites atteintes en matière de capacités d’absorption de l’économie nationale que confirment, par ailleurs l’évolution à la baisse de la production industrielle et le tassement de la demande. Ceci permet de noter une certaine détente en ce qui concerne les prix des produits alimentaires dont certains d’entre eux, même pour les produits de large consommation, ont tendance à se stabiliser. Sans doute faudrait-il voir dans cette évolution un début de rationalisation des activités du commerce extérieur aprés les évolutions à la hausse mais souvent erratiques observées au cours des périodes précédentes. La crainte est que les circonspections observées dans le comportement des importateurs privés, en relation avec la chute de la demande, ne viennent à perturber l’approvisionnement du marché national en produits essentiels occasionnant des ruptures de stocks. L’ouverture amorcée montre ses limites alors que paradoxalement la disponibilité du financement et les préférences pour le mode de financement (surtout le cash) ne sont pas en cause. En ce qui concerne le secteur monétaire, la poursuite de la politique de stabilisation donne des résultats encourageants en ce qui concerne la restauration des grands équilibres macro- économiques. Conseil National Economique et Social Septième Session Plénière Conjoncture Economique et Sociale du Premier Semestre 1996 11 L’écart entre les sphères réelles et monétaires tend également à se confirmer mettant en cause : La sensibilité des variables économiques à l’égard des variables monétaires, Le retard pris dans la mise en oeuvre des réformes économiques, Le caractère quelquefois inadapté sinon la vacuité des solutions envisagées à court terme pour relancer la croissance économique. La reconstitution des réserves de change aurait pu être plus importante si le recours massif au cash dans les importations avait été plus restreint : des dispositifs dissuasifs devraient être mis en place pour conduire les opérateurs économiques à utiliser de façon sélective les lignes de crédit en se prémunissant toutefois contre une éventuelle chute de la parité du dinar. La monétisation d’une partie du produit du rééchelonnement a procuré au Trésor Public de nouvelles ressources dont une partie a été consacrée au désendettement auprés des banques primaires et de la Banque d’Algérie et au soutien de l’assainissement financier des entreprises. Les ressources budgétaires au titre de la fiscalité locale sont en baisse en raison de la récession économique, sans pour autant mésestimer les problèmes de la fraude de l’évasion fiscale. Sur le plan social, l’enjeu principal reste la prise en charge et la gestion d’une demande sans cesse croissante, que ce soit en termes d’emploi qu’en termes de logement, de santé ou de niveau de vie : référence à la chute brutale du pouvoir d’achat des ménages. La satisfaction de cette demande sociale passe nécessairement par un retour à la croissance économique de manière soutenue et à un uploads/Finance/ content-21.pdf
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- Publié le Sep 05, 2022
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