Maryline Filippi présente la notion de performance économique comme partie inté
Maryline Filippi présente la notion de performance économique comme partie intégrante de la RSE. Avec la RSE, la performance économique bascule d’une maximisation de la valeur pour les actionnaires telle que prônée par Milton Friedman à une perception de la valeur élargie aux Parties Prenantes dont la communauté. Cela impacte directement la définition de l’entreprise dont la raison sociale va au-delà des seuls profits. C’est un changement de finalité pour les entreprises en y associant les dimensions économique, sociale, environnementale, humaine, et culturelle. Or par définition, ces valeurs humanistes sont constitutives des entreprises coopératives, et il s’agit pour elles de les valoriser économiquement. Selon Porter et Kramer (2011), la RSE vise une création de la valeur partagée en proposant d’identifier les moyens qui permettraient aux entreprises de faire des profits tout en résolvant des problèmes sociétaux. Une étude de France Stratégie (2016), révèle une corrélation positive de l’ordre de 13 % sur la performance économique des entreprises engagées en RSE comparée à celles qui ne le sont pas, en raison des gains obtenus en termes d’économie d’énergie, d’innovations ou de gaspillage. L’orientation vers une création de valeur partagée marque ainsi la prise en considération des impacts de l’entreprise sur son environnement pour faire face aux grands défis : changement climatique, sécurité alimentaire… Cela favorise la création d’un écosystème contribuant au bien commun co- construit avec toutes les parties prenantes, internes à l’entreprise avec les salariés et les associés mais aussi externes avec les clients, les fournisseurs, les consommateurs et autres citoyens. C’est un changement radical et nécessaire pour accéder au marché, au financement, à la formation, ou partager les risques financiers. Traduire ces valeurs éthiques en valeurs économiques ? Cela ne concernerait-il que les grandes entreprises et pas les petites ? les riches mais pas les pauvres ? Effectivement il existe des dilemmes et des tensions dans la recherche de cette performance élargie pour concilier compétitivité économique de l’entreprise et bien être pour la communauté. La RSE impacte l’organisation et la gouvernance des entreprises pour créer durablement un progrès économique, environnemental et sociétal. Quel que soit la taille et la forme d’organisation, la RSE est avant tout une démarche. Elle nécessite concrètement d’adapter la culture d’entreprise pour valoriser l’humain au cœur de la stratégie, de développer un esprit entrepreneurial et créatif ainsi que de favoriser le sens de l’intérêt général. La formation des salariés et le recrutement jouent, à ce titre, un rôle indispensable. Les coopératives agricoles et agroalimentaires accompagnent leurs producteurs, associés et engagés sur activités dans la valorisation de leurs productions et de leurs territoires afin de répondre aux besoins des consommateurs en matière de prix, de sécurité alimentaire, d’authenticité. Leur rôle dans le développement de filières alimentaires durables, longues ou courtes, contribue à une performance économique territoriale. Ainsi, la mise en œuvre de bonnes pratiques va permettre la création de valeur partagée. Un certain nombre d’exemples non exhaustifs, de témoignages et d’expériences concrètes dans les ressources complémentaires permet d’illustrer ce changement. S’inspirer des expériences des autres contribue à construire sa propre démarche de progrès avant de la faire connaître et reconnaitre. Concrètement, il existe des chartes qui mettent à disposition des entreprises, des guides pour l’action. La notation de l’entreprise via des agences de notation extra-financière est également une indication de mise en œuvre comme également le respect de la législation en vigueur et des conventions collectives conclues entre les partenaires sociaux. De la prise en considération des droits humains en passant par les achats responsables, il existe une multitude d’actions concrètes à la portée de tous. Les normes comme l’ISO 26000 appliquée au secteur agroalimentaire sont autant de signaux de reconnaissance partagés ou exigés par les clients afin de valider cette démarche de progrès et rendre visible cet engagement auprès des tiers. Enfin, la rédaction du rapport RSE ou reporting extra- financier, rend compte de l’ensemble des actions et des résultats. Il s’agit d’une obligation de transparence en matière d’information du public pour inciter les entreprises à réduire leurs impacts négatifs par des démarches plus positives. La performance en RSE s’appuie ainsi sur une performance économique et éthique qui, en assurant la viabilité de l’entreprise, est génératrice de valeurs avec un partage des bénéfices plus équitable. uploads/Finance/ performance-economique.pdf
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- Publié le Apv 10, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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