Terminale ES 1 DISSERTATION : COMMENT PEUT-ON EXPLIQUER LES FLUCTUATIONS ECONOM
Terminale ES 1 DISSERTATION : COMMENT PEUT-ON EXPLIQUER LES FLUCTUATIONS ECONOMIQUES ? La croissance effective est instable : à des périodes de croissance soutenue, succèdent des périodes de forts ralentissements, voire de recul de l’activité productive pendant une période plus ou moins longue. On appelle fluctuations économiques l’ensemble des mouvements de ralentissement ou d’accélération du rythme de la croissance économique. Le repérage des fluctuations s’opère grâce à des séries statistiques qui portent sur le volume de la production, les prix, le chômage… Quelles sont les raisons de l’instabilité de la croissance économique ? L’irrégularité de la croissance effective trouve sa source principale dans les variations de la demande globale, mais quels autres facteurs expliquent les fluctuations économiques ? Annonce de plan… I) LE RÔLE DE LA DEMANDE DANS L’INSTABILITE DE LA CROISSANCE L’irrégularité de la croissance effective trouve sa source principale dans les variations de la demande globale. La demande globale est la demande de biens et services adressée aux producteurs d’un pays. Elle est composée de la demande intérieure - consommation et investissement- et des exportations sous déduction des importations. A) Un accroissement de la demande créé l’expansion. - Lorsqu’une des composantes de la demande globale adressée aux producteurs se modifie, on parle de « choc de demande ». Lorsque la demande globale est affectée par des chocs positifs, sa hausse peut impulser une phase d’expansion. En France, en 2006, le PIB a augmenté de 2,7%, soit un point de % en plus qu’au Japon. Les dépenses de consommation finale ont augmenté la même année de 2,4%, l’investissement a augmenté de 4,2%, tandis que le solde extérieur était nul, les exportations équilibrant les importations. En 2007, le PIB réel a augmenté de 2,2% tandis que les dépenses de consommation ont augmenté de 2,3% et la FBCF de 6,3%, le solde commercial étant négatif ( document 4). - Les dépenses d’investissement ont été un soutien à la croissance. Les relations entre l’investissement et la demande permettent de comprendre en partie les fluctuations de l’économie. L’investissement surréagit ( effet accélérateur) aux variations de la demande finale. En outre, une dépense d’investissement se traduit par une succession de flux de revenus et de dépenses, c’est le mécanisme que l’on appelle, à la suite de Keynes, le multiplicateur d’investissement. Il montre qu’en définitive, une dépense d’investissement supplémentaire se traduit par une augmentation plus que proportionnelle du niveau de la demande. Une hausse de l’investissement a donc un effet stimulant sur la production et donc sur l’emploi. B) Une baisse de la demande est source de récession. - En 2008 et 2009, les dépenses de consommation n’augmentent que très faiblement; de 0,2%. La réduction de l’effort d’investissement des entreprises avec une baisse de la FBCF de 8,9% en 2009 peut alors s’analyser comme une surréaction de l’investissement à la très faible progression de la consommation. Des dépenses de consommation qui augmentent très peu et la diminution de la FBCF se traduisent par une contraction du PIB réel. Celui-ci baisse de 2,6% en 2009. La même année, le PIB baisse de 3,5% aux Etats-Unis et de 5,5% au Japon. Terminale ES 2 Ces deux pays connaissent en 2009 une baisse des dépenses de consommation et une baisse plus marquée encore de l’investissement. La contraction de la demande intérieure provoque donc un effet multiplicateur négatif sur l’activité. - Avec la mondialisation, les économies nationales sont devenues interdépendantes, les importations des uns alimentent la demande des autres. Ce qui peut stimuler la croissance économique ou accentuer la récession. A cet égard, la dégradation du solde commercial, qui a eu lieu en France dès 2007, a accentué la crise en France et au Japon ( Doc 4). C’est au Japon que la crise fut la plus importante, la baisse de la dépense de consommation s’ajoutant à celle de la FBCF et, en 2009, à un solde commercial négatif. II) D’AUTRES FACTEURS EXPLICATIFS DES FLUCTUATIONS DOIVENT ETRE PRIS EN COMPTE. Les chocs d’offre et le cycle du crédit peuvent également affecter l’activité économique. A) L’impact des chocs d’offre. - Les chocs d’offre sont des variations des conditions de la production. Ils découlent notamment de la productivité et du prix des facteurs. Ainsi, lorsque des innovations permettent des gains de productivité et abaissent les coûts unitaires de production, elles produisent un choc d’offre positif. En cas de choc d’offre positif, la situation des producteurs s’améliore par la diminution des coûts de production, ils peuvent alors éventuellement produire davantage et tirer la croissance économique. Les Etats- Unis ont connu un choc d’offre positif entre 1995 et 2000, au moment où la généralisation de l’usage d’Internet et d’autres technologies de l’information entraîna une forte croissance de la productivité. - Les chocs d’offre négatifs sont causés généralement par une hausse du coût des matières premières ( ex: chocs pétroliers de 1973-79), par des hausses de salaires supérieures aux gains de productivité ( comme au cours des années 1970) ou par un alourdissement de la fiscalité des entreprises. Les chocs d’offre négatifs augmentent les coûts de production et réduisent la quantité que les producteurs sont disposés à offrir pour tout niveau général des prix donné. Le séisme qui a frappé le Japon le 11 mars 2011 ( document 3), constitue un choc d’offre négatif se manifestant par la destruction et la désorganisation de certaines activités productives. Il a causé, outre des pertes humaines considérables, à court terme un arrêt de certaines activités industrielles, des ruptures d’approvisionnement en électricité et il a perturbé l’approvisionnement des activités en aval des industries détruites qui ont manqué de biens intermédiaires. B) Le cycle du crédit contribue à expliquer le caractère endogène de l’instabilité de la croissance. - Conformément à l’analyse du cycle du crédit, en période d’expansion on observe une forte hausse des crédits. A partir de 2004, la France connaît un regain de croissance ( le taux de croissance se situe au-dessus de 2% de 2004 à 2007 - doc1) et à partir de cette date les crédits à l’investissement aux sociétés non financières n’ont cessé d’augmenter jusqu’à la crise de 2007. Le retournement est visible dès 2008, passant d’un pic de 45 milliards d’euros à 20 milliards d’euros en 2009, soit une réduction de plus de 50%. Si la baisse des taux d’intérêt et les facilités de crédit sont à l’origine d’une phase d’expansion ( le financement à crédit de l’investissement et de la consommation dynamise la demande), elles conduisent aussi à des prises de risques excessifs, à la formation de bulles spéculatives et au surinvestissement. La crise devient inévitable. La vente des biens immobiliers et des Terminale ES 3 valeurs mobilières provoque un effet de richesse négatif et une baisse de la demande aggravés par les faillites bancaires. La production baisse et le chômage augmente. Depuis les années 1980, la libéralisation financière au niveau international et les innovations financières ont accru les risques d’instabilité et de crises comme l’a montré H Minsky. - Son analyse rend bien compte de la crise des subprimes déclenchée aux Etats-Unis et qui est devenue une crise économique internationale à partir de 2008 - doc 1 et 4. En 2003 les taux d’intérêt américains à des niveaux historiquement bas alimentent un boom immobilier qui, à son tour, a permis à l’économie américaine de sortir de la récession. Mais avec le boom de l’immobilier, les institutions financières ont commencé à prendre de plus en plus de risques. Des crédits immobiliers sont accordés à des personnes qui ne remplissent pas les critères d’emprunt habituels, les crédits subprimes. La titrisation a, quant à elle, permis de transférer le risque du monde bancaire vers le monde financier. Le boom de l’immobilier est devenu une bulle et l’implosion de la bulle immobilière aux Etats-Unis est devenue une crise économique internationale observée à partir de 2008. La récession est sévère en France, aux Etats-Unis et surtout au Japon en 2009 ( doc 1 et doc 4). Les variations de la demande expliquent directement une partie des fluctuations économiques par leurs effets expansionnistes ou récessionnistes. Cependant, d’autres facteurs doivent être pris en compte comme des chocs d’offre ou le cycle du crédit. Le coût d’une crise est très élevé, en termes de croissance durablement affaiblie, de chômage structurel, de détérioration budgétaire… Des politiques économiques de lutte contre la cause des chocs sont donc indispensables. Mais il ne suffit pas de lutter efficacement contre les crises. Il faut aussi les prévenir en détectant les risques financiers et en réduisant les déficits budgétaires en période de croissance pour disposer de marges de manœuvre en présence d’une nouvelle crise. Terminale ES 4 EPREUVE COMPOSEE : ETUDE DE DOCUMENT : « Vous présenterez le document puis vous montrerez comment la redistribution permet de réduire les inégalités ». Le document est un tableau statistique portant sur les revenus annuels moyens en France en 2012. Il est extrait d’une étude publiée par l’INSEE - France, portrait social- datant de novembre 2013. L’étude porte sur les personnes dont les revenus sont strictement positifs, hors étudiants en France métropolitaine, en 2012. En lignes, figurent le uploads/Finance/ correction-de-dissertation 1 .pdf
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- Publié le Aoû 05, 2022
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