CHAP 10 – QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE L’INTERNATI

CHAP 10 – QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ? Introduction : 1. La mondialisation peut être définie comme l’extension du capitalisme et de l’économie de marché à l’échelle mondiale. Le phénomène de mondialisation comporte deux dimensions :  La mondialisation désigne d’abord un processus de développement des échanges et de montée des interdépendances. La mondialisation de l’économie se traduit par la croissance des flux commerciaux, des flux d’investissement et des flux financiers. Les firmes multinationales (FMN) jouent une part active dans ces évolutions : un tiers du commerce mondial est un commerce intra-firmes ; ce sont aussi ces entreprises qui déterminent, pour une large part, la localisation des principaux sites de production. Flux commerciaux, flux d’investissement et flux financiers sont, bien entendu, liés : la décision d’une entreprise de créer un site de production à l’étranger va générer des flux d’investissement vers le pays d’accueil, puis suscitera des flux commerciaux au départ de ce même pays.  La seconde dimension de la mondialisation réside dans l’émergence de problèmes globaux. Les termes de « mondialisation », ou de « globalisation » sont d’ailleurs souvent associés. L’émergence de problèmes globaux résulte elle-même de la prise de conscience de l’existence de « biens publics mondiaux ». Le climat et la couche d’ozone sont les deux biens publics mondiaux les plus fréquemment cités, même si cette notion est aujourd’hui élargie à d’autres biens, tels les fonds marins, les forêts humides, ou la biodiversité. Ces biens profitent à tous, et leur préservation requiert une coopération internationale poussée. 2. Cette mondialisation des économies et des marchés nous amène à nous poser une série de questions :  Pourquoi les nations commercent-elles entre elles ? Pourquoi importent-elles certains biens et en exportent- elles d'autres ? À quels niveaux de prix les échanges se réalisent-ils ? Quelles sont les conséquences du commerce ? Ces conséquences sont-elles bénéfiques ou néfastes pour les pays qui y participent et pour les diverses catégories d'agents à l'intérieur de chaque pays ? Les gains issus du commerce profitent-ils à tous les pays de la même façon ? Ces interrogations conditionnent directement d'autres questionnements d'un intérêt plus immédiat pour chacun d'entre nous : Faut-il redouter la concurrence des pays à bas salaires ? Faut-il ouvrir plus largement les frontières aux produits étrangers ? etc.  Quel est le rôle des acteurs économiques dans ce processus de mondialisation ? Pourquoi les FMN préfèrent- elles investir à l’étranger plutôt qu’exporter ? Quels sont les raisons qui les poussent à globaliser leur production ? Comment organisent-t-elles leurs implantations à l’étranger ? Qu’en résulte-t-il pour la « division internationale du travail » et pour la compétitivité de chaque pays ? Qu’en résulte-t-il pour le développement des échanges et pour l’emploi ? Comment les Etats sont-ils partie prenante de cette mondialisation ? Leur capacité à réguler leur économie est-elle menacée par la globalisation des marchés ? Peuvent-ils peser sur la capacité de leurs économies à affronter la concurrence internationale ? Comment les modes de vie se transforment-ils avec la croissance de ces échanges à l’échelle mondiale ? Peut-on parler d’une « mondialisation culturelle » ?  Comment peut-on réguler une économie qui se mondialise ? Les nations doivent-elles aiguiser la concurrence internationale ou bien collaborer pour construire des règles communes à tous ? Quel est le rôle des grandes institutions internationales dans l’élaboration de ces règles communes ? Les citoyens ont-ils la possibilité de se faire entendre ? 101 – COMMENT EXPLIQUER LA MONDIALISATION DES ECHANGES ? A – Comment a évolué le commerce mondial de marchandises ? a) – Qu’est-ce que la mondialisation des économies ? 1. On entend par échange international, l’ensemble des opérations commerciales et financières réalisées par des agents économiques résidants dans des pays différents. Il comprend les échanges de marchandises, de services et les échanges de capitaux. 2. On peut donc définir le processus de mondialisation comme « l'émergence d'un vaste marché mondial des biens, des services, des capitaux et de la force de travail, s'affranchissant de plus en plus des frontières politiques des Etats, et accentuant les interdépendances entre les pays ». Ce processus prend plusieurs aspects :  La mondialisation passe, tout d’abord, par l’intensification des échanges commerciaux et la hausse du degré d’ouverture des économies. Depuis 1850, le commerce international a augmenté à un rythme beaucoup plus soutenu que la production mondiale. Ainsi, entre 1950 et 1973, le commerce mondial a augmenté de 8,2% par an en moyenne alors que le PIB mondial n’augmentait que de 5,1% par an en moyenne. A partir des années 1990 et jusqu’aux années 2005, l’écart entre la croissance du commerce mondial et celle du PIB mondial s’accroît. Le commerce mondial progresse de 8,2% par an en moyenne entre 1996 et 2000 alors que le PIB mondial n’augmente que de 3,4% par an en moyenne. Autrement dit, les exportations et le commerce international tirent la croissance par le haut. Mais, pendant la crise de 2008-2009, on observe un net ralentissement du commerce mondial qui accompagne celui du PIB mondial. Taux de croissance annuel moyen du commerce international et de la production mondiale (en %) TCAM Commerce international Production mondiale Rapport Taux CI / Taux PM 1950-1960 6.3 4.2 1.5 1960-1970 8.3 5.3 1.6 1970-1980 5.2 3.6 1.4 1980-1990 3.7 2.8 1.3 1990-1996 5.9 1.4 4.2 1996-2000 8.2 3.4 2.4 2000-2005 4.5 2.0 2.2 2005-2012 3.3 2.0 1.6 (Source : GATT, OMC, 2013)  Le commerce extérieur représente l'ensemble des exportations et des importations de biens enregistrés dans la balance commerciale.  Le commerce international ou commerce mondial correspond à la valeur ou au volume des échanges de biens et de services entre nations enregistrés dans la balance courante ou des transactions courantes.  Cette internationalisation des échanges de biens et de services a deux effets :  Une ouverture croissante des économies sur les marchés extérieurs (taux d’ouverture) : Taux d'ouverture = (Exportations + Importations)/2/PIB x 100  Les économies sont de plus en plus extraverties. La part des exportations dans le PIB (taux d’exportation) et le taux d’ouverture augmente dans tous les pays depuis 1950. Cette ouverture est inversement proportionnelle à la taille du marché intérieur. En effet, un grand pays a moins besoin de se spécialiser et de trouver des débouchés à l'extérieur qu'un petit pays. Ainsi, les échanges internationaux de marchandises ne représentent que 10% du PIB américain alors qu’ils représentent plus de la moitié du PIB des Pays-Bas.  Une interdépendance accrue des économies : les économies sont contraintes d'importer une part croissante de biens et de services étrangers pour satisfaire leur demande intérieure. Ceci nous est donné par le taux de pénétration : Taux de pénétration = Importations/Marché intérieur x 100 On peut, ainsi, calculer, la part de marché des entreprises automobiles étrangères en France (montant des importations d’automobiles étrangères en France/ achat d’automobiles neuves en France, en %). Ainsi si le taux de pénétration du marché automobile dans un pays est de 45%, on saura que sur 100 voitures neuves achetées une année donnée, 45 étaient importées de l’étranger). Tout ralentissement de la croissance dans un pays se traduit par une baisse des exportations et de la croissance chez ses partenaires commerciaux.  La mondialisation passe, ensuite, par des échanges massifs de capitaux. Le stock de capitaux investis à l’étranger qui représentait 5,2% du PIB mondial pendant les Trente Glorieuses en représente plus du quart de nos jours. D’où le développement d’un système mondial de production animé par les firmes multinationales, qui sont des firmes qui ont une ou plusieurs filiales à l'étranger. Elles répartissent les tâches productives sur l’ensemble de la planète en fonction des avantages comparatifs de chaque pays.  La mondialisation c’est enfin l’accroissement des migrations internationales. Les migrants vont résider dans des pays qui ne sont pas ceux de leur naissance et importer leurs modes de vie tout en devant s’adapter à celui du pays d’accueil. 3. La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau. Depuis le milieu du XIXe siècle, il y a eu au moins deux vagues de mondialisation comme le montre Suzanne Berger dans son livre « Notre première mondialisation » (2001).  La première a commencé vers le milieu du XIXe siècle pour se terminer au début de la Première Guerre mondiale. Elle est caractérisée par une division traditionnelle du travail entre les pays. Les pays européens font venir des matières premières de leurs colonies et exportent des produits industriels. Ceci s’accompagne d’importantes migrations de mains d’œuvre et de flux de capitaux. Cette première mondialisation est interrompue par les guerres mondiales et la crise de 1929 qui provoquent une montée du protectionnisme, un reflux des échanges internationaux, un rapatriement des capitaux et un arrêt des flux migratoires qui aggravent la crise.  La seconde a débuté après la Seconde Guerre mondiale et se poursuit aujourd’hui. La croissance du commerce mondial est plus rapide que celle du PIB mondial. Les firmes multinationales (FMN) se développent et adoptent peu à peu des stratégies globale. Les marchés financiers uploads/Finance/ cours-complet-sur-les-fondements-du-commerce-international-et-de-l-internationalisation-de-la-production 1 .pdf

  • 24
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Mar 26, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 2.6894MB