CENTRE D’ACTIONS POUR L’ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE BUSINESS PLAN

CENTRE D’ACTIONS POUR L’ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE BUSINESS PLAN GRANDISSEMENT DE LA MISE EN MARCHE DES PRODUITS MARAICHERS AGROECOLOGIQUES A BASE DE COMPOST DE JACINTHE D’EAU © 2019 Centre d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (ACED)  Abomey-Calavi, Benin.  BP 660 Abomey-Calavi, Bénin  +(229) 69 36 21 21  contact@aced-benin.org Cette étude a été réalisée par ACED appuyé par une équipe d’experts composée de Dr Castro GBEDOMON et Ben-Vital KPANOU. L’étude a reçu le soutien technique et financier de la Fondation de France et du Comité Français pour la Solidarité Internationale. Avril 2019 Bénin  https://aced-benin.org/fr/publications 2 3 SOMMAIRE Messages clés 4 1. INTRODUCTION 5 2. OPPORTUNITE 6 2.1. Problème 6 2.2. Approches de solutions 7 2.3. Marché 8 2.4. Concurrence 10 3. EXECUTION 11 3.1. Marketing et vente 11 3.2. Opérations 13 3.3. Indicateurs de performance 14 4. MONTAGE INSTITUTIONNEL 15 4.1. Forme juridique 15 4.2. Partenariats 15 5. FINANCES 17 5.1. Sources de revenus 17 5.2. Financement du plan d’affaires 18 5.3. Projections financières 18 4 MESSAGES CLÉS Ce plan d’affaires est élaboré pour fournir un socle solide et un modèle d’affaires à la mise en œuvre de la stratégie de mise à l’échelle de la production de Produits Maraichers Agroécologiques (PMA) à base de jacinthe d’eau ; La mise en place d’un mécanisme d’agrégation de l’offre et de la demande pourrait augmenter la part de marché des producteurs agroécologiques : ce mécanisme pourrait permettre de combler le gap actuel en produits maraichers, rééquilibrer les pouvoirs de négociation des producteurs avec les demandeurs et réduire les coûts de transactions ; Trois canaux (3) de distribution seront utilisés pour la vente des produits maraichers agroécologiques : vente en circuit court directement aux consommateurs finaux, vente au niveau d’un centre de groupage, et vente par Agrikoo (une plateforme qui connecte les agriculteurs aux marchés) ; Les principales activités prévues pour la mise en œuvre du plan d’affaires sont les suivantes : intensification de la production de compost de jacinthe d’eau, intensification de la production maraichère agroécologique, renforcement du circuit de commercialisation, et renforcement des capacités institutionnelles ; Pour mieux encadrer les activités des producteurs de PMA à base de jacinthe, il est souhaitable qu’ils soient regroupés au sein d’une coopérative. La coopérative établira des partenariats notamment avec ACED, l’Agence Territoriale de Développement Agricole (ATDA Pôle 7) et Agrikoo ; La coopérative envisage mobiliser des ressources auprès des partenaires au développement pour le financement de démarrage des investissements importants comme le centre de groupage. Pour les trois (3) premières années, il est projeté la mobilisation de recettes totales équivalent à 1.180.915 200 FCFA (1.800.294 euros) pour une marge brute de 514.598.400 FCFA (784.500 euros). 5 01 INTRODUCTION Au Benin, le maraichage est une importante activité agricole qui occupe des milliers de personnes dans les milieux urbains, péri-urbains et ruraux. Parmi les contraintes couramment évoquées par les maraichers, il y a le coût des fertilisants chimiques et la disponibilité des fertilisants organiques. Pour faire face à ce défi, ACED met en œuvre depuis 2013, dans la commune de Sô-Ava, une initiative d’amélioration de la production maraîchère grâce au compost de jacinthes d’eau. Cette initiative vise à développer l’innovation du compostage de la jacinthe d’eau et son utilisation en agriculture pour l’obtention de produits sains et écologiques. La commercialisation en circuit court caractérisée par une vente directe au marché des produits locaux aux consommateurs, a été également mise en place avec les maraîchers afin de réduire le circuit de commercialisation et d’améliorer le revenu des producteurs. Au regard des résultats probants de l’initiative, ACED a développé une stratégie pour sa mise à l’échelle afin d’impacter un nombre élevé de producteurs agricoles. Ce plan d’affaires est élaboré pour fournir un socle solide à la mise en œuvre de la stratégie de mise à l’échelle afin qu’elle soit rentable et durable. Le document est réparti en six (6) sections. La deuxième section présente l’opportunité d’affaire ; la troisième décrit le marché et la quatrième section présente le plan d’exécution. La cinquième partie propose un montage institutionnel pour la mise en œuvre du plan d’affaires. Enfin la dernière section présente des informations relatives aux finances. 6 02 OPPORTUNITE Les producteurs de produits maraichers agroécologiques (PMA) à base de jacinthe d’eau s’investissent depuis 2015 dans la production des fruits et légumes notamment l’amaranthe, le piment et la tomate. Au fil des années cette production devient de plus en plus importante avec l’adoption du compost de jacinthe d’eau par d’autres producteurs. Des études1 de ACED ont montré que les producteurs ne captent pas encore assez de valeur dans le circuit de commercialisation de leurs PMA. L’une des raisons d’une telle situation est la faible position du producteur dans les négociations liées au prix des PMA. Les prix fluctuent énormément au cours de l’année. Ils sont plus élevés pour les produits de contre saison que pour ceux de la période pluviale. Dans une même journée, les prix peuvent doubler. Dans leur négociation, les producteurs s’appuient le plus souvent sur le prix antérieur et sur le niveau de la demande du marché à travers le nombre d’acheteurs présents. Parallèlement, les commerçantes apprécient le niveau de l’offre du jour par l’affluence des producteurs sur le marché. Par exemple, les commerçantes essentiellement des grossistes attendent de voir l’importance des quantités offertes puis se concertent entre elles afin de fixer le prix. Dans ce jeu, les agents influents (financièrement) de chaque groupe pèsent énormément dans la conclusion d’un accord entre vendeurs (producteurs) et acheteurs. Dans la plupart des cas, ce sont les acheteurs qui dictent leurs prix aux producteurs. Dans tous les cas, le producteur négocie dans une position d’infériorité, n’ayant pas une bonne connaissance de ses coûts de production, des prix pratiqués sur d’autres marché, et de la stratégie d’achat de son partenaire commercial. Le caractère atomisé et fragmenté de l’offre et le manque de concertation entre les producteurs pour fixer des prix de référence renforcent cette situation. Une autre raison du faible profit obtenu par les producteurs est l’existence de plusieurs intermédiaires. Il existe trois (3) principaux circuits allant du producteur au consommateur. Ces circuits ont été classés en fonction de leur longueur, la longueur représentant le nombre de transactions successives qui interviennent pour relier le producteur et les consommateurs. Ils sont animés par des producteurs non affiliés à une coopérative. Ces circuits sont traditionnels et relèvent du secteur informel. 1 ACED (2018). Le marché des produits maraichers dans le Sud-Bénin : Dynamiques et Perspectives. Centre d’Actions pour l’Environnement et le Développement Durable (ACED). Novembre 2018, Bénin. https://bit.ly/2O2LFBy 2.1. PROBLÈME 7 Le circuit qui va directement du producteur au consommateur est animé par les producteurs eux-mêmes et les épouses de ces derniers. Dans ce circuit, le producteur écoule lui-même une partie de sa production sur le marché local et sur les marchés notamment dans les hôtels et restaurants. Les produits concernés par ce circuit sont la tomate, le piment et quelque fois les aubergines. Dans les hôtels, les produits écoulés sont la pomme de terre, le haricot vert et quelque fois la carotte. La vente se fait au détail. Le choix de ce circuit est donc déterminé par la nature fragile et périssable des produits dans l’optique de les mettre rapidement à la portée des consommateurs. Le second circuit est animé par les producteurs, les détaillantes et les consommateurs. Les détaillantes des marchés dans un premier cas se déplacent sur les sites de production à vélo, à moto et avec tricycle. Dans un second cas, les producteurs se déplacent vers les détaillantes dans les marchés de quartier avec leurs produits. Ces détaillantes s’intéressent à l’achat en gros. Ces produits sont ensuite vendus aux consommateurs en détail sur les différents marchés des quartiers. Le troisième circuit, beaucoup plus complexe et long, fait intervenir plusieurs acteurs à savoir les producteurs, les grossistes, les détaillantes et les consommateurs. Il existe deux (2) cas de figure comme dans le précédent. Le mouvement des grossistes est observé en début et vers la fin de la campagne maraîchère, périodes pendant lesquelles les produits sont rares. Ce mouvement est imputable à la faiblesse de l’offre et corrélativement à la cherté des produits sur le marché. Le second cas, correspond à la période d’abondance où les produits maraîchers sont livrés aux grossistes par les producteurs. Les détaillantes se déplacent vers les grossistes pour acheter les légumes. Elles se chargent ensuite de la vente au détail dans les marchés de quartier. De tout ce qui précède, il faut dire que la position du producteur de PMA dans le circuit de commercialisation lui est désavantageuse. Le faible revenu qu’il tire de ses produits constitue une menace pour ses moyens d’existence et le maintien dans un cycle infernal de pauvreté et de vulnérabilité. Pour inverser la tendance d’évolution des prix en défaveur des producteurs, il est indispensable de mettre en place un mécanisme d’agrégation de l’offre mais aussi de la demande afin de réguler les flux des produits maraîchers pour mieux contrôler les prix sur le marché surtout uploads/Finance/ business-plan-des-produits-maraichers-0.pdf

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  • Publié le Nov 06, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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