COURS D’ECONOMIE A L’INTENTION DES CANDIDATS AU CONCOURS DE L’ENAM Extrait du B

COURS D’ECONOMIE A L’INTENTION DES CANDIDATS AU CONCOURS DE L’ENAM Extrait du Bréviaire d’Economie pour candidats à l’ENAM, 4ème édition Par Fabrice ASSOUMOU ZAMBO Inspecteur des Prix Poids et Mesures Doctorant en sciences économiques, Université de Yaoundé II-soa E-mail : fabriceassoumouzambo@yahoo.fr 1 Première partie : Considérations d’ordre générale Thème 1 : Méthodologie de la dissertation économique au concours de l’ENAM Thème 2 : Les grands courants de pensée ou théories économiques Deuxième partie : Analyse des principaux problèmes économiques des pays Thème 1 : La croissance économique Thème 2 : Le développement Thème 3 : Le sous-développement et la pauvreté Thème 4 : Le chômage et l’emploi Troisième partie : Grands thèmes d’actualité économique au Cameroun Thème 1 : Le partenariat public privé au Cameroun Thème 2 : La régulation de l’Economie par l’Etat Thème 3 : Les accords de partenariat économique (APE) : une analyse en contexte camerounais Thème 4 : L’Economie numérique au Cameroun Thème 5 : Le budget de l’Etat 2 THEME 2 : LES GRANDS COURANTS DE PENSEE OU THEORIES ECONOMIQUES Le mot économie inventé en 1615 par le mercantiliste Antoine de Montchrestien a une origine étymologique de deux mots grecs : « oikos » et « nomos » qui signifient la gestion de la maison. Cette conception fut élargie à l’administration de la cité toute entière. Pourtant, pour gérer les hommes, il faut gérer les ressources ; or, celles-ci sont rares. La science économique étudie donc la manière donc les ressources sont allouées et réparties entre les individus dans la société. C’est pourquoi on la considère comme la science de la gestion des ressources rares en vue du bien être général. Mais aucune définition ne saurait être complète pour être universalisée. C’est ainsi que John Stuart Mills considère l’économie comme la science pratique de la production, de la consommation et de la distribution des richesses. L’économiste français Germain Garnier quant à lui pose que l’économie est une « science de la richesse » c’est-à-dire, une science qui étudie comment la richesse doit être le plus rationnellement produite, échangée, repartie, employée dans l’intérêt des individus et de la société toute entière. Tout bien considéré, l’économie est donc partout et chaque jour, les sujets économiques occupent une place importante dans les médias, de sorte que certains disent que l’économique a pris le pas sur le politique. Parmi les problématiques soulevées par cette discipline, nous avons par exemple : la croissance, le chômage, le développement, l’emploi, l’émergence, la pauvreté, les investissements, etc. L’économie a donc à traiter de multiples questions : - certaines ont trait aux individus ou aux groupes d’individus. C’est la microéconomie qui étudie le comportement des agents économiques pris individuellement (individus, ménages, entreprises…) ; - d’autres questions ont trait à l’économie dans son ensemble, sans distinction des entités qui la composent. C’est la macroéconomie qui s’intéresse au comportement de l’économie dans son ensemble et à celui de variables agrégées telles que le chômage global, la production totale, la croissance de l’économie, le niveau général des prix… Aussi, l’économie, en tant que discipline, est bâtie sur un ensemble de théories fournissant des explications alternatives aux problèmes économiques contemporains. L’histoire de la pensée économique permet de mettre en évidence plusieurs théories ou 3 courants de pensée économique. La présente thématique consiste à analyser quelques-unes en insistant sur le courant libéral (A), le courant keynésien (B) et le courant monétariste (C). A. Le courant libéral Il convient d’abord d’évoquer les précurseurs du courant libéral (1) avant de présenter les différentes théories de ce courant (2). 1. Les précurseurs du courant libéral Le mercantilisme et la physiocratie sont les deux écoles de pensée qui peuvent être considérées comme étant les précurseurs du courant libéral. a. Mercantilisme Représentants : Jean Bodin, Antoine de Montchrestien, Jean Baptiste Colbert, Robert Cantillon, David Hume, William Petty. Pour ce courant monarchique, la richesse et la puissance d’un Etat reposent sur la richesse et la puissance de son prince. Il faut donc à tout prix vendre en achetant le moins possible pour permettre une entrée d’or dans le pays. Ce courant prône donc le commerce. b. Physiocratie Représentants : François Quesnay, Mirabeau, Dupont de Nemours, Robert Turgot Les physiocrates reconnaissent déjà les bienfaits de la propriété privée mais restent tout de même pré-libéraux à cause de leur considération que l’agriculture est la seule activité productive car la production agricole étant supérieure à la « richesse avancée », on peut dégager un résultat net ce qui n’est pas le cas de l’artisanat par exemple qui ne fait que transformer la richesse sans l’augmenter. Pour les physiocrates, les artisans ont donc une activité stérile. 2. Principales théories du courant libéral D’une manière générale, les libéraux estiment que l’Etat perturbe le marché qui doit se réguler par lui-même. Chaque individu cherche à satisfaire son intérêt personnel en s’appuyant sur la propriété privée. Le courant libéral est composé de la théorie classique et de la théorie néoclassique. a. La théorie classique 4 Les fondateurs de cette théorie sont : Adam Smith, David Ricardo, John Stuart Mills, Jean Baptiste Say et Thomas Robert Malthus. Ces auteurs sont pour le libre-échange et pensent que l’Etat ne devrait pas intervenir dans la sphère économique au même titre que les entreprises privées. Son rôle doit se limiter à ses missions régaliennes (justice, police, armée, diplomatie, émission de la monnaie). On parle ainsi de l’Etat non interventionniste ou de l’Etat gendarme ou encore de l’Etat régulateur. b. La théorie néoclassique Les principaux auteurs de ce courant sont : Carl Menger, Stanley Jevons et Léon Walras. Bien qu’ils approfondissent et rénovent la pensée classique, ces derniers défendent les mêmes idées que les auteurs classiques. Les questions qui les intéressent sont entre autres : comment se forment les prix des biens et des facteurs de production ? Comment la richesse produite est-elle répartie entre les facteurs de production ? (Salariés, propriétaires, Etat). B. Le Courant keynésien Ce courant a pour chef de file John Maynard Keynes. Dans son livre intitulé Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie publié en 1936, cet économiste britannique s’oppose au courant libéral et pense que le marché, livré à lui-même, peut générer des crises et du chômage. L’Etat devrait donc intervenir dans la sphère économique au même titre que les entreprises privées afin d’assurer le plein emploi et soutenir la croissance. Ainsi, l’Etat peut relancer la croissance économique en augmentant ses investissements (dépenses publiques d’investissement) ou en favorisant la consommation (à travers la diminution des impôts ou l’augmentation des transferts sociaux) : c’est un Etat interventionniste ou un Etat providence. C. Le monétarisme Le monétarisme est né dans les années 1950 et il se pose comme une alternative à l'analyse keynésienne. Son chef de file est Milton Friedman, prix Nobel d’économie en 1976. L'essentiel de l'analyse monétariste réside dans l'excès d'émission monétaire comme explication centrale de l'inflation. La lutte contre l'inflation repose donc sur la politique monétaire. 5 THEME 3 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE La croissance économique constitue, pour un pays, un enjeu de première importance car c'est elle qui conditionne l'amélioration du niveau de vie de ses habitants. Elle représente, pour les pouvoirs publics, l'objectif principal de la politique économique. En effet, le taux de croissance économique apparait chaque année comme un indicateur de réussite ou d’échec pour un pays donné. On peut définir la croissance économique comme l'augmentation soutenue, sur une période longue, de la production de biens et de services d'un pays. Pour l’économiste français François Perroux, la croissance est définie comme « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels ». Elle est mesurée quantitativement par l’augmentation du produit intérieur brut (PIB) exprimé en termes réels. L’analyse du concept de croissance que nous nous proposons de faire ici appelle cinq (5) principaux arrêts à savoir : - typologie de croissance économique (I) ; - sources ou facteurs de la croissance économique (II) ; - bien-fondé et limites de la croissance économique (III) ; - les conditions pour faire de la croissance économique un levier du développement (IV); - principaux freins à la croissance économique des pays d’Afrique noire (V). I. TYPOLOGIE DE CROISSANCE ÉCONOMIQUE 6 Selon l'utilisation qui est faite des facteurs de production et des fruits même de la croissance économique, on distingue : - la croissance extensive : elle renvoie à une augmentation du PIB réel due à l’augmentation du volume des facteurs de production. - la croissance intensive : elle désigne une augmentation du PIB réel sans augmentation du volume des facteurs de production. Elle correspond à des gains de productivité obtenus par des changements structurels, l’amélioration de la qualité, la rationalisation des méthodes, etc. - la croissance appauvrissante: mise en exergue par l’économiste indo-américain Jagdish Bhagwati, elle désigne une croissance qui ne parvient pas à satisfaire les besoins de la population. De manière plus simple, on assiste à une augmentation de la richesse nationale (PIB) mais, cet accroissement entraine plutôt une stagnation voire, une aggravation de uploads/Finance/ cours-d-x27-e-conomie.pdf

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  • Publié le Mai 18, 2022
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