Institut International de Management (IIM) Préparé et présenté par : Monsieur B
Institut International de Management (IIM) Préparé et présenté par : Monsieur BOUDA Mahamadou, Economiste- Financier Année académique 2018-2019 Cours d’Economie Générale Cours de M.BOUDA, Economiste-Financier, Enseignant d’Economie Générale à l’IIM Page 1 Tel. 90410799/97026215 Chapitre 1 : Croissance et Développement économique La croissance économique diffère du développement, c’est pourquoi il s’avère nécessaire de définir clairement ces concepts avant d’analyser les indicateurs de leur mesure. 1.1 La croissance économique 1.1.1 Définition Dans son ouvrage ’’L’économie du 20ème siècle’’, 1961, l’économiste français François Perroux définit la croissance comme « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues, chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi-décennaux, d’un indicateur de dimension pour une nation, le produit global net en terme réel ». La croissance économique traduit donc la variation quantitative, durable, autoentretenue et non réversible de la production de biens et services. Elle peut être, aussi, définie comme étant l’augmentation soutenue, pendant une période longue, des grandeurs économiques (production, investissement, épargne, etc.). La croissance se distingue de l’expansion par la durée. L’expansion étant définie comme une phase ascendante du cycle économique caractérisée par l’augmentation du volume de la production et la demande pendant une courte ou moyenne durée. Elle se différencie aussi de la dépression qui est une phase du cycle économique caractérisée par une contraction cumulative de l’activité : baisse du volume de la production et de la demande, baisse des revenus réels et une montée du chômage. Pour mesurer la croissance économique d’un pays, les économistes utilisent généralement le produit intérieur brut (PIB). Le PIB désigne la valeur de l’ensemble des biens et services finals marchands et non marchands produits par un pays au cours d’une période donnée (généralement l’année). On utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indicateur de l’amélioration du niveau de vie (quantité de biens et services dont peut disposer un individu, un ménage ou un groupe social, en fonction de ses ressources). On distingue trois (03) approches de calcul du PIB : - Optique de la production PIB = ∑ VAB + TVA + DD avec ∑ VAB = Somme des valeurs ajoutées brutes ; TVA = Taxe sur la valeur ajoutée et DD = droits de douanes. - Optique du revenu PIB = ∑ Revenus salariaux + EBE + T (Y, M) – Subventions d’exploitation avec EBE = Excédent brut d’exploitation et T (Y, M) = Impôt sur le revenu et les importations - Optique de la dépense Cours de M.BOUDA, Economiste-Financier, Enseignant d’Economie Générale à l’IIM Page 2 Tel. 90410799/97026215 PIB = Cf + I + G+ X – M avec Cf = Consommation finale ; I = Investissements (Variation des Stocks et Formation Brute du Capital Fixe) ; X = Exportations ; G = Dépenses de l’Etat et M = Importations Remarque : L’identité comptable entre le revenu, la production et la dépense d’un pays ouvert à l’extérieur est telle que : Ressources = Emplois Les ressources étant constituées de la production nationale (PIB) et des importations (M) Emplois étant l’utilisation qui en a été faite des ressources : Cf ; I ; G ; X. PIB + M = Cf + I + G + X 1.1.2 Facteurs de la croissance Par facteur de la croissance, on entend tout ce qui peut avoir un effet immédiat et quasi-mécanique sur la croissance. Les facteurs de la croissance agissent essentiellement sur l’offre (production) des biens et services. Traditionnellement, les principaux facteurs de croissance sont: - Le facteur travail (en quantité et en qualité) : la croissance est possible grâce à une augmentation de la quantité de travail disponible ou par une augmentation de la qualité du facteur travail utilisé; - Le facteur capital : la croissance se traduit par des Investissements qui viennent accroître ou améliorer le stock de capital technique disponible, ce qui permet une augmentation des quantités de biens et services produits ; - Le progrès technique : il accroît la productivité des facteurs de production utilisés. Près de la moitié de la croissance économique des pays développés serait le fait de ce progrès technique ; - Les ressources naturelles : elles peuvent influencer positivement ou négativement la croissance selon la manière dont elles sont utilisées. 1.1.3 Types de croissance On a constaté qu’à des périodes différentes, ou d’un pays à l’autre, la croissance ne repose pas nécessairement sur les mêmes facteurs. Ainsi, en fonction de l’importance relative des différents facteurs, on distingue : - La croissance extensive : qui est une croissance qui repose essentiellement sur l’augmentation des quantités de facteurs de production; - La croissance intensive : elle est due à l’amélioration de la productivité des facteurs, grâce au progrès technique et à l’élévation du niveau de qualification de la main d’œuvre. Ce type de croissance est surtout observée dans les pays développés ; - La croissance inclusive : elle prend en compte trois aspects dont la répartition géographique des biens et services, l’équité dans l’accès aux ressources selon l’âge et la prise en compte du genre. Cours de M.BOUDA, Economiste-Financier, Enseignant d’Economie Générale à l’IIM Page 3 Tel. 90410799/97026215 1.1.4 Etapes de la croissance Walt Whitman ROSTOW (économiste américain), dans son ouvrage intitulé Les étapes de la croissance économique (1960), distingue cinq (05) différentes étapes dans la réalisation de la croissance économique. La société traditionnelle caractérisée par une économie primitive marquée par la faible progression des techniques de production employées, mais aussi par la part essentielle du secteur agricole ; La deuxième étape est celle des conditions préalables au décollage. Elle est caractérisée par un développement de l’épargne et de l’investissement conduisant à une augmentation de la productivité dans l’agriculture et la naissance de l’industrie. Elle est aussi marquée par une expansion des marchés mondiaux, une formation de l’Etat-Nation centralisateur et efficace, l’apparition d’une nouvelle classe dirigeante (sur le plan économique et politique) et la libération de l’esprit d’entreprise. Le take-off ou décollage : C’est l’étape la plus décisive marquée par une augmentation du taux d’investissement de 5 à 10% du revenu national permettant à l’industrie naissante de jouer un rôle moteur. La marche vers la maturité : C’est la poursuite et l’ancrage profond du take-off. Le taux d’investissement s’élève à 20% du revenu national et le progrès technique se généralise. L’ère de la consommation de masse : Les besoins fondamentaux de la population sont satisfaits, l’industrie a atteint sa maturité et le secteur des services se développent rapidement. Bien qu’il accorde un rôle de premier plan à l’industrialisation et établit un lien entre investissement, croissance et développement, le modèle de Rostow présente quelques lacunes. 1.2 Le développement économique 1.2.1 Définition Selon François Perroux, le développement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire accroitre cumulativement et durablement son produit réel global ». A cet effet, le développement implique une amélioration non seulement du niveau de vie mais aussi du bien être de toute la population et se traduit par une amélioration des capacités humaines (meilleurs santé, éducation, eau potable) et donc une augmentation de la productivité, c'est-à-dire l’amélioration de la capacité productive (le rendement) de chaque travailleur qui peut alors travailler plus et mieux. Cours de M.BOUDA, Economiste-Financier, Enseignant d’Economie Générale à l’IIM Page 4 Tel. 90410799/97026215 Le développement économique désigne, également, l’ensemble des transformations techniques, sociales, démographiques, culturelles, sanitaires et institutionnelles d’une population qui accompagnent une longue croissance. 1.2.2 Les indicateurs du développement Plusieurs indicateurs permettent de mesurer le développement économique et humain. Le plus généralement utilisé est l’Indice de Développement Humain (IDH). C’est un indicateur de développement élaboré par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et calculé chaque année depuis 1990 pour classer les pays en fonction de leur niveau de développement humain. De caractère composite, l’IDH a une dimension à la fois économique et sociale. Il est sans unité et est compris entre 0 et 1. Plus l’IDH d’un pays est proche de 0 moins bien développé il est et plus son IDH est proche de 1, mieux développé il est. Le PNUD classe les pays du monde selon le schéma suivant : ✓ pays à développement humain élevé IDH ≥ 0,8 ✓ pays à développement humain moyen 0,5 ≤ IDH ≤ 0,8 ✓ pays à développement humain faible IDH ≤ 0,5. Autrement dit, un pays sort de la pauvreté si son IDH est supérieur à 0,5. 1.2.2.1 Composantes de l’IDH L’IDH comprend trois (03) composantes : Longévité et santé, mesurées par l’espérance de vie à la naissance (c’est-à-dire le nombre d'années qu'un nouveau-né devrait vivre si les règles générales de mortalité au moment de sa naissance devaient rester les mêmes tout au long de sa vie). Valeur minimale = 25 ans Valeur maximale = 85 ans Niveau d’instruction et accès au savoir, mesurés par le taux d’alphabétisation des adultes (pour les 2/3 de cet indice) et le taux brut de scolarisation (pour 1/3). Valeurs extrêmes : 0 et 100%, pour les deux. Niveau de vie, mesuré par le PIB/tête en Parité de Pouvoir d’Achat (PPA). Valeur minimale = 100 dollars Valeur maximale uploads/Finance/ cours-d-x27-economie-generale-bts-ii-iim.pdf
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- Publié le Aoû 14, 2022
- Catégorie Business / Finance
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