Cours Relations Economiques Internationales Semestre 6, Economie et Gestion Cha
Cours Relations Economiques Internationales Semestre 6, Economie et Gestion Chapitre II- Dotations factorielles et échange international Dans le modèle ricardien, un seul facteur de production (le travail) est retenu. Dans le modèle que nous venons de présenter, ce sont les ressources économiques totales du pays qui expliquent la spécialisation. La base explicative de la spécialisation est le coût d’opportunité. C’est –à- dire l’opportunité de consacrer les ressources à une production donnée en abandonnant une autre moins profitable. Avec le développement de la pensée néoclassique, le commerce international sera expliqué par une ressource particulière: les dotations factorielles. - une explication plus réaliste du commerce international doit donc prendre non seulement la productivité du travail, mais aussi les différences de disponibilité des autres facteurs de production, comme la terre, le capital et les ressources naturelles. Un autre modèle dans lequel les différences de dotations en facteurs de production sont la source unique des échanges. Ce modèle permet de montrer que les avantages comparatifs sont déterminés par: - l’interaction des dotations factorielles: l’abondance relative des facteurs de production; - et de la technologie de production: l’intensité relative en facteurs de production des différents biens. Ce modèle qui constitue l’une des théories les plus importantes de l’économie internationale porte le nom des deux économistes suédois: Eli Hecksher et Berti Ohlin. Paul Samuelson a aussi largement contribué a formaliser les intuitions développées par Hecksher et Ohlin. D’où le nom du modèle HOS, appelé aussi théorie des proportions des facteurs, ou encore modèle factoriel. I – La loi des proportions de facteurs 1° Les hypothèses de base du modèle HOS: Le modèle HOS repose sur les hypothèses suivantes: • deux pays qui produisent deux biens avec des fonctions de productions à facteurs substituables, le capital et le travail; • les fonctions de production sont à rendements d’échelle constants et à productivités marginales factorielles décroissantes; • il n’existe aucun renversement d’intensité factorielle; • la concurrence pure et parfaite existe sur tous les marchés; • les deux facteurs sont au plein emploi et leur allocation entre les deux branches répond au critère d’optimalité, au sens où elle permet d’obtenir des productions maximales; • les préférences des consommateurs sont identiques et homothétiques: si les prix relatifs sont invariables, toute modification du revenu de x% engendre des modifications des consommations de tous les biens de x %. • les technologies de production sont identiques et connues de tous ; • les biens sont parfaitement mobiles ; • les F.P. sont parfaitement immobiles (si les F.P. étaient mobiles, les travailleurs quitteraient aller dans le pays où les salaires horaires sont plus élevés). 2° L’abondance relative en facteurs: La loi des proportions de facteurs: « chaque pays se spécialise dans son facteur relativement le plus abondant ». L’abondance ne concerne pas le volume absolu ou la valeur absolue des facteurs dont dispose le pays. Ex: soit 3 économies (A, B et C), et les facteurs travail (w) et capital (k) et k/L. Les 3 économies sont hiérarchisées: - l’une est fortement dotée en capital (A); - une économie intermédiaire (C); - une 3ème économie moins dotée en capital (B). En terme absolu, l’économie (C) dispose de la plus grande quantité de travail et de capital. L’abondance factorielle relative entre deux pays est définie comme le rapport entre les stocks de capital et de travail des deux pays à un moment donné. Si le pays (A) dispose de plus de capital par travailleur que le pays (B), on dit que le pays (A) est plus abondamment en capital: (k/L)A > (k/L)B. C’est la dotation relative qui va être importante dans ce modèle car la dotation relative des facteurs à l’autarcie va déterminée l’offre relative des facteurs et donc leur prix relatif à l’équilibre, dans ce modèle où les demandes sont identiques. A l’autarcie, le pays (A) sera relativement abondant en capital, ce qui impliquera une rémunération relative plus faible de ce facteur. 3° L’optique du théorème HOS: Dans l’optique HOS, la nation se définit par ses dotations factorielles: c’est l’abondance ou la rareté relative en facteur qui caractérisent la nation. 4° Dotations, intensités factorielles et spécialisation: Dans le modèle HOS, il y a deux types de différences: - Une différence de dotations factorielles entre les pays; - Une différence d’intensités factorielles entre les secteurs: qui permet aux pays de tirer avantage de leur différence d’abondance factorielle. Les biens utilisent les facteurs dans des proportions différentes, ce qui donne une incitation aux pays d’utiliser les ressources qu’ils ont en abondance pour produire le bien qui en demande beaucoup (se spécialiser dans la production du bien intensif dans le facteur relativement abondant, donc relativement bon marché). On appelle intensités factorielles les rapports entre le capital et le travail dans chaque branche: k/L. La production d’un bien X est relativement intensive en capital si le rapport capital sur travail utilisé dans la production de bien est supérieur au même ratio dans l’autre secteur: (k/L)x>(k/L)y . En théorie, il est possible que l’ordre des intensités factorielles soit inversé pour différents rapports de prix de facteurs. On aurait alors: (k/L)y>(k/L)x pour un certain rapport w/r (rapport des coûts de travail et de capital) et (k/L)y<(k/L)x pour un autre rapport des rémunérations. Cette possibilité pose des problèmes pour le théorème HOS et suppose l’irréversibilité des intensités factorielles. Cela signifie que la production de chaque bien utilise dans des proportions différentes les deux facteurs de production et qu’un bien est toujours plus intensif que l’autre bien dans un même facteur et cela quel que soit les coûts relatifs de ces facteurs. Il y a donc de différence des deux biens due aux différences des intensités factorielles. - Un produit intensif en capital peut être produit à moindre coût dans le pays où le capital est relativement plus abondant que le travail. Ex: - soit deux facteurs de production: travail et capital; - Deux pays: France (machines) et Espagne (agrumes). k, w, k/L. • En France, l’industrie des machines est plus capitalistique que celle des agrumes, c –à- d, que les agrumes sont moins intensifs en capital que les machines. • En Espagne, les agrumes sont plus intensifs en travail. L’identité de la fonction de production « par tout le monde, les agrumes sont riches en travail et les machines sont relativement intensives en capital ». Ceci n’empêche pas les économies d’utiliser les techniques de production différentes en fonction de leur propre abondance factorielle et des prix relatifs des facteurs. Le travail est relativement plus abondant en Espagne et moins cher qu’en France. Les productions espagnoles d’agrumes comme des machines incorporent relativement plus de travail que les fabrications françaises. Des différences d’abondance des facteurs entre pays et d’intensités factorielles entre secteurs, forment la base des incitations à l’échange entre les deux nations. Elles déterminent les processus de spécialisation et expliquent aussi les modifications liées à ces phénomènes. Spécialisation: « Un pays a intérêt à se spécialiser dans des productions et des exportations qui incorporent de manière intensive les facteurs de production pour lesquels il est relativement mieux doté. Au contraire, il a tout intérêt à importer des productions incorporant des facteurs pour lesquels il est moins bien doté ». Chaque pays possède une dotation plus ou moins avantageuse en facteur capital, travail ou en ressources naturelles. Il s'ensuit au niveau mondial une égalisation des prix des facteurs de production. II – L’effet de l’ouverture (de l’échange) sur la distribution des revenus A – Le théorème d’égalisation des prix des facteurs: En autarcie, soit un pays I (Vêtements) et un pays II (Automobiles): spécialisation dans les secteurs pour lesquels les facteurs de production sont les plus abondants. Les prix relatifs sont différents et le prix des Automobiles est plus bas dans le pays II. Avec l’ouverture à l’échange international, les prix des biens tendent à s’uniformiser et chaque pays va tendre à se spécialiser : I en Vêtements et II en Automobiles. L’ouverture au commerce tend à faire converger les prix relatifs : le prix de V va donc augmenter dans le pays I et diminuer dans le pays II et inversement dans le pays II. La hausse des prix de V dans le pays I fait diminuer la demande et augmenter l’offre qui est écoulée via l’échange international. - Lorsqu’un pays passe de l’autarcie au libre échange, le facteur relativement plus utilisé par la branche dont le prix relatif augmente bénéfice d’une augmentation de sa rémunération et l’autre facteur voit sa rémunération diminuer. Théorème HOS: « Avec l’instauration de libre échange entre deux pays, les prix réels des facteurs ont tendance à s’égaliser si les deux économies continuent à produire les deux biens et à les échanger. Cette tendance se prolongera jusqu’à l’égalisation des prix des facteurs entre les partenaires ». L’accroissement du prix relatif du bien pour lequel le pays a un avantage comparatif augmente la rémunération du facteur de production qui est utilisé intensivement dans la production. La convergence dans les prix relatifs conduit aussi à une convergence dans les rémunérations des facteurs de production (salaire horaire et coût uploads/Finance/ cours-rei-dotations-factorielles.pdf
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- Publié le Mai 25, 2021
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