Partie 3 – Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points) La c

Partie 3 – Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points) La croissance économique est –elle compatible avec la préservation de l’environnement ? Document 1 : Intensité énergétique de l'économie, en kg d'équivalent pétrole par 1 000 euros de PIB Source : Alternatives Economiques Hors-série n° 102 - octobre 2014 Document 2 : Source : Le Monde , Octobre 2015 Document 3 : Correction : Attentes Compréhension du sujet : Consignes Est-elle … ? Question type d’un énoncé débat Compatible : conciliable Connaissances Croissance économique Développement durable Soutenabilité Soutenabilité faible/forte Lecture des statistiques Coefficient de Gini : concentration Décile Disparité Dispersion Calculs Calculs d’évolution Organisation de la réponse Plan type d’un énoncé débat : oui, mais ou non, mais Hors-sujet Ne pas relier les 2 aspects du sujet : croissance économique et préservation de l’environnement Ne présenter qu’une partie de l’argumentation : la croissance compatible ou non avec la préservation de l’environnement La COP21 qui a eu lieu du 30 novembre au 12 décembre a donné naissance à l’accord de Paris, premier texte universel pour contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement au-dessous de 2 °C. Son entrée en vigueur est prévue en 2020. Cet accord montre que la plus grande partie des pays du monde est consciente des conséquences négatives que pourrait entraîner le réchauffement climatique. Celui-ci semble en partie résulter de la croissance économique que l’on peut définir comme F.Perroux par l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues (chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi décennaux) d’un indicateur de dimension : pour une nation le produit global net en termes réels. Cette dégradation de l’environnement est-elle uniquement ponctuelle ? Dans un avenir proche pourrait-on avoir à la fois de la croissance et un environnement préservé ? Ou bien les atteintes à l’environnement sont-ils irréversible ? Il faudrait alors choisir entre croissance économique et développement durable.  Aujourd’hui, une corrélation négative entre croissance économique et détérioration de l’environnement On remarque une corrélation entre croissance économique, émissions de CO2 et augmentation de la température moyenne.  Plus le PIB/hab est élevé, plus les émissions de CO2/hab sont élevées. Le Congo a un PIB/hab de 5000$ (en PPA) et émet 500 tonnes de CO2. Le Luxembourg a un PIB/hab de 100 000$ et émet 15000 tonnes de CO2/hab. L’augmentation des émissions de CO2 est plus rapide que l’augmentation du PIB : le PIB/hab de l’Inde est 5 fois supérieur à celui de l’Ethiopie, mais elle émet 10 fois plus de CO2 par habitant.(doc 3)  L’augmentation des émissions de CO2 a alors généré depuis deux siècles une augmentation de la température moyenne. On note ainsi une corrélation positive entre augmentation des émissions de CO2 et température moyenne (doc 2). Certes jusqu’en 1910, l’augmentation lente des émissions de CO2 (multipliées par 2 entre 1850 et 1910) est corrélée avec une diminution de la température mondiale. Mais depuis cette date, les émissions de CO2 augmentent de manière exponentielle : elles étaient de 10 milliards de tonnes en 1950, 35 en 2014.Parallélement la température moyenne augmente de plus en plus : la température moyenne en 2014 est supérieure de plus de 1 degré à ce qu’elle était en 1950. Ces corrélations signifient-elles qu’il faille choisir entre croissance économique et préservation de l’environnement ? Pas obligatoirement d’après les tenants de la soutenabilité faible, forcément pour les tenants de la soutenabilité forte.  Qu’est-ce-que la soutenabilité ? Solow définit la soutenabilité comme le fait de conserver dans le temps « une capacité généralisée à produire du bien-être économique » et plus précisément de « doter les générations futures de tout ce qui sera nécessaire pour atteindre un niveau de vie au moins aussi bon que le nôtre et pourvoir pareillement aux besoins de la génération qui suivra. La soutenabilité dépend de la quantité de capitaux dont dispose une population. On distingue alors plusieurs types de capitaux. Le capital naturel regroupe les ressources diverses de la nature susceptibles d’engendrer un service productif (richesses de la mer, du sol, du sous-sol...). Le capital physique est un bien produit dans le passé par l’homme et utilisé comme moyen de production (bâtiment, machine, matériel…). Le capital humain peut aussi faire l’objet d’une accumulation par l’homme et regroupe les capacités physiques, intellectuelles d’un individu ou d’un groupe d’individus ; il peut être accumulé par la formation, initiale ou professionnelle. Le capital social est une notion empruntée à la sociologie : il s’agit du réseau de relations d’un individu ou d’un groupe, qui peut être considéré aussi comme une ressource mobilisable. Le capital institutionnel regroupe les institutions qui sont l’ensemble des contraintes humaines qui structurent les interactions politiques, économiques et sociales.  Les tenants de la soutenabilité faible : la croissance économique et la préservation de l’environnement sont conciliables Pour les tenants de la soutenabilité faible, la dégradation actuelle de l’environnement est réelle, mais elle n’est que transitoire. Car la nature est un capital productif comme les autres et il peut être remplacé par d’autres formes de capital. C’est ce que démontrent Grossman et Krueger avec la courbe de Kuznets de l’environnement. Dans un premier temps, l'augmentation de la production dégrade l'environnement (l'effet d'échelle domine, pour reprendre la terminologie de Grossman et Krueger : pour produire plus les entreprises utilisent davantage de matières premières et polluent plus). Les entreprises sont peu efficaces et pour produire plus gaspillent de l’énergie. En Italie, entre 2001 et 2003, l’intensité énergétique pour créer 1000 euros de richesse est passée de 120 à 130 tep (doc 1). La croissance entraîne donc une dégradation de l’environnement, comme on le constate aujourd’hui. Mais, dans un second temps, la croissance réduirait les dégradations environnementales. Plusieurs explications sont avancées. La raréfaction des ressources naturelles entraîne une augmentation de leur prix. Les entreprises dont l’objectif est de faire le maximum de profit vont innover pour trouver des produits substituables ou mettre en œuvre des processus moins gourmands en énergie. Ainsi, le progrès technique, qui permet de repousser les limites de la croissance économique, résout aussi les problèmes sociaux et environnementaux. Entre 2001 et 2002, la quantité d’énergie utilisée pour créer 1000 euros de richesse diminue fortement dans de nombreux pays : l’intensité énergétique est divisée par 1.4 au Royaume-Uni, 1.25 pour l’Allemagne (doc 2). L'effet technique l'emporte : les entreprises économisent les matières premières et polluent moins tout en produisant davantage. Cet effet est renforcé par le changement de valeurs de la population résultant de la croissance : quand les ménages sont pauvres, leur objectif est d’assurer leur satisfaction matérielle. Avec la croissance, celle-ci est acquise et leurs revendications ne sont plus les mêmes .Ils ne souhaitent plus avoir de nouveaux biens, mais ont des demandes qualitatives : égalité, meilleur environnement. . La protection de l’environnement est donc un bien supérieur dont l’élasticité-revenu est supérieure à 1.La population va donc faire pression sur les entreprises pour qu’elles fassent des efforts. A cet effet s’ajoute l’effet de composition : la transformation de la demande générée par la hausse du PIB/hab. D’après les lois d’Engel, quand le revenu augmente, la part du budget consacré aux dépenses de biens matériels diminue au profit de la demande de services. Or celle-ci est nettement moins polluante et gourmande de ressources naturelles que la production de biens .La croissance se traduit donc automatiquement par une réduction de la pollution. On remarque ainsi que le Luxembourg a un PIB/hab plus élevé que les Etats-Unis, mais leur émissions de CO2 /hab sont identiques. De manière générale, à partir de 10 000£ de PIB/hab, l’augmentation du PIB/hab est plus rapide que celle des émissions de CO2. Le PIB/hab du Royaume-Uni est 1.5 fois supérieur à celui de la Russie, mais les émissions de CO2 par habitant sont proches (doc 2). Ainsi, la dégradation de l’environnement engendrée par la croissance ne serait qu’une étape ; mais, dans le futur, croissance économique et préservation de l’environnement seraient compatibles.  Les tenants de la soutenabilité forte : croissance économique et protection de l’environnement sont inconciliables Mais les partisans de la « soutenabilité forte » ne partagent pas cet optimisme. En effet, le progrès technique n’est pas suffisant pour résoudre les défis auxquels le monde est confronté : il permet certes d’économiser les ressources, mais les gains dus au progrès technique se révèlent insuffisants .On constate que cette réduction de l’intensité énergétique génère un effet rebond. Les gains d’efficacité entraînent une baisse des prix : les pays, profitant de ces gains de d’efficacité, vont consommer davantage de ressources pour produire davantage (ex les 4-4 gros consommateurs d’énergie). Certes, on gagne en termes d’intensité unitaire, mais on perd en termes d’énergie totale utilisée. Ensuite, les tenants de la soutenabilité faible développent une autre conception du capital naturel. Celui-ci n’est pas un capital comme les autres. Le capital naturel n’a pas seulement une fonction économique, il ne sert pas seulement à produire. Il assure aussi des fonctions extra-économiques et est indispensable à l’existence des hommes. Dans ces conditions, le capital naturel ne peut être remplacé par d’autres Les atteintes au capital naturel uploads/Finance/ ec3-croissance-economique-et-preservation-de-l-x27-environnement.pdf

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  • Publié le Oct 23, 2022
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