Proudhon et la propriété Introduction Il arrive parfois que certaines personnes
Proudhon et la propriété Introduction Il arrive parfois que certaines personnes construisent un monde à leur manière à partir d'éléments de leur proximité, qu'ils réinterprètent selon leur vision du monde et leur ressenti à son égard ; cela mène souvent à des théories qui peuvent paraître farfelue aux yeux des communs. Tel est le cas de Pierre-Joseph Proudhon. Fils ainé d'un couple d'ouvriers brasseurs de Besançon, il n'est pas élevé dans un milieu social assez aisé pour lui permettre d'entreprendre les études qui auraient convenues à son intelligence. Dès son plus jeune âge, Proudhon est donc forcé de travailler : entre 5 et 11 ans il est gardien vacher dans les champs pour aider sa famille à subvenir à ses besoins. Malgré cela, ses parents détectent très vite l'intelligence de leurs fils ; il parvient à entrer au collège grâce à une bourse d'étude mais il n'aura pas les moyens nécessaire pour l'inscription à l'examen du baccalauréat. A l'âge de 18 ans, il devient typographe, métier dans lequel il va peu à peu lui-même construire sa propre culture au gré des articles ou livres qu'il corrige et qu'il imprime. Toute son enfance et son adolescence est donc marquée par la pauvreté, l'inégalité et l'injustice. Son premier ouvrage : Qu'est-ce que la propriété ? apparaît donc comme une synthèse de son expérience personnelle, de ses analyses et lectures. L'ouvrier typographe autodidacte croyait bien plus dans une société plus frugale mais de même plus égalitaire, une société non répressive. En effet, Proudhon a subit toute sa vie la violence répressive de l'État au nom de la raison. Il fut en effet plusieurs fois conduit en prison ou poussé à l'exil par ses prises de position. Œuvre de jeunesse, Qu'est-ce que la propriété déclencha une véritable polémique lors de sa parution en 1840. En effet, la première moitié du XIXe siècle est reconnu comme étant l'une des périodes aux conflits sociaux les plus violents et les plus poussés, mais aussi les plus porteurs de grandes nouveautés politiques pour la société : c'est au cours des années 1840 que la classe ouvrière prend conscience qu'elle existe et qu'elle possède un poids politique non négligeable, alors qu'elle était désunie avant 1830. Les années 1830/1840 sont les années de l'apogée des socialismes, qu'ils soient utopistes ou non. Blanc, Saint-Simon, Fourier ont foi en l'Homme et en ce qu'il peut accomplir. Ils croient au Progrès ; et surtout, en ce que le monde peut changer grâce aux idées. Lui-même conscient de l'énormité de sa thèse, énoncée à une époque où la propriété est au même titre que l'égalité et la liberté, l'un des pilier de la République bourgeoise française, Proudhon cherche néanmoins à prouver et à affirmer des idées simples et nouvelles. Les premières ligne de « Qu'est ce que la propriété ? » ici présentée pourraient se découper en deux partie : comme cet écrit est avant tout un écrit théorique, on aurait en Partie A) l'introduction et la pose de la problématique, puis en partie B) le développement de la théorie. Ainsi, après un cours paragraphe introductif de quelques lignes (1 à 10) construit à la manière d'un cas d'école, avec une phrase d'accroche dans laquelle il établit un rapport métaphorique entre esclavage et propriété, Proudhon pose d'emblée le problème de son écrit avec force, ligne 11 : « La propriété, c'est le vol ! », phrase détonante qui inscrit la problématique dans laquelle va se dérouler le développement futur. Dans un second temps, il analyse quelles sont les fondations du droit de propriété selon lui, en deux temps ; d'abord par l'occupation, puis par le travail, avant de conclure rapidement, dans les paragraphes annotés I. et IX. en chiffre romain, par ses propres idées à ce sujet. Problématique : De quelle manière Proudhon veut-il montrer que du système propriétaire résulte les maux de la société ? I-Les contradictions internes de la propriété. a) La propriété comme possession Dans son ouvrage « Qu'est-ce que la propriété? », Pierre-Joseph Proudhon débute son argumentation par la célèbre phrase: « La propriété, c'est le vol! ». Ce dernier voit en effet dans la propriété privée la source des inégalités. La critique de la propriété constitue le cœur de l'analyse du penseur libertaire. Il s'appuie historiquement sur la propriété notamment en citant l. : le droit romain sur la propriété: « droit d'user et d'abuser » et il pense que que si l'on réprime l'abus de la propriété ce sera « une guerre sacrée ». Il annonce donc clairement qu'il déclare la guerre à la propriété et par extension à la société capitaliste ce que nous verrons plus tard. En effet, selon lui les contradictions de la propriété et par expansion du capitalisme envahissent la société dans sa totalité. Proudhon s'oppose autant sur la propriété collective que sur la propriété individuelle. Ainsi pour corriger les abus de la propriété, Proudhon préfère la possession individuelle plutôt que la propriété. Il déclare l. « Tout occupant est donc nécessairement possesseur ou usufruitier, qualité qui exclut celle du propriétaire ». L'auteur voit dans la propriété les problèmes de la société et la possession peut modifier la société, le passage de la propriété à la possession peut selon ses termes « changer les lois; le gouvernement, l'économie, les institutions ». Proudhon s'oppose donc à la propriété car elle est source d'abus. Cependant il est important de souligner que Proudhon ne veut pas abolir la propriété, il veut abolir l'exploitation de l'homme par l'homme, en d'autre termes d'arrêter à ce que la propriété implique une appropriation individuelle des bénéfices communs. Il critique donc moins le principe de propriété que les abus qu'engendre le système. Il souhaite mettre un terme aux propriétaires exploiteurs. Pour donner des exemples, il ne conçoit pas qu'on puisse être propriétaire d'une terre alors qu'on ne la cultive pas. Il désigne ainsi les propriétaires terriens qui tirent un revenu sans travailler et ainsi volent les profits aux travailleurs. Le travailleur doit avoir le droit sur les produits de son sol issus de son travail. La possibilité perpétuelle d'abus, d'exploitation du propriétaire produit le vol. Le profit est donc le vol. Il défend donc la possession car elle établit la liberté et l'égalité: thème cher à l'auteur. Ainsi, Proudhon reproche à la propriété d'être en opposition directe avec le travail car la propriété empêche la récompense du travail. C'est ce que nous allons voir dans le petit b. b)La propriété et le travail. On va donc voir en quoi la propriété est en opposition direct avec le travail. Selon l'auteur alors que le travail produit de la richesse, la propriété quand à elle ne produit rien. De même le travail se nourrit de la production ( de ce qu'il produit) alors que la propriété selon Proudhon ne se nourrit que de l'intérêt comme par exemple le loyer ou le fermage. Dans le texte, il donne l'exemple d'un cultivateur qui est possesseur d'une terre et donc bénéficie intégralement de sa possession. Il profite entièrement de sa possession. Il a la liberté dans l'utilisation des outils, l'exploitation de la terre et perçoit son revenu par son travail dans la vente de ses produits. Proudhon cherche toujours à placer l'individu au cœur de la société. Il dira que « l'individualisme est le fait primordial de l'humanité ». Il y a donc derrière une idée d'autogestion pour le travailleur et la société. Ce que chacun produit est sa propriété. Proudhon s'attaque donc à tout type de monopole qui détruit la production de la richesse collective et accumule la richesse sur le mode capitalisé. Il s'attaque de même la possession des produits du travail par la société et non par l'individu. Tout doit revenir à l'individu et non pas aux forces de concentration et d'exploitation. Proudhon choisit donc le travail contre la propriété et choisira par la suite le travail contre le capital en opposition avec Karl Marx. La propriété est donc impossible car elle s'oppose à l'égalité en dépouillant le travailleur de sa richesse. Ainsi, son idée principale réside dans le fait que pour abolir la propriété, il faut retirer aux propriétaires le droit et la possibilité de prélever pour leur compte une valeur non-crée, c'est à dire une valeur qui ne provienne pas de leur propre travail. Proudhon prône donc une répartition égalitaire des terres et des produits pour les travailleurs. Pour remplir ces conditions, Proudhon expose à la fin de l'extrait des solutions après la fin du système centralisée monopoliste et libérale qu'il combat. C'est ce que nous allons voir dans le petit c. c) Le principe du mutualisme Lorsque Proudhon rédige son ouvrage « Qu'est ce que la propriété? », la France connait une grande misère urbaine et rurale. Rappelons que ce penseur est aussi un homme d'action en ayant participé notamment aux insurrections de 1848. Ainsi, ses idées d'abolition des abus et privilèges de la propriété recueille un franc succès de la part des révoltés. Durant ces temps agités, des barricades à la députation, il sera élu « ennemi de la propriété uploads/Finance/ expose-proudhon.pdf
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- Publié le Nov 21, 2021
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