FSJES Casablanca Ain Chock LP TBF Année Universitaire : 2018-2019 Module : Méti

FSJES Casablanca Ain Chock LP TBF Année Universitaire : 2018-2019 Module : Métiers de la banque Animé par : Professeur Saïd LOTFI Mémo de synthèse des thématiques : - Fonctions de la banque - Gestion opérationnelle du risque de crédit 1 1. Fonctions économiques de la firme bancaire Les développements réalisés par Gurley et Shaw (1960) ont démontré que les marchés financiers ne peuvent pas satisfaire parfaitement les besoins des emprunteurs et des prêteurs dont les formes d’échange sont souvent incompatibles. Les intermédiaires financiers interviennent donc, pour pallier ces déficiences. La théorie financière avance trois fonctions principales de la firme bancaire : une fonction de financement des agents déficitaires ; une fonction de réduction des coûts de transaction principalement pour les détenteurs des dépôts du passif ; et finalement une fonction de surveillance touchant les emprunteurs de la banque, c’est-à-dire, le côté actif du bilan. 1.1. Fonction de financement Dans l’exercice de la fonction de financement, la banque est confrontée à un problème de création et de gestion de la liquidité. Elle doit structurer son portefeuille de sorte que les rendements des éléments de l’actif de son bilan lui permettent de faire face aux contraintes des éléments de son passif (retraits, rémunération des dépôts…). Cette approche est développée dans le modèle de Diamond et Dybvig (1983) qui met l’accent sur le rôle économique joué par la transformation d’actifs illiquides en passifs liquides. Le modèle de Diamond et Dybvig part de l’idée que les dépôts non assurés fournissent certes de la liquidité à la banque mais la soumettent à un risque de retrait inopiné. Les agents économiques réalisant des dépôts à la date 0 auprès de la banque ne savent pas qu’ils auront besoin de liquidités ultérieurement. Ce n’est qu’à la période 1 qu’ils savent qu’ils ont besoin de liquidités, ce qui contraint la banque à liquider certains de ses projets de moyen et/ou de long terme et donc subir des pertes. Le problème est amplifié si beaucoup de déposants retirent leurs dépôts à la période 1. Dans ce cas d’espèce, la banque est soumise à un risque de panique bancaire. Le contrat de dépôt comprend donc un équilibre indésirable qui est le « run » bancaire pour lequel tous les déposants, perdant confiance dans la banque, paniquent et retirent immédiatement leur argent y compris ceux qui n’avaient pas l’intention de le faire. Ceci cause un problème économique majeur dans la mesure où même les banques en bonne santé financière peuvent en subir les désagréments : la « faillite ». Diamond et Dybvig (1983) présentent les contrats d’assurance des dépôts comme une solution optimale pour éviter le risque de toute ruée des déposants susceptible de provoquer la faillite de la banque. Ceci éliminerait l’inquiétude des déposants quant au remboursement de leurs dépôts. De cette façon, seuls les déposants qui ont besoin de liquidité vont procéder à des retraits. 1.2. Fonction de réduction des coûts de transaction Selon Gurley et Shaw (1960), les banques transforment des dépôts en crédits sur la base d’une modification des échéances. Dans cette activité de transformation, la banque est capable de s’informer sur la qualité des emprunteurs (limitant ainsi la sélection adverse) 2 et de surveiller leurs activités (limitant l’aléa moral) à un coût unitaire bien plus bas que le font tous les prêteurs Particuliers (S. Bhattacharya et al.1998). Une autre réduction des coûts de transaction est liée aux économies d’échelle induites par la gestion collective de l’épargne permettant à la banque en tant qu’intermédiaire « grossiste » de diviser de gros passifs en petits actifs. Une telle démarche permet à la banque d’étaler les frais de gestion et d’information sur des actifs numériquement élevés. Enfin les banques, en tant qu’intervenants dans la gestion des systèmes de paiement, réalisent pour le compte de leurs clients des transferts de fonds, ce qui constitue pour elles des avantages en termes de coûts. Ces opérations apportent des gains aux banques, sous forme de commissions et frais tout en occasionnant des coûts qu’elles essaient de minimiser par l’implémentation progressive des nouvelles technologies d’information et de communication (Mikdashi (1998)). 1.3. Fonction de surveillance Pour la banque, la fonction de surveillance consiste à collecter des informations sur ses emprunteurs afin d’atténuer les problèmes d’asymétries informationnelles matérialisés par les phénomènes de sélection adverse et d’aléa moral. Les emprunteurs désirant financer leurs projets ont deux possibilités pour réunir les fonds nécessaires : soit, ils font appel aux prêteurs directement sur le marché, soit, ils s’adressent à une banque contractant ainsi une dette bancaire. Théoriquement, une dette bancaire est plus avantageuse en termes de coûts qu’une dette directe. Les prêteurs ont intérêt à déléguer la surveillance des emprunteurs aux banques qui collectent les informations distinguant les bons et les mauvais emprunteurs, en constituant ainsi un monopole d’information qui évite la duplication des coûts et apporte en échange un gain. Or, dès que la banque a le monopole de l’information, apparaissent entre elle et ses prêteurs des problèmes d’asymétrie d’information du même type qu’entre la banque et les emprunteurs. Comment éviter alors la surveillance de la banque par ses prêteurs de fonds ? Diamond (1984) propose de solutionner ce problème par l’élaboration d’un contrat optimal entre la banque et les prêteurs. Son modèle suppose, d’une part, le paiement d’un montant fixe aux prêteurs et, d’autre part, la récupération par la banque de tout profit résiduel après le remboursement des prêteurs. Si la banque ne respecte pas ses engagements, elle subira une punition non monétaire qui pourrait la conduire en faillite. La diversification du portefeuille est au cœur de la surveillance bancaire car elle permet à la banque d’éviter la duplication des coûts et de réduire l’aléa moral résultant de l’asymétrie d’information. La diversification suppose donc que N banquiers ayant une aversion pour le risque et travaillant ensemble dans une banque dépensent leurs ressources dans la surveillance de N emprunteurs ; et au même moment, chacun observe les informations des autres. Ce système a des avantages dans le sens que chaque risque indépendant est partagé par un grand nombre de banquiers. L’utilité espérée s’accroîtra, 3 si chacun des N agents dépense 1/N de ses ressources pour la surveillance de N emprunteurs au lieu de surveiller uniquement un des emprunteurs. La diversification par la baisse des coûts de transaction et l’accroissement des rendements d’échelle mène à une amélioration de la situation des agents. Enfin, il y a lieu de signaler que l’implémentation progressive de Bâle II permettra d’améliorer le contrôle exercé sur les banques par le biais des exigences informationnelles stipulées dans le troisième pilier intitulé « Discipline du Marché ». En effet, ce dernier est exclusivement orienté vers l’amélioration du processus de divulgation publique de l’information. En principe, les informations à publier sont de nature qualitative et quantitative avec une communication axée sur les risques. Ces exigences informationnelles doivent permettre aux investisseurs de mesurer les conditions financières et le profil de risque de la banque et d’intégrer les informations collectées dans son prix de marché. Ainsi, nous pensons, a priori, que Bâle II constituera un moyen efficace qui va permettre de réduire le fossé informationnel entre la banque et ses deux principales parties prenantes : les investisseurs et les déposants. 4 2. Gestion opérationnelle du risque de crédit Dans un monde parfait, chaque emprunteur serait en mesure de rembourser ses dettes à temps et les prêteurs pourraient gagner leur vie facilement à travers les intérêts et autres revenus qu’ils encaisseraient sur la durée de la relation. Dans le monde réel cependant, il y a un risque inhérent à la capacité de l'emprunteur à rembourser le montant de l’emprunt aux prêteurs. Cela pourrait être dû à une ou plusieurs raisons, allant de la mauvaise gestion financière ou de la perte de l'emploi, à l'éclatement de la famille ou à la mort. Un établissement de crédit ne serait rentable que si les recettes de ceux qui remboursent leurs dettes dépassaient les pertes survenues à la suite de défauts constatés en cours de durée de vie du crédit. De ce fait, il doit, d’abord, être en mesure d'évaluer la solvabilité de ses clients au moment de la demande de prêt, et ne prêter qu’à ceux qui ont une bonne chance de rembourser leurs prêts. Ensuite, il doit être capable de recouvrer les créances qui enregistrent des impayés de façon à minimiser les pertes sur les créances irrécouvrables et donc maintenir un niveau de rentabilité satisfaisant. 2.1. Sélection des demandes de crédit et processus d’octroi Les établissements de crédit tentent d'estimer la probabilité de remboursement des demandeurs de prêts. Les demandes qui présentent des chances de remboursement favorables, et donc peuvent apporter une contribution positive aux bénéfices, sont acceptées. Celles présentant un risque trop élevé sont déclinées. Nous déroulerons, dans ce qui suit, les principales démarches utilisées par les établissements bancaires pour évaluer la solvabilité des demandeurs de crédit dans le cadre du processus d’octroi. Il s’agit d’abord de la collecte d’informations concernant le demandeur de crédit lors d’un entretien de montage. Ces informations peuvent être complétées par d’autres de source externe uploads/Finance/ extrait-banque.pdf

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  • Publié le Mai 04, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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