Sommaire Préface par Willem - Naître quelque part, des identités imbriquées - E

Sommaire Préface par Willem - Naître quelque part, des identités imbriquées - Eduquer pour choisir : l’aventure perpétuelle de l’apprentissage et de la curiosité - Singuliers-pluriels : aimer et errer - Le travail, contribution sociale généralisée, facteur d’émancipation et de joie ? - L’économie au service des échanges ? Contre les civilisations désabusées - La science et la création comme partenaires de vie ? Et la morale ? - Au-delà des religions et des idéologies, la relativité comme nouvelle conception évolutive de l’espace et du temps : rétro-futuro et local-global - Vieillir ou s’aigrir ou durer ? La mort comme facteur de vie - Soi comme trace 10 propositions pour entrer dans le XXIème siècle Postface par André Stas : Front de libération de la vache verte (respiration) Préface par Willem Naître quelque part, des identités imbriquées Le début gicle l’angoisse et ratatine l’espoir. On veut se mettre en danger, pénétrer l’inconnu avec un casque pourri et des lunettes brouillées, suant, suffocant. On retombe dans des marottes gluantes, des gloses éculées. Et pourtant. Chassez ce Kaspersky qui m’assaille, ce Windows à fermer, je pars pour l’azur et les catacombes, le cal aux mains et la boue rouge de la mousson au pays du million d’éléphants. Des évidences et des raretés. Des jets de générosité pataude et de l’écheveau dense. Mais pourquoi faire comme les autres ? Chaque ensemble de papier, objet appelé livre, ou sur le Net, doit-il s’expérimenter comme devant rester le dernier ? Oui, sûrement. 4 turlututus et 3 haïkus s’écrivent toujours, dans ma conception du monde et celle d’un Antonin Artaud, avec gravité. Actes désespérés de transmission. Ne rien céder : l’écriture marketing, le « produit » facile à ranger, ne me concernent nullement. Je ne sais pas faire une belle gueule et des romans d’amour, saupoudrés de sexe et de suspense. Je ne sais pas débiter de la leçon sur une idée en 500 pages. Bref, je ne fais jamais ce qu’il faut et personne ne sait où ranger mes livres dans les librairies. Mais quoi ? Tout au plus quelques borborygmes dépenaillés. Du lisse et du torturé. Du court et du long. De l’interjection et du comment kon cosait du tan davan. Des mots drus, de l’esprit de sérieux, et quelques éclats d’images. Du gervereau’s digest ? Indigeste ou trop dilué, clairet ? Oui, je suis connu comme spécialiste des images. Il est temps que je m’interroge sur ma trombine. Il est temps que j’exhale le parfum de la dame en mosaïque, que je jette des visions aléatoires et des propos construits, que je sème. Comprenne qui voudra. Commençons cet inventaire des phases de la vie, ce guide du savoir-mourir, où jamais on ne regrette rien, par le commencement : la naissance. Eh bien, on pose son œuf là. Et un serpent le gobe voracement. Là-bas, il est choyé à petit duvet. L’inégalité vient de l’environnement de naissance et de la diversité des œufs. C’est une injustice mais aussi la base de la diversité. IL N’EST AUCUNE SITUATION IDEALE : chacun est l’œuvre de soi-même, avec quelques contingences. Est-ce d’ailleurs une injustice quand les enfants de magnats se ruinent l’occiput à tenter d’imaginer qu’ils existent et que des déchets de l’existence résistent au point de parler pour l’humanité entière en faisant modèle ? Relativité. Elle brasse les parcours. Heureusement. Peut-être deux signaux devraient nous alerter prioritairement : le fait de ne se sentir aimé par personne et la famine ou l’excès de richesse. Ce sont les plaies du nouveau-né, même si la dernière gangrène progressivement. Voilà pourquoi je me hérisse contre ces mesures occidentales appliquées à la planète (« seuil de pauvreté »). Des peuples d’Amazonie sont en-dessous du seuil de pauvreté, mais n’ont pas d’argent ni de propriété individuelle. Ils se nourrissent correctement et prospèrent en paix. Ils ne sont pas « pauvres », ils vivent modestement mais avec équilibre et ils peuvent devenir des modèles bien davantage que nos classes moyennes d’hyper-consommateurs névrosés. Ne faisons aucun idéalisme, racisme inversé : ce ne sont pas des « perfections » dans un état de « nature » pur, vierge. Ils ont une civilisation complexe, des états d’âme, des différences, une histoire, des souffrances… Mais ont à nous apprendre. Il est temps en effet de regarder cela sur un pied d’égalité avec des multi-points de vue. Les pensées, savoirs, types d’organisation et modes de vie des Bozos ou des Japonais de Sao Paulo peuvent intéresser les Européens, bien au-delà de l’anecdote et de l’exotisme, comme solutions opérationnelles à expérimenter. A l’inverse, pourquoi faudrait-il que les Laos, les Mongols ou d’autres peuples, gobent le pire de la civilisation occidentale : les produits de pacotille, la consommation névrotique, l’organisation d’un esclavage économique pour le surprofit de quelques-uns, la démocratie apparente, paralysée et ballotée, qui méprise le pouvoir potentiel du local et l’importance du global. A eux de choisir aussi ce qui les intéresse chez nous, en faisant du tri sélectif : essayer, abandonner. Raaaaaaaaaah. Je me pelotonne dans ma baignoire, Marat en sursis. Pourquoi ce sentiment étrange du bain, du corps létal, entre évasion, mort, infini et crime sauvage potentiel ? En Inde, à Dungarpur, je rêve. Mes rêves seront-ils comptés à mon actif ? Il existe une petite île aux flamands. Le vieux palais familial désert attend des visiteurs absents, en haut, au soleil de cagnard. Trophées de chasse aux tigres hurleurs. D’anciens coolies balaient. Personne ne se baigne sur la plage de Mumbai. Une fille glisse d’une baignoire à Dungarpur sur le sable sale de Mumbai où elle vit du ramassage des mégots. Il y fait toujours nuit à cause du brouillard de pollution. Les lumières sur la terrasse des derniers fêtards s’emmitouflent. Un visage passe sur le fil de la porte, connivent, pour glisser bonjour. Un geste au loin depuis l’arrière d’un scooter vers la plage. Et puis le carnage, le sang, la boucherie, les bœufs écorchés par Chaïm Soutine, l’horreur d’être lâché sur terre, éjecté, débarrassé. Rouge du feu, de la vie et de la destruction, rouge de la fête et de la peur, rouge sanguinolent. Je pense précisément au délicieux Michel Pastoureau, dont le père conversait avec André Breton et qui est maintenant hospitalisé. La vie, c’est simple et c’est binaire. Du tao noir et blanc, du tam-tam incantatoire à faire battre les veines. On s’aperçoit en fait que le « milieu » de son apparition à la vie importe peu au départ, chaud, froid, inconfortable, Le facteur discriminant est surtout affectif. Ensuite, il devient cognitif. La famille, au sens restreint (un parent, fût-il adoptif) ou large (une communauté), transmet immédiatement des modèles, des comportements, des savoirs pratiques. Là encore, pourquoi estimer que les Yaos de la forêt laotienne sont ignares parce qu’ils ne vont pas à l’école et ne savent ni lire ni écrire. Leur langue est parlée. Ils ont un savoir complexe sur leur environnement et notamment flore et faune, qui est précieux et suffisant pour leur mode de vie. Certains enfants doivent devenir des résistants de la première heure, tandis que d’autres se pelotonnent. Pourquoi donc ai-je détesté mon enfance comme mon adolescence ? Pourquoi ai-je attendu si fort d’être adulte ? Chacun possède ses folies et ses impondérables. Y revenir permet parfois de comprendre mais cela n’a qu’un intérêt relatif, quand la vraie question est : comment et quoi bâtir ? Alors, on tombe quelque part. Faut faire avec. Au début, on subit beaucoup. On étend sa perception et sa compréhension. Certaines ou certains en ont de singulières : trisomiques et même motricité nulle ou restreinte pour les « débiles profonds ». De toute façon, la diversité des milieux se conjugue avec la diversité des individus. C’est pourquoi, de toute éternité et plus encore dans nos temps d’ubiquité, les identités sont imbriquées. J’ai toujours été étonné de regarder des islamistes intégristes avec des téléphones portables. Même les Amishs ne vivent pas vraiment comme au XVIIe siècle et les Wayanas sont la résultante actuelle de peuples et de coutumes antérieurs. L’évolution est constante. Aucune civilisation n’existe sans influences. Elles peuvent mourir. Les religions ont des histoires, monothéistes ou pas, avec des systèmes d’influence. C’est bien sûr patent pour toutes les variantes chrétiennes ou musulmanes nées de la religion juive et adorant le même Dieu. A Malte, bastion des chevaliers chrétiens, Dieu se dit « Allah » en maltais. Aujourd’hui, je puis être à la fois barcelonaise, juive, passionnée de shintoïsme, aimant le football, allant souvent au Mali et webdesigneuse travaillant avec l’Australie. Des personnes-mondes avec des villes ou des continents–mondes. Il n’existe aucune culture sans échanges, aucun individu spécialisé. Certes, des personnages se raidissent dans la répétition d’actes et de vêtures pré-déterminés. Ils veulent ainsi abolir le choix en s’organisant une prison terrestre. Cela ne cessera pas. Je les ai appelé les « klons », clones religieux ou non. Mais, même né parmi les « klons », la volonté et l’esprit de révolte existent. Chacun porte un monde en soi. Chacun peut remettre en cause l’intégralité de la fausse « uploads/Finance/ gervereau-laurent-halte-aux-voleurs-d-x27-avenir.pdf

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  • Publié le Mar 09, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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