1 Une investigation empirique sur les déterminants de l’investissement privé au
1 Une investigation empirique sur les déterminants de l’investissement privé au Maroc ESMAK Hassan 1 ELMAAROUFI Hinde 2 MEHDI Abdelhaq 3 Papier de recherche Abstract The determinants of private investment hold attention of public authorities. Literally speaking, several theories contribute to a better understanding of the mechanisms for private investment, in order to explain the factors that boost this sector. The main idea of this study is to analyze the determinants of private investment, in both long and short terms, in Morocco based on annual data during the period of 1970 to 2007. Based on Johansen co-integration technique and VCEM, the study reveals that in the long run, the GDP, the laws governing trade, public investment, level of loans issued by banks, and external debt significantly and positively affect private investment, whereas the variable interest rates and inflation affect it negatively. In the short term only the level of bank credit has a positive impact. The interest rate, foreign debt and investment negatively affect private investment. Résumé Les déterminants de l’investissement privé retiennent une attention particulière de la part des autorités publiques. Dans la littérature, Plusieurs théories tentent ainsi de contribuer à l’avancement de la compréhension des mécanismes de l’investissement privé, pour essayer d’expliquer les facteurs qui l’encouragent. L’idée centrale dans cette étude est d’analyser les déterminants de l’investissement privé à long et à court termes au Maroc en utilisant des données annuelles durant la période de 1970 à 2007. En utilisant la technique de cointégration de JOHANSEN et le modèle à correction d’erreur, l’étude nous révèle qu’à long terme, le PIB, les termes de l’échange, l'investissement public, le niveau des crédits bancaires et la dette extérieure affectent positivement et significativement l’investissement privé, tandis que les variables taux d’intérêt et inflation l’influencent négativement. A court terme seul le niveau des crédits bancaires a un impact positif. Le taux d’intérêt, la dette extérieure et l’investissement influencent négativement l’investissement privé. Mots clés : La cointégration, le modèle à correction d’erreur, l’investissement privé, l’investissement public, la dette extérieure. Classification JEL : C22, D8, O1. 1 Hassan ESMAK, Doctorant, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Rabat- Agdal, Université Mohammed V – Agdal. E-mail : H a ss a n_ e s mak @ ya hoo. f r Tel : +212 6 61 74 99 74 2 Hinde EL MAAROUFI, Doctorante, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales – Rabat- Agdal, Université Mohammed V – Agdal. E-mail : h i n d e l m aa r ou f i @ ya hoo. f r 3 MEHDI Abdelhaq, Doctorant, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Rabat- Agdal, Université Mohammed V – Agdal. E-mail : Mehdi. A bd e l h a q @ gma il . c o m L 2 Introductio n ’amélioration du niveau de vie de la population et la garantie du bien être social sont des objectifs ultimes des pouvoirs publics. Quelles que soient les politiques suivies, ces objectifs ne peuvent être atteints sans une croissance économique soutenue et durable. Cette croissance résulte de la conjonction de plusieurs facteurs dont l’un des plus importants est la bonne tenue des investissements4. En effet, l’investissement est au cœur du phénomène de développement économique. Il a un effet, à long terme, sur la capacité de production de l’économie. Il constitue également une composante de la demande globale et il affecte le niveau de l’emploi. Il a été longtemps d’un intérêt pour les économistes et les décideurs politiques. L'investissement est l’une des questions macro-économiques les plus importantes pour la croissance économique. Comme l’a remarqué Khan et Reinhart (1990), il est nécessaire dans l'analyse de l'investissement dans les pays en développement de faire la distinction entre les investissements publics et privés, en soulignant que dans les pays en développement, c’est l'investissement privé qui joue un rôle plus important que l'investissement public dans la détermination de la croissance économique. Etant donné que l'investissement public est une variable exogène qui dépend des décisions politiques, la question que l’on se pose est de savoir ce qui explique l’investissement privé dans le cas du Maroc. L’importance de cette interrogation découle du rôle actuellement dévolu au secteur privé. La réponse à cette interrogation passe par l’identification non seulement des déterminants de l’investissement des entreprises privées mais aussi des mécanismes par lesquels les politiques économiques peuvent influencer le comportement d’investissement des entreprises. 3 4 O’Connell, S. A. et Ndulu B. J. (2000), Africa’s Growth Experience: A Focus on Sources of Growth, Framework Paper prepared for the AERC Collaborative Research Proj on Explaining African Economic Growth Performance, 53 p. 4 En vue de répondre à cette interrogation, nous procéderons de la manière suivante. La première section nous fournira des informations économiques sur l'investissement au Maroc. La deuxième section est consacrée à l’examen des fondements théoriques en la matière. La troisième section aborde la revue de littérature empirique de l’investissement privé. La quatrième section est réservée à l’analyse empirique des déterminants de l’investissement privé au Maroc. Enfin, nous terminerons ce travail par une conclusion où il y aura des interprétations sur les principaux résultats ainsi que les limites de notre étude. I. Approche descriptive de l’investissement au Maroc : L’investissement est l’un des principaux facteurs déterminants le niveau de production réel par habitant. Ainsi, l’effet de l’investissement est double sur l’économie : Accroître directement la productivité de la firme et indirectement celle de l’industrie. De son côté, l’investissement public constitué par l’ensemble des infrastructures publiques (transports, télécommunication, éducation, sécurité, etc.) engendre aussi des externalités sur le développement du secteur privé. Les différences notables qui existent entre le taux d’investissement dans différents pays et au fil du temps en font l’une des sources possibles des écarts de croissance économique Tableau 1 : Taux de croissance, taux d’investissement (Durant les 20 dernières années) Pays Taux de croissance du PIB Taux d'investissement Botswana 7 26 Coré de Sud 7 34 Egypte 4 19 Malaisie 7 30 Maroc 3 21 5 Tunisie 4 27 6 Source : le haut commissariat au plan 5 L’analyse du graphique de l’évolution des la formation brute du capital fixe (FBCF) au Maroc de 1970 à 2007, démonter l’existence de trois phases dont le comportement est hétérogène. La première allant de 1970 à 1975, et montre que la part de la FBCF publique dans le PIB est restée inférieure par rapport à la FBCF privé. La FBCF totale a atteint son plus bas niveau 14,91% dans toute la période. Durant la seconde période (1976-1983), la FBCF totale atteint son pic 31,96% suite aux retombées de l’augmentation des prix des phosphates et aux conditions favorables du financement extérieur. On constate que l’investissement public exerce un effet d’éviction sur l’investissement privé. La troisième période qui s’étale de 1983-2007 est marquée par une baisse de l’investissement engendrer par la régression de la contribution des administrations publiques dans la FBCF due aux politiques restrictives adoptées dans le cadre du programme d’ajustement structurel national. On constate également une importante augmentation de l’investissement privé, tandis que la FBCF publique a enregistré une baisse pour atteindre son crue en 2006 avec 3,74%. La quatrième période est marquée par une légère augmentation de la FBCF totale qui est due aux résultats affichés par l’investissement privé. Fi gu e 1 : E volu ti on d e l a FB C F 5 « Les sources de la croissance économique au Maroc », le haut commissariat au plan, Septembre 2005. 7 35 30 25 20 15 10 5 0 197 0 1 9 7 5 198 0 198 5 1 9 9 0 199 5 200 0 2 0 0 5 FBCF/PIB FBCF _ PRI/PIB FBCF_PUB/PIB Source : Direction de la comptabilité nationale. Fi gu e 2 : E volu ti on d e l a FB C F / PIB et d e l a c roi ssan ce écon o miqu e: 2 0 1 5 1 0 5 0 -5 -10 1970 1975 1 9 8 0 1 9 8 5 199 0 199 5 2000 2 0 0 5 FBCF_PRI/PIB CROISSANCE Source : Direction de la comptabilité nationale et ministère de l’économie et de la finance. D’après le graphique ci-dessus on constate que pour la période de 1970-1986, la croissance économique suit relativement la tendance de l’investissement privé avec un décalage. Par la suite on remarque une relative tendance à la hausse de l’investissement privé, la croissance a suivi cette évolution mais elle reste très volatile puisqu’elle dépend des résultats des compagnes agricoles. 8 Après avoir passé en revue une analyse de l’évolution temporelle de la FBCF suivant ses deux composantes, il est opportun par la suite de présenter les principaux travaux théoriques qui ont traité la problématique des déterminants de l’investissement privé. II. Revue de littérature théorique et empirique 1. Les soubassements théoriques : La préoccupation d’expliquer le comportement d’investissement privé a fait l’objet de plusieurs travaux théoriques. Ces travaux comprennent le modèle de demande anticipée, associé à KEYNES (1936), le modèle néoclassique associé à Jorgensen (1971). Le modèle de Q de TOBIN associé à uploads/Finance/ hassan-esmak.pdf
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- Publié le Jan 18, 2021
- Catégorie Business / Finance
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