Histoire de la pensée économique Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Histoire de la pensée économique Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Aller à : Navigation, rechercher La pensée économique peut être découpée en trois grandes phases : les précurseurs (grecs, romains, arabes), les pré-modernes (Mercantilisme, Physiocratie) et l'économie moderne (qui débute avec Adam Smith à la fin du XVIIIe siècle). « […] les idées, justes ou fausses, des philosophes de l’économie et de la politique ont plus d’importance qu’on ne le pense en général. À vrai dire le monde est presque exclusivement mené par elles. Les hommes d’action qui se croient parfaitement affranchis des influences doctrinales sont d’ordinaire les esclaves de quelque économiste passé. Les illuminés du pouvoir qui se prétendent inspirés par des voies célestes distillent en fait des utopies nées quelques années plus tôt dans le cerveau de quelque écrivailleur de Faculté1. » John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, chapitre 24, 1936 Sommaire [masquer] • 1 Les précurseurs de l'économie o 1.1 Le Code d'Hammurabi o 1.2 La pensée économique de l'Antiquité orientale et grecque 1.2.1 Thalès 1.2.2 Xénophon 1.2.3 Platon 1.2.4 Aristote o 1.3 La pensée économique judéo-chrétienne o 1.4 La pensée économique à l'époque médiévale 1.4.1 Les théologiens 1.4.2 La pensée économique orientale o 1.5 La pensée économique de l'époque moderne • 2 La naissance de l'économie moderne o 2.1 Origines o 2.2 Le mercantilisme o 2.3 La théorie physiocratique o 2.4 Autres contributions • 3 L'école classique et les réponses au classicisme o 3.1 Les classiques o 3.2 Prémices du socialisme o 3.3 Le marxisme o 3.4 L'école historique • 4 L'école néoclassique et les réponses au néoclassicisme o 4.1 L'école néoclassique et ses héritiers o 4.2 L'École autrichienne o 4.3 L'institutionnalisme o 4.4 La théorie des cycles • 5 Le keynésianisme o 5.1 L'analyse de Keynes o 5.2 L'État-providence Beveridgien • 6 Les débats contemporains o 6.1 Les keynésiens o 6.2 Les néo-keynésiens o 6.3 Les monétaristes o 6.4 École des choix publics o 6.5 Théorie du capital humain o 6.6 Théorie des contrats implicites o 6.7 Nouvelle économie classique o 6.8 Nouvelle économie keynésienne o 6.9 Diversification actuelle de la pensée économique • 7 Notes et références • 8 Annexes o 8.1 Bibliographie o 8.2 Articles connexes o 8.3 Liens externes Les précurseurs de l'économie [modifier] Le Code d'Hammurabi [modifier] Code d'Hammurabi L'archéologie a montré que la pensée économique est très ancienne, comme en témoignent les lois et les principes économiques exposés dans le code d'Hammurabi (roi de Babylone au XVIIIe siècle av. J.-C.). L'État fixe les salaires, en fonction de la qualité de chaque œuvre et du travail qu'elle nécessite (notion de valeur), il réglemente les emprunts, les locations, il établit la responsabilité professionnelle... La pensée économique de l'Antiquité orientale et grecque [modifier] La réflexion économique apparaît d'abord en Grèce antique et en Chine antique, là ou une production marchande et une économie monétaire semblent avoir été développées en premier. Le mot économie vient d'ailleurs du grec (de oikos, la maison, notamment en tant qu’unité sociale et économique, et nomos, l’ordre, la loi). Parmi les penseurs, souvent philosophes, qui se sont intéressés à l’économie, Platon et son élève Aristote sont probablement les plus connus. Les philosophes grecs subordonnent l’économie à la politique : c’est l’art d’administrer ses biens ou sa cité. La science économique n’existe pas, au contraire de la science politique, qui se rapporte à la cité et est considérée par bien des Grecs comme la première des sciences. L’économie, que l'on envisage que centrée sur l’individu, est souvent vue de façon suspecte, et comme une activité servile. On peut observer la place de l’économie dans la société antique et comment elle était perçue à ses débuts à partir de quatre figures : Thalès, Xénophon, Platon et Aristote. Thalès [modifier] Thalès de Milet (circa 625 – 547 av. J.-C.) n’a jamais écrit sur l’économie, mais son histoire montre un des premiers exemples de spéculation économique, un corner sur le pressage d'olives. Alors qu’on lui reprochait l’inutilité de la philosophie qui ne permettait aucune application avantageuse et que l’on raillait sa pauvreté constante, il se livra à différents calculs astronomiques. Ceux-ci lui permirent de prévoir une période particulièrement chaude et ensoleillée, durant laquelle on ferait vraisemblablement une abondante récolte d’olives. Il loua donc tous les pressoirs à olives des régions de Milet et de Chios à bas prix, quand ils n’intéressaient personne. Ses prévisions se révélèrent exactes, et quand advint le moment de la récolte, la demande en pressoirs se fit extrêmement importante. Thalès, qui détenait un monopole régional, put sous-louer les pressoirs aux conditions qu’il demandait, se plaçant par là à la tête d’une certaine fortune. Si cette anecdote ne révèle pas une analyse poussée des mécanismes économiques, elle les préfigure en ce qu'elle montre une réflexion sur des stratégies financières, reposant sur des idées diffuses de la loi de l'offre et de la demande, ou du monopole et de ses conséquences. Xénophon [modifier] Xénophon Il est nécessaire d’évoquer Xénophon (circa 426 – 355 av. J.-C.), qui comme Platon fut élève de Socrate, à propos de l’histoire de la pensée économique : non seulement parce qu’il est le premier à employer ce terme, mais encore parce qu’il y consacrera tout un ouvrage, L’Économique (qui consiste en un dialogue entre Socrate et Ischomaque), autour d’un thème unique, celui de l’administration d’un domaine agricole. On peut ainsi se rendre compte combien dans l’Antiquité le terme est lié à l’idée de l’administration domestique ; cependant le dialogue en vient presque à porter sur des stratégies d’accroissement des richesses, le père d’Ischomaque achetant par exemple des terres à bas prix pour les revendre bien plus cher après les avoir défrichées. En vérité, celui qui connaît l’art – ou la science – de l’économie est de facto un bon gestionnaire, et ce dans toute situation. Le bon père de famille peut ainsi savoir ce qui est bon pour l’administration d’une cité. C’est toutefois à la femme que revient le rôle de l’entretien de la maison (oikos), de même la politique est l’affaire des hommes, et le travail, réservé aux seuls esclaves. Dans L’Économique, Ischomaque enseigne cet art à sa femme : ce sera le rôle de celle-ci que d'en faire l'application. Sur la fin de sa vie, Xénophon écrira également Les Revenus, ouvrage où il propose de multiplier les exploitations agricoles et industrielles dans l’Attique, et notamment d’exploiter à plein rendement les mines d’argent du Laurion. À cette occasion, il aborde (mais de façon peu approfondie) des concepts comme ceux de la demande et de la valeur des biens, et du rapport qu’ils entretiennent entre eux. L'œuvre est un projet politique et économique pour toute une région, et tente de défendre un point de vue cohérent. En définitive, les ouvrages de Xénophon portent sur la manière de gérer un domaine agricole, et sur l'économie domestique (l'expression serait, en grec, tautologique) ; Les Revenus montre cependant bien que ces enseignements sont applicables ailleurs, et place l'économie comme art de satisfaire les besoins d’une société. On peut pour Xénophon extrapoler de l'étude d'une microentité : n'est-ce pas la prémisse de la microéconomie ?[réf. nécessaire] Platon [modifier] Platon Platon (427 – 348 av. J.-C.) qui à travers son dialogue La République expose sa vision de l’utopie se trouve entraîné à aborder l’économie comme gestion des biens et des personnes de la façon la plus juste possible dans la cité idéale. Il défend ainsi l’idée d’une société divisée en trois classes (magistrats/philosophes, gardiens et travailleurs/producteurs, en ordre décroissant) où le droit de propriété n’est réservé qu’à la classe inférieure des « producteurs » : les autres classes ne doivent pas être tentées par le lucre et l’accumulation des richesses. Le philosophe sait que la cité est supérieure à l’individu ; pour préserver l’équilibre de la cité et parvenir au plus haut degré de la vertu politique, il est nécessaire de poser une limitation de la fortune et des biens de chacun, d’autant plus que pour Platon et son époque la quantité totale de richesse est imaginée comme à peu près fixe. Il expose de cette façon une forme d’organisation sociale basée sur la communauté des biens et propose même dans Les Lois un partage égalitaire de la terre. L’économie platonicienne cherche ainsi à régir la répartition des ressources, et ce à une fin politique et philosophique. Moins qu’un art, l’économie pour Platon se rapprocherait donc plutôt de ces savoir-faire décrits dans Gorgias ; il n'en demeure pas moins que ses tentatives d'organisation d'une cité parfaite impliquent souvent des préoccupations qui sont purement de l'ordre de la science économique telle qu'on la connaît aujourd'hui. Platon, le premier, s'intéresse strictement au problème de la cité et de la manière dont il faut qu'elle soit régie, et ce sur tous les plans. Il tire de son étude un modèle social et économique basé sur le collectivisme à plusieurs niveaux (biens, femmes, terres) tout en ne remettant pas en cause le principe de l'État (la cité de Platon n'est donc pas uploads/Finance/ histoire-de-la-pensee-economique 3 .pdf
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- Publié le Oct 02, 2021
- Catégorie Business / Finance
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