CHAPITRE : DU COMMERCE INTERNATIONAL A LA MONDIALISATION SECTION I : ANALYSE TH
CHAPITRE : DU COMMERCE INTERNATIONAL A LA MONDIALISATION SECTION I : ANALYSE THEORIQUE DU COMMERCE INTERNATIONAL I ) L’ANALYSE TRADITIONNELLE DU COMMERCE INTERNATIONAL INTRODUCTION : L'HISTOIRE OFFICIELLE DU CAPITALISME Ha-Joon Chang.écrit que : Selon ce que j'appelle " l'histoire officielle du capitalisme ", et qui nourrit le débat sur le développement et la mondialisation, le monde s'est développé au cours des derniers siècles de la façon suivante. • A partir du XVIIIe siècle, on assiste à la réussite industrielle du " laisser-faire ". La Grande-Bretagne prouve la supériorité de l'économie de marché et du libre-échange en devançant la France, dirigiste, son principal concurrent à l'époque, et en s'instituant comme le pouvoir économique mondial suprême. Une fois qu'elle eut abandonné la déplorable protection de son agriculture (la loi sur les blés) et les autres reliquats de mesures protectionnistes mercantilistes en 1846, elle fut en mesure de jouer le rôle d'architecte et de puissance tutélaire d'un nouvel ordre économique mondial " libéral ". Cet ordre mondial, mis au point vers 1870, était fondé sur une politique industrielle interne de " laisser-faire ", de faibles barrières pour les flux de marchandises, de capitaux et de main-d'oeuvre, et sur la stabilité macroéconomique, à la fois nationale et internationale, garantie par l'étalon-or et par le principe de l'équilibre budgétaire. Il s'ensuivit une période de prospérité sans précédent. • Malheureusement, si l'on en croit cette histoire, les choses se sont gâtées avec la Première Guerre mondiale. En réaction à l'instabilité qu'elle a provoquée dans le système politique et économique mondial, les pays ont recommencé à ériger des bar rières douanières. En 1930, les Etats-Unis abandonnent eux aussi le libre-échange et augmentent leurs droits de douane avec la loi scélérate Smoot-Hawley (2), que le célèbre économiste libéral Jagdish Bhagwati désigna comme " l'acte le plus éclatant et le plus dramatique de la sottise antilibérale " (Bhagwati, 1985, p. 22, note 10). Le système mondial de libre-échang+ prit fin en 1932, quand les Britanniques, jusque-là champions du libéralisme, succombèrent à la tentation et réintroduisirent des droits de douane. La contraction et l'instabilité de l'économie mondiale qui en résultèrent, puis la Seconde Guerre mondiale, détruisirent les derniers vestiges du premier ordre mondial libéral. • Après la Seconde Guerre mondiale, quelques progrès significatifs furent faits en matière de libéralisation+ des échanges par le biais des premières discussions du Gatt (l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). Toutefois, les approches dirigistes du management de l'économie dominèrent malheureusement la scène politique jusque dans les années 70 dans le monde développé et jusqu'au début des années 80 dans les pays en développement+ (ainsi que dans les pays communistes jusqu'à leur effondrement en 1989). Selon Sachs et Warner (1995), de nombreux facteurs contribuèrent à la poursuite du protectionnisme+ et de l'interventionnisme dans les pays en développement (p. 11-21). Il y avait les " mauvaises " théories, comme celle des " industries naissantes ", celle de la " grande poussée " (the Big Push) et le structuralisme latino-américain, sans parler de diverses théories marxiennes. Il y avait aussi les dividendes politiques du protectionnisme, tels que le besoin de construire une nation et celui d'" acheter " certains groupes d'intérêt. Enfin, il y avait les héritages du contrôle du temps de guerre, qui persistaient en temps de paix. • Par bonheur, dit-on, les politiques interventionnistes ont été largement abandonnées dans le monde depuis les années 80 avec l'essor du néolibéralisme, qui a mis l'accent sur les vertus du gouvernement modeste, des politiques de " laisser-faire " et de l'ouverture internationale. A la fin des années 70, notamment dans les pays en développement, la croissance économique a commencé à chanceler dans tous les pays, en dehors de l'Asie de l'Est et du Sud-Est, où l'on pratiquait déjà les " bonnes " politiques économiques (économie de marché et libre-échange). Cet échec de la croissance, qui s'est fréquemment manifesté par des crises économiques au début des années 80, montrait les limites de l'interventionnisme et du dirigisme+ à l'ancienne. En conséquence, de nombreux pays en développement ont choisi de réorienter leur politique dans un sens néolibéral. • Lorsqu'ils se combinent avec la mise en place de nouvelles institutions de gouvernance+ comme l'OMC, ces changements de politique au niveau national forment un nouveau système économique mondial, comparable par sa prospérité - potentielle, du moins - au premier " âge d'or " du libéralisme (1870-1914). Renato Ruggiero, le premier directeur général de l'OMC, soutient que, grâce à ce nouvel ordre mondial, nous pouvons désormais " éradiquer la pauvreté dans le monde dès les débuts du siècle prochain (le XXIe) - une utopie il y a seulement quelques décennies, mais une réelle possibilité aujourd'hui " (1998, p. 131). A ) LE MERCANTILISME 1 - LE CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL : Constat : Les mercantilistes vivent dans un monde économique qui ne connaît pas de croissance économique durable. Conséquences : Ils en sont donc conduits à conclure que le stock de richesses dans le monde est constant, c’est-à-dire qu’il a été déterminé une fois pour toutes par Dieu et qu’il ne pourra évoluer. 2 - L’ECHANGE INTERNATIONAL, UN JEU A SOMME NULLE : répercussions théoriques : Dès lors, cela va influencer la vision que les mercantilistes ont du commerce international. Ils en sont amenés à conclure que l’échange international est un jeu à somme nulle, que ce que gagnent les uns est forcément perdu par les autres. Les pays se livrent donc une guerre économique. 3 - L’ ECONOMIQUE INFEODE AU POLITIQUE : Mesures de politique économique pronées : Chaque pays va alors chercher à : • développer ses exportations en favorisant son industrie nationale ( exemple : les manufactures royales de Colbert ) tout en essayant d’importer le moins possible afin d’obtenir un excédent commercial. • Le pays connaîtra alors une entrée d’or qui épuisera le stock d’or de ses partenaires, • le pays gagnera alors en puissance politique, le roi pourra alors financer son armée et conquérir de nouveaux territoires. Conclusion : On se rend donc bien compte que l’objectif du mercantilisme n’a pas une finalité économique mais politique, ce qui démontre qu’à cette époque l’économie n’occupe pas la place qu’elle occupera à partir de Smith. B ) LES THEORIES CLASSIQUES DE L’ECHANGE INTRODUCTION La théorie classique de l’échange introduite par Smith rompt avec la théorie mercantiliste. a - le contexte économique et social. Constat : En effet, elle se situe dans un autre cadre économique : c’est une période de boulversements économiques (cf la révolution industrielles) Répercussions : Smith envisage pour la première fois la possibilité d’une croissance économique durable et auto entretenue. b - l’échange international, un jeu à somme positive : Conséquences : Dès lors, l’échange international devient un jeu à somme positive, non plus nulle. En effet, chacun des 2 partenaires, en se spécialisant, va bénéficier d’une amélioration de son bien-être. Conclusion : On voit bien ici que s’impose la logique libérale chère à Smith : chacun des deux partenaires n’échange que s’il y trouve son intérêt. C’est l’extension au niveau international de la vision contractualiste et individualiste que Smith a développé au niveau individuel, puis national. c - la suppression des politiques mercantilistes : Mesures de plitiques économiques pronées : Il faut alors tout faire pour que les échanges puissent être réalisés le plus facilement possible, en particulier Smith est favorable à la suppression des barrières douanières et des protections que les mercantilistes avaient accumulées ( suppression des privilèges des différentes compagnies des Indes ) 1° ) LA THEORIE DES AVANTAGES ABSOLUS D’ADAM SMITH (1 p256) a - une analyse individualiste : l’exemple de référence : Smith part de l’exemple d’un chef de famille : « la maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez soi ce qu’il lui coûtera moins cher à acheter qu’à faire (... ) Il n’y en a pas un qui ne voit qu’il y va de son intérêt d’employer son industrie toute entière dans le genre de travail dans lequel il a quelque avantage sur ses voisins et d’acheter toutes les autres choses dont il peut avoir besoin avec une partie du produit de cette industrie » . postulat de base en résultant : Smith s’inscrit donc dans le cadre d’un homo oeconomicus égoiste et rationnel qui ne recherche que son intérêt matériel b - la société résultant de l’agrégation des comportements individuels : le principe : Smith va alors passer du niveau micro-économique au niveau macro-économique en agrégeant les comportements individuels ( cf. le raisonnement de la main invisible ) : « ce qui est prudence dans la conduite de chaque famille en particulier, ne peur être folie dans celle d’un grand empire. Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en l’état de l’établir nous-mêmes il vaut mieux que nous la lui achetions avec quelque partie du produit de notre propre industrie employée dans le genre dans lequel nous avons quelque avantage. » Exemple de compréhension : Smith prend alors l’exemple de la uploads/Finance/ chap-term-mondialisation-lafon-frederic-2007-2008.pdf
Documents similaires
-
13
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 27, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 1.1854MB