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© Éditions Tallandier, 2021 48, rue du Faubourg-Montmartre – 75009 Paris www.tallandier.com EAN : 979-10-210-2971-2 Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. Sඈආආൺංඋൾ Titre Copyright Introduction Révoltes fiscales et « grande évasion » Dégager des fils conducteurs Gestion des oisifs et de la demande Chapitre premier - Du chasseur-cueilleur au paysan de l'Antiquité Chasseurs-cueilleurs « nomades » et paysans « sédentaires » La fracture technologique Hommes pour produire ; organisation du travail Impôts et débuts de la monnaie Le solidus de Constantin Chapitre 2 - Le Moyen Âge, premiers budgets, premiers impôts Recul de l'activité économique, nostalgie « romaine » Besant d'or Quantité et qualité du travail Innover malgré tout Maîtrise de l'énergie… et société par actions ! L'État européen s'organise malgré, voire contre, l'Église Mesures et démesure budgétaire Charles VII et la réorganisation des finances publiques La monnaie se structure… Chapitre 3 - Renaissance, Amérique et… banqueroute L'imprimerie favorise le déploiement foudroyant du protestantisme Découvertes scientifiques et grandes expéditions Économie précolombienne Percée technologique en Europe Juros et serments trahis Chapitre 4 - Quand les mercantilistes soutiennent la science et l'industrie Mercantilisme et percées scientifiques France : colbertisme et édit de Fontainebleau Révoltes fiscales Excès financiers Mercantilisme et « despotisme éclairé » Chapitre 5 - Le monde anglo-saxon s'affirme, la Chine et la France s'effacent Se défaire de la banqueroute par la croissance ou les limites du chrysohédonisme L'inflation comme solution Adam Smith théorise les avantages du marché Blocus continental et vains sursauts mercantilistes Les débuts d'un futur géant Les déboires d'un ancien géant : guerre de l'opium et révolte des Taiping Chapitre 6 - Le capitalisme carbonifère et le modèle anglais Fondement technologique de la ponocratie Fondement économique de la ponocratie : le modèle anglais La révolte des luddites Chapitre 7 - L'essor de l'industrie, le partage de l'Afrique Le charbon au-delà du Royaume-Uni Le rôle déterminant des transports Transport de l'information : le début des télécommunications modernes 1er octobre 1884 : la conférence de Washington crée les fuseaux horaires Les leçons des révolutions de 1848 Amérique, la guerre de Mr Polk Le krach de 1873 et la Grande Dépression 1884 : la conférence de Berlin partage l'Afrique ; l'extension coloniale L'Afrique entre vaisseau du désert et vaisseaux portugais La Loi de Wagner contenue mais l'État dispendieux s'annonce Chapitre 8 - Le suicide de l'Europe : guerre et communisme Dommages de guerre L'expansion du communisme Renaissance industrielle, innovations et avancées sociales La montée en puissance de l'État-providence 24 octobre 1929 : le jeudi noir amorce la crise de 1929 Réponse protectionniste et dévaluations : en route vers un nouveau chrysohédonisme Chapitre 9 - Affirmation américaine ou le triomphe du « consommateur alchimiste » 1944 : le système monétaire international se construit à Bretton Woods De Gaulle rejette l'austérité Les enjeux coloniaux Passage de relais : le modèle américain en opposition à l'héritage anglais Du keynésianisme démocrate de Truman au keynésianisme néoconservateur populiste de Reagan et Trump Baisse des impôts et innocuité de la dette publique Les États-Unis mettent en place leur modèle keynésien de consommateur alchimiste. Le dollar assure sa suprématie Choc pétrolier Chapitre 10 - L'Europe résiste, la Chine se déploie, la dette publique explose Se défaire du dirigisme inflationniste en Europe Chômage et inflation Les États-Unis des déficits jumeaux Aube du XXIe siècle : la revanche des Bric Cycles économiques et interrogations sur la productivité La dette publique enfle, la prédation fiscale est reportée De l'électricité au paradoxe de Solow, ou les mésaventures de la productivité Conclusion Glossaire Chronologie Bibliographie Du même auteur Introduction L’histoire économique est riche de phénomènes rarement attendus. Des crises surviennent, qui nous paraissent toujours sans précédent, qu’il s’agisse de la crise sanitaire qui a commencé en 2020, financière de 2008- 2009, entre autres. La mondialisation des économies, l’impact croissant des nouvelles technologies, deux caractéristiques prépondérantes de l’époque actuelle, pourraient laisser croire que l’analyse du passé est illusoire. Nous ne le pensons pas. Bien au contraire. L’évolution de l’économie mondiale, depuis ses origines, peut être une source d’inspiration pour affronter les problèmes actuels. D’autant que les crises ont toujours été l’occasion de repenser les politiques menées et les institutions. L’Europe économique et politique s’est créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La Banque de France est née au lendemain du coup d’État de Napoléon Bonaparte, le 18 Brumaire (9 novembre 1799). Analyser ces transformations historiques peut mieux nous armer face aux enjeux de l’avenir. L’économie s’adapte sans cesse. Mais son histoire reste marquée inexorablement, quelles que soient les circonstances et quel que soit le lieu, par l’affrontement entre le monde du travail et de la création de richesses, d’une part, et le monde de la prédation bureaucratique de cette richesse, d’autre part. Voltaire (1694-1778) en avait fait le constat. Dans son conte L’Homme aux quarante écus 1 publié en 1768, il stigmatise les prédateurs de l’époque, à savoir les religieux, qu’il accuse de parasitisme : Pourquoi le monarchisme a-t-il prévalu ? interroge cet écrivain- philosophe. Parce que le gouvernement fut presque partout détestable et absurde depuis Constantin ; parce que l’Empire romain eut plus de moines que de soldats ; parce que les chefs des nations barbares qui détruisirent l’empire, s’étant faits chrétiens pour gouverner des chrétiens, exercèrent la plus horrible tyrannie ; parce qu’on se jetait en foule dans les cloîtres pour échapper aux fureurs de ces tyrans, et qu’on se plongeait dans un esclavage pour en éviter un autre ; parce que les papes, en instituant tant d’ordres différents de fainéants sacrés, se firent autant de sujets dans les autres États ; parce qu’un paysan aime mieux être appelé mon révérend père, et donner des bénédictions, que de conduire la charrue ; parce qu’il ne sait pas que la charrue est plus noble que le froc ; parce qu’il aime mieux vivre aux dépens des sots que par un travail honnête ; enfin parce qu’il ne sait pas qu’en se faisant moine il se prépare des jours malheureux, tissus d’ennui et de repentir. Pour Voltaire, l’Église que symbolise le froc ignore la charrue et le travail pour vivre d’une rente, c’est-à-dire de la possibilité institutionnelle d’obtenir un revenu supérieur à sa contribution à la création de richesses. Qui plus est, toujours pour le philosophe, cette rente repose sur une imposture dans la mesure où elle exploite la sottise. Si la légitimité économique de Voltaire peut paraître contestable, son analyse est pourtant pertinente, comme le montre Adolphe Blanqui (1798- 1854). Cet ami et disciple du grand économiste Jean-Baptiste Say (1767- 1832) publie en 1837 une Histoire de l’économie politique depuis les Anciens jusqu’à nos jours 2. Le texte n’est pas une histoire des idées économiques mais une histoire des événements économiques. Dans son introduction, il écrit : Dans toutes révolutions, il n’y a jamais eu que deux partis en présence : celui des gens qui veulent vivre de leur travail ; celui des gens qui veulent vivre du travail d’autrui. On ne se dispute le pouvoir et les honneurs que pour se reposer dans cette région de béatitude. S’inscrivant dans la lignée de l’œuvre de Blanqui et se voulant le modeste héritier de Voltaire, ce livre raconte la permanence du combat entre le froc et la charrue, entre ceux qui veulent vivre de leur travail et ceux qui veulent vivre du travail d’autrui, entre le travail et sa prédation bureaucratique. Nous analysons ici les endroits et les époques qui ont marqué les esprits et joué un rôle significatif dans l’histoire économique afin de vérifier cette permanence dans l’enchaînement des événements. Là encore, c’est Voltaire qui nous inspire. En effet, dans la préface du Siècle de Louis XIV 3, il indique qu’écrire l’histoire ne peut répondre à l’exigence d’exhaustivité. Tous les lieux et toutes les périodes n’ont pas les mêmes conséquences sur le destin long de l’humanité. Pour lui, quatre lieux et quatre époques dominent l’histoire de l’Europe. Il s’agit d’Athènes au temps de Périclès, de Rome au temps d’Auguste, de Florence au temps des Médicis et de Paris sous Louis XIV. Appliquer trop strictement ce principe à l’histoire économique pourrait nous conduire à ne nous intéresser qu’à Londres sous la reine Victoria. En effet, cette époque fut marquante par le décollage économique de l’Europe, décollage plus particulièrement incarné par le Royaume-Uni… Révoltes fiscales et « grande évasion » L’époque de la reine Victoria fut, à certains égards, si notable que bien qu’elle ait été exceptionnelle, on en a souvent tiré des conclusions définitives et erronées. Par exemple, tout le monde se souvient des débuts du Manifeste du parti communiste de Karl Marx (1818-1883) et Friedrich Engels (1820-1895). La première phrase du chapitre Ier est célébrissime : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. » Pour arriver à cette assertion qui a inspiré bien des analyses théoriques et des programmes politiques, Marx et Engels se sont contentés de généraliser les idées de Blanqui – dont ils furent les lecteurs – à la réalité anglaise des années 1840 dont ils furent les uploads/Finance/ histoire-de-leconomie-mondiale-j.pdf

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  • Publié le Aoû 10, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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