1 Colonel Kokou André Cyriaque DJOHOUN Expert certifi é en stratégie, sécurité e
1 Colonel Kokou André Cyriaque DJOHOUN Expert certifi é en stratégie, sécurité et défense nationales Collection Avidea INCIVISME: UN FREIN AU DEVELOPPEMENT DU BENIN 2 Ouvrage édité à compte d’Auteur sous le label Tous droits réservés pour tous pays © édition Romar, 2014 ISBN 978 – 99919 – 1 – 691 – 0 3 PRÉFACE La contribution de Monsieur André Cyriaque DJOHOUN ne saurait passer inaperçue. L’incivisme, cett e sorte d’altération de la cité par le citoyen méritait une étude. Et le profi l de l’auteur prête à l’exercice et off re bien, et le terreau, et les matériaux. Ce n’est point seulement, et peut-on dire exclusive- ment, en raison de son statut de militaire, ayant exercé au cœur du commandement et éprouvé, de l’intérieur, l’étendue de la déchéance civique. Certes, à cet égard, sa riche expérience ne pouvait que cristalliser la solidité de ses analyses et la pertinence de sa constitution, et s’il s’est gardé de s’exprimer, c’est en raison de ce devoir de loyauté républicaine auquel est soumis tout offi cier actif. Ce n’est pas non plus simplement en sa qualité de citoyen accompli, formé à l’école du patriotisme et engagé au service des couleurs nationales. Il est vrai que ce citoyen vit avec douleur le déclin du civisme et n’a pas pu, heureusement, manquer de réaction. C’est plutôt l’homme engagé par le bien et pour le meilleur de sa communauté qui se laisse découvrir 4 dans cet ouvrage. Le civisme, écrit-il, est « la priorité qu’accorde le citoyen aux intérêts de la nation sur ses intérêts individuels, particuliers ou partisans ». Il constate « l’eff ritement » des valeurs civiques pour en exposer les « risques ». Ceux-ci, à l’évidence, ébranlent l’Etat, déconstruisent la société, animalisent l’individu. Mais c’est le régime démocratique qui est transgressé, vidé de son contenu, détourné de sa fi nalité. L’auteur souligne la totale méprise du sens de la démocratie. Cett e analyse, implacable, n’épargne pas les forces armées. Selon l’auteur, « si l’école peut être considérée comme le berceau des comportements civiques, le camp militaire reste quant à lui, le temple du civisme par excellence ». Et si « le militaire ne fait pas la démocratie, il la soutient ». Mais le temple est également gagné par l’incivisme et att end d’être restauré. La présente contribution est un appel à l’éveil lancé par un citoyen att eint et désemparé par le mépris de ce qu’il a de meilleur, de ce que nous avons d’essentiel : Le Bénin. Ecoutez-le ! Professeur Joseph DJOGBENOU 5 DEDICACE Ma première pensée va au Général Christophe SOGLO, mon grand oncle, oncle de ma mère, père de l’armée dahoméenne, dont les conseils et bénédictions m’ont accompagné à l’académie militaire, puis ont nourri et conforté ma vocation et ma carrière d’offi cier. Je ferai mention de mon père Romain DJOHOUN, de ma mère Martine SOGLO, de mes fr ères William, Auguste et Patrice, ainsi que de ma fi lle cadett e Avidea, à qui j’ai constamment pensé au cours de mes réfl exions et de la rédaction de cet ouvrage. Je ferai une mention spéciale de mes camarades de promotion, le chef de bataillon Jean-José HOUNTONDJI et le lieutenant Séraphin ABOUTA. Je ne saurais oublier mon maître d’école, l’instituteur hors classe Pierre MÊGNIGBÊTO, pour avoir conforté mon désir de poursuivre mes études, et mon mentor Maximilien SOSSOU-GLOH qui a toujours été pour moi une oreille 6 attentive et un indéfectible soutien moral. Bien que disparus, je ne doute pas que tous, aujourd’hui, m’accompagnent par les forces de l’esprit. 7 REMERCIEMENTS Quand j’ai commencé la rédaction de cet ouvrage, certains de mes proches ont perçu mes angoisses. De leurs encouragements, ils m’ont soutenu dans les affres de l’enfantement. Ils se reconnaîtront. D’entre eux, je citerai mon épouse Elodie pour les nombreux sacrifices consentis, et mon frère Hospice Maxime DJOHOUN qui, confiant en mon expérience capitalisée sous les drapeaux, n’a eu de cesse de m’inciter à l’écriture et susciter en moi l’éclosion du projet. 8 9 Au lieu de nous accrocher, chacun, à nos intérêts individuels et égoïstes, nous avons tout intérêt à entreprendre, tous ensemble et dès maintenant, de corriger nos att itudes et comportements, puis nous résoudre à être de vrais bâtisseurs de la nation, des défenseurs infatigables des intérêts de notre pays. Colonel K.A.C. DJOHOUN 10 11 AVANT-PROPOS Ayant honoré pendant plus de trente-cinq ans mon choix, celui de servir mon pays, le Bénin, sous l’uniforme des forces armées, j’ai, en observateur att entif et avisé de la vie sociale, entrepris depuis lors, une quête sur les trois préoccupations que sont : - Premièrement, la force de l’existence du sentiment d’appartenance de mes concitoyens à une même communauté béninoise ; - Deuxièmement, l’image que nous projetons de notre pays par nos att itudes et comportements entre nous, et aussi vis-à-vis de l’Etat, ici comme ailleurs ; - Troisièmement, la conscience que nous avons, en tant que citoyens béninois, de la place de notre pays, le Bénin, dans l’espace Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), dans notre région ouest-africaine (CEDEAO), en Afrique et dans le concert des nations. En eff et, les règles et valeurs cardinales établies dans notre société depuis la nuit des temps s’eff ritent et s’estompent de façon inquiétante, année après année, 12 parfois sous le regard indiff érent de faiseurs d’opinions. A tous les niveaux, que ce soit dans les services publics ou dans la rue, il s’observe que l’incivisme est croissant. Le civisme comporte trois niveaux : - Le premier niveau est la connaissance de ses droits et devoirs dans la société ; - Le deuxième niveau est l’exercice du droit de vote ; - Le troisième niveau est l’acceptation des responsabilités publiques depuis l’échelon local jusqu’au sommet de l’Etat. Incivisme : un fr ein au développement du Bénin est un hymne au civisme et à la dignité du citoyen. A qui est destiné ce livre ? Il est destiné à tous les citoyens béninois de tous âges et de toutes conditions. Je ne doute pas un seul instant que la plupart des africains s’y reconnaîtront, quels que soient leurs origines et leurs rangs dans la société. Pour ma part, c’est l’affi rmation personnelle d’une conscience politique que je me devais, par professionnalisme, loyauté, et loyalisme républicain, de mett re en réserve pendant mon service militaire actif sous la bannière du drapeau national. 13 En eff et, il est enjoint au militaire béninois de « faire montre de neutralité vis-à-vis de la chose politique ». En outre, les dispositions du chapitre 1 du protocole A/ SP1 /12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance de la Communauté Economique des Etats de l’Afr ique de l’Ouest (CEDEAO) sont allées plus loin. Elles mentionnent à l’article 1er, alinéa(e) que « l’armée est apolitique et soumise à l’autorité politique régulièrement établie ; tout militaire en activité ne peut prétendre à un mandat politique électif ». Nonobstant ces instructions qui fi gurent aussi dans la Constitution béninoise du 11 Décembre 1990 et qui sont aussi contenues, en d’autres termes, dans la loi fondamentale qui l’a précédée, celle du 10 octobre 1981, il y a eu bien des déviances qui ont marqué les diverses époques de notre histoire nationale. Aussi est-on obligé de constater que ces déviances ont été diversement appréciées et que certains protagonistes de l’ordre, notamment les membres de la Commission Nationale Permanente d’Enquête et de Sécurité d’Etat (CNPESE), aux ordres du régime révolutionnaire d’alors s’en étaient servis pour montrer du zèle et/ou régler des comptes. Sinon comment comprendre que sous le régime du Président Mathieu KEREKOU, en Avril 1988, pendant que des collègues, sous la houlett e d’un offi cier supérieur de haut rang, préparaient un att entat pour renverser le gouvernement, j’ai été mis en détention et y ai passé 14 près de deux années pour une tentative de manœuvre de déstabilisation dont les mobiles étaient certainement connus des intéressés, mais à laquelle je n’étais ni de près ni de loin associé? Par ailleurs, mis en liberté provisoire le 10 Janvier 1990, et réintégré dans mes fonctions le 16 Juillet 1991 à la faveur de la conférence nationale des forces vives, puis, suite à une amnistie générale, certains de mes aînés à qui je m’en étais ouvert, fort de mon innocence - que dis-je? - de ma sincérité, montraient de la compassion, mais se comportaient en réalité comme des loups vêtus de peau d’agneau. Ils tournaient cyniquement, avec une main de fer dans un gant de velours, la situation à mon désavantage chaque fois que cela leur paraissait nécessaire pour servir une cause quelconque. Les propos du genre « Oh! Celui- là, c’est un putschiste » n’étaient pas rares et ne l’ont pas été jusqu’à la fi n de ma carrière. Bien que les acteurs de cett e machination connaissent fort bien la vérité mais lui ont, de tout temps, délibérément tordu le cou, rares sont les citoyens, notamment les jeunes collègues offi ciers, qui sont au parfum de la réalité des faits. 15 uploads/Finance/ incivisme.pdf
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- Publié le Dec 03, 2022
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