L’INCERTITUDE ECONOMIQUE [Sous-titre du document] DEMANDE PAR : MR. KRAMI REALI
L’INCERTITUDE ECONOMIQUE [Sous-titre du document] DEMANDE PAR : MR. KRAMI REALISE PAR : - MALKI YASSINE - EL YAHYAOUI ABDESSAMAD - TOUIL KARIM Tout individu s’est posé au moins une fois dans sa vie la question suivante : quelle décision prendre, sachant que sa conséquence est incertaine ? L’homme a de tout temps recherché les moyens de tirer le plus qu’il est possible des ressources qui sont à sa disposition, et ceci afin de répondre au mieux à ses besoins. L’homme d’action analyse, décide, choisit, en vue d’améliorer son bien-être, recherche des procédures lui permettant d’arriver à ses fins. Il élabore à sa manière une théorie de la décision. Donner une définition de la décision revient à se poser la question des conséquences de la prise de décision. Si en situation de certitude le problème ne se pose pas ou du moins pas dans ces termes, en situation de risque ou d’incertitude il y a obligation du décideur de se projeter lui-même et c’est en ce sens qu’elle constitue une vraie décision. En effet l’incertitude peut avoir un impact considérable non seulement sur les décisions des individues mais aussi sur l’économie en général. En effet pour savoir l’importance de cette notion et son impact sur l’économie, nous nous pencherons dans le premier chapitre sur l’origine de la notion d’incertitude et comment les auteurs la conçoivent et la mesurent puis dans le deuxième chapitre nous étudierons les impacts de l’incertitude sur le marché financier et sur l’efficacité de la politique monétaire I. l’origine de l’incertitude économique 1. Mise en perspective de la transmission des chocs financiers et l’apparition de l’incertitude économique La crise financière de 2008 est marquée par la chute des bourses le ralentissement (ou la baisse) des prix immobiliers et la paralysie du marché interbancaire entraîne de nombreux chocs qui vont se répercuter sur les décisions de consommation et d’investissements des agents non financiers et donc sur la production. Outre les aspects financiers liés au choc et à sa transmission, la crise en cours se traduit par une augmentation de l’incertitude. Les perspectives de croissance et d’emploi sont non seulement orientées à la baisse mais également plus incertaines (OFCE, 2008). Les entreprises et ménages doivent prendre leurs décisions d’investissement et de consommation dans un environnement plus risqué, ce qui est susceptible de générer des comportements attentistes. En effet en présence de l’incertitude l’épargne des ménages s’accroît au motif de précaution ; effet qui est régulièrement mis en avant dans les équations de consommation où l’incertitude est mesurée par les variations du taux de chômage1. Pour les entreprises, l’argument avancé est lié à l’irréversibilité des dépenses d’investissement. En effet, une fois engagés, les coûts d’installation du capital peuvent difficilement être récupérés. La décision d’investir peut alors être comparée à l’exercice d’une option (Pyndick, 1988) : comme la décision est irréversible, la firme renonce à l’opportunité d’investir en vue de le faire à un moment plus opportun. Ainsi, l’investissement ne devient rentable que lorsque les gains sont supérieurs aux coûts d’installation du capital et au prix implicite de l’option, lequel s’accroît avec la volatilité. L’incertitude globale autour de la situation macroéconomique devrait donc inciter les entreprises à reporter leurs décisions d’investissement, freinant ainsi la demande et la production2 . 2. La notion d'incertitude En général l'incertitude renvoie à la situation où on ignore ce que son environnement sera dans un futur proche ou lointain. Knight (1921), à qui on attribue la définition en science économique de l'incertitude, fait une distinction entre incertitude et risque. Le risque renvoie à la situation pour laquelle on peut disposer de la liste de toutes les éventualités et attribuer à chacune une probabilité de réalisation. Par exemple, si on considère un jeu de lancer de dé non pipé à 6 faces, dont le but est de deviner sur quelle face tombera le dé. Dans le cadre de ce jeu, on sait à l'avance que le dé tombera sur chacune de ses faces avec une probabilité d'un sixième. Dans une situation d'incertitude telle que définie par Knight on ne peut soit dresser la liste de toutes les éventualités ou attribuer une probabilité de réalisation à chacune. Cela renvoie à l'incapacité des agents économiques à prédire la vraisemblance des 1 Voir Aviat et alii (2007) pour une modélisation récente. 2 Cet argument est plus récemment repris par Bloom (2009). évènements à venir. Par exemple lorsqu'on cherche à savoir que sera le Royaume-Uni après le Brexit, ou encore à quel type de choc son économie devra faire face dans le court ou le moyen terme. En effet, dans ces situations on ne peut donner ni une liste complète des possibilités ni leurs probabilités de réalisation. On entend par incertitude macroéconomique, l'incertitude globale ou agrégée. C'est-à-dire l'incertitude commune, à laquelle font face les firmes, les consommateurs, les décideurs politiques et tous les agents que compte l'économie. Cela devient donc assez facilement une notion très large. De ce fait, elle apparaît dans la littérature sous diverses formes et parfois devient un mélange de l'incertitude et du risque. C'est le cas du VIX, utilisé par Bloom (2009) comme mesure d'incertitude. 3. Les mesures d'incertitude Le VIX, abréviation de CBOE Volatility Index, est une mesure de la volatilité implicite sur 30 jours de l'indice des options sur le Standard & Poor 500 (S&P500). Cet indicateur financier, largement utilisé sur les marchés américains, est publié quotidiennement par le CBOE (Chicago Board Option Exchange) et représente les anticipations du marché quant au niveau de volatilité sur les 30 prochains jours. Considéré par certains comme l'indice de la peur, d'où le nom « Fear Index », Bloom (2014) montre que cet indicateur est très contrat cyclique, augmentant même de 58 % durant les périodes de récession. Ainsi, il ferait une bonne mesure de l'incertitude puisque la théorie économique s'accorde à dire que l'incertitude augmente en temps de récession. Mais, Le VIX peut être décomposé en deux éléments : une composante purement liée à l'incertitude et une autre composante liée à l'aversion pour le risque des investisseurs. Bekaert et al. (2013) suggèrent que l'aversion pour le risque des investisseurs est le principal moteur de la variation du VIX, ce qui diminue en partie la capacité du VIX à rendre compte de l'incertitude commune à tous les agents économiques. Restant dans les mesures de volatilité, une des premières utilisées comme approximation de l'incertitude macroéconomique est la volatilité macroéconomique. La volatilité macroéconomique mesure les fluctuations des agrégats macroéconomiques (habituellement la croissance économique) autour de leur tendance centrale. Elle renvoie à l'instabilité de l'économie qui, pour certains, permet de capturer l'incertitude commune aux agents de l'économie. En effet, dans une période d'instabilité, il peut s'avérer difficile pour les agents économiques d'avoir une idée claire de la tendance que prend l'économie, ce qui peut pousser les investisseurs à reporter leurs investissements ou encore augmenter leurs aversions au risque. Dans cette littérature, Schwert (1989) est l'un des premiers à mettre de l'avant la volatilité macroéconomique comme mesure de l'incertitude en étudiant sa relation avec la volatilité financière. II. L’impact de l’incertitude sur l’économie et sur les marchés financiers 1. Comment l'incertitude affecte-t-elle l'économie ? L'incertitude, telle que définie par Knight, lorsqu'elle est macroéconomique affecte l'économie par plusieurs canaux. Les canaux sur lesquels nous nous pencherons sont : le canal de l'aversion pour le risque des agents économiques et le canal des options réelles particulièrement celui de l'option d'attente. Effet de l'incertitude par le canal des options d'attente On comprend aisément que dans une situation où on ne peut mettre une probabilité sur les évènements à venir, où on ignore en partie ce qui pourrait advenir, il 8 est difficile de décider et d'effectuer aujourd'hui des choix concernant cet avenir. L'un des principaux canaux par lequel l'incertitude affecte l'économie est celui des options réelles (Bloom 2013). Une hausse de l'incertitude, en eet, engendre une hausse de la valeur de l'option d'attente (delay option) dans l'économie qui incite les agents économiques à différer leurs décisions en attendant de voir ce qui adviendra. C'est le cas d'une entreprise pétrolière qui veut exploiter un gisement nouvellement découvert. Les différentes actions qu'elle peut mener concernant ce projet sont à la base des options (réelles) dont elle dispose. Elle a le choix d'exploiter ce gisement aujourd'hui ou de reporter à plus tard son exploitation. Lorsqu'elle se trouve dans une situation d'incertitude accrue concernant l'évolution future du prix du pétrole sur le marché mondial, il y a de fortes chances que cette entreprise attende d'avoir un environnement plus prévisible et favorable avant de creuser les premiers puits de pétrole, étant donnés les coûts d'exploitation élevés et surtout partiellement irréversibles. La valeur de l'option d'attente est alors supérieure à la valeur de l'option d'exécuter le projet maintenant. De façon générale, lorsque l'incertitude à propos des conditions d'affaires augmente, sur le coup, les entreprises sont réticentes à varier positivement ou négativement leur stock de capital ou de travail. Elles préfèrent retarder leurs investissements et la décision de varier ou non le nombre d'employés (le nombre d'heures travaillées). Elles s'engagent moins uploads/Finance/ krami.pdf
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- Publié le Mar 11, 2021
- Catégorie Business / Finance
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