La nouvelle théorie du commerce international La théorie traditionnelle marquai
La nouvelle théorie du commerce international La théorie traditionnelle marquait nettement l'opposition entre le protectionnisme et le libre- échange. Les deux siècles précédents sont marqués par l'évolution d'une pensée mercantiliste du XVIIIe vers la théorie ricardienne des avantages comparatifs au XIXe et le théorème d'HOS au milieu de ce siècle. La nouvelle théorie du commerce international , s'inspirant des apports de la théorie des jeux et de la nouvelle économie industrielle, "redéfinit la problématique du commerce international" (J.M.SIROËN). En effet, chez les classiques, l'échange est bénéfique du fait d'avantages comparés qui préexistent à l'échange. Les spécialisations des pays y apparaissent comme "exogènes", c'est- à-dire puisant leurs sources en dehors du processus économique. La nouvelle théorie du commerce international prolonge l'approche endogène de la spécialisation, au sein de laquelle la formation d'avantages comparatifs apparaît comme une conséquence de l'ouverture des échanges et de la division internationale du travail, et non comme une cause. La théorie classique énonçait que deux nations sont d'autant plus susceptibles d'échanger qu'elles sont différentes : l'approche endogène, au contraire, avance que deux nations, même si elles sont comparables sur quelques critères précis, peuvent avoir à échanger dès lors que la spécialisation permet à chaque pays d'améliorer son efficacité. En créant des avantages comparatifs, l'échange amorce un processus de divergence structurelle. Les échanges intrabranche entre la France et l'Allemagne consacrent empiriquement cette thèse. Dans les années 80, l’approche jusqu’alors dominante est supplantée par « une nouvelle théorie du commerce international » dont l’initiateur le plus connu est Paul Krugman. La nouveauté est au demeurant très relative, dans la mesure où cette « nouvelle théorie » prolonge en réalité des travaux plus anciens qui avaient aussi pour objectif d’expliquer les caractéristiques du commerce international contemporain : - le commerce international se développe le plus entre des nations de niveau de développement comparable, aux dotations factorielles identiques (l’Allemagne est le premier partenaire économique de la France). - les échanges intrabranches occupent une part significative dans le commerce mondial. - la théorie traditionnelle ne laisse aucune place aux firmes multinationales et au commerce intrafirme, puisque selon elle ce sont les nations et elles seules qui échangent. Alors que dans la réalité, les échanges entre des filiales de FMN implantées dans les différents pays, qui échappent aux « logiques du marché », représentent plus du tiers du commerce mondial de marchandises Les nouvelles théories se présentent donc comme concurrentes de la théorie traditionnelle et prétendent expliquer ces faits, en utilisant de nouveaux outils. Alors que la théorie HOS par exemple s’inscrit dans le cadre de la concurrence pure et parfaite, les nouvelles théories privilégient la concurrence imparfaite. Les références aux rendements croissants et à la différenciation du produit deviennent alors une évidence pour les nouvelles théories. Les théories de la finance Ces théories portent sur les échanges de titres entre agents économiques, échanges nécessaires car il convient de financer l'activité économique. Ces titres deviennent eux-mêmes l'objet de transactions. Parmi les titres en circulation, il y a évidemment la monnaie, qui est formée de créances sur le système bancaire, garanties par l'Etat. Cependant, les titres qui intéressent particulièrement la théorie de la finance sont essentiellement les obligations, émises par les entreprises et l'Etat, et les actions, émises par les entreprises. Les premières sont porteuses d'un intérêt, tandis que les secondes sont des droits de propriété sur les entreprises, dont la rémunération prend souvent la forme de dividendes. A partir des années soixante-dix, sont venues s'ajouter d'autres formes de titres, dont les caractéristiques sont d'être "à terme" et de faire l'objet de transactions. Dans les années quatre- vingt, on a vu se multiplier ces titres, qui constituent des paris sur l'évolution future de toutes sorte de variables ou d'indicateurs économiques : taux d'intérêt, taux de change, indicateurs boursiers ... On appelle usuellement "marchés financiers" l'ensemble des transactions qui portent sur des titres, ainsi que le résultat de celles-ci. On peut distinguer trois types d'interventions sur ces marchés : Ceux qui empruntent des fonds pour financer leur activité et ceux qui les avancent. Ceux qui cherchent à se prémunir contre les fluctuations de l'activité économique, et qui utilisent les divers types de titres un peu à la manière d'une assurance, pour en obtenir un rendement "normal" avec un risque acceptable. Ceux qui, au contraire, cherchent à faire des gains importants sur quelques "coups" à haut risque. Les choix de l'agent économique en ce qui concerne les divers types de titre disponibles est un domaine couvert par la "Théorie du choix de portefeuille", où l'accent est mis sur les gains que celui-ci peut obtenir en prenant un risque raisonnable. Cette théorie accorde beaucoup d'importance à l'hypothèse de non-arbitrage, selon laquelle toute situation où il serait possible de faire un gain sans risquer une perte ne peut subsister, car les investisseurs sur le marché financier les font disparaître par leurs arbitrages. Cette théorie du choix de portefeuille est au coeur de la théorie de la finance et a de nombreuses conséquences sur le prix des portefeuilles. Elle peut conduire à des calculs d'une grande complexité, qui font intervenir à la fois le gain attendu et le risque attaché à chaque titre ( domaine des mathématiques financières), les gains et les risques étant supposés connus des investisseurs. Un des moteurs essentiels des échanges tient ici au fait que les agents n'ont pas la même "aversion pour le risque". La situation change radicalement si on tient compte de l'existence de "l'incertitude" : il n'existe alors plus de base sérieuse pour un calcul de probabilités, et il devient possible de faire des gains et des pertes de type spéculatif, le facteur "chance" étant alors déterminant. La tendance permanente de cette théorie est de se ramener au cas "risqué", mais probabilisable, où les éventualités sont décrites avec une relative précision. La théorie du déséquilibre Cette théorie, apparue au début des années 70, notamment sous l'impulsion de J.P.Benassy, J.Drèze et E.Malinvaud, se propose de donner certains fondements micro-économiques à certaines des thèses de Keynes. Dans "Macro-économie et théorie du déséquilibre", en 1984, J.P.Benassy, quoique appartenant à l'école néo-classique, admet qu'il peut exister des échanges à des prix qui ne sont pas "d'équilibre concurrentiel", et de plus, qu'on peut envisager un chômage involontaire prolongé, d'où le nom de déséquilibre. On suppose que des échanges peuvent avoir lieu dans ces conditions, ce qui ignore deux aspects centraux de la théorie Keynésienne : L'incertitude et la préférence pour la liquidité. Dans ce cas de figure, il n'y a pas d'égalité entre offres et demandes, et Benassy énonce des règles de rationnement qui s'appliquent aux agents. Certains acteurs de l'économie se trouvent alors en position de manque quantitatif car ils subissent des règles de rationnement. Dans le cas du chômage classique, le niveau de profit est insuffisant donc les entreprises n'augmentent pas voire baissent leur production même s'il existe une demande non satisfaite. Dans le cas de l'inflation contenue, cela signifie que par rapport à la demande de biens et de services, il y a une insuffisance de main d'oeuvre et de production ce qui conduit à une hausse des prix. Les deux types de chômage, keynésien et classique, sont extrêmement difficiles à distinguer car ils entretiennent des relations ce qui explique les difficultés à lutter contre. Ainsi, l'évolution des capacités de production qui semble avoir limité la demande de travail à certaines périodes est déterminée par le taux d'investissement, qui lui-même dépend des perspectives de demande. D'autre part, la compétitivité sur les marchés extérieurs influence le niveau de la demande extérieure. La faiblesse de la demande étrangère peut être le reflet d'une compétitivité insuffisante. En termes de politique économique, tenter de remédier à un chômage keynésien (insuffisance de la demande) par une plus grande flexibilité du marché du travail ne résout rien tant que les entreprises n'ont pas de commandes elles n'embauchent pas et cela quel que soit le niveau de salaire. De même, une relance de la demande n'aurait aucun effet sur un chômage de type classique, le coût du travail trop élevé nuisant à la rentabilité des investissements. Les théoriciens du déséquilibre appellent "équilibre à prix fixes" des situations où, aux prix affichés et pour les rationnements subis par les agents, aucun d'entre eux n'est incité à modifier ses propres offres et demandes. Le cadre théorique est très proche de celui de la concurrence pure et parfaite, mais cette théorie du déséquilibre envisage le cas ou le "commissaire-priseur " Walrassien n'assure pas toutes ses responsabilités. On évoque la possibilité que les prix affichés ne soient pas des prix d'équilibre concurrentiel, ce qui est original pour ce courant de pensée. uploads/Finance/ la-nouvelle-theorie-du-commerce-international 1 .pdf
Documents similaires
-
19
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 01, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.1573MB