La responsabilité du banquier lors de l'octroi d'un crédit Sommaire 1. La respo

La responsabilité du banquier lors de l'octroi d'un crédit Sommaire 1. La responsabilité de droit commun du prêteur 1.1. Les obligations du banquier 1.2. L'engagement de la responsabilité du banquier 2. La responsabilité du banquier vis-à-vis des entreprises en difficulté 2.1. La responsabilité du banquier entre le 1er janvier 2006 et le 15 février 2009 2.2. La responsabilité du banquier, aujourd'hui limitée en cas de procédure collective Documentissime - Tous droits réservés. Avertissement : L'utilisation de nos documents ne dispense pas de recourir aux conseils d'un spécialiste qualifié. La responsabilité des auteurs ne saurait être engagée du seul fait de l'utilisation des documents contenus sur ce site. Les références juridiques mentionnées le sont à titre indicatif, sont susceptibles de modification législative, réglementaire ou jurisprudentielle ultérieure et ne dispensent pas d'une vérification préalable à l'utilisation des documents. 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Néanmoins, cette tendance à la sur-responsabilisation des banques, semble avoir conduit à l'effet inverse : les banques Françaises, menacées de voir leur responsabilité engagée aisément ont logiquement renforcé leurs conditions d'octroi de crédit. Ce qui ne facilite pas le développement de l'économie. Le législateur ayant pris la mesure de ce problème pour les entreprises a donc proclamé, par la loi du 26 juillet 2005, une irresponsabilité de principe des créanciers. Cet excès inverse a été corrigé par l'ordonnance du 18 décembre 2008, applicable à partir du 15 février 2009, cantonnant l'irresponsabilité de principe aux procédures collectives. Quels sont les devoirs du banquier à la souscription d'un crédit ? Comment aujourd'hui engager la responsabilité du banquier suite à l'octroi d'un prêt ? 1. La responsabilité de droit commun du prêteur La responsabilité du prêteur, souvent banquier, sera engagée sur le terrain contractuel, ou délictuel. Ce régime de responsabilité de droit commun s'applique tant pour les personnes morales, que les personnes physiques, professionnelles ou non. Avant d'énoncer les devoirs du prêteur et l'engagement de sa responsabilité, encore faut-il préciser les contours de la notion de « prêteur ». Les prêteurs responsables Les premiers dont la responsabilité peut être engagée sont évidemment les établissements de crédit (banques). Mais ils ne sont pas les seuls à engager leur responsabilité. Il en sera de même pour toute personne octroyant un crédit. L'article L.313-1 du code monétaire et financier dispose : « Constitue une opération de crédit tout acte par lequel une personne agissant à titre onéreux met ou promet de mettre des fonds à la disposition d'une autre personne ou prend, dans l'intérêt de celle-ci, un engagement par signature tel qu'un aval, un cautionnement, ou une garantie. Sont assimilées à des opérations de crédit le crédit-bail, et, de manière générale, toute opération de location assortie d'une option d'achat ». Donc, la responsabilité ne s'arrête pas au banquier : il suffit de réunir les conditions suivantes pour qu'un créancier puisse voir sa responsabilité engagée : Documentissime - Tous droits réservés. Avertissement : L'utilisation de nos documents ne dispense pas de recourir aux conseils d'un spécialiste qualifié. La responsabilité des auteurs ne saurait être engagée du seul fait de l'utilisation des documents contenus sur ce site. Les références juridiques mentionnées le sont à titre indicatif, sont susceptibles de modification législative, réglementaire ou jurisprudentielle ultérieure et ne dispensent pas d'une vérification préalable à l'utilisation des documents. Tous les documents téléchargés sur ce site sont protégés par la législation des droits d'auteur. Toute reproduction, par l'utilisateur, de ces documents pour un usage autre que purement personnel l'expose à des poursuites judiciaires. Pour toute information complémentaire, se reporter aux conditions générales d'utilisation disponibles sur www.documentissime.fr Page 3/11 - Un prêt, ou une promesse de prêt, un engagement de caution… - Une rémunération est nécessaire (intérêts…) Par conséquent, on pourrait même envisager l'engagement de la responsabilité civile d'une personne physique octroyant un prêt… Mais en pratique, on peut considérer que la responsabilité sera surtout retenue pour les établissements de crédit et dans le cadre d'un crédit interentreprises. 1. 1. Les obligations du banquier Le prêteur ne respectant pas ses obligations commet une faute, susceptible d'engager sa responsabilité. Le conseil, et la mise en garde Le devoir de mise en garde du banquier a renforcé le devoir de conseil et consiste à aviser le débiteur des conséquences financières du prêt et des risques de son endettement. Le banquier devra par ailleurs vérifier si au vu de ses revenus, l'emprunteur sera en mesure de rembourser le prêt sans se trouver en difficulté. Il devra, dans le cas contraire, en aviser le débiteur, et, éventuellement, lui refuser le prêt. Le problème de la protection du débiteur est qu'elle ne doit pas abriter les personnes qui n'en n'ont pas besoin, et qui chercheraient à en bénéficier indûment, afin de pouvoir engager la responsabilité du banquier. Il est donc revenu à la Cour de cassation (première chambre civile et chambre commerciale) de déterminer qui était susceptible de bénéficier de la protection du devoir de mise en garde. Après quelques divergences entre les deux chambres, des arrêts rendus par la chambre mixte de la Cour de Cassation le 29 juin 2007 ont homogénéisé la jurisprudence de la Cour de cassation : Le critère retenu est celui de l'emprunteur averti, ou non. On ne distingue plus s'il est ou non professionnel. Ainsi, il est possible qu'un client ne soit pas professionnel, mais soit conscient des risques qu'il court en empruntant. Le banquier ne sera alors pas tenu de le mettre en garde contre les risques qu'il court à l'occasion de la souscription d'un crédit. Le cas inverse peut aussi être envisagé : un professionnel peut ne pas être considéré comme averti et le prêteur devra en ce cas l'aviser des risques. L'emprunteur averti est celui qui de par sa formation, ou son expérience connaît les risques auxquels il s'expose, alors que l'emprunteur non averti n'en a pas forcément conscience. Cette dernière est appréciée par les tribunaux au cas par cas compte tenu de l'expérience que l'emprunteur peut avoir du crédit bancaire notamment au regard de son métier (ex : expert comptable, employé de banque, directeur financier, etc ;), ou s'il recourt habituellement au financement bancaire. Documentissime - Tous droits réservés. Avertissement : L'utilisation de nos documents ne dispense pas de recourir aux conseils d'un spécialiste qualifié. La responsabilité des auteurs ne saurait être engagée du seul fait de l'utilisation des documents contenus sur ce site. Les références juridiques mentionnées le sont à titre indicatif, sont susceptibles de modification législative, réglementaire ou jurisprudentielle ultérieure et ne dispensent pas d'une vérification préalable à l'utilisation des documents. Tous les documents téléchargés sur ce site sont protégés par la législation des droits d'auteur. Toute reproduction, par l'utilisateur, de ces documents pour un usage autre que purement personnel l'expose à des poursuites judiciaires. Pour toute information complémentaire, se reporter aux conditions générales d'utilisation disponibles sur www.documentissime.fr Page 4/11 A titre d'exemple, ont été reconnus comme emprunteurs avertis : - L'exploitant en nom propre d'un fonds de commerce qui exerçait depuis plus de 10 ans (Cass. Com. 28 juin 2011 n°10-18466) ; - Des personnes disposant d'un patrimoine mobilier et immobilier important et conseillées par un expert-comptable (Cass. Com. 22 mars 2011 n°09-14883) ; - Un professionnel de la négociation immobilière (Cass. Com. 8 mars 2011 n°09-12830). Par ailleurs, la cour de cassation, par un arrêt du 29 octobre 2009 (com, 29/10/2009, n°08-20.274) a précisé sur quel fondement peut être recherchée la responsabilité du banquier lorsqu'il manque à son obligation de mise en garde. Elle affirme en effet que le préjudice né du manquement, par un établissement de crédit à son obligation de mise en garde s'analyse en la perte d'une chance de ne pas contracter : cela signifie, en d'autres termes, que lorsque l'établissement de crédit n'avertit pas l'emprunteur des risques du crédit, il lui ôte la possibilité de ne pas souscrire le prêt et donc d'éviter les désagréments de son endettement excessif par la suite. Dès lors, la faute du banquier consiste à ne pas avoir indiqué à l'emprunteur ou à sa caution profane (non averti) le caractère excessif du crédit ou de la garantie sollicitée au regard des capacités financière de ces derniers. Un crédit ou une garantie dépassant les capacités de remboursement conduit nécessairement à un endettement excessif de l'emprunteur ou du garant, qui tôt ou tard, ne pourra plus supporter le poids de cette dette, et se retrouvera en difficulté. La cour de cassation considère donc que la uploads/Finance/ la-responsabilite-du-banquier-lors-de-l-octroi-d-un-credit-159.pdf

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  • Publié le Jan 05, 2023
  • Catégorie Business / Finance
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