REI §214.doc Page 1 sur 6 2.1.4. L'équilibre général des échanges La prise en c

REI §214.doc Page 1 sur 6 2.1.4. L'équilibre général des échanges La prise en compte des offres et des demandes de l'ensemble des pays participants au commerce mondial permet la détermination des prix mondiaux. L'existence d'un commerce mondial apparaît indissociable de celle d'avantages comparatifs nationaux dans la production d'un bien particulier. Le triangle des échanges (cf Caves et Jones , op. cit., p. 42-45) Pour qu'il y ait des échanges internationaux, l'ouverture au commerce doit profiter non seulement à l'économie domestique mais aussi au reste du monde. Les deux graphique suivants décrivent l'équilibre en économie ouverte du reste du monde et de l'économie locale. En autarcie, l'économie étrangère dispose d'un prix relatif du bien A plus faible que l'économie domestique. L'équilibre autarcique se situe sur la frontière F*F* des possibilités de production sur la gauche du point BQ*. Avec le passage au libre-échange, le prix relatif qui s'impose à elle est le prix fixé sur le marché mondial, donc le même prix relatif que celui qui s'impose à l'économie domestique. On constate qu'à ce prix, le reste du monde profite du commerce international puisqu'il peut maintenant importer du bien I à un prix relatif plus faible qu'en autarcie et exporter du bien A. Comme pour l'économie domestique, l'économie étrangère bénéficie d'une amélioration de ses termes de l'échange. € DI B* € DA B* € QI * € QA * € BD * € BQ * € QI B* € QA B* 0 F * F * a * b * c * REI §214.doc Page 2 sur 6 F F € QI B € QA B € QI € QA € BQ € BD € DI B € DA B 0 a b c Les deux économies qui composent le monde font face au même prix relatif mondial. Le prix relatif mondial d'équilibre doit donc garantir que les exportations de l'une sont toujours égales aux importations de l'autre en valeur et en volume. Graphiquement, on doit donc retrouver, pour le prix relatif mondial d'équilibre, le même "triangle" des échanges dans les deux économies. Le triangle des échanges de l'économie locale est la surface [a b c]. Les deux segments à angle droit représentent les quantités exportées du bien industriel (segment [a b]) et les quantités importées du bien agricole (segment [b c]). Le segment [a c] est constitué par la droite de revenu national. Le triangle des échanges de l'économie étrangère est la surface [a* b* c*]. Sa seule différence avec celui de l'économie locale est que maintenant les segments [a* b*] et [b* c*] représentent respectivement les quantités importées du bien I et celles exportées du bien A. Le triangle des échanges est identique en forme et en surface pour les deux économies. Le prix relatif mondial donné par la pente de la droite d'isovaleur est donc bien le prix d'équilibre, c'est-à- dire celui qui assure l'égalité de l'offre et de la demande mondiales pour chaque bien. La fixation des prix mondiaux Les prix mondiaux du bien agricole et du bien industriel sont obtenus par l'égalisation de l'offre et de la demande mondiales. Comme nous envisageons un univers limité à deux produits, il est possible de simplifier la présentation de l'équilibre général en raisonnant sur la base de l'offre, de la demande et du prix relatifs du bien agricole. (cf. Krugman et Obstfeld, op. cit., p. 18 et p.109-110). Le prix relatif mondial Le prix relatif mondial d'équilibre du bien agricole est obtenu par l'égalisation de l'offre et de la demande relatives mondiales du bien agricole. Posons : € p * = pA * pI * , p = pA pI , p E = pA E pI E REI §214.doc Page 3 sur 6 respectivement, le prix relatif agricole autarcique étranger, le prix relatif agricole autarcique local et le prix relatif agricole mondial. L'offre relative mondiale L'offre relative mondiale du bien agricole correspond à la somme des productions agricoles des deux pays rapportée à la somme des productions industrielles. € QA + QA * QI + QI * Comme toute offre, l'offre relative varie dans le même sens que le prix relatif du bien A : par exemple, puisqu'une une hausse du prix relatif signifie que le prix de A augmente relativement à celui de I, alors l'offre de bien A des deux économies augmente relativement à l'offre de bien I. La demande relative mondiale La demande relative du bien agricole correspond à la somme des demandes de A des deux pays rapportée à la somme des demandes de I. € DA + DA * DI + DI * Comme toute demande, la demande relative varie dans le sens contraire du prix relatif. L'équilibre mondial Le prix relatif agricole mondial est le résultat de l'égalisation de l'offre et de la demande relatives mondiales pour le bien A. REI §214.doc Page 4 sur 6 € pE € p € p* € E1 € E2 € QA + QA * QI + QI * € D A + DA * DI + DI *       1 € DA + DA * DI + DI *       2 Prix Quantités Le niveau du prix d'équilibre va dépendre du positionnement de l'offre et de la demande relatives. L'équilibre initial de libre-échange est donné par E1. Imaginons par exemple que dans l'un ou l'autre des deux pays, ou même dans les deux, les consommateurs se mettent à préférer davantage le bien fabriqué par l'industrie. Dans ce cas, la demande relative du bien agricole faiblit et la courbe se déplace sur la gauche, amenant l'économie mondiale au point d'équilibre E2. En ce point, le prix relatif d'équilibre a baissé de même que l'offre et la demande relatives d'équilibre. Une telle évolution est avantageuse pour l'économie locale puisque ses termes de l'échange se sont appréciés ; elle tire donc davantage de revenus du commerce international. Par contre, elle est désavantageuse pour l'économie étrangère en raison de la dégradation de ses termes de l'échange par rapport à l'équilibre E1 initial. Cependant, même si les gains totaux tirés du commerce sont répartis moins équitablement qu'avant, les deux pays ont toujours un intérêt mutuel à commercer car même en E2 le reste du monde dispose encore d'un prix relatif plus favorable qu'en autarcie. Cependant, si nous poussons notre raisonnement un peu plus loin en imaginant une nouvelle chute de la demande mondiale, que se passerait-il ? La consommation mondiale de I pourrait devenir suffisamment forte (et relativement celle de A suffisamment faible) pour faire chuter le prix relatif mondial au niveau du prix relatif autarcique du reste du monde. Dans ce cas, cette région n'obtiendrait aucun gain de l'ouverture des échanges ; libre-échange et autarcie deviendrait pour elle deux choix indifférents. Le mécanisme est similaire pour l'économie locale, en cas de croissance exagérée de la demande de bien agricole. On comprend alors pourquoi les courbes d'offre et de demande sont bornées, en bas par la valeur du prix relatif en autarcie du reste du monde et en haut par celle de l'économie domestique. Si le prix relatif pouvait se fixer en dehors de ces deux limites, l'offre et la demande relatives cesseraient d'exister car l'un des deux pays perdrait au lieu de gagner à l'échange et déciderait de retourner à l'autarcie, faisant disparaître tout commerce international. Donc, une condition nécessaire et suffisante pour que les deux pays gagnent à l'échange international est que le prix relatif international d'équilibre soit encadré par les deux prix autarciques : REI §214.doc Page 5 sur 6 (2.6) € p * < p E < p ⇔pA * pI * < pA E pI E < pA pI Comme on a pu le constater à l'aide du graphique précédent, la vérification de l'inégalité (2.6) est d'autant plus probable que les ménages des différentes régions n'ont pas des goûts trop biaisés pour le même bien. Ce qui revient à poser que les demandes nationales ne sont pas trop dissemblables. La stabilité des échanges mondiaux Dans un monde d'échanges à deux biens, la stabilité des échanges exige qu'une augmentation du prix relatif du bien agricole réduise la demande excédentaire mondiale pour ce bien. Cette condition peut être exprimée en fonction de l'élasticité-prix de la demande d'importations des deux pays. Elle est connue sous le nom de condition de stabilité de Marshall-Lerner. On trouvera dans l'annexe au chapitre 2 une présentation algébrique de cette condition de stabilité. Le principe des avantages comparatifs L'inégalité (2.6) révèle que c'est la comparaison des prix relatifs et non pas celle des prix absolus qui permet de savoir si un gain mutuel à l'échange est possible. L'économie locale exporte les produits de l'industrie, car elle a un avantage relatif dans la production du bien industriel, qu'elle fabrique avec un coût moyen plus faible que le bien agricole. Ce qui revient à poser que l'économie locale a un avantage de coût moyen de production dans l'industrie par rapport au reste du monde. Evidemment, le raisonnement fonctionne dans les deux sens, et l'on uploads/Finance/ le-prix-autarcique.pdf

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  • Publié le Oct 24, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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