Enseignant : M. AVINA MANY Albert Longin, Cryptographie des SI, IAI Cameroun 1
Enseignant : M. AVINA MANY Albert Longin, Cryptographie des SI, IAI Cameroun 1 Partie II : Les cryptomonnaies 1. Définition La cryptomonnaie dite aussi crypto actif, cryptodevice ou monnaie cryptographique de manière simple, la cryptomonnaie est la monnaie virtuelle sans lien avec une politique monétaire ou une banque, dont l’implémentation repose sur les algorithmes de chiffrement. Les algorithmes de chiffrement permettent de générer la monnaie elle-même et de faire des transactions anonymes sur internet, de poste à poste et sans frais. Aujourd’hui les cryptomonnaies sont des monnaies alternatives, dans la mesure où aucune nation n’a adopté une cryptomonnaie comme monnaie fudiciaire. De nombreux cryptomonnaies ont été développées, la plupart sont similaires et dérivent de la première implémentation de cryptomonnaie : le bitcoin. 2. Le Token Dans l’univers de la cryptomonnaie, un token désigne un actif numérique transférable entre deux parties sur internet, sans avoir besoin pour cela, de l’autorisation d’un tiers. Il s’agit d’un instrument financier utilisé par les entreprises dans le cadre de l’Initial Coin Offering(ICO). a) Qu’est-ce qu’un token ? Un Token est un instrument financier utilisé par des entreprises pour lever des fonds dans le cadre d’un ICO. Le principe est le suivant : pour se développer, soutenir un projet ou accélérer sa croissance, une entreprise va mettre sur le marché, en les proposant sur une plateforme dédiée, les token que les investisseurs vont acquérir en les payant avec une cryptomonnaie (le plus fréquemment en Ethers ou en bitcoin). En échange de ces token, les investisseurs pourront se voir concéder, selon la configuration retenue, soit une forme de propriété (parfois proche d’une action), soit des dividendes générés par l’entreprise émettrice, un bien ou un service produit par l’entreprise, ou bien encore le contrôle d’un système en construction. A peine émis, les jetons peuvent être revendus sur des places des marchés numériques où la valeur d’un token peut faire l’objet d’une très grande spéculation. Si les spéculateurs professionnels sont rompus à ce genre d’opérations, pour les petits investisseurs, en revanche, les ICO, par leur absence totale de régulation, constituent aujourd’hui une pratique à haut risque. 3. Le hashrate Le hashrate ou taux de hachage, permet de mesurer la puissance de minage d’un ordinateur, c’est-à-dire la vitesse à laquelle il effectue un calcul. a) Qu’est-ce que le hashrate ? Sur une blockchain, comme par exemple la blockchain bitcoin, les transactions réalisées sont chiffrées, ce qui garantit leur authenticité et leur inviolabilité. Ces transactions sont validées par des opérateurs que l’on appelle mineurs. Pour pouvoir avoir le droit de valider ces transactions et, in fine, de créer les blocs qui composent une blockchain, les mineurs doivent au Enseignant : M. AVINA MANY Albert Longin, Cryptographie des SI, IAI Cameroun 2 préalables résoudre des calculs mathématiques. Pour ce faire, ils utilisent souvent du matériel informatique hautement énergivore et doté de puissante cartes graphiques (longtemps réservés aux gamers) servant de minage, c’est-à-dire au calcul d’une fonction de hachage. Le hashrate, ou taux de hachage, sert à la puissance de minage d’une machine, c’est-à-dire la vitesse à laquelle un ordinateur réalise une opération de calcul. Et par voie de conséquence, sa capacité à résoudre un calcul mathématique débouchant sur la possibilité de valider des transactions et de créer un bloc supplémentaire sur une blockchain. b) Quelle traduction pour le hashrate ? Le terme hashrate utilisé, dans l’univers des cryptomonnaies, pour apprécier la puissance de minage d’un ordinateur, peut se traduire en français par taux de hachage. 4. Origine des cryptomonnaies Si l’on remonte à la première idée de la cryptomonnaie, on en revient à Wei Dai, qui en 1998, publiait une description de la « B-money », un système de trésorerie anonyme totalement électronique. Peu de temps après, c’est Nick Szabo, qui, de son côté, demande aux utilisateurs de compléter une fonction de preuve de travail dont les solutions sont chiffrées, communautarisées et publiées. Puis il faudra attendre en 2009 pour qu’un groupe de développeur le fameux et désormais incontournable Bitcoin. Et tout se joue dans l’algorithme de preuve de travail. Si le bitcoin utilise l’algorithme SHA-256, le bitcoin, créé plus tard, utilise l’algorithme de scrypt, plus rapide. Dans les faits, c’est la preuve de travail qui détermine la crypto-monnaie. a) Qu’est-ce qu’une preuve ou puissance de travail ? PoW ! c’est un acronyme que vous avez certainement déjà vu sur le web. Il signifie simplement Proof of Work, preuve de travail donc. Dans la pratique, produire un tel système est coûteux, en temps comme en énergie. Pour faire court et compréhensible, c’est ce qui permet de sécuriser la monnaie, surtout contre les attaques. Il demande tellement de ressources à l’ordinateur requérant, en termes de puissance de calcul, que cela revient presque interdire l’accès à la monnaie. Néanmoins, il faut que la chose reste très complexe, elle doit rester faisable pour un demandeur, compréhensible et facile à vérifier pour un tiers. C’est dans ce tryptique de codes que se joue donc la vie d’une cryptomonnaie. 5. Différence entre cryptomonnaie et monnaie De manière générale, le statut juridique des cryptomonnaies varie considérablement d’un pays à l’autre. Pour certains Etats, les crypto-monnaies, ou certaines d’entre elles, sont légalement reconnues comme moyen de commerce ; pour d’autres ; le statut n’est pas encore défini ou la législation est encore en train d’évoluer ; enfin, certains Etats les interdisent totalement. De par leur construction intrinsèque, les cryptomonnaies échappent à toute politique publique : elles ne peuvent pas être soutenues par une politique monétaire. De plus, leur pseudo- anonymat rend possible, au même titre que l’argent liquide, les transactions illicites. A travers diverses règlementations, elles font l’objet de surveillance par les autorités monétaires sur deux axes : Enseignant : M. AVINA MANY Albert Longin, Cryptographie des SI, IAI Cameroun 3 Contrôler la légalité des biens ou des services achetés grâce aux cryptomonnaies et ainsi éviter les achats illicites, Surveiller la conversion en devises légales et ainsi détecter le blanchiment d’argent. De plus l’utilisation de cryptomonnaies est rendue difficile par des points suivants : Le faible usage ne permet pas d’en faire une unité de compte : très peu de prix sont exprimés dans ces cryptomonnaies, Elles présentent une forte volatilité, Utilisées comme intermédiaires des échanges, elles n’offrent aucune protection contre la fraude car les opérations sont toutes réversibles. 6. Cryptomonnaies et les Etats La plupart des actes se sont produites en 2018, en janvier 2018, la banque d’Angleterre annonce créer une cryptomonnaie indexée sur la monnaie britannique. Au Canada et à Singapour, des institutions envisagent également de développer des systèmes de paiement officiels en crypto-monnaie, Ensuite, les îles Marshall deviennent le premier pays au monde à lancer une cryptomonnaie légale, le président vénézuélien Nicolas Maduro crée une cryptomonnaie le pétro, ancré sur le prix du baril de pétrole, dans le but de contourner les sanctions américaines. La Turquie envisage elle aussi sa monnaie, le Turcoin, pour dynamiser l’économie en 2018, l’Iran pense créer une cryptomonnaie nationale, basée sur le bitcoin, pour contrer la chute de la monnaie nationale du fait du retour des sanctions américaines. a) Offre de départ et l’ICO (Initial Coin Offering) Une ICO de l’anglais « Initial Coin Offering », est une forme de financement, à mi-chemin entre la levée de fonds et le financement participatif, par la prévente d’une nouvelle cryptomonnaie. Le premier Initial Coin Offering notable est celle d’Ethereum en 2014. En 2017, ce marché est encore peu régulé, ainsi en septembre la Chine interdit les ICO sur son territoire. En Russie Vladimir Poutine approuve l’utilisation des ICO en exigeant la mise en place d’une réglementation appropriée afin de contrôler le marché des cryptomonnaies. 7. Quelques cryptomonnaies Enseignant : M. AVINA MANY Albert Longin, Cryptographie des SI, IAI Cameroun 4 Code Monnaie Date de création Equivalent de la masse monétaire Algorithme Quantité monnaie émise Quantité maximum de monnaie pouvant être émise Note BTC, XBT Bitcoin 2009 125 milliards USD au 04/09/2018 SHA- 256(preuve de travail) 17 millions au 16/05/2018 21 millions La première monnaie décentralisée ETH Ethereum 2015 29 milliards USD au 04/09/2018 Ethash 99 millions USD au 04/09/2018 Non limité La première monnaie basée sur la chaine de blocs(Ethereum) permettant la création de contrats intelligents. BCH, BCC Bitcoin coin 2017 10 milliards USD au 04/09/2018 SHA- 256(preuve de travail) 17 millions au 16/05/2018 21 millions Fork de la chaine de blocs Bitcoin XRP Ripple 2012 13 milliards USD au 04/09/2018 ECDSA 39,190 milliards USD au 04/09/2018 100 milliards Les transactions sont vérifiées par consensus entre les membres du réseau, plutôt que par le processus de minage utilisé par Bitcoin. LTC Litecoin 2011 3,87 milliards USD au 04/09/2018 Scrypt(preuve de travail) 56,5 millions au 16/05/2018 84 millions La première cryptomonnaie fondée sur Scrypt DASH Dash 2014 1,79 milliards USD au 04/09/2018 X11 8 millions au 16/05/2018 18,9 millions Ex-Darkcoin, première cryptomonnaie anonyme. DOGE Dogecoin 2013 0,504 milliards USD au 16/05/2018 Scrypt(preuve de travail) 114,5 milliards USD au 04/09/2018 5,2 milliards par an perpétuellement Cryptomonnaie dérivée de Litecoin et la première à être fondée sur internet : uploads/Finance/ les-cryptomonnaies.pdf
Documents similaires








-
29
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 19, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.4876MB