1 Les escroqueries de Robert Maxwell : En quoi a-t-il enfreint la déontologie ?

1 Les escroqueries de Robert Maxwell : En quoi a-t-il enfreint la déontologie ? La déontologie dans le cas présent signifie de respecter l’intégrité du marché (Refus de monopole, cartels,..) et de servir l’intérêt du client (les audits avaient pourtant un grand WARNING) I/ Les escroqueries de Maxwell Pour commencer, nous devrions définir ce qu’est un fonds de pension. Un fonds de pension est une partie du salaire des employés (complété par l’employeur) mis de côté et ressortit lors de leurs vieux jours, autrement c’est l’argent de leur retraite. L’escroquerie est le fait d’utiliser les biens d’autrui (ici les fonds de pension) et de les utiliser à des fins personnelles. Nous allons voir tout au long de ce document qu’elles ont été les ficelages de ces escroqueries. Années 80, grâce à de bons investissements, les fonds de pension des entreprises britannique se sont retrouvés avec des excédents importants. Dans l’esprit de certains directeurs financiers, les fonds représentaient un gigantesque « centre de profit » à la disposition des entreprises. En 1984, Robert Maxwell rachète le Mirror Group Newspapers (MGN). En septembre 1985, il fait pression sur les banquiers et investisseurs afin de leur prouver qu’ils seraient surpris des bons résultats en supprimant les contributions patronales de 14% mensuel pour les fonds de pension. Et il a dit vrai. Maintenant, RM veut pouvoir disposer légalement des actifs des fonds. Pour cela il demande sa nomination aux postes de président et directeur général. Par la suite, une réunion a été planifiée avec les syndicats qui ne sont pas d’accord pour que les charges patronales soient enlevées des fonds de pension. RM réagit en parlant des fonds comme si c’était les siens. Il ordonna au secrétaire du conseil d’exposé à tout le monde qui est le propriétaire des fonds. Maxwell conclu cette entretien d’un ton sec : « Exactement, merci. Le propriétaire des fonds de pension, c’est donc moi » RM détenait une dizaine de fonds de pension. Au fil des ans il en était venu à considérer les fonds de pension comme une sorte de caisse d’urgence personnelle. Dés 1985, RM a fait de multiples usages de l’argent des fonds de pension et en 1990, les dettes de ses entreprises envers les fonds dépassaient les 150 millions d’euros. RM a très vite cherché à s’entourer des marionnettes et non d’employés responsables cherchant avant tout des comparses compte tenue de sa stratégie. En 1989 RM investit grâce au fonds, dans des entreprises proches de lui. Personne ne se doute de ce qui est entrain de se tramer. 2 Les entreprises privées de Maxwell ont besoin de prêts de la part des banquiers. Pour cela, RM utilise les fonds de pension comme « catalyseur » auprès des banques et ça marche. Cependant en 1988 leur valeur baissait depuis bon nombre de mois. Les banques étaient donc très frileuses pour accorder de nouveaux prêts de la sorte. C’est alors que RM leur proposa les fonds CIF (Fonds commun d’investissement) et FTIT (First Tokyo Trust) qui, en cas de défaut de paiement de RM, n’auraient pas de mal à les vendre et à récupérer leur dette. Fin décembre 1990, le montant total des actions des fonds utilisé dans ce sens était de l’ordre de £206 millions. Le 4 aout 1989, RM profita des fonds de pension à hauteur de £10.9 millions pour se procurer 14.4 % du «Groupe Vraiment Utile» (The Really Useful Group). Son objectif : empêcher la publication d’une biographie peu flatteuse sur sa personne par Tom Bower. Or RM était en procès avec l’éditeur de Bower, Aurum Press, une filiale du « Groupe Vraiment Utile ». RM laissa alors Sir Andrew Lloyd Webber racheter les actifs de son groupe détenu par le CIF afin de consolider sa position. RM tenta alors de profiter de cette occasion pour lui demander en contre partie, de s’allier à ses cotés afin d’empêcher la publication d’un livre de Tom Bower. Cependant, Sir Andrew n’accepta pas lui expliquant même que RM était déjà gagnant avec un bénéfice de £284 000. Toutes ces ingérences de RM dans l’administration des actifs des fonds de pensions représentaient, outre les sérieuses erreurs de jugement sur, de réelles infractions à la déontologie professionnelle d’un administrateur des fonds de pension. A aucun moment RM ne s’interrogea sur le plus value qu’apporteraient ces opérations aux adhérents ; le premier souci de tout administrateur d’un fonds. En 1989 RM fut autorisé par les administrateurs à mettre en place les mécanismes qui allaient lui permettre de piller les fonds de pensions. Dans un premier temps, il rassembla les fonds de toutes ses entreprises, £700 millions de livres en tout. Ensuite il confia à une société BIM (Bishopsgate Investment Management), dont il s’est fait élire président, la gestion de tous ces actifs. Au cours de sa présidence, les administrateurs auraient dû être un groupe indépendant avec en outre une obligation fiduciaire de moyens à l’égard des adhérents. Il décida de les nommés lui-même. Donc passif et effacé qui répondraient à ses moindres demandes sans posé de question. Maxwell savait à l’occasion faire usage de l’argument d’autorité notamment lorsque les pensionnés exprimés leurs inquiétudes. AGB (entreprise importante en matière de recherche dans les marchés et en Médiamétrie). Il racheta 12% de cette entreprise de classe mondiale qui était mal après l’échec de pénétration du marché New Yorkais. Par la suite, RM licencia des employés qualifiés afin de faire baisser la cote de cette entreprise et de la racheter en totalité par la suite. C’est ce que fait son fils en 1991 après son décès. A Londres on qualifia le style de management de RM de : « dedicated mismanagement » (destruction professionnelle). Elément très intéressant de la façon de penser et d’agir de RM au cours de ses années d’escroquerie, cette conversation téléphonique avec Sir Bernard Audley : 3 « - Sir Bernard, je ne veux plus que vous soyez administrateur du fonds de pension d’ AGB - Mais Bob, ce ne sera pas possible d’arrêter quelque chose que je n’ai jamais commencé. Je ne suis pas administrateur de ce fonds et je ne l’ai jamais été. - Qu’est-ce que vous voulez dire. Vous êtes bien le président et le fondateur de AGB n’est-ce pas ? - Correcte. Et précisément parce que je suis président et fondateur je n’ai pas le droit d’être administrateur de ce fonds de pension. Il y aurait conflit d’intérêt. -Eh bien, écoutez, je ne sais pas qui vous avez comme administrateur, mais je veux qu’il se démette. Je vais le fusionner avec LBIM. » RM avait du mal à imaginer que certaines personnes jouaient le jeu selon les règles de déontologie. Tony Boram ne parlait pas pour ne rien dire, mais apporta des preuves circonstanciées. D’abord il montra que des millions de livres sterling avaient été retirés des entreprises britanniques jouissant d’une réputation très solide pour être replacés dans des entreprises non- cotées ou étrangères. Ensuite les administrateurs de BIM avaient cru bon de placer environ £20 millions en actions Maxwell Communications Corporation. Troisièmement, malgré les excédents de plus de £149 millions disponibles dans les fonds, les adhérents n’avaient droit qu’à des versements minimaux. Enfin, même si RM avait suspendu ses cotisations d’employeur au fonds, il n’en exigeait pas moins £1.9 millions par an en frais de gestion. Le conflit d’intérêt crevait les yeux. RM qui réagit suivant sa stratégie bien rôdée d’intimidation et de terrorisme téléphonique à l’adresse de Boram et en menaçant de traîner le Daily Mail devant les tribunaux. Pour désamorcer le conflit le Mail a convenu de publier dans ses colonnes une lettre d’explication de RM dans laquelle il fit part à ses pensionnés de son intention d’améliorer leurs versements annuels de 2%. Les deux articles de presse, cependant, n’ont pas soulevé d’écho. En juin 1992, suite au pillage des fonds par Maxwell, le parlement britannique diligenta une enquête confidentielle sur les rôles et les responsabilités des divers acteurs, IMRO reconnut sa négligence en omettant de mettre en place des mécanismes d’évaluation et de gestion de risque par rapport aux fonds de pension dirigés par des entreprises cotisants eux-mêmes. Ils ajoutèrent en leur propre défense, qu’aucun motif d’inquiétude n’avait émergé lors leur première visite chez BIM. Tout semblait en ordre. Fin 1980, Maxwell eu besoin de prêt de la part du banquier dans un but personnel et pour MCC. Il utilisa le conseil d’administration de BIM afin de prêter leurs actifs aux grandes institutions de la cité moyennant commission. De même qu’AGB, Scitex jouissait d’une excellente santé. Mais RM n’utilisait pas les actions de cette entreprise dans le but d’ameliorer la santé du fond. Il vendait au contraire des actions de croissance. Un administrateur vigilant aurait surement donné un coup de sifflet en 4 apprenant que RM vendait cette action particulièrement. De plus les gestionnaires des différents fonds proches de Maxwell étaient par ailleurs gérants de ses sociétés privées, y compris ses fils Kevin et Ian. Une proximité contraire a la bonne distance exigée par les normes d’IMRO pour prévenir uploads/Finance/ les-escroqueries-de-robert-maxwell.pdf

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  • Publié le Jan 28, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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