LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE I. LA MARGINALI
LES PROBLEMES ET LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE I. LA MARGINALISATION ECONOMIQUE 1. L’agriculture africaine L’agriculture est l’activité de 70 % de la population africaine. Mais elle est faiblement productive. La production vivrière est faible tandis que la population augmente très vite. La part de l’Afrique intertropicale dans la production et les exportations mondiale a connu une baisse. Depuis les années 1970, le prix des principaux produits d’exportations connaît une baisse. On constate une réduction de 4 à 2,2 % de la part dans les échanges mondiaux de produits agricoles entre 1980 et 2008. Cette situation préoccupante s’explique d’une part par conditions naturelles et politiques d’autre part. En effet, le désert occupe une part importante de la superficie du continent. Les régions au climat sahélien et soudanien sont victimes de la sécheresse et des aléas climatiques. Les sols des régions humides sont attaqués par le lessivage. L’agriculture africaine a connu un lourd passé marqué l’exportation des ressources rurales. Mais elle subit surtout l’effet de mauvaises politiques et d’échecs sur le plan institutionnel. Le manque d’investissement dans le secteur agricole a entrainé le vieillissement des exploitations, l’usure des sols et la désorganisation des filières. Les rendements sont bas. L’Afrique n’est pas assez compétitive face aux autres continents. Les coûts de revient sont élevés (électricité, carburant, intrants, machines…). Les paysans sont la proie des spéculateurs, qui, profitant de leur pauvreté achètent à bas prix leurs récoltes et les leurs revendent très cher au moment de la soudure. La suppression brutale de la subvention aux engrais sur injonction de la Banque mondiale et du FMI a aggravé la situation. 2. Le retard industriel Le continent est riche en matières premières : minerais et énergie. Mais il fournit moins de 1 % de la production industrielle mondiale. C’est le continent où l’industrialisation est la moins avancée. Dès leur indépendance, les pays africains ont mis en place des structures industrielles pour favoriser leur développement. Les entreprises locales sont alors encouragées à produire des biens de consommation pour le marché local. Mais entre 1980 et 1990, la crise pétrolière est la baisse des cours des matières premières amènent le continent à solliciter l’aide des institutions de Bretton Woods. C’est l’époque de l’ajustement structurel qui impose aux pays africains des mesures draconiennes. Les ambitions des pays sont revues à la baisse. Les politiques d’ajustement structurel ont été un échec. Paysans au travail au Cameroun L’industrie africaine produit surtout des biens de consommation. La production industrielle ne couvre pas les besoins. La croissance industrielle connaît un ralentissement : elle était de 8 % en 1980, de moins 1 % dans les années 1990. On assiste plutôt à un processus de désindustrialisation. La plupart des industries édifiées avant 1960 se sont effondrées. Les obstacles à l’industrialisation sont variés : - Le manque de capitaux - La carence énergétique - Les dépenses excessives des administrations centrales - La protection douanière démesurée - L’étroitesse des marchés intérieurs - La concurrence : elle est intérieure et extérieure. Intérieure du fait que les activités industrielles sont identiques dans tous les pays. Etrangère par la présence de produits importés qui envahissent le marché local. 3. Un faible poids dans les échanges mondiaux Depuis 1973, le volume des exportations diminue dans la plupart des pays de 0,7 % en moyenne. La part de l’Afrique dans les exportations mondiales est en baisse : 3 % en 1990, 1,7 % en 2007. Les exportations portent essentiellement sur des produits de base et des matières premières. L’Afrique importe les marchandises qu’elle ne produit pas, du moins suffisamment : machines, produits alimentaires, produits énergétiques. La balance commerciale africaine est déficitaire. Depuis 1980, les prix des matières premières baissent plus vite que ceux des produits manuf acturés venant du Nord. L’Afrique est contrainte de vendre ses matières premières sans valeur ajoutée. Les produits exportés ont perdu la moitié de leur valeur face aux produits importés. Une telle évolution correspond à la détérioration des termes de l’échange. Elle a pour effet de réduire les capacités d’investissement, et l’activité économique interne. D’une manière générale, l’Afrique a une faible participation au commerce mondial. 4. Les infrastructures L’Afrique connaît un déficit d’infrastructures. La route réalise l’essentiel du transport de marchandises. Mais la densité de routes en Afrique est la plus faible du monde. Le réseau ferroviaire fonctionne mal. Le coût du transport aérien est plus élevé à l’intérieur du continent que sur les lignes externes. Ce manque de moyens de transport a dejus conséquences sur les exportations : retards de livraison, interruption de production… Les coûts de revient sont plus élevés par rapport à d’autres régions. La compétitivité de l’industrie est réduite par le mauvais état des infrastructures. Les zones rurales manquent de routes praticables en toutes saisons. 5. Les problèmes financiers L’Afrique connaît un déficit financier. Ce dernier est lié en premier lieu à l’insuffisance de l’épargne nationale. Cette épargne provient des ménages, des entreprises et des administrations publiques. L’épargne des ménages est limitée par la pauvreté, 80 % de la population active n’ayant pas accès à un revenu monétaire. Celle des entreprises est favorisée par la réduction des impôts sur le bénéfice. Cependant la marge bénéficiaire se réduit avec les coûts de production. Quant aux administrations publiques, elles connaissent un déficit croissant lié à de nombreux facteurs dont le plus important est la baisse du volume d’impôt encaissé. La faiblesse de l’épargne entraîne celle de l’investissement. Ce dernier a connu une baisse de moitié entre 1970 et 1990. L’investissement étranger est limité par l’instabilité politique. Les capitaux étrangers, à la recherche de profit maximum et rapide, s’orientent vers des activités permettant une récupération rapide des fonds engagés mais qui ne rapportent presque rien au pays. L’accès au crédit bancaire est difficile. Les banques ne financent que les entreprises disposant d’une certaine assise financière. Les chances d’accès au crédit sont presque nulles pour les paysans. II. LA DEPENDANCE EXTERIEURE 1. L’endettement Afrique : l’endettement est-il soutenable ? Si la perspective d’une croissance prometteuse incite les pays africains et avec eux les bailleurs de fonds à l’optimisme, le retour en force, depuis 2007, des pays africains sur les marchés financiers internationaux (émission d’emprunts obligataires libellés en dollars), soulève des inquiétudes au sujet de la soutenabilité de leur endettement. N’y a-t-il pas un risque de reproduire la crise des années 80 ? Premièrement, parce que les niveaux de dette doivent être appréciés en fonction des capacités de remboursement – souvent limitées – des économies africaines. Deuxièmement, parce qu’en dépit d’une croissance prometteuse, les économies africaines, insuffisamment diversifiées, demeurent vulnérables à tout choc conjoncturel Troisièmement, la dette interne, souscrite à des conditions bien moins favorables, fait peser une charge non négligeable sur les finances publiques. Le Sénégal est dans cette situation, principalement en raison d'un accroissement très rapide de la dette intérieure. Quatrièmement, rappelons que c’est le déficit public qui alimente l’endettement. Hicham El Moussaoui, Article publié dans N’djaména Matin, 3 juillet 2014 Le financement du développement par les pays du Nord a été la source d’un endettement colossal. Cet endettement des pays africains a fortement progressé au cours des années 1970, favorisé par les disponibilités bancaires abondantes au Nord et les taux d’intérêt relativement bas (10 %). Les pays africains comptant sur les recettes d’exportation ont contracté de forts emprunts. A partir des années 1980, les taux d’intérêt montent jusqu'à 40% accroissant le poids de la dette alors que les prix à l’exportation connaissent une diminution. Le paiement de la dette se faisant en devises, l’Afrique doit emprunter davantage. L’Afrique est alors surendettée ; c’est le continent le plus endetté à l’égard du Nord. Les pays sont incapables de payer totalement les annuités de leur dette. Le service de la dette absorbe les ressources financières nécessaires au développement. Dans les pays au sud du Sahara, la dette représente 340,8 % des exportations à la fin des années 1990, contre 98,4 dans les années 1980 et 106,1 % du PNB à la fin des années 1990 contre 98,4 % en 1980. Globalement la dette a1fricaine est estimée à 300 milliards de dollars. Cette dette dans un contexte de ressources financières limitées est lourd handicap pour l’Afrique. Elle fait sortir du continent plus qu’elle n’en reçoit. Les bailleurs de fonds sont peu enthousiastes pour financer les projets africains d’autant plus que la plupart des crédits sont employés dans des investissements non productifs. Le paiement des annuités est lié à une balance commerciale excédentaire. Avec la dette, l’Afrique subit une recolonisation. 2. La dépendance culturelle Les pays du Nord dominent le secteur de l’information. Les pays africains empruntent des programmes dans ces pays mais aussi d’autres régions du tiers-monde comme le Brésil ou l’Inde. Les organes de presses du Nord inondent le monde entier. Les T.I.C. sont contrôlées par le Nord ; l’Afrique est encore victime de la fracture numérique. Les systèmes scolaires africains sont souvent une réplique de ceux des anciens colonisateurs. Ainsi l’Afrique subit un néocolonialisme culturel. III. LES PROBLEMES SOCIAUX 1. Une démographie galopante et une population jeune En 2014 l’Afrique compte 1 138 uploads/Finance/ les-problemes-et-les-perspectives-de-developpement-de-l.pdf
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- Publié le Oct 14, 2021
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