2ème semestre 2018 - Lettre de la Recherche de la BEAC 2 Banque des Etats de l'

2ème semestre 2018 - Lettre de la Recherche de la BEAC 2 Banque des Etats de l'Afrique Centrale LETTRE DE LA RECHERCHE Numéro 5 Banque des Etats de l'Afrique Centrale 736, Avenue Monseigneur Vogt B.P: 1917 - Yaoundé Cameroun Tel: +(237) 222 23 40 30 +(237) 222 23 33 29 www.beac.int Directeur de publication : HAMADOU ABDOULAYE Directeur de publication adjoint: Thierry MVONDO Rédacteur en chef: Jacques Landry BIKAI bikai@beac.int Secrétaire de rédaction: Francis Ghislain NGOMBA BODI ngomba@beac.int INFORMATIONS SOMMAIRE EQUIPE DE REDACTION L’ÉDITORIAL 2ème semestre 2018 1. L'EDITORIAL..................................p.1 2. ETUDES & ANALYSES...................p.2 L'orientation de la politique monétaire en 2018.....................................................p.2-5 La politique monétaire de la BEAC........... .....................................................................p. 6-9 Blockchain, Bitcoin et crypto-monnaies : l’essentiel à savoir................................. p. 10-15 3. ACTIVITÉS DE RECHERCHE..............p.16 4. ENTRETIEN AVEC... Pr. MONDJELI MWA NDJOKOU......................p.17 5. SYNTHESES DES TRAVAUX DE LA BEAC........................................................p.20 6. DERNIERES PUBLICATIONS DE LA BEAC.............................................................p.22 L'année 2018 s'est déroulée dans un contexte international de reprise progressive et de légère remontée des cours des matières premières. Au plan sous-régional, les Etats ont mené des politiques budgétaires restrictives, en poursuivant notamment les programmes d'ajustement avec le FMI. La politique monétaire n'est pas en reste avec notamment le resserrement des conditions de crédit. Dans l'ensemble, l'année s'est terminée avec un regain de croissance en 2018, une diminution des déficits budgétaire et courant ainsi qu'une amélioration des réserves de change. Cette situation macroéconomique d'ensemble a bénéficié des mesures de politique monétaire. Le Directeur Général des Etudes, Finances et Relations Internationales de la BEAC revient dans ce 5ème numéro sur les principales orientations de celle-ci au cours de l'année qui vient de s'achever. Au regard des réformes engagées depuis quelques années, il est apparu nécessaire d'apporter des éclairages quant aux objectifs de notre politique monétaire et ses fondements. Ces objectifs doivent nécessairement cadrer avec le contexte particulier de nos pays. C'est en partie pour cela que la BEAC a lancé, en 2011, le chantier des réformes de sa politique monétaire. Depuis lors, beaucoup a été fait, notamment au niveau de son cadre stratégique, analytique et opérationnel. Une étude de ce numéro revient brièvement sur l'ensemble de ces éléments. Dans cet effort d'adaptation entamé depuis des années au sein de la BEAC, une réflexion est proposée dans ce numéro, sur les innovations financières en matière de technologies financières. Au regard de l'engouement montré par le public par rapport aux fintech et aux crypto-monnaies, les autorités monétaires doivent s'y intéresser d'autant plus que ces innovations peuvent influencer leur cadre d'action. Au-delà de ces sujets de politique économique, la BEAC poursuit son effort d'approfondissement de la coopération avec le monde universitaire au fil des années : de plus en plus, des travaux de recherche sont réalisés en collaboration avec des chercheurs de la CEMAC et d'ailleurs, et surtout, des cadres de la BEAC effectuent des séjours de recherche dans les laboratoires. En outre, la BEAC, consciente des nouveaux défis auxquels fait face la sous-région, poursuit l'effort de formation de ses cadres en vue de l'amélioration de la qualité des documents de recherche, mais également pour mener à terme les projets de modélisation en cours. Ce numéro de la Lettre de la Recherche revient sur l’ensemble des thématiques abordés au cours du second semestre 2018 en proposant, comme il est désormais de coutume, une synthèse des travaux de recherche menés, dans l’optique de nourrir un échange fructueux entre nos équipes et les chercheurs de la CEMAC et du Monde. HAMADOU ABDOULAYE HAMADOU ABDOULAYE Directeur des Etudes, de la Recherche et des Statistiques Banque des Etats de l’Afrique Centrale 2ème semestre 2018 - Lettre de la Recherche de la BEAC 3 IVAN BACALE EBE MOLINA Directeur Général des Etudes, Finances et Relations Internationales (BEAC) L'orientation de la politique monétaire en 2018 ETUDES ET ANALYSES L ’année 2017 s’est soldée par une situation économique et monétaire moins préoccupante qu’en 2016, avec notamment : (i) le retour à une croissance réelle positive de 0,2 % contre - 0,1 % en 2016, (ii) une atténuation de l’érosion des avoirs extérieurs nets de - 3,9 % contre - 58,0 % consécutivement à un accroissement des exportations (+ 31,6 %) et une baisse des importations (- 32,9 %), fixant ainsi le niveau des réserves en mois d’importations à 3,5 contre 3,1 un an plus tôt. Du côté des finances publiques, le solde budgétaire, base engagement, hors dons a été déficitaire à - 4,1 %, beaucoup moins qu’en 2016 (- 8,0 %). C’est donc dans un contexte de reprise progressive que les décisions du Comité de Politique Monétaire (CPM) ont été prises en 2018 afin, d’une part, de renforcer l’embelie observée au plan externe en poursuivant le ressèrement de la politique monétaire, et d’autre part, de s’attaquer à la faiblesse des échanges interbancaires afin de redynamiser le marché monétaire et améliorer la transmission de la politique monétaire sur l’activité économique. Au cours de l’année 2018, en complément des mésures prises par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), d’autres facteurs 1. Le TIAO est le principal taux directeur de la BEAC ont contribué à la consolidation des performances observées en 2017, il s’agit notamment : (i) de la légère remontée des cours des matières première et particulièrement du pétrole, (ii) de la poursuite des programmes d’ajustement de certain Etats avec le Fonds Monétaire International (FMI), et (iii) une meilleure application de la règlementation de change de concert avec les différentes administrations publiques. Dans la suite, nous allons dans un premier temps présenter les mesures de politique monétaire prises en 2018, avant d’en analyser les effets tant sur les objectifs de politique monétaire que sur la situation macroéconomique. 1. Les mesures de politique monétaire prises en 2018 Quatre réunions du CPM ont été tenues au cours de l’année 2018. Il a été principalement question de mettre en place des stratégies permettant d’assurer la stabilité externe, et de stimuler le marché interbancaire. CPM du 21 mars 2018 À la première session ordinaire de mars et en raison de l’embelie progressive observée en 2017 et des perspectives reluisantes de 2018, le CPM a décidé de maintenir inchangé les conditions d’octroi de crédit. Toutefois, il a revisé le dispositif des réserves obligatoires dont le calcul se fait désormais en moyenne mensuelle afin de rendre plus active la gestion de la trésorerie des banques. Dans le souci d’accroitre la transmission de la politique monétaire et de poursuivre les efforts d’approfondissement du système financier, le CPM a également décidé de : • l’abandon des objectifs nationaux de refinancement au profit du pilotage du taux d’intérêt interbancaire moyen pondéré (TIMP) autour du Taux d’Intétrêt des Appels d’Offre (TIAO1), dans un corridor compris entre le taux de facilité permanente de dépôt et le taux de facilité permanente de prêt. Dans ce nouveau cadre, le volume des interventions de la BEAC se fait sur la base des prévisions hebdomadaires des facteurs autonomes de la liquidité bancaire (FALB) et, les opérations principales de refinancement sont effectuées à l'aide des appels d'offres régionaux à taux multiples permettant de discriminer le refinancement en fonction des besoins réels de liquidité ; 2ème semestre 2018 - Lettre de la Recherche de la BEAC 4 • la révision des décotes applicables au effets publics admissibles en garantie des opérations de politique monétaire afin de : i) mieux appréhender le risque de crédit et de marché pour renforcer la protection du bilan de la BEAC et ii) apporter une souplesse dans la gestion du collatéral des banques en tenant compte du profil de risque de chaque Etat. CPM du 25 juillet 2018 Lors de la session ordinaire de juillet, le CPM s’est appesanti sur la nouvelle approche de conduite de la politique monétaire consitant à piloter le TIMP autour du TIAO et dans un corridor compris entre les deux facilités (dépôt et prêt). A cet effet, il a fixé : i) le taux de facilité de prêt marginal à 4,70 % en remplacement du taux des prises en pension (TIPP) et ii) le taux de facilité de dépôts à 0,0 %, en remplacement du taux d’intérêt sur les placements à 7 jours (TISP). Cette mesure visait principalement à stimuler les échanges interbancaires afin de résorber la liquidité excédentaire de certains établissements de crédit et améliorer la transmission de la politique monétaire à l’économie réelle. En fixant une facilité de prêt supérieure au taux interbancaire, les acteurs du marché monétaire ne devraient solliciter la Banque Centrale qu’en dernier recours. Par ailleurs, une facilité de depôts à un taux nul, encouragerait les banques en excédent de liquidité à faire des placements sur le marché interbancaire au lieu de conserver des réserves oisives non rémunérées auprès de la Banque Centrale. Il a également été question lors de cette session du CPM, de supprimer 2. Des estimations internes montrent que le coefficient de Polak qui mesure la perte des réserves due aux crédits octroyés à l’économie, s’établit à 0,55 % en moyenne sur la période 2006-2016. En d’autres termes, une augmentation des crédits de 1 FCFA entrainerait une perte de réserves de 0, 55 FCFA. 3. Cette augmentation uploads/Finance/ lettre-de-recherche-n5-web-1.pdf

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  • Publié le Sep 08, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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