Bulletin de Contre-Info en Cévennes Luttes sociales  édito [p. 1-3]  Lutte so

Bulletin de Contre-Info en Cévennes Luttes sociales  édito [p. 1-3]  Lutte sociale dans l’énergie [p. 4]  Appel pour une coordination des chômeurs et précaires à Montpellier [p. 5]  Guadeloupe partout ! [p. 6-7]  Voleurs de poubelle [p. 8-9]  le RSA arrive [p. 9] Cévennes  Destruction du massif de la Vieille Morte [p. 10-11]  Du quadrillage numérique en Lozère [p. 12-13]  L’industrie alésienne, restructurée durablement ? [p. 14-17]  La Borie : yourte démontée, mairie occupée... [p. 18-20] Prisons pour migrants  Feu à toutes les prisons (appel à la manif de Nîmes) [p. 21-22]  La manifestation du 28 février à Nîmes et ses suites... [p. 23]  Occupation du ferry de la Comarit à Sète [p. 24-25]     Infos en vrac & Agenda N’hésitez pas à faire part de vos écrits, réflexions, critiques, infos... à contreinfo7@riseup.net http://contreinfo7.internetdown.org mai 2009  n° 8  gratuit « Contre la vie chère ! Vol, pillage, sabotage ! » Ce slogan, scandé marginalement par quelques jeunes gens et timidement repris par quelques oreilles amusées pendant le défilé du 19 mars à Nîmes, sonnait un peu comme une fausse note dans le concert de l'union syndicale. Deuxième mobilisation générale appelée par les syndicats depuis le début de l'année 2009, cette manifesta- tion, si elle a été largement suivie (3 millions de manifestants en France), n'a pas pour autant fait basculer le rapport de force entre les exploités et les exploitants. Le gouvernement n'avait pas de quoi s'inquiéter puisqu'il pouvait compter sur ses partenaires sociaux, toujours prêts à négo- cier sur le dos des travailleurs et n'appelant à un nouveau rassemblement que pour les festivités annuelles du traditionnel 1er mai. Les patrons quant à eux continuaient à s'offrir de belles retraites et à planifier leurs profits. Mais les exploités ont décidé d'une autre partition, et, des mots qui semblaient faire fausse note il y a deux mois trouvent depuis de nombreux échos... ... lire la suite page 2 luttes sociales 2 Dans le contexte du capitalisme mondialisé, qui repose sur l’exploitation du travail, fondement de la production et de la circulation des marchandises à l’échelle du globe, chaque lutte locale a des répercussions sur l’ensemble du processus de production, sur le plan mondial. Dans l’automobile par exemple, Toyota, Nissan et Chrysler sont passés aux 4 jours tra- vaillés (75% de leur production industri- elle) depuis que les productions de leurs fournisseurs (équipements, pièces en alu...) sont liquidées ou leurs sites bloqués par les ouvriers. Chaque attaque, même parcel- laire, du système de production, de son appareil financier et de ses régulateurs (état, institutions...) perturbe, menace, sabote la machine d’exploitation par-delà les frontières nationales, la division de la production et la parcellisation du travail. Lors de rencontres en huis-clos tels le G20, le sommet de l’OTAN ou celui de Vichy au niveau européen, les dirigeants des différents états de la planète se sont, une fois de plus, organisés pour gérer de manière globale les déboires du système d’exploitation, planifier les restructurations nécéssaires du capital, préparer les résis- tances qui en découleront et donc consol- ider les structures de contrôle. à l’échelle nationale, le discours médiatico-sécuritaire et le spectre de la crise permet de justifier un arsenal de mesures et de lois destiné à, d’une part, discipliner le salariat, qui doit désormais accepter la norme de la précarité et de l’insécurité sociale, et, d’autre part, criminaliser les “exclus”, les rebuts de la société de marché, qui sont soumis à une surveillance et à un fichage croissants, capables de les faire tomber aisément dans la zone juridique du délit, voire du crime, et donc de les isoler (la construction de multiples nouveaux centres pénitentiaires et la population car- cérale actuelle témoigne de cette pénalisation de la pauvreté et des conduites “marginales”). En outre, les rafles et expulsions de sans-papiers (voir dossier « prisons pour migrants », p. 21) permettent de mettre la pression à cette partie de la population cor- véable à souhait... Mais le spectre de la crise, le discours sacri- ficiel qui l’accompagne, appelant à l’effort national, ainsi que le mythe de la nécessité naturelle et de la moralité de l’exploitation, les dominés ne l’entendent pas, et les pal- liatifs destinés à adoucir les effets de la misère ne suffisent pas à endiguer la colère générale. Car la crise, c’est en fait la chute du taux de croissance mondiale. Tiré par les exploiteurs internationaux, essentiel- lement sur l’exploitation du travail mais aussi par de nombreuses fraudes (une enquête récente a révélé que rien qu’en France sur 300 fournisseurs de 12 multi- nationales françaises, 44,50 % étaient des fraudeurs) c’est ce taux de profit qui n’a pas été assez important pour que la reproduc- tion et la survie du capital soient assurées, c’est-à-dire la perpétuation de la domina- tion des possédants et de leur enrichisse- ment. La crise menace de déreliction leur appareil financier et leur système de production, cet enfer salarial. Et ce sont les travailleurs qui devraient payer de leur salaire, de leur niveau de vie, de toutes ces vies bouffées par l’usine, le sauvetage des entrepreneurs multinationaux !? Des banques en Grèce aux usines en France en passant par les infrastructures du Chili, les réseaux de transports en Belgique et les prisons de maints pays, 22 janvier 2009... Sandouville : grève spontanée à l’usine Renault. 3 mars... Caterpillar (Grenoble) : voitures de non-grévistes vandalisées. 5 mars... Auchel (Pas-de-Calais) : les ouvriers de Faurecia (équipe- mentier automobile) bloque l’usine. 6 mars... à Paris, manifestation des salariés de Valeo, face-à-face tendu avec la police. 10 mars... Santiago (Chili), une bombe explose chez un conces- sionnaire automobile et attaque à l’explosif contre une ligne de chemin de fer (propriété du groupe économique Sido Koppers). 13 mars... Clairoix (Oise), des œufs pour le directeur de l’usine Continental, et blocage de la circulation. Pontonx-sur-l’Adour (Landes), le Pdg de Sony France sequestré. 16 mars... Reims, des salariés de Continental balancent œufs, chaussures et bouteilles contre les dirigeants lors du CCE. 17 mars... Marseille, violents incidents au siège du Grand Port. Dijon : deux sites Amora bloqués par les grévistes. 19 mars... journée de manifesta- tion nationale syndicale St-Nazaire, barrages de la circu- lation, affrontements avec les forces de l’ordre. Toulouse, « violents incidents », autoréduction à Monoprix. Nantes, feux de poubelles, 24 boutiques dégradées (pillages, vitrines brisées...). Grenoble, autoréduction à Carrefour. Paris, heurts entre les manifes- tants et les forces de l’ordre, 300 interpellations, 30 gardes à vue. 22 mars... Auchel : les ouvriers de Faurecia bloquent toujours l’usine entraînant des arrêts de production chez plusieurs clients (Toyota à Onnaing, Renault à Maubeuge, Volvo en Belgique). 24 mars... fin d’occupation de l’usine Faurecia mais pas de retour à la normale en perspec- tive, les salariés ne travaille- ront plus qu’à 70% d’après une déléguée CGT. à Grenoble, les ouvriers de Caterpillar bloquent la gare puis la circulation sur les quais. 25 mars... opération « coup de poing » des salariés d’Amora dans un hypermarché à Dijon. à Pithiviers (Loiret), le direc- teur de l’usine 3M est séquestré depuis la veille au soir. Dijon et Appoigny (Yonne), grève illimitée et blocage de l’usine Amora. 26 mars... libération du directeur industriel 3M. 27 mars... Dijon et Appoigny, fin de l’occupation des usines Amora-Maille contre 50 000 euros par personne. 29 mars... Buchelay (Yvelines), occupation de l’usine FCI Micro- connections. 31 mars... Grenoble, 5 patrons de Caterpillar séquestrés par des salariés. fin mars-début avril... Algérie : manifestations sauva- ges, affrontements, incendies de bureaux de vote contre les élec- tions présidentielles. 1er avril... Paris, le patron de la Fnac est bloqué en pleine rue par des salariés en colère. Grenoble, les cadres de Caterpillar libérés, reprise atten- due des négociations. Londres, la banque RBS est atta- quée pendant les manifestations anti-G20. 2 avril... La Grèce paralysée par une grève nationale de 24h. Brest, blocage du Port de com- merce par les étudiants. 3 avril... Espagne, mutinerie dans un centre de rétention pour quelques remous à travers le monde ...suite de la page 1 Des résistances locales qui ne sont pas isolées... luttes sociales 3 la colère générale atteint toutes les instances et outils du pouvoir capitaliste, soit tout ce qui ne mérite que de s’effondrer. Devant cette puissance particulière qu’ont les résistances ouvrières de bloquer la production et de menacer son appareil global, face à cette effervescence de pratiques radicales de lutte, dans ce climat de tension où les révoltes se multiplient partout dans le monde, les dirigeants relayés par les médias s’inquiètent de cette « tendance révolutionnaire » (dixit Villepin) et stigmatisent cette violence. Violence contre qui ? Contre les capitalistes et les fai- seurs de guerre, les promoteurs du chaos économique, les archi- tectes du désordre mondial ! Ces mêmes personnes qui tiennent l’industrie, choisissent les présidents, nomment les juges, possè- dent les journaux, dotent les universités. Violences, oui..., contre l’oppresseur... toujours !! Quant aux “miettes” que veulent négocier les “partenaires sociaux” — ceux-ci ont beau jeu de remettre à uploads/Finance/ bulletin-de-contre-info-en-cevennes-n08.pdf

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  • Publié le Fev 12, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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