M. PRIGENT Yohann prigent.yohann@gmail.com Efrei 30 – 32 avenue de la Républiqu

M. PRIGENT Yohann prigent.yohann@gmail.com Efrei 30 – 32 avenue de la République 94800 Villejuif Paris, le 4 juillet 2013. A l'attention de MM. Meunier et Fromentel Chers messieurs, Après les récents événements qui ont poussé mon départ de votre école, je me permets de vous tenir informé de mon état, et plus particulièrement de mon état de santé. Vous rappelez-vous de ce mardi 19 février 2013 où vous avez tenu des propos des plus discriminatoires à mon encontre lors de ce jury exceptionnel ? Pour tout vous dire, oui, ce jury aura été exceptionnel, malheureusement dans le mauvais sens du terme. Pour rappel, je vous ai fait part à ce jury de mes problèmes de santé qui justifiaient les nombreuses absences de ce semestre. Sous vos sarcasmes, j'essayais de vous faire comprendre que les choses que je vous rapportais, attestés par plusieurs certificats médicaux, n'étaient pas des mensonges. Malheureusement, je ne sais pas pour quelle raison vous avez pensé qu'il était préférable de faire passer tous mes propos comme fantaisies. Enfin, M. Fromentel, lorsque je vous ai annoncé que pour tenter d’améliorer mes notes au prochain semestre je passerai sans doute plus de temps à travailler les projets que les devoirs écrits (malheureusement, il est très dur de composer en salle d’examen sous une très forte dose de codéine, vous devriez essayer si vous ne me croyez pas), vous avez trouvé préférable de me qualifier d’ « escroc » qui veut « escroquer le diplôme d’ingénieur » (enregistrement audio à l’appui). Comment peut-on arriver à de tels propos devant un élève qui vous dit souffrir d’un handicap ? De quel droit vous permettez-vous de juger la véracité de mes propos, attestés par des certificats médicaux ? Comment, en 2013, vous ne pouvez pas envisager des aménagements (et encore, travailler plus les projets que les devoirs écrits n’est même pas en soi un aménagement, il s’agit seulement d’une stratégie de travail qu’énormément d’élèves mettent en place, qui n’est en rien illicite) pour faciliter la prise en charge du handicap ? Je suis malheureusement atteint d’une spondylarthrite ankylosante : il s’agit d’une maladie auto- immune, rare, qui provoque des douleurs très aiguës au niveau des articulations sacro-iliaques de façon aléatoire et permanente. Cette maladie m’aura paralysé au lit tout mon premier semestre de L2. Mais pour vous, encore une fois, ce n’était pas une raison suffisante pour rater son année. J’ai ensuite essayé d’assister aux rattrapages de ce semestre pour tenter de décrocher au moins quelques validations. M. Stowe a refusé mon entrée au rattrapage d’Unix (prévu à 14h le 7 mars dernier) à cause d’un retard dû à une crise très douloureuse. En effet, je suis arrivé avec cinq minutes de retard à cette épreuve, une centaine d'étudiants en sont témoins ; je pouvais donc encore être accepté en examen, sachant que quinze minutes de retard sont autorisées par le règlement des études. La surveillante m'a alors demandé d’aller voir M. Stowe pour savoir si je pouvais composer pour cette épreuve. Arrivé dans son bureau, je me suis entendu dire que les quinze minutes étaient dépassées ; en effet, il était 14h16 à sa montre. Je dois rappeler que mes douleurs m'empêchaient de marcher à une allure normale, de plus, j'ai dû patienter pendant que M. Stowe finissait son appel téléphonique ; par conséquent, ne considérez-vous pas que la décision de ne pas me faire assister à l'examen était déplacée ? Mais je garde en mémoire l'immense générosité de M. Stowe, qui me proposa de me "faire une réduction l’année prochaine" lorsque je devrai repasser cet examen. Par la suite, j’ai déposé ma démission – comme vous me l’aviez conseillé à ce jury – en espérant pouvoir récupérer l’argent investi dans ma formation comme vous me l’aviez laissé entendre, et comme le service comptabilité me l’avait confirmé. Malheureusement, une lettre m’informa que je ne pouvais prétendre à un remboursement de mes frais de scolarité. La pression morale que j’ai subie n’était-elle pas suffisante pour qu’ensuite j’obtienne un refus de remboursement ? J’ai finalement réussi après plusieurs semaines de négociations et de nombreux appels téléphoniques à obtenir un remboursement de 2 750 €, ce qui, notons le au passage, ne représente même pas la moitié des 7 850 € déboursés… Je me suis posé beaucoup de questions par rapport à cet acharnement que vous m’avez livré. Est- ce parce que j’ai eu le courage de publier une lettre ouverte l’année dernière avec les délégués de ma promotion pour dénoncer les irrégularités de l’enseignement reçu à l’Efrei ? Est-ce parce que mon père était un membre actif de l’Association des Parents d’Élèves de l’Efrei (association qui malheureusement n’est plus neutre avec son nouveau président…) ? Ces motifs, en effet, pourraient être la cause de votre acharnement à me faire quitter l’Efrei… Mais il serait égoïste de ne parler que de moi dans cette lettre que j’ai décidé de rendre publique. J’aimerais aussi évoquer le cas de mon ami Axel Hoffmann, qui était mon camarade, et qui est décédé d’un cancer du rein en janvier. Axel, malgré sa maladie, n’aura jamais bénéficié du moindre traitement de faveur de la part de l’administration, que ce soit au niveau de ses absences (souvent pour de la chimiothérapie), ou au niveau de l’organisation de ses examens. Pour vous donner un exemple, Axel, diplômé d’un Master de langues orientales, parlant plusieurs langues couramment (anglais, chinois, …), avec un score avoisinant le maximum au TOEIC (qui lui aura d’ailleurs valu une place dans le meilleur groupe d’anglais, le groupe 1), a été obligé de décaler de plusieurs mois une opération chirurgicale pour participer à un rattrapage d’anglais de L1 sous peine de ne pas obtenir son année. Ne trouvez-vous pas la situation embarrassante ? Aujourd’hui, Axel n’est plus parmi nous. Peut-être qu’en ne décalant pas son opération, il serait encore là ? nous ne pouvons pas en être sûrs, mais je tenais à exprimer le mécontentement dont il me faisait part. Ce mécontentement, c’est celui de centaines d’étudiants de votre école qui en ont assez d’une administration qui n’est pas à l’écoute de ses élèves. C’est le ras-le-bol d’une administration pensant avant tout au profit financier - malgré le statut d’ « Association à but non lucratif » dont l’école bénéficie - plutôt qu’au bien être de ses étudiants. Je ne vais pas répéter les éléments de la lettre ouverte que la promotion 2016 vous avait adressé l’année dernière – bien que je vous retransmets celle-ci à la fin de ce message au cas où vous auriez oublié les revendications de vos élèves – mais je pense qu’il est nécessaire que les étudiants soient au courant de l’avenir de leur école, ne serait-ce que financièrement parlant. Pourquoi l’école a t-elle été condamnée à verser 569 000 € à l’Administration fiscale1 ? Pourquoi l’école présente t-elle des comptes déficitaires chaque année malgré une augmentation quasiment automatique des frais de scolarité, et malgré le fait que l’Efrei soit la plus chère des écoles d’ingénieurs de France ? Comment avec de tels comptes, l’association peut-elle se permettre le rachat d’une autre école, l’Esigetel, sans demander l’avis de ses élèves ? Pourquoi l’école a perdu plusieurs subventions du ministère de l’Enseignement Supérieur ces dernières années ? Autant de questions auxquels les élèves cherchent des réponses. La question des rattrapages se pose également : pourquoi l'Efrei a toujours refusé de fournir les statistiques de réussite à ses examens ? Comment se fait-il que certaines matières comme Fonctions & Variations se retrouvent avec un tel taux d’échec que l’école se voit obligée de prévoir une journée 1 Rapport du commissaire aux comptes à cette adresse : http://www.journal-­‐ officiel.gouv.fr/publications/assoccpt/pdf/2011/3108/398898338_31082011.pdf entière de rattrapages spécifiques ? Qu’est ce que l’Efrei a de si important à cacher pour ne pas parler de tous ces problèmes à ses élèves ? Pour terminer cette lettre, je voudrais évoquer votre sollicitation envers mon entreprise à verser à l’Efrei la taxe professionnelle. Effectivement, au cours de l’année, j’ai décidé de créer une Société à Actions Simplifiées pour essayer de remédier à la monotonie à laquelle je faisais face à cause de ma maladie qui me cloîtrait chez moi. Oui, effectivement cette société a bien marché et a évolué à tel point que nous sommes six aujourd’hui. Malheureusement, les brochures que vous avez envoyées au siège de mon entreprise afin de solliciter la taxe professionnelle contiennent des informations erronées… Vous dites par exemple que « l’Efrei finance deux séjours d’immersion académique à l’international ». J’ai donc été m’informer auprès des élèves des années supérieures, qui m’ont dit avoir payé plusieurs milliers d’euros supplémentaires suivant leur destination lors de leur immersion à l'étranger, sans compter le transport et l'hébergement, et en plus des 8000 € de frais annuels de scolarité. Je ne vois donc pas de quel financement vous voulez parler. Vous dites aussi « renouveler à un rythme accéléré [vos] laboratoires TIC ». Dois-je vous rappeler que l’Efrei est la seule école d’ingénieurs en informatique ne disposant pas de réseau Wi-Fi stable depuis plusieurs uploads/Finance/ lettre-efrei-2013.pdf

  • 20
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Dec 06, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.0795MB