LIRE, ÉCRIRE, CONSTRUIRE ACTA ROMANICA | TOMUS XXIX STUDIA IUVENUM LIRE, ÉCRIRE

LIRE, ÉCRIRE, CONSTRUIRE ACTA ROMANICA | TOMUS XXIX STUDIA IUVENUM LIRE, ÉCRIRE, CONSTRUIRE JATEPress Szeged | 2015 A kötet a NEMZETI TEHETSÉG PROGRAM keretén belül az Országos Tudományos Diákköri Tanács által elismert TDK-műhelyek támogatásával jött létre. A pályázat kódja: NTP-TDK-14 Ce volume a bénéficié du soutien financier du Programme National pour les Talents (NTP-TDK-14) TOMUS XXIX STUDIA IUVENUM LIRE, ÉCRIRE, CONSTRUIRE COMITÉ DE RÉDACTION Katalin KOVÁCS, Timea GYIMESI, Géza SZÁSZ RELECTURE SCIENTIFIQUE Anikó ÁDÁM, László SUJTÓ RÉDACTION TECHNIQUE Melinda ORBÁZI, Dora OCSOVAI COUVERTURE Lajos VAJDA : Maison sur pilotis, avec fenêtres voilées (crayon, papier, 30x22cm, 1936) (Remerciements au propriétaire, Ádám KOVÁCS, pour son autorisation) reproduction : Mihály BORSOS conception graphique : Dora OCSOVAI © Les auteurs, les rédacteurs TABLE DES MATIÈRES PRÉFACE ............................................................................................................................. 9 ÉTUDES .............................................................................................................................. 11 CSENGE ESZTER ARADI : LA MÉTAPHORE COGNITIVE DANS L'ŒUVRE DE PASCAL – ANALYSE DE DISCOURS DANS LES PENSÉES ....................................................................... 13 GABRIELLA BANDURA : LA LITTÉRATURE ET LES SCIENCES COGNITIVES : TABLEAU SYNTHÉTIQUE D’UNE APPROCHE POSSIBLE ........................................................ 25 ÉVA FERENCZ : L'INVENTION D'UNE DRAMATURGIE COMIQUE : MARIVAUX ENTRE 1720-1725 ................................................................................................ 39 NOÉMI HERING : COCTEAU : DU SYMBOLISME AU SURRÉALISME .................................. 49 JUDIT KARÁCSONYI : LA VÉRITÉ DE LA FICTION : RÉALITÉS ET FICTIONS DANS WANDA DE BARBARA LODEN ET DANS SUPPLÉMENT À LA VIE DE BARBARA LODEN DE NATHALIE LÉGER .................................................................................. 57 GABRIELLA KISS : LA FAMILLE DANS LE QUART MONDE ................................................. 71 JUDIT LIPTÁK-PIKÓ : QUI VOIT LES FANTÔMES ? ANALYSE DU ROMAN NAISSANCE DES FANTÔMES DE MARIE DARRIEUSSECQ ................................................ 83 LUCA MOLNÁR : ENCHANTEMENT SANS BAGUETTE MAGIQUE : LE MERVEILLEUX, L’ENCHANTEMENT ET LA MAGIE DANS L’ŒUVRE D’ANTOINE WATTEAU .................... 95 DORA OCSOVAI : N’EST-ELLE PAS BLEUE ? – LES COULEURS DE L’EAU NATURELLE DANS LA PROSE PRÉROMANTIQUE FRANÇAISE DU XVIIIE SIÈCLE ..... 107 MELINDA ORBÁZI : LE BOIRE ET LE MANGER DANS LES SIX PREMIERS LIVRES DE GIL BLAS ......................................................................................................... 119 ENIKŐ SZABOLCS : LA PLACE DE L’ENFANT DANS LA SOCIÉTÉ ET DANS LA FAMILLE CHEZ DIDEROT ................................................................................. 131 ENIKŐ SZABOLCS : LES ESQUISSES DE GREUZE ET DE HUBERT ROBERT DANS LES SALONS DE DIDEROT ..................................................................................... 143 9 Préface En réunissant les travaux des étudiants en Master d’études françaises et en formation doctorale de littérature française, le présent volume d’Acta Romanica XXIX, Studia Iuvenum – LIRE, ÉCRIRE, CONSTRUIRE – s’inscrit désormais dans une longue tradition lorsqu’il se propose de présenter, voire de rendre présents des travaux remarquables menés au sein du Département d’Études Françaises de l’Université de Szeged. Les études ici présentées sont d’une part celles des doctorants (Gabriella Bandura, Judit Lipták-Pikó, Melinda Orbázi) et des jeunes collègues enseignants-chercheurs (Judit Karácsonyi, Gabriella Kiss, Dora Ocsovai), en début de leur carrière et, d’autre part, celles des étudiants en Master ayant participé au Concours Scientifique National des Étudiants universitaires de Hongrie (Luca Molnár, Enikő Szabolcs, Éva Ferencz, Csenge Eszter Aradi, Noémi Hering), organisé en 2015 à Budapest. Dans tous les cas, il s’agit des travaux de qualité, conscien-cieusement suivis par les directeurs de recherche (Olga Penke, Katalin Kovács, Péter Balázs, Géza Szász, László Sujtó, Timea Gyimesi), fruits donc d’une collaboration entre étudiants et professeurs. Les articles traduisent l’intérêt multiple relatif aux différentes recherches en cours dans le domaine de la littérature française du XVIIe siècle à l’époque contemporaine (Lesage, Pascal, Marivaux, Diderot, Rousseau, Greuze, Watteau, Chateaubriand, Cocteau, Darrieussecq, Nathalie Léger, Eric Chevillard, etc.) avec des méthodes d’approche aussi variées que possibles allant des sciences cognitives (Gabriella Bandura) à l’analyse de discours (Csenge Eszter Aradi), du problème de l’adaptation (Judit Karácsonyi) à la théorie de l’art (Luca Molnár, Enikő Szabolcs), du théâtre (Éva Ferencz) au roman (Judit Lipták-Pikó), de la pédagogie (Enikő Szabolcs) à la psychanalyse, ou encore de la perception des couleurs perçues (Dora Ocsovai) aux recherches méthodologiques en littérature, de l’histoire littéraire à l’esthétique de l’image. Chaque étude ouvre – et s’ouvre sur – des mondes possibles avec aussi les lignes audacieusement crayonnées de la Maison sur pilotis de Lajos Vajda, suivant le rythme de LIRE, d’ÉCRIRE et de CONSTRUIRE – autant de retouches insoupçonnables et insoupçonnées qui finissent par mettre en lumière ce que l’on ne cesse d’apprendre avec Michel Foucault de La Bibliothèque fantastique, lecteur de Flaubert : « L’imaginaire se loge entre les livres et la lampe. On ne porte plus le fantastique dans son cœur ; on ne l’attend pas non plus des incongruités de la nature ; on le puise à l’exactitude du savoir ; sa richesse est en attente dans le document. Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire. La vraie image est connaissance. [...] L’imaginaire ne se constitue pas contre le réel pour le nier ou le comprenser ; il s’étend entre les signes, de livre à livre, dans l’interstice des redites et des commentaires ; il naît et se forme dans l’entre-deux des textes. C’est un phénomène de bibliothèque. » 10 C’est dans cet esprit foucaldien que les travaux ici réunis continuent à exploiter l’imaginaire à la fois temporel et spatial, abstrait et figuratif, coloré et colorant, soit les archives potentielles toujours déjà contemporaines de la littérature française. SZEGED, LE 6 JUILLET 2015 LES RÉDACTEURS 11 ÉTUDES 13 La métaphore cognitive dans l'œuvre de Pascal – analyse de discours dans les Pensées Csenge Eszter ARADI Le rôle de la métaphore conceptulle dans la structuration de la cohérence textuelle est devenu un domaine de recherche important dans la linguistique et dans la poétique cognitive. Dans l’analyse présentée ci-dessous, nous souhaitons fournir un examen TMC (théorie de métaphore conceptuelle, définie par Lakoff et Johnson en 1980) de la métaphore du corps humain dans un segment (fragments 474-485) des Pensées de Blaise Pascal. On peut conclure que cette métaphore contribue non seulement au renforcement de la cohérence interne du texte, mais elle soutient les rapports hiérarchiques établis dans la chaîne des êtres, ainsi maintenant l’idéologie dominante de l’époque. Dans cette étude1, nous souhaitons présenter, à la même fois, l’analyse et l’interprétation de la métaphore du corps humain dans les Pensées (à titre posthume, 1669), œuvre principale de Blaise Pascal. Les Pensées sont souvent considerées comme l’apologie majeure du mouvement janséniste, puisqu’elle met en avant une argumentation rigoureusement logique et fort convaincante dans sa tentative de défendre la doctrine augustinienne. Différentes analyses littéraires et linguistiques2 sur ce sujet ont conclu que c’était dans la structure du discours et dans l’emploi d’un langage innovateur que réside la force persuasive unique des Pensées. En effet, c’est Parker3 qui a dirigé notre attention vers l’importance pragmatique des métaphores créées par Pascal. Il fournit même une interprétation brève de deux des métaphores directrices de l’œuvre, notamment, celles du corps humain et de la graine corrompue. Néanmoins, Parker ne s’interroge pas sur leur contexte général, c’est-à-dire, il ne vise pas à les disséquer et puis les synthétiser dans leur propre cadre socio- culturel et conceptuel. Les objectifs de cette étude sont, d’une part, de faire une analyse détaillée du rôle discursif de la métaphore pascalienne du corps humain dans les Pensées, et, d’autre part, de l’expliquer dans son discours 1 Version française de l’étude Qui Adheret Deo Unus Spiritus Est: The Discursive Role of the Body Metaphor in Pascal’s Pensées – A Study, IJHSS, 5, avril 2015, no 4, p. 35-43. accès électronique:http://www.ijhssnet.com/journals/Vol_5_No_4_April_2015/4.pdf 2 LE GUERN, Michel, L’image dans l’oeuvre de Pascal, Paris, Armand Colin, 1969. DESCOTES, Dominique, Introduction in Pascal, Blaise. Pensées. Texte établi par Léon Brunschvicq, édition Paris, Garnier- Flammarion, 1976, p. 13-28. et PARKER, Thomas, Volition, Rhetoric and Emotion in the Work of Pascal, New York, Routledge, 2013. 3 PARKER, Thomas, op. cit. Acta Romanica, Tomus XXIX, Studia Iuvenum 14 immédiat (le jansénisme) et général (la pensée et la religion occidentales du XVIIe siècle). Pour l’examen analytique de la métaphore, nous aurons recours à la Théorie de la Métaphore Conceptuelle (TMC) élaborée par Lakoff et Johnson (1980)4. Représentant une perspective interdisciplinaire, la TMC nous offre un moyen méthodique capable d’établir une interprétation synthétique dans le cadre de laquelle se rejoignent le littéraire, le culturel et le linguistique. Tout d’abord, il nous est essentiel de fournir les bases du jansénisme5 au lecteur afin d’assurer une compréhension plus facile de l’analyse. Comme courant religieux, le jansénisme apparaît dès la publication d’Augustinus de Cornelius Jansen, évêque d’Ypres, en 1640. Il représente la perspective augustinienne (Saint Augustine, 354-430) en ce qui concerne la question de la grâce et de la salvation: la vie charnelle étant reprouvable et honteuse, l’humanité, pécheresse, est destinée à la damnation, à l’exception de ceux qui bénéficent de la grâce efficace de Dieu. Techniquement, la grâce efficace est irréfutable et ne s’accorde qu’à une minorité. Ceux qui en bénéficent soumettent automatiquement leur volition à celle du Dieu. Dans ce sens, la doctrine janséniste porte des ressemblances avec le calvinisme. Dès le début, la théologie janséniste devient source majeure du conflit religieux au sein de l’Église catholique. D’une part, c’est la tension montante entre les jansénistes (eux, ils ne se désignaient jamais avec ce terme exact ; ce sont les courants dominants qui ont donné le nom afin de pouvoir identifier leur « ennemi ») et uploads/Finance/ lire-ecrire-construire.pdf

  • 39
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Jui 17, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 1.8336MB