Cerna, Centre d'économie industrielle Ecole nationale supérieure des mines de P
Cerna, Centre d'économie industrielle Ecole nationale supérieure des mines de Paris 60, bld Saint-Michel - 75272 Paris Cedex 06 Tél. : (+33) 01 40 51 90 91 / 90 71 Fax : (+33) 01 44 07 10 46 http://www.ensmp.fr/fr/CERNA/CERNA L'affaire BNP-Paribas-Société Générale Grégory Abate - Guillaume Lehec - Cyril Niboyet Janvier 2000 Ce travail a été réalisé dans le cadre de l’enseignement d’économie industrielle à l’Ecole des Mines de Paris. L'affaire BNP-Paribas-Société Générale Grégory Abate - Guillaume Lehec - Cyril Niboyet Cerna - Ecole des mines de Paris 2 I n t r o d u c t i o n Généralités La mondialisation est une question essentielle dans le monde économique. Ce phénomène, qui se traduit par des fusions (réunion de deux ou plusieurs entreprises qui donnent naissance à une société unique regroupant les actifs et les capitaux des sociétés réunies) ou les partenariats (forme de collaboration interentreprises dans le cadre de contrats engageant durablement les partenaires, créant des droits et des obligations réciproques), touche actuellement tous les secteurs : la grande distribution comme le secteur pétrolier ou bien encore le secteur financier. Cette année, le secteur bancaire français a été bouleversé par la fusion entre la BNP et Paribas, l’alliance d’une banque de réseau et d’une banque d’affaire. Cependant, cette fusion ne s’est pas passée, sans heurt. Le projet d’origine était une fusion entre la BNP et la Société Générale. Cependant, avant la fin des négociations monsieur Bouton avait préféré se rapprocher de Paribas en nouant des relations avec monsieur Lévy-Lang. Il considérait en effet, qu’une alliance avec une banque d’affaire offrait plus d’opportunité de développement. Une OPE amicale a ainsi été lancée par la Société Générale sur Paribas. La BNP ne pouvait rester isolée et a donc lancé une OPE inamicale sur le groupe Société Générale-Paribas. Les actionnaires ont tranché et la BNP l’a emporté sur la Société Générale. En revanche le projet de la BNP qui s’appelait SBP a échoué puisque la BNP n’a pas réussi à obtenir 50% des actions de la Société Générale. La fusion est une approche mésoéconomique du marché, c’est à dire que cela concerne le secteur dans lequel évolue l’entreprise. Elle regroupe généralement des firmes appartenant au même secteur d’activité dans le cadre de stratégie de croissance horizontale. Elle permet d’accroître les parts de marché et de réaliser des économies d’échelles. C’est dans ce cadre que s’est produite la fusion de la BNP avec Paribas. Mais les fusions touchent tous les secteurs de l’économie : le pétrole (Elf - Total Fina), la chimie (Alcoa-Reynolds), la grande distribution (carrefour-promodes) … Cela traduit un phénomène d’internationalisation de la concurrence. D’ailleurs même si les firmes qui fusionnent sont de même nationalité comme dans le cadre qui nous préoccupe, il s’agit aussi d’un moyen de résister à la concurrence de firmes étrangères ou encore de s’implanter par le biais de filiales à l’étranger. On peut s'appuyer, pour expliquer cela, sur la théorie de Knickerbooker. L'affaire BNP-Paribas-Société Générale Grégory Abate - Guillaume Lehec - Cyril Niboyet Cerna - Ecole des mines de Paris 3 La théorie de Knickerbooker (1973) Pour Knickerbooker le marché est oligopolistique, c’est-à-dire qu’il y a quelques offreurs pour beaucoup de demandeurs. Il faut toujours plus grandir pour garder son leadership. La seule stratégie à adopter est le suivisme car il ne faut pas faire la guerre à plus fort que soit. La seule solution est donc d’atteindre une taille critique en fusionnant avec d’autres entreprises afin de pouvoir lutter et conquérir de nouveaux marchés. La fusion dans le secteur bancaire En France les banques se font de plus en plus concurrence, elles sont toutes préoccupées par l’obtention du monopole d’un produit bancaire et non par la mondialisation des marchés qui est à leur porte. Cela explique le retard que nous avons sur les Espagnols au niveau des fusions. L’Espagne était en effet le pays où l’on trouvait le plus de guichets. Les fusions qui ont eu lieu là bas en ont réduit considérablement le nombre. De tels projets de fusion de banques de guichets commençaient à voir le jour en France, par exemple entre la BNP et la Société Générale, mais finalement les marchés ont jugé qu’une alliance d’une banque de réseau et d’une banque d’affaire serait plus profitable. On peut justifier des fusions au niveau français pour plusieurs raisons. Tout d’abord, une fusion va permettre de former un groupe bancaire puissant, aux dimensions mondiales, susceptible de conquérir de nouveaux marchés ; c’est l’occasion également pour une banque d'activité de services, d’augmenter son rythme de croissance et de renforcer une éventuelle position de leader. De plus à l’heure de l’Europe, cela permet aux banques françaises de lutter contre la concurrence des étrangères qui ne nous ont pas attendus pour se regrouper. C’est le cas notamment en Espagne comme nous l’avons déjà dit mais aussi en Allemagne, en Italie ou en Angleterre. Méthodes de travail Afin de rassembler des éléments pour constituer ce dossier nous avons eu recours notamment à des entretiens avec des acteurs du monde de la finance qui ont pu nous faire partager leur point de vue et leurs arguments sur la question. Nous avons notamment rencontré le gouverneur de la Banque de France, M. Trichet, M. Lelay de la Société Générale, des représentants de Morgan Stanley et de Goldman Sachs… Nous avons également utilisé des articles de presse (le Monde, Libération, les Echos, le Figaro, the Times et encore bien d’autres. Nous avons enfin utilisé internet de manière à obtenir des informations par le biais des sites des entreprises considérées. Cependant, tous ces supports de travail sont subjectifs puisqu’ils traduisent le point de vue de quelqu’un, voire sont fortement biaisés en ce qui concerne les sites internet des entreprises. La seule information objective que l’on a est la bourse qui de par ses variations traduit l’opinion du marché. L'affaire BNP-Paribas-Société Générale Grégory Abate - Guillaume Lehec - Cyril Niboyet Cerna - Ecole des mines de Paris 4 H i s t o r i q u e L'affaire Au début de l’affaire, il était question de la fusion de deux banques de réseaux que sont la BNP et la Société Générale. M. Pébreau considère en effet que les banques de détails permettent de faire plus de profits que les banques d’affaires. Son idée était de faire un grand pôle français de la banque de détail. Mais pendant ce temps Messieurs Bouton et Lévy-Lang respectivement directeurs de la Société Générale et de Paribas préparaient une fusion amicale entre les deux entreprises. AXA actionnaire dans ces trois entreprises aurait été mis en minorité dans ce projet, c’est dans cette optique que M. Bébéart soutient M. Pébreau dans sa contre offensive qu’est le projet à trois SBP. En fait, le but de la BNP était de ne garder de Paribas que le Cételem qui est le fleuron de cette entreprise en matière de crédit à la consommation, sinon pour le reste, le projet était de tout vendre. Et ce toujours du fait que M. Pébreau se méfie des banques d’affaires. Finalement après des surenchères successives c’est une autre fusion qui a eu lieu : BNP – Paribas. La BNP n’a en effet pas réussi à obtenir le quota d’actions qui lui étaient nécessaires pour prendre le contrôle de la Société Générale. Problématique Dans ce dossier nous allons étudier l’association de deux banques de détail et la comparer avec l’alliance d’une banque d’affaires avec une banque de détail. De plus nous allons voir quel était le projet le plus opportun. Plus précisément nous allons nous attacher à démontrer que le projet le plus valable était la fusion de la Société Générale avec Paribas. S t r a t é g i e d e c o n s t i t u t i o n d ' u n p ô l e d e d é t a i l Lorsque la Banque Nationale de Paris a lancé une offre publique d’achat sur la Société Générale et sur Paribas, elle a affiché une stratégie de constitution d’un pôle de banque de détail. Il s’agit de dégager dans un premier temps, les arguments qui justifient une telle stratégie, pour en définir finalement les limites. L'affaire BNP-Paribas-Société Générale Grégory Abate - Guillaume Lehec - Cyril Niboyet Cerna - Ecole des mines de Paris 5 BNP + SG + Paribas : une volonté d’édifier un important pôle de banque de détail en France Les caractéristiques de l’éventuel groupe SBP • La troisième banque de détail, en terme de part de marché dans l’espace Euro • L’organigramme de SBP : • Un total de 4800 agences en France ; 15 % de part de marché sur les dépôts, 16% sur les prêts, 12 % sur l’assurance-vie en France. • Un réseau en France aux multiples enseignes (SG, Crédit du Nord, BNP + banques régionales) Ce qui justifie cette proposition de constitution d’un grand pôle de banque de détail • Le manque de rentabilité des grandes Banques de détail sur le marché financier européen : Tableau uploads/Finance/ m-amp-a 1 .pdf
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- Publié le Dec 19, 2022
- Catégorie Business / Finance
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