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Directeur de la publication : Edwy Plenel Mercredi 26 Novembre www.mediapart.fr 1/59 Sommaire Relance en Europe: le simulacre du plan Juncker LE MERCREDI 26 NOVEMBRE 2014 | PAR LUDOVIC LAMANT p. 5 La probable mais chaotique révision de l’arbitrage Tapie PAR LAURENT MAUDUIT p. 6 UMP: dans les coulisses de la petite entreprise Le Maire PAR ELLEN SALVI p. 10 Affaire Arif : le contrat qui embarrasse l'Elysée et Matignon PAR MATHIEU MAGNAUDEIX p. 12 Les explications divergentes du FN sur son refus d'accréditer Mediapart et Le Petit Journal PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART p. 13 Le salut fasciste de l'argentier de Marine Le Pen PAR MARINE TURCHI p. 18 Le Front national décroche les millions russes PAR MARINE TURCHI p. 22 Aux Etats-Unis, Ferguson s’enflamme et le débat sur la police raciste reprend PAR IRIS DEROEUX p. 23 La déchéance de nationalité va repasser devant le Conseil constitutionnel PAR LOUISE FESSARD p. 25 Banques : les confessions d'un ancien maître du monde PAR MARTINE ORANGE p. 27 MediaPorte : « Et j'entends siffler le nain » PAR DIDIER PORTE p. 27 Sur l'Iran, «les négociateurs cherchent des solutions techniques à un conflit politique» PAR IRIS DEROEUX p. 30 Les djihadistes de l'Etat islamique sont de plus en plus populaires au nord du Liban PAR MARIE KOSTRZ p. 32 José Socrates, le visage disgracieux de la politique «moderne» PAR PHILIPPE RIÈS p. 34 En Tunisie, une campagne présidentielle passionnée mais sans grand suspens PAR PIERRE PUCHOT p. 36 Pascal Vaillant, handicapé à vie par une grenade de CRS PAR JADE LINDGAARD p. 37 Hollande retourne à Florange avec un bilan mitigé PAR MICHEL DE PRACONTAL ET MATHIEU MAGNAUDEIX p. 39 A Montpellier, la condamnation qui risque de couler un hebdo satirique PAR DAN ISRAEL p. 40 Radicalisation religieuse: l’Education nationale dérape PAR LUCIE DELAPORTE p. 42 Le ministre Kader Arif démissionne PAR MATHIEU MAGNAUDEIX ET MICHEL DELÉAN p. 44 Grigory Sokolov, le piano fait homme et vice versa PAR ANTOINE PERRAUD p. 46 Philippe Marlière, affligé mais combatif PAR HUBERT HUERTAS ET MARTINE ORANGE p. 46 Aux Etats-Unis, Obama annonce la régularisation de millions d'immigrés illégaux PAR THOMAS CANTALOUBE p. 48 La société civile africaine se rebelle contre l'accord de libre-échange UE-Afrique PAR FANNY PIGEAUD p. 51 Le futur congrès sort le PS d'un coma profond PAR STÉPHANE ALLIÈS p. 54 Mort d'Ali Ziri : l'avocat général demande un supplément d'enquête PAR LOUISE FESSARD p. 55 La banque HSBC mise en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » PAR DAN ISRAEL p. 56 Expo sur l'Oulipo: la littérature est un sport de combat PAR ANTOINE PERRAUD p. 58 Sivens : nouvelle plainte déposée contre le projet de barrage PAR JADE LINDGAARD Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 2 2/59 Relance en Europe: le simulacre du plan Juncker LE MERCREDI 26 NOVEMBRE 2014 | PAR LUDOVIC LAMANT © Reuters L'enveloppe de plus de 300 milliards d'euros paraît énorme. Mais le plan que Jean-Claude Juncker présente mercredi à Strasbourg, pour réveiller l'économie, mobilisera à peine une vingtaine de milliards d'euros d'argent public, tirés du budget européen déjà négocié l'an dernier… Le reste : d'hypothétiques effets de levier, difficiles à anticiper, grâce aux apports du privé. De notre envoyé spécial à Bruxelles.- Ce sera la feuille de route de la nouvelle commission européenne, celle de la « dernière chance » pour l'UE : un plan d'investissement de 315 milliards d'euros que Jean-Claude Juncker doit présenter mercredi devant les eurodéputés à Strasbourg. Le Luxembourgeois pense avoir trouvé le remède magique pour écarter le risque qui menace l'économie européenne d'une « décennie perdue » à la japonaise. Le projet, dans l'air depuis l'été, longtemps resté flou, pourrait être entériné dès la réunion des chefs d'État et de gouvernement de la mi-décembre. Sur le papier, le mécanisme, censé provoquer un électrochoc, doit réussir un tour de force : recourir le moins possible à de l'argent public, débloquer le moins possible d'argent frais, surtout ne pas endetter l'Union. Cet habile tour de passe- passe suffira-t-il à sortir l'Europe du marasme ? 1 - Objectif : en finir avec le « sous-investissement » Le diagnostic n'est pas nouveau : l'économie européenne souffre d'un manque massif d'investissement. D'après la commission, les investissements internationaux en direction du continent ont dégringolé de 15 % par rapport aux niveaux d'avant crise, en 2007. Selon une étude du think tank Bruegel, ce manque d'investissement représente, cette année, pas moins de 260 milliards d'euros pour les seuls 15 pays « historiques » de l'UE. La baisse est particulièrement sévère en Grande-Bretagne ou en Italie (voir graphiques ci-dessous). Il faudrait donc tout faire pour séduire ces fonds et entrepreneurs, venus d'Inde, de Chine ou du Brésil, pour relancer la machine. 2 - Une enveloppe trop modeste ? Les volumes sont trompeurs. Avec 315 milliards d'euros (si l'on en croit le Financial Times) étalés sur plusieurs années, Juncker semble frapper très fort. C'est nettement plus que le « pacte de croissance »négocié à l'été 2012 (130 milliards d'euros). Mais cela n'équivaut en fait qu'à 2,4 % environ du PIB européen. À titre de comparaison, le premier plan de relance de Barack Obama, dans la foulée de sa première élection, dans le pur style « keynésien », avoisinait les 1 000 milliards d'euros – 7 % du PIB des États-Unis. Depuis une semaine, chacun y va de sa contribution au débat, des capitales aux groupes politiques au sein du Parlement, avec des volumes presque à chaque fois plus élevés. Les sociaux-démocrates (dont le PS) ont mis au point un plan d'investissement à 800 milliards d'euros. Les libéraux (auxquels appartiennent les élus français UDI-MoDem) proposent une enveloppe de 700 milliards (environ 5,5 % du PIB). Même ordre de grandeur pour la Pologne qui a, elle aussi, dévoilé un projet très fouillé pour alimenter le débat. 3 - Très peu d'argent public C'est la grande astuce de la relance à la sauce Juncker : les effets de levier. L'idée est de constituer un « fonds européen d'investissement stratégique » (FEIS), constitué d'une vingtaine de milliards d'euros d'argent public, placé sous le contrôle de la Banque européenne d'investissement (BEI). Cet argent va servir à garantir une batterie de grands projets (énergie, numérique, infrastructures, etc.), plus ou moins difficiles à financer en temps de crise. Pour le dire vite, l'engagement de la BEI – qui prendra différentes formes – va permettre de « rehausser » la qualité du prêt, et donc, en théorie, d'attirer de nouveaux investisseurs privés. Selon les montages financiers imaginés (prêts, garantie, prise de participation, etc.), l'effet de levier varie. Il pourrait aller jusqu'à… 18. En clair : pour un euro d'argent public, 18 euros d'argent privé. À ce rythme-là, on arrive assez vite, à partir d'un fonds de 20 milliards environ, à une enveloppe, très abstraite pour l'instant, de 300 milliards et quelques, pour relancer l'économie européenne… Soit un effet de levier de 1 à 15. L'effet d'annonce est impressionnant, mais cela reste à concrétiser, au fil des années Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 3 3/59 et des projets. « Évoquer un effet levier de 1 à 15 est au mieux optimiste, sinon irresponsable », relève l'ONG Counter Balance, qui suit de près le travail de la BEI, dans un communiqué, mardi. Jean-Claude Juncker © CE. Précision capitale : l'essentiel du fonds de garantie (16 sur 21 milliards) sera abondé par des capitaux publics que les États membres se sont déjà engagés à verser, dans le cadre du budget européen adopté en 2013, pour la période 2014-2020. Les 28 se préparent donc à un grand exercice de cuisine budgétaire, pour « optimiser » l'utilisation d'un argent qu'ils ont déjà promis (en piochant quelques milliards dans les lignes « relance » du budget pluriannuel en question). Il y a donc très peu d'argent public, mais aussi très peu d'argent frais, dans le grand échafaudage imaginé par Juncker… Tout est affaire de mise en scène, pour séduire les marchés, mais aussi les eurodéputés et les capitales, qui n'ont pas encore donné leur feu vert. Dans un entretien au Financial Times, Emmanuel Macron avait mis en garde, mi-novembre, contre le risque d'un « flop », si trop peu d'argent public était mis sur la table. Le ministre de l'économie français plaidait, lui, pour une fourchette de 60 à 80 milliards d'euros tirés du budget européen – les Français, sur ce point, sont loin d'avoir eu gain de cause. Compatible avec l'austérité? À la défense de Juncker, il faut reconnaître que ses marges de manœuvre sont limitées, vu les contraintes budgétaires sur les États. De nombreuses capitales, Londres en tête, auraient à coup sûr bloqué toute nouvelle injection d'argent frais pour Bruxelles. Les 28 ont d'ailleurs toutes les peines du monde à boucler, ces jours-ci, le budget de l'année 2014, et à trouver les quelques milliards nécessaires pour ne serait-ce que tenir leurs engagements financiers de l'an dernier. Jusqu'à présent, le budget européen servait à « co-financer » des projets ciblés, avec les États membres uploads/Finance/ mediapart-du-26-novembre-2014.pdf
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- Publié le Aoû 06, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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