1 Sujet: DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA ZONE DE CEPGL BISIMW

1 Sujet: DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA ZONE DE CEPGL BISIMWA BAGANDA Emmanuel Introduction générale Durant la colonisation (et longtemps après les indépendances) l’Afrique a été confinée au rôle de pourvoyeuse des matières premières pour l’industrialisation des métropoles. Une rétrospective selon les dotations naturelles. Vu que la plupart des pays africains avaient des économies des rentes agricole et minière, cela a fait que leurs économies soient traduites en une dépendance à l’égard des produits de bases. Et c’est pourquoi, au lendemain des indépendances, le continent n’a pas réussi son décollage économique. Pour combler rapidement le retard de l’Afrique, la solution de croissance économique élevée a donc été adopté comme stratégie de développement. Cette croissance exige la mise en œuvre de vastes programmes d’investissement et la mise en place d’infrastructures de base nécessaires au développement des activités économiques (Adoum, 2006). La crise de l'endettement s’aggrava lorsque l'économie mondiale a connu diverses crises. La crise qui a précédé celle de l'endettement est justement le choc pétrolier de 1979, ce choc qui est venu gonfler la facture des pays en développement surtout les pays non producteurs de pétrole et les pays industrialisés. Krugman (1987) déclare qu'après la hausse des prix du pétrole, le pétrole importé par les pays en développement a enregistré dans la balance de paiement, de ces derniers, d'important déficit. Ce phénomène peut s'expliquer par deux volets. D'une part, les pays exportateurs de pétrole ont dégagé des excédents de la balance courante qui leur ont permis d'octroyer des crédits aux banques commerciales, et qui d'autres part, ont à leur tour financé le déficit d'importation du pétrole. Mais, la remarque notable est bien celle des pays en développement qui sont dépourvus des ressources et en même temps ont vu leur facture d'exportation se multiplier par deux ou trois. Cette position a non seulement entrainé des déséquilibres dans la balance de paiement des pays à faible revenu mais également les a rendu insolvables quant à leurs engagements envers les pays industrialisés et aussi ceux appartenant à l'organisation des pays exportateurs du pétrole (Mahatmat, 2012). Faceau manque de ressources financières, les jeunes Etats se sont retrouvés dans l’impossibilité de mettre en œuvre la stratégie de se rattraper. La situation de besoin de financement a conduit les pays africains à recourir à l’endettement pour construire leurs économies. C’est ainsi qu’après que les pays ont bénéficiés de prêts, souvent assortis 2 Sujet: DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA ZONE DE CEPGL BISIMWA BAGANDA Emmanuel deconditions très concessionnels.Mais hélas, une grande proportion de cette dette a contribué à financer de nombreux projets non rentables, peu réaliste et d’une faible efficacité. Pire, conjugué à la dégradation de l’environnement économique internationaldes années quatre-vingt1. La dette de l’Afrique est devenue un frein à son développement et son remboursement total quasi hypothétique (Adoum, 2006). La dette publique a une influence importante sur l'économie dans le court terme et dans le long terme. De manière générale, la dette (déficit réflecteur qui finance) peut stimuler la demande globale et la production à court terme, mais s’entasse en capital et réduit la production à long terme (Elmendorf et Mankiw, 1999 cité par Kumar et Woo, 2010).Par conséquent, la crise de la dette courante a réanimé l'académique et le débat de la politique sur l'impact économique de dette publique. En dépit de la poussée d'études apparentées sur le rapport entre dette public et activité économique, la littérature empirique sur ce sujet est assez rare et expose un manque d'évidences systématiques sur l'impact de dette publique sur l’augmentation du PIB potentiel (Kumar et Woo, 2010; Checherita et Rother, 2010). Dans le passé, le problème de haute et persistante dette publique était principalement associé avec les pays en voie de développement, alors que les hauts niveaux de la dette d'aujourd'hui causent des interruptions aux cycles financiers pour les économies avancées (Cecchetti et al. 2010) cité par (Mencinger et Aristovnik, 2013). Les effets de la dette sur la croissance, laissent les différents auteurs qui ont essayé de déceler la relation entre les deux variables divergents. Pour les uns, l'effet de la dette sur la croissance est néfaste, pour d'autres, cet effet est positif mais devient négatif au-delà d'un certain seuil. L'exception faite de l'analyse de Granger (1990), une étude faite sur les pays asiatiques, débouche sur le résultat intéressant selon lequel, la dette extérieure contribue à augmenter la croissance économique. Elmendorf et Mankiw (1999) arguent sur le fait que la dette extérieure influence l'économie de manière générale et la croissance économique particulièrement à court terme. Les keynésiens appuient l'idée selon laquelle la dette stimule la demande globale et le rendement à court terme mais évince le capital en réduisant à long terme son rendement. 11 Caractérisé par la fluctuation des taux de change, la baisse du prix des matières premières et la hausses des taux d’intérêt. 3 Sujet: DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA ZONE DE CEPGL BISIMWA BAGANDA Emmanuel L’une des analyses les plus influentes sur ce sujet est celle de Reinhart et Rogoff (2010). Il existe un effet négatif particulier sur les pays qui ont une dette au-dessus de 90% de PIB. Les conclusions de R&R (2010) ont été défiées par Herdon, Ash et Paulin (2013) qui montrent que l’effet du seuil d’endettement semble disparaitre suite à une correction de l’erreur du codage et l’utilisation des différents coefficients des données. Kumar et Woo (2010), Ceccheti et al. (2011) par exemple, prétendent avoir trouvés quelques évidences du non linéarité avec les niveaux élevés de la dette initiale qui a un effet plus large et négatif sur la croissance future. Au-delà de 90% du PIB la dette extérieure devient une résistance sur la croissance économique. En se focalisant sur la zone Euro, Baum, Checherita et Rother (2013) trouvent aussi que la dette a un effet non linéaire sur la croissance quand elle dépasse 95% de PIB (Pescatori et al. 2014). En avril 2005, la Banque mondiale (BM) et le FMI ont adopté un cadre méthodologique de suivi de la viabilité de la dette (CVD) des pays à faible revenu2. Ce cadre est destiné à faciliter la mise en place de stratégies de développement tout en évitant les risques de surendettement. Le CVD est ainsi conçu pour aider les PFR à mobiliser les ressources nécessaires à leur développement tout en minimisant les risques futurs d’un endettement excessif.3Il permet d’élaborer des recommandations sur une stratégie d’endettement à moyen terme cohérente avec les efforts en matière de politiques budgétaires et de réformes structurelles. Il vise donc à intégrer à la fois les politiques engagées par les pays concernés pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD)4et la logique des programmations financières du FMI et de la BM (Chauvin et Golitin, 2010). La CEA5 (2015) montre qu’en 2014 la situation économique du Burundi est favorable avec une croissance de 4,7% comme prévu dès le début de l’année 2014 par les autorités et cela s’explique par la bonne tenue des cours mondiaux du café arabica conjugué à une hausse de la production de cette matière première. Le taux d’inflation était de 7% en 2014 contre 9% en 2013. La 2La banque mondiale classe les pays de la CPEGL (RDC, le Burundi et le Rwanda) parmi les pays à faibles revenu (PFR). 3Le FMI (2002) définit une dette soutenable comme étant « une situation dans laquelle un emprunteur sera capable de continuer à honorer le service de sa dette sans être amené à corriger de manière irréaliste l’équilibre de ses revenus et dépenses ». 4En septembre 2015, les objectifs de développement durable (ODD) d’ici à l’horizon de 2030, ont été mis en place à la suite de l’échec des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui ont expirés en 2015 5CEA : Commission Economique pour l’Afrique, est un organe des Nations Unies 4 Sujet: DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA ZONE DE CEPGL BISIMWA BAGANDA Emmanuel situation de la dette burundaise indique que l’encours de la dette extérieure publique rapportée au PIB était estimé à 30% en 2014 cintre 31,8% en 2013. Malgré la situation politique et sécuritaire de la RDC délicate dans l’Est du pays, la croissance du PIB a été robuste en 2014 et s’établit à 8,6% contre 6,2% en 2013 qui s’explique par la vitalité du secteur minier et le dynamisme du commerce, de l’agriculture et des bâtimentset travaux publics ; à cette année, l’inflation a resté relativement maitrisée avec un taux de 2,4% demeuré en deçà de la cible annuelle de 3,7% contre 0,8% en 2013.La banque mondiale6montre que le taux de croissance de PIB du Rwanda est de 4,6% en 2014 contre 8,7% en 2013. Les pays de la CEPGL sont tous classés par la banque mondiale, parmi les pays à faible revenu et la littérature montre que la dette extérieure contracté par un Etat peut booster sa croissance économique ; c’est de toutes ces justifications qui nous à poser les questions suivantes qui feront l’objet de notre étude. Au regard de ce qui est dit ci-haut, nous amène à réfléchir uploads/Finance/ memoire-correction-intro-amp-chap1.pdf

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  • Publié le Apv 06, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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